Nationalisme palestinien

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Le nationalisme palestinien est une idéologie nationaliste qui appelle à la création d'un État palestinien sur toute ou une partie de la Palestine mandataire.

[modifier] Les prémices du nationalisme palestinien

Pendant l'occupation ottomane, la Palestine fait partie de la province syrienne de l'Empire. À la fin du XIXe siècle et Première Guerre mondiale, durant le fort déclin de l'Empire ottoman, se développe un sentiment d'identité arabe, notamment en raison de la Nahda, renaissance arabe politique, culturelle et religieuse de la fin du XIXe siècle.

En plus du nationalisme arabe et du nationalisme syrien régnant dans la région, la Palestine connaît aussi un nationalisme juif, le sionisme, qui réclame l'existence d'un État juif en Palestine. Avec la création d'un foyer national juif et la montée du sionisme, notamment par la multiplication du nombre de colon, voir l'expulsion de paysans palestiniens, le sentiment antisionisme grandit en Palestine, dans la population mais également chez les leaders palestiniens. Ajouté à la résistance face au Royaume-Uni, mandataire de la Palestine depuis 1922, dont la Grande Révolte arabe en Palestine est l'épisode le plus marquant, crée une forme de nationalisme particulier, qui se différencie du nationalisme panarabe.

[modifier] Les années marquantes : 1948, 1967 et 1987

Le 14 mai 1948, la Déclaration d'indépendance de l'État d'Israël crée l'État d'Israël. L'exode palestinien de 1948 modifie radicalement la politique palestinienne. L'expérience de réfugiés et la perte de leur terre provoquent chez les palestiniens un sentiment particulier. De plus, les palestiniens accusent les arabes de n'avoir pas suffisamment mobilisé la population et de n'avoir pas véritablement combattu comme il fallait pendant la guerre israélo-arabe de 1948-1949, qui affirmerait un désintérêt de la cause palestinienne. Cela pousse à la création d'un mouvement national palestinien, basé sur trois réclamations fondamentales : l'abolition d'Israël, ou du moins le sionisme et ainsi l'état juif rejetant les autres confessions, l'indépendance de l'État palestinien, et l'application du droit du retour des palestiniens sur toute la Palestine.

En 1959, Yasser Arafat, Salah Khalaf et Khalil al-Wazir créent le Fatah, mouvement politiquement neutre, bien que favorisant le nationalisme palestinien qui finira par prendre le dessus sur son rival le Mouvement nationaliste arabe de Georges Habache.

Du 5 juin au 11 juin 1967, Israël écrase ses voisins lors de la Guerre des Six Jours. En plus du Golan et du Sinaï, Israël occupe dès lors la Bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est, qui rappelle le mandat britannique, sous les règles d'Israël. À la suite du conflit, les fedayins palestiniens s'installent sur la rive Est du Jourdain, en Jordanie, d'où ils mènent la résistance palestinienne. La bataille de Karameh est une victoire sans précédent des fedayins et ainsi de la résistance palestinienne, qui propulse le sentiment nationaliste palestinien. Ainsi, en 1964, l'OLP, jusqu'ici essentiellement sous contrôle de l'Égypte nationaliste arabe de Gamal Abdel Nasser, passe sous l'influence des nationalistes palestiniens par la prise de contrôle du mouvement par le Fatah.

Le 17 juillet 1968 au Caire, la charte de l’OLP devient la Charte nationale palestinienne. Elle déclare le territoire de la Palestine mandataire comme indivisible et comme la patrie du peuple arabe palestinien. Yasser Arafat, dirigeant du Fatah, prend la tête de l'OLP le 4 février 1969 et le garde jusqu'à sa mort le 11 novembre 2004.

En 1972, la prise d'otages des Jeux Olympiques de Munich et ses conséquences médiatiques permettent aux palestiniens une reconnaissance en tant que palestinien et non que simple arabe venant de Palestine.

La première Intifada, de 1987 à 1993, marque un tournant pour le nationalisme palestinien. Ce sont les palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza qui luttent. La demande de ces populations est quelque peu différente de celle de la diaspora palestinienne, puisqu'ils réclament l'indépendance, plutôt que le droit au retour. Ainsi, en 1993, suite aux accords d'Oslo, l'idée jusque là défendu par les nationalistes palestiniens d'un état binational séculier palestinien est abandonné au profit de l'idée de deux états séparés sur la Palestine, l'un juif, l'autre arabe, sujet tabou depuis les années 1970 jusqu'à ce qu'Arafat reconnaisse Israël, sous pression des États-Unis. Mais la première Intifada voit aussi la naissance du Hamas, mouvement islamique de Ahmed Yassine, qui à la fois concurrence le nationalisme palestinien et en crée une nouvelle forme islamisée. Les brigades des martyrs d'Al-Aqsa par exemple, une des milices du Fatah, lors de la seconde Intifada intègre l'idée de nationalisme palestinien et d'islamisme.

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