Droite (politique)

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En politique, l'usage consiste à diviser les courants politiques en catégories générales : la droite, la gauche, et le centre.

Ces appellations correspondent à l'origine à la place occupée en France par chaque groupe politique dans l'hémicycle du Parlement, vue par le président de l'Assemblée, qui fait face à l'hémicycle.

Chacun de ces groupes a sa propre idéologie et ses propres priorités. Le terme « droite » désigne généralement l'ensemble des courants politiques ayant une idéologie conservatrice.

Sommaire

[modifier] Origine

À l'origine, dans la plupart des sociétés, et notamment les sociétés occidentales, la « droite » est la place de la relation privilégiée avec le Roi.

L'origine du terme remonte aux débats de l'assemblée constituante de la monarchie constitutionnelle de 1791. Lors du vote sur la question du véto royal le 27 août 1789, les députés favorables au maintien d'un pouvoir de blocage du roi, c’est-à-dire d'un contrôle du pouvoir législatif par l'exécutif (conformément à la théorie de Montesquieu), les députés favorables au véto, royalistes et conservateurs, se rangèrent à droite du président de séance, les députés hostiles à gauche. La pratique est restée et s'est ensuite largement étendue dans le reste de l'Europe.

Cette répartition s'est généralement conservée, bien que la première assemblée nationale française en ait utilisé une autre : la gironde, en bas, pour les proches du pouvoir et la montagne, en haut, plus loin dans l'hémicycle.

Le fait de devenir majoritaire pour les opposants d'origine, n'a pas entraîné de permutation de places dans l'Assemblée. La disparition du royalisme n'a pas non plus modifié la structuration des places de l'Assemblée.

L'historien Dale van kley considère que les origines de la droite seraient beaucoup plus lointaines. Elle remonteraient au moins à la fondation du parti dévôt, fondé vers 1750, voire à la ligue ultracatholique et gallicane des guerres de religions du XVIème siècle. À l'inverse, les origines de la gauche seraient, selon ce même auteur, à chercher dans le jansénisme voire dans le calvinisme. [1]

[modifier] Périmètre

[modifier] Les diverses tendances

La droite est souvent désignée comme conservatrice, c'est d'ailleurs à cause de cette définition que les hommes politiques de droite ont longtemps refusé de se positionner à droite, du moins en France. Différentes tendances peuvent cependant être distinguées, en France par exemple, la droite peut être libérale, nationaliste, conservatrice, souverainiste, démocrate-chrétienne, populiste (bien qu’il existe divers populismes de gauche) ou encore radicale (au sens politique du terme).

Selon les pays et les circonstances, les libéraux se retrouvent plus souvent à « gauche », lorsque le libéralisme économique est généralement accepté, et que la question politique se concentre sur les moeurs (cas des É.-U. où les libéraux sont assimilés à des sociaux-démocrates) ou, inversement, à « droite », lorsque l'interventionnisme économique est dominant, et que les mœurs ne font pas débat (cas des principaux États européens comme la France) ou encore, dernière possibilité, ces deux aspects peuvent s'observer en même temps (cas de l'Allemagne, par exemple).

[modifier] Le cas particulier de l'extrême droite

Icône de détail Article détaillé : extrême droite.

Le terme d'extrême droite désigne des mouvements variés, souvent caractérisés par l'autoritarisme, le nationalisme, le traditionalisme. Ils sont souvent en opposition avec les principes de liberté et d'égalité défendus, par la droite dite « modérée » ou « républicaine » (terme hérité de l'époque où la droite était principalement monarchiste).

Selon les points de vue, les extrêmes tantôt font partie, tantôt sont exclus de la gauche ou de la droite. Pour des raisons de fond, comme pour des raisons politiciennes, les « modérés » d'un bord ont tendance à rejeter leurs extrêmes. A l'inverse, les partisans du camp opposé auront tendance à rapprocher les modérés et leurs extrêmes. Les partis d'extrême droite en France préferent ainsi se désigner comme représentant la « droite nationale ».

En France, le poids électoral de l'extrême droite est devenu relativement important à plusieurs moments, comme dans les années 1930 ou depuis les années 1980. Cependant, cela ne s'est que rarement traduit par une présence à l'assemblée nationale ou dans des municipalités en raison du mode de scrutin majoritaire.Le score réalisé par Jean-Marie Le Pen ( 17.82 % des suffrages ) contre Jacques Chirac au second tour de la présidentielle de 2002 prouve que l'extrême droite a , pour l'instant , peu de chance d'arriver au pouvoir .

[modifier] Cartographie

[modifier] Canada

[modifier] États-Unis

Le Parti républicain serait à droite de l'échiquier politique et le Parti démocrate, à gauche. Cette division est toutefois parfois contestée en Europe[réf. nécessaire], où le libéralisme économique ne fait pas consensus. Localement, le parti démocrate peut rester conservateur et proche de son adversaire républicain, notamment dans l'ouest, le centre et le sud du pays. Quelques observateurs estiment qu'il n'y a pas de grand parti de gauche aux États-Unis (les démocrates seraient de droite, comme les républicains, les premiers étant cependant moins conservateurs que les seconds), ou même qu'il n'y a ni gauche ni droite dans ce pays[2].

[modifier] France

En France, on distingue de nombreuses tendances à droite, certaines représentées par des partis, d'autres relevant plus du mouvement associatif :

(* il en existe de gauche)
Autres tableaux sur le clivage gauche-droite de 1789 à 2004

[modifier] Analyse de la droite française

Selon René Rémond, historien politique, spécialiste de la droite en France, il existe en fait trois traditions de droite, distinctes et concurrentes :

  • le légitimisme, très conservateur voire contre-révolutionnaire, la droite absolue.
  • l'orléanisme (plus opportuniste, plus « bourgeois »), qui s'incarne dans la tradition libérale. Elle conserve de son passé de gauche le parlementarisme, mais reprend l'élitisme de la droite contre-révolutionnaire.
  • le bonapartisme (plus autoritaire et charismatique, plus « populaire »), dans la filiation duquel s'inscrit le gaullisme sans s'y réduire. Elle a en commun avec la gauche son attachement au suffrage universel, et au peuple, mais partage l'antiparlementarisme du légitismisme.

Selon René Rémond, ces différentes traditions sont distribuées inégalement selon les époques, mais les tendances évoluent peu, même si les partis, les hommes qui l'incarnent et les régimes politiques (monarchie ou république) changent.

[modifier] Suisse

En Suisse, il existe de nombreux partis de droite (cités ici du centre-droit à l'extrême-droite) :

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes

  1. Dale van Kley, Les origines religieuses de la révolution française
  2. À la lecture d'André Kaspi, Les Américains, Paris, Le Seuil, 1996, ISBN 202009360X, et d'Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis, De 1492 à nos jours, Marseille, Agone, 2002, ISBN 2-9108-4679-2, il semblerait que les différences politiques entre les deux partis ne soient pas aussi tranchées en raison du maintien au pouvoir que permettent les consensus dans les différentes chambres des représentants (le maintien du pouvoir deviendrait donc plus important que les réformes politiques).