Extrême droite française

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Article principal : Extrême droite.

En France, l'apparition de l'idée d'une extrême droite remonte à la deuxième moitié du XIXe siècle et coïncide avec la fin de la monarchie. Parmi les idées caractéristiques des mouvements classés à l'extrême droite, ont figuré à titres divers notamment le monarchisme, l'antiparlementarisme, l'antisémitisme ou le nationalisme. Les mouvements actuellement classés à l'extrême droite en Europe sont souvent accusés de racisme et de xénophobie en raison de leur hostilité générale à l'immigration et des positions ouvertement racistes revendiquées par certains d'entre eux.

La première apogée de l'extrême droite intervient pendant les années 1930 et au début des années 1940, au travers du succès des différentes ligues, puis idéologiquement avec le régime de Vichy[1]. De nombreux militants d’extrême droite soutiennent la collaboration avec les nazis, même si des motivations essentiellement nationalistes ont conduit une partie des membres et sympathisants des ligues ou des mouvements monarchistes et d'extrême droite d'avant guerre à rejoindre les mouvements de résistance à l'Occupation[2].

Depuis la conférence de Yalta, qui aurait mis au point selon eux un « partage du monde », certains mouvements classés à l'extrême droite défendent l'anti-américanisme.

Les mouvements classés à l'extrême droite sont accusés de partager la haine d'un ennemi commun, d'un bouc émissaire qui aurait changé au cours du XXe siècle : ils ont d'abord été antisémites et antidémocratiques. Depuis la révolution bolchevique d'octobre 1917, la plupart de ces mouvements combattent le communisme.

Sommaire

[modifier] Groupes d'extrême droite en France

De nombreux journaux d'extrême droite ont été publiés en France au début du XXe siècle : Le Nouveau Siècle (1925), Le Franciste, Les Cahiers, La Revue française, Combat, Plans, Je suis partout. Le régime de Vichy a favorisé la publication de nombreux journaux d'extrême droite comme Au Pilori, ou Le Petit Marseillais. Parmi les journaux d'extrême droite publiés en France après 1944, il faut citer Paroles françaises (1946), Aspects de la France (1947), Verbe (1949), Rivarol (1951), Fraternité française (1954), La Nation française (1955), Défense de l'Occident, Jeune Nation (1959), Europe-Action (1963), Militant, Initiative nationale (1975), Pour une force nouvelle (1982), Présent, National hebdo, Alliance populaire - mensuel (1994) et Le Choc du mois.

En 2004, d'après les renseignements généraux français, il existerait 2 500 à 3 500 militants ou sympathisants des différents groupes d'extrême droite, sans compter le FN ni le MNR. Les groupes les plus importants se trouvent en Alsace, en région PACA, en Île-de-France. Le ministère de l'Intérieur a recensé 65 actes violents perpétrés par certains de ces groupes en 2004.

Icône de détail Article détaillé : fascisme en France.

Les principales organisations d'extrême droite en France :

  • Pétainistes :
    • l’Association nationale Pétain-Verdun (ANPV)

Ce type d'extrême droite se distingue des autres par sa référence directe à l'époque nazie. En France, d'anciens Waffen-SS ont fondé des groupuscules dans les années 1960 puis 1970. Chacun de ces groupes ne dépassait pas une centaine d'individus. Certains des groupuscules avaient des contacts avec des militants syriens, recherchés pour leur opposition à Israël. Des groupes paramilitaires s'entraînaient dans les forêts. Certains de ses membres ont franchi le pas en allant s'entraîner dans des camps paramilitaires, pouvant fournir des combattants aptes au terrorisme, installés en Syrie. Mais également, d'autres composantes de cette nébuleuse eurent des contacts très fréquents avec l'Irak de Saddam Hussein. Plus radicaux, les membres de revues telles Le Devenir européen et Notre Europe, reprirent les thèmes de la Collaboration. Marc Frederiksen, créateur du journal Notre Europe fut d'ailleurs condamné pour avoir publié un encart en faveur de la libération de Rudolf Hess.

  • Autres :
    • Solidarité et Progrès fondé par Jacques Cheminade. Ce parti d'extreme droite fondés sur les les idées obscurantistes et sectaires de Lyndon LaRouche recrute notamment dans la jeunesse avec en façade un discours politiquement très marqué à gauche, il n'en est pas moins classé à l'extrème droite.

[modifier] Extrême droite « sioniste »

  • La Ligue de défense juive est une filiale française de la Jewish Defense League créée par le rabbin Meir Kahane en 1968. Militant d'extrême droite et chef du mouvement Kach, auteur de déclarations racistes [réf. nécessaire], le rabbin Kahane a été assassiné en novembre 1990 dans un hôtel de New York. La LDJ se présente cependant comme « respectueuse de l'ordre républicain » [réf. nécessaire], tout en ajoutant qu'elle « n'hésitera pas à agir et à se défendre en cas d'attaque » [réf. nécessaire]. La LDJ compterait des centaines de militants ou sympathisants, ses militants s’entraînent au krav maga dans des locaux de l’État français et sous protection policière (selon une émission Complément d’enquête de France 2). Cette frange ultraviolente serait rarement critiquée par les organisations sionistes françaises [réf. nécessaire] comme le Likoud de France, la CRIF, la LICRA, et l’UEJF. Leurs sites sur le Web démentent régulièrement les actions qu’on leur prête [réf. nécessaire], mais qui ont pourtant été parfois sanctionnées par la Justice.
  • Le Bétar et son mouvement étudiant,le Tagar.
  • Le Front de l'autodéfense juive qui n'est plus actif depuis les années 1970.

L'extrême droite sioniste a attaqué des opposants antisionistes à la politique israélienne, des supposés « néo-nazis » [réf. nécessaire] et même une église de tendance traditionaliste (attentat contre l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet le 23 décembre 1978.

[modifier] Actions politiques de l'extrême droite française

  • Création de l'association « SOS enfants d'Irak », proche du FN, et présidée par Jany Le Pen, épouse du président du FN.
  • Création de l'association « Solidarité des Français », association d'entraide aux SDF d'origine européenne, proche du Bloc identitaire : il s'agit de distribuer aux SDF et clochards de la soupe au cochon, écartant ainsi tout juif ou musulman.
  • Création du « Rock identitaire français » (RIF), courant musical proche des milieux identitaires, illustré par des groupes tels que In Memoriam, Vae Victis, Elendil… Les textes sont identitaires mais n'ont rien à voir avec le racisme du RAC de groupes comme Légion 88.
  • Création du « Comité d'entraide aux prisonniers européens », qui aide les nationalistes emprisonnés, proche du Bloc identitaire.
  • Création de diverses agences de presse sur internet parmi lesquelles Novopress et Altermedia.

[modifier] Extrême droite et droite française

Une petite partie des hommes politiques de la droite française a commencé son activisme politique comme partisans de l'Algérie française (Hubert Bassot, Jean Taoussan…) ou au sein de groupuscules d'extrême droite nationalistes comme Occident (Patrick Devedjian, Gérard Longuet, Alain Madelin…). Après l'échec du Parti des forces nouvelles, certains de ces activistes rallient la droite classique (Gérard Ecorcheville, Alain Robert, Philippe Guignache, José Bruneau de la Salle, Hervé Novelli, Serge Didier, Guy Tessier…), la plupart par le biais de la « machine Albertini » ou par celui du Centre national des indépendants et paysans.

La « machine Albertini » était dirigée par Georges Albertini, ancien collaborateur cadre du Rassemblement national populaire. L'anticommunisme est leur étendard de ralliement et est selon certains le véritable seul point commun entre les libéraux de la droite et l'extrême droite. Roland Gaucher écrit à leur sujet : « un certain nombre de ces récupérés (Madelin, Ecorcheville, Van Ghell, Nicolas Tandler) sont passés par la machine à laver ultra-silencieuse de feu Albertini et de l'IST » [réf. nécessaire].

Le Centre national des indépendants et paysans (le parti de centre-droit d'Antoine Pinay sous la IVe république) a également servi de point de passage vers la droite. Anti-gaulliste après les accords d'Alger, il se rapprocha du RPR en 1976. À la fin des années 1970 et pendant les années 1980, il accueillit de nombreux anciens militants de groupuscules d'extrême droite, en particulier du Parti des forces nouvelles. Alain Robert, Hervé Novelli, Philippe Guignache, Yves Van Ghele, entre autres sont passés par le CNIP avant de rejoindre la droite classique. D'autres personnalités ont transité par le CNI pour rallier ensuite le Front national comme Pierre Sergent ou Michel de Rostolan.

Par la suite, deux partis vont largement accueillir les anciens nationalistes : le RPR (Patrick Devedjian, Bruno Tellene, Jean Taoussan, Jean-Jacques Guillet…) et au sein de l'UDF, le Parti Républicain (l'ancien résistant Alain Griotteray, Hubert Bassot, Alain Madelin, Gérard Longuet, Guy Tessier, Serge Didier, Hervé Novelli). Une fois ralliés à la droite, les ascensions politiques de ces personnalités seront diverses, plus ou moins couronnées de succès.

À l'inverse, des recrues de la « Nouvelle Droite » telles que Bruno Mégret et Jean-Yves Le Gallou, respectivement issus du RPR et de l'UDF, s'éloigneront de la droite « classique » pour rejoindre le FN dans les années 1980 puis fonder le MNR dans les années 2000.

Des accords ont existé localement directement entre la droite et le Front national : Jean-Pierre Stirbois a été élu en 1984 à Dreux sur une liste commune UDF-RPR-FN. De 1986 à 2004, la région Languedoc-Roussillon était administrée par Jacques Blanc avec le soutien des élus du Front National.

[modifier] Penseurs de la mouvance française d'extrême droite

Sont fréquemment cités comme penseurs et intellectuels de l'extrême droite Maurice Barrès, Édouard Drumont, Joseph de Gobineau, Hippolyte Taine, Pierre Drieu La Rochelle, Henri Béraud.

Parmi ceux qui ont participé au journal nationaliste L'Action française, on retrouve notamment Charles Maurras, Maurice Pujo, Léon Daudet, Jacques Bainville, Jules Lemaître, Robert Brasillach, Thierry Maulnier, Lucien Rebatet, Georges Valois et Louis Dimier.

Henry Charbonneau (directeur), Philippe Henriot, Paul Marion, Abel Bonnard, Paul Morand, Jacques de Lacretelle, Roger Vercel, Pierre Mac Orlan ou encore Louis-Ferdinand Céline comptent parmi les rédacteurs du journal collaborationniste Combats (organe de la Milice).

[modifier] Notes

  1. Surtout chez les collaborationnistes de Paris
  2. On citera par exemple le Colonel Rémy (Gilbert Renault), Pierre Bénouville, Georges Valois, Philippe Leclerc (de Hautecloque), Alain Griotteray, Honoré d'Estienne d'Orves, Daniel Cordier, Paul Dungler, Jacques Renouvin, les frères d’Astier de La Vigerie ou le Colonel François de la Rocque.

[modifier] Voir aussi

Autres langues