Nationalisme français

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le courant originel du nationalisme français est très proche doctrinalement du courant « nationalisme contre-révolutionnaire » faisant référence au christianisme, au monarchisme, à la contre-révolution et au nationalisme traditionnel (qui conçoit la France comme un État-Nation depuis les rois capétiens). Le catholicisme a alors une place privilégiée dans l'identité de la nation française. Ce nationalisme fait souvent référence à la « chrétienté ». Il condamne par ailleurs les principes idéologiques de la Révolution française et du Républicanisme. Cependant, la Révolution française, et notamment Valmy, ou l'épopée napoléonienne sont des événements historiques nationaux clefs que ne renient pas les nationalistes[réf. nécessaire].

Sommaire

[modifier] Naissance de la « nation française »

Les « nationalismes français » étant très différent, ils sont donc divisés sur la question de la nation française :

Les nationalistes voulaient à l'origine dépasser les clivages idéologiques nés de la Révolution et chercher à réunir les Français autour d'une Histoire et d'une identité dans l'objectif d'une revanche face au nationalisme et à l'impérialisme allemand. Le nationalisme français peut être ainsi défini comme le succès d'un État français, à l'origine multinational et multiculturel, qui a réussi à imposer les mêmes lois, les mêmes règlements, la même langue, la même culture à un ensemble de peuples différents. Le sentiment d'être français est la résultante de cette politique de longue haleine. En France, c'est l'État qui a accouché de la nation.

[modifier] Nationalisme français

Ainsi compris, le nationalisme français peut être considéré comme un mouvement général qui embrasse tous les partis non socialistes (internationalistes et antibellicistes jusqu'en 1914), des conservateurs aux radicaux, quelquefois sous des formes populistes dangereusement bellicistes (le boulangisme) ou pouvant dériver sur le conservatisme (défense à tout prix de l'armée et, moins fortement, de l'Église), sur la xénophobie ou l'antisémitisme (obsession de l'ennemi intérieur surtout dans l'Affaire Dreyfus).

Ce mouvement général est propagé dans le pays par le système éducatif qui prépare la population à la revanche.

[modifier] L’Action française, le « nationalisme intégral » et le monarchisme

L’ Action française se présente comme un dépassement du « nationalisme républicain » (de Barrès) vers le « nationalisme intégral » (de Maurras) ou monarchisme rejetant tout l'héritage révolutionnaire. L'Action française ne retient de la révolution que le concept même de nation comme corps politique fondamental. Pour l'AF ce qui change aussi c'est que l'on est « monarchiste de raison », c'est à dire que c'est le nationalisme qui mène au monarchisme.

Tous les intérêts individuels et corporatifs doivent être entièrement subordonnés à la nation, mais non pas niés (ce qui le distingue du futur fascisme), y compris :

  • la monarchie (ce qui le distingue de l'ancien légitimisme qui ne reconnait pas le concept de nation),
  • l'Église (ce qui explique sa condamnation sur le plan doctrinal indépendamment des raisons politiques).

Le nationalisme intégral de l'Action française sera donc paradoxalement un néo-orléanisme anti-libéral et autoritaire, positiviste, corporatiste et nationaliste avec en son sein des tendances conservatrices ou progressistes.

Beaucoup de royalistes légitimistes reprocheront à Maurras d'avoir choisi un Orléans comme prétendant, voyant dans sa famille un opportuniste acquis à de nombreux idéaux révolutionnaires.

[modifier] Le souverainisme

Le nationalisme français est souvent considéré comme une caractéristique propre à l'extrême-droite. Certains considerent par ailleurs que le souverainisme est l'une de ses formes actuelles. Le souverainisme rassemble plusieurs groupes de droite comme de gauche, de Jean-Pierre Chevènement à Pasqua et Philippe de Villiers. Le souverainisme est essentiellement caractérisé par l'antieuropéanisme et l'antiaméricanisme. Un certain discours "national-républicain" se rattache également à ce courant de pensée : ainsi celui de Mélenchon qui voit dans la guerre d'Algérie "une guerre civile" (voir son ouvrage Causes républicaines), ou celui du Parti des travailleurs, farouchement anti-européen. Ces mouvements ont pour thèses communes l'anticommunautarisme.

[modifier] Les mouvements nationalistes français

En France, plusieurs partis à droite ou à l'extrême droite de l'échiquier politique sont considérés comme nationalistes français :

Deux partis politiques se réclamant souverainistes et patriotiques mais pas nationalistes :

Bien qu'ils refusent cette étiquette, plusieurs mouvements de gauche sont accusés (par exemple par les partisan de l'Europe ou les régionalistes) de nationalisme :

[modifier] Identité religieuse

La question de l'identité religieuse crée des clivages au sein de ces mouvements. On peut notamment distinguer deux principaux courants

[modifier] Nationalisme d'état

Certaines doctrines nationalistes ont été doctrines d'État en France : le pétainisme, de 1940 à 1944, et, sur un autre plan, le gaullisme, de 1958 à 1974.

[modifier] Citations

  • Cette France, dont nous sommes les héritiers, s’est historiquement constituée en nation. Il aurait pu en être autrement. C’est un fait, cependant, contre lequel il n’est pas permis d’aller sans manquer à la piété envers les ancêtres. Si, demain, la France cessait d’être une nation, elle cesserait d’être. Aucun d’entre nous n’a le droit de décider que la nation ne sera plus. Le nationalisme français se veut donc uniquement de conservation. Il refuse toute volonté d’impérialisme, tout dessein agressif. Il s’agit pour lui de maintenir l’œuvre des pères. C’est que, effet, dans un pays comme la France, la nation préexiste au nationalisme. Il a fallu, pour la forger, plus d’un millénaire. Pas davantage, il n’est fait de mépris ou d’hostilité envers les autres peuples. Se reconnaître héritier d’une certaine Histoire, c’est admettre qu’il y a d’autres héritages et des Histoires différentes. Pas plus que nous n’admettons d’être dépossédés, nous ne concevons de déposséder. Le respect d’autrui nous conduit à admettre que les nations n’obéissent pas à la même règle de constitution. Une raison unique ne gouverne pas les empires. Louis Daménie
  • Le nationalisme, c'est de résoudre chaque question par rapport à la France. Maurice Barrès
  • Un nationaliste, c'est un Français qui a pris conscience de sa formation. Nationalisme est acceptation d'un déterminisme. Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Nationalisme français et politique