Slobodan Milošević

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Slobodan Milošević
Slobodan Milošević

Slobodan Milošević (Слободан Милошевић en alphabet cyrillique serbe, son prénom signifiant « libre ») est né le 20 août 1941 à Požarevac, Serbie et décédé le 11 mars 2006 à Scheveningen, Pays-Bas.

Il fut Président de la Serbie de mai 1989 à octobre 2000 et de la République fédérale de Yougoslavie de juillet 1997 à octobre 2000. Durant ces périodes eurent lieu les guerres de Yougoslavie, qui mirent fin à la République fédérale socialiste de Yougoslavie.

L'ancien président yougoslave Slobodan Milošević était accusé auprès du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide.

Il est mort pendant la cinquième année de son procès d'un infarctus du myocarde et a été inhumé le 18 mars 2006 à Požarevac en Serbie.

Sommaire

[modifier] Vie personnelle

Slobodan Milošević est le fils de Svetozar Milošević, un prêtre orthodoxe monténégrin, et d'une enseignante, né en 1941 a Požarevac en Serbie, Il épouse Mirjana Marković en 1965 alors qu'ils étaient tout deux à l'université de Belgrade. Ils ont deux enfants, Marko et Marija.

[modifier] Début de carrière politique

Il rejoint dès 1959 la Ligue des Communistes de Yougoslavie. En 1964, il termine ses études de droit à l'Université de Belgrade, et travaille d'abord dans l'industrie (compagnie publique de gaz Technogaz), puis dans la finance où il exerce jusqu'en 1983 la fonction de directeur de la Beogradska banka (Beobanka, Banque de Belgrade).

Alors que Slobodan Milošević apparaît comme un homme à tempérament introverti, piètre orateur et sans charisme particulier, il devient en 1984 chef de la section de Belgrade au Parti communiste. Sa carrière politique de premier plan commence en 1986, quand il remplace Ivan Stambolić à la tête du Praesidium du Comité central de la Ligue des communistes de Serbie. Il est réélu en 1988. En mai 1989, il est élu Président de Serbie et avance ses idées prônant un nationalisme ethnique. Il met au pas le Kosovo et annule toute les mesures autonomistes prises précédemment. Le courant du communisme étant en déliquescence dans tous les pays de l'Europe de l'Est, il transforme en 1989 le Parti communiste en Parti socialiste. Il préside également au changement de constitution qui donne au Président un pouvoir accru. Dans l'opposition, certaines voix commencent à s'élever contre la menace nationaliste (Cercle de Belgrade), mais le 20 décembre 1992, il est réélu à la présidence, cette fois au suffrage universel direct.

[modifier] Guerres en Yougoslavie

Affiche vandalisée
Affiche vandalisée

En juin 1991, la Croatie et la Slovénie font sécession de la République fédérale socialiste de Yougoslavie, suivies par la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine. La Serbie demande à ce que les importantes minorités serbes de Croatie et de Bosnie aient le droit à l'auto-détermination et restent avec elle dans la République fédérale socialiste de Yougoslavie. Ceci conduit aux guerres de Croatie et de Bosnie, qui se terminent en 1995 avec les accords de Dayton.

En 1998, des émeutes séparatistes ont lieu dans la province serbe du Kosovo, du fait de l'importance historique de celle-ci, considérée comme le berceau du peuple serbe mais est habitée à 90 % par des Albanais musulmans. Après des massacres de populations serbes par des Kosovars[réf. nécessaire]. Dès 1989 Milošević a retiré toute son autonomie au Kosovo qui voulait devenir une république à part entière . Parallèlement, depuis 1996, des contestations internes du pouvoir de Milošević surviennent suite à des accusations de fraude électorale dans le scrutin municipal : des étudiants manifestent dans la rue, entraînant avec eux une partie importante de la population à Belgrade. Pendant l'hiver 1996, les manifestations sont quotidiennes. En février 1997, après plusieurs semaines de résistance, Milošević finit par reconnaître la victoire de l'opposition.

En juillet 1997, Milošević est élu à la tête de la République fédérale de Yougoslavie (RFY), comprenant la Serbie et le Monténégro. Les actions serbes au Kosovo finissent par émouvoir l'opinion internationale, et en 1999, l'OTAN ordonne, sans l'accord du conseil de sécurité de l'ONU, des frappes aériennes contre la RFY (du 24 mars au 10 juin). Ces frappes forcent Milošević à retirer ses troupes du Kosovo à partir de juin 1999.[réf. nécessaire]

[modifier] Devant le Tribunal pénal international

Cette même année, il est inculpé devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide.

En septembre 2000, il est battu à l’élection présidentielle fédérale par Vojislav Koštunica et son régime est renversé en octobre 2000. Sous la pression d'un ultimatum américain fixant au 31 mars la date limite exigeant l'arrestation de Slobodan Milošević sous peine de sanctions économiques, la justice serbe le somme de se rendre. Les forces spéciales de la police donnent l'assaut le 31 mars 2001 mais les gardes du corps et les partisans de l'ancien président serbe parviennent à résister. Et ce n'est qu'après un siège de 33 heures, organisé par la police, qu'il se rend aux autorités. Il est arrêté le 1er avril 2001 pour abus de pouvoir et corruption et est livré à l'ONU par le gouvernement serbe en juin 2001. Son procès, qui a débuté le 12 février 2002, le fait comparaître devant le TPIY pour crimes contre l'humanité, infractions graves aux Conventions de Genève et violation des lois ou coutumes de la guerre. Il fut défendu par l'avocat français Maître Jacques Vergès, ce dernier considérant le TPI comme une institution "illégale".

[modifier] Des doutes sur les circonstances de sa mort

L'état de santé de Milošević marque la fin du procès[1]. Des demandes répétées de Milošević d'être soigné en Russie sont rejetées sur le tribunal, bien que la santé du prévenu, qui assure lui-même sa défense, rende difficile la continuation du procès.[2]

Milošević meurt au centre de détention des Nations unies à Scheveningen, le 11 mars 2006, avant la fin de son procès. Les premières annonces indiquent que sa mort est naturelle. Il souffrait de problèmes cardiaques et d'hypertension. Toutefois, une autopsie complète et des analyses toxicologiques ont été demandées afin d'établir avec certitude les causes de sa mort. Il avait déclaré au mois de février à ses avocats craindre un empoisonnement.

Son conseiller juridique, qui a montré un document de six pages, a affirmé que l'ancien Président a écrit une lettre[3] la veille de sa mort dans laquelle il a affirmé que des traces d'un "médicament puissant" destiné au traitement de la lèpre ou de la tuberculose avaient été détectées dans son sang en janvier. Il y affirmait être très inquiet et avoir peur que l'on tente de l'empoisonner.

Selon le résultat du rapport d'autopsie publié le 12 mars dans la soirée, Slobodan Milošević est décédé d'un infarctus du myocarde. Le 17 mars, le TPIY exclut définitivement la thèse de l'empoisonnement dans un nouveau rapport d'analyses toxicologiques affirmant qu'aucun poison, médicament ou substance étrangère susceptible d'avoir provoqué la mort n'a été retrouvé.

Après qu'il a été envisagé d'organiser ses funérailles en Russie ou à Belgrade, ce qui a suscité quelques controverses, Milošević est finalement inhumé le 18 mars dans sa ville natale de Požarevac, sans honneur national, mais en présence de plus de 50 000 partisans et de nombreuses personnalités politiques et culturelles occidentales (opposants à l'OTAN) qui l'ont toujours soutenu.

[modifier] Références

  1. A ce sujet, puisqu' il y a deux mois je vous ai soumis ma requête vous demandant de m'autoriser à suivre un traitement. Je pense qu' il faudra que vous me l'accordiez et que je puisse me soigner. Le mercredi 22 février 2006 à l'Audience publique.[1]
  2. Motion demandant une intervention spécialisée
  3. Lettre de Milošević

[modifier] Bibliographie

  • Le procès Milošević ou l'inculpation du peuple serbe, Patrick Barriot, Ève Crépin, Éditions L'Âge d'Homme, 2005, ISBN
  • Ma vérité, Slobodan Milošević, Éditions Le Verjus, 2004, ISBN

[modifier] Liens externes