Opération Tempête

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L'Opération Tempête en août 1995 dans la RSK
L'Opération Tempête en août 1995 dans la RSK

L’opération Tempête (croate et serbe latin : Operacija Oluja, serbe cyrillique: Oпeрaциja Oлуja) est une offensive militaire qui dura du 4 au 7 août 1995. Elle fut menée par les forces croates sur ordre du gouvernement (Le président de la Republique Franjo Tuđman et le ministre de la défense Gojko Sušak) et l'objectif était de reprendre le contrôle de la région de la Krajina, enclave habitée et contrôlée par les Serbes de Croatie, aussi appelée République serbe de Krajina (RSK). Dès le lendemain de l'offensive, le 5 août à midi, la capitale de la RSK, Knin est reprise. En moins de quatre jours, la Croatie reprend le contrôle de la majeure partie de ses territoires occupés en 1991 (Dalmatie septentrionale, Lika, Kordun et Banovina - un territoire montagneux grand comme deux fois la Corse). Suite à cette victoire, le 5 août deviendra une fête nationale en Croatie.

Sommaire

[modifier] L'opération Tempête : l'exil et la répression des Serbes

En août 1995, l’armée et les forces de police croates reprirent contrôle de la République serbe de Krajina (RSK). Malgré l'intervention de la Croatie, par la voie de son président Franjo Tuđman, invitant la population serbe à ne pas s'enfuir et à attendre l'arrivée de l'armée croate, les Serbes préférèrent répondre à l'ordre d'évacuation donné par le président de la RSK Milan Martić le 4 août 1995 au soir. Ce sont ainsi de 200 000 à 250 000 Serbes, dont l’armée serbe de Croatie au complet, qui fuirent en direction de la République fédérale de Yougoslavie (Voïvodine) ou de la République serbe de Bosnie en Bosnie-Herzégovine alors sous contrôle des Serbes de Bosnie[1]. Les Serbes restés furent victimes de crimes de guerre de la part de membres de l’armée et de la police croates : assassinats, actes de tortures, actes de pillages, représailles aveugles envers les civils et les membres des forces armées serbes de Croatie qui se retiraient.

En 2005, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), quelque 200 000 réfugiés croates, Serbes de Croatie pour la plupart, se trouvent toujours en tant que personnes déplacées dans les pays voisins et ailleurs.

[modifier] Le rôle des généraux : Le cas Ante Gotovina

Beaucoup de généraux qui ont participé à cette offensive, entre autre Ante Gotovina et Tihomir Blaškić, furent accusés d'avoir commandité (ou laissé faire) la repression et les massacres perpétrés par les troupes croates.

Ainsi, entre le 4 août 1995 et le 15 novembre 1995, Ante Gotovina aurait, lui même ou aidé par d'autres membres, persécuté, expulsé et tué de nombreux serbes de la Krajina. On lui reproche ainsi d'être à l'origine de la mort de 150 civils serbes et de l'expulsion des 150 000 autres. Le général fut inculpé par le TPIY de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, commis contre la population serbe de Croatie pendant et après l’opération Tempête. Le manque de détermination initial des autorités croates à coopérer avec le Tribunal et à arrêter Ante Gotovina a conduit l’Union européenne à prendre la décision d'ajourner le début des négociations en vue de l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne qui devaient débuter le 17 mars 2005. Officiellement inculpé par le TPIY le 21 mai 2001, Ante Gotovina a été arrêté le 7 décembre 2005 aux îles Canaries (Espagne). Il a été transféré et emprisonné le 10 décembre 2005 à La Haye. Son procès s'est ouvert le 11 mars 2008 devant le TPIY, aux côtés d’Ivan Čermak, ancien assistant du ministre de la défense, et de Mladen Markač, ex-chef de la police spéciale croate.[2]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références