Madame Firmiani

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Madame Firmiani

Illustration de Madame Firmiani

Auteur Honoré de Balzac
Genre Étude de mœurs
Pays d’origine France France
Lieu de parution Paris
Éditeur Madame Béchet
Date de parution 1832
Collection La Comédie humaine
Série Scènes de la vie privée
Précédé par La Paix du ménage
Suivi par Étude de femme
Illustration : S. Toudouze

Madame Firmiani est une nouvelle française d’Honoré de Balzac, paru en d’abord en 1832 dans la Revue de Paris en février, puis éditée en 1835 par Madame Béchet, puis en 1839 chez l’éditeur Charpentier, dans Scènes de la vie parisienne. Dans l’édition finale de Furne (4e éd. 1842), elle est rangée dans les Études de mœurs dans la section Scènes de la vie privée de la Comédie humaine.

Si cette nouvelle n’est pas une œuvre majeure de Balzac, elle révèle la faculté de concision d’un auteur auquel on reprochait de trop longues descriptions et des méandres infinis. Balzac savait donc « faire court », bien que la mode fût à l’extension des textes qui paraissaient dans les journaux, pour des raisons de rentabilité.

[modifier] Thème

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

La nouvelle est construite autour de trois personnages : Octave, un jeune aristocrate dont la cause de la pauvreté reste un mystère jusqu'à la fin de l'histoire : il a rendu la fortune que son père avait détournée ; Madame Firmiani, femme consciencieuse que l’on soupçonne à tort d’avoir ruiné Octave, et qui est en fait son épouse : femme d'une grande pureté de sentiments, elle ne peut vivre pleinement son amour sachant que le père de son mari a mis une famille sur la paille :

« L'amour, mon ange, est, chez une femme, la confiance la plus illimitée, unie à je ne sais quel besoin de vénérer, d'adorer l'être auquel elle appartient. Je n'ai jamais conçu l'amour que comme un feu auquel s'épuraient encore les plus nobles sentiments, un feu qui les développait tous. »

Enfin, l'oncle d'Octave qui, ne souhaitant que le bien de son neveu, lui prépare son héritage, enquête sur la situation inexplicable de son neveu et découvrira toute l'histoire.

La nouvelle se termine par un éloge de la femme, incarnée par Madame Firmiani, représentant « tout ce qu'il y a de bon et de beau dans l'humanité. » La femme est la conscience et l'éducatrice de l'homme et l'éveille à l'honnêteté : examinant sa conscience, Octave, rendant tout l'argent, se sentira transformé par son acte dicté par sa « chère conscience. » Et l'oncle de conclure, dans un propos anti-biblique :

« [...] car vous [les femmes] n'êtes jamais coupable de vos fautes, elles viennent toujours de nous. »

Cette nouvelle donne aussi à voir un tableau de la futilité d’une société parisienne prompte à calomnier, en exacte symétrie au roman le Colonel Chabert. Ici, c’est une veuve qui n’arrive pas à trouver la preuve de la mort de son mari pour recueillir une succession. Mme Firmiani, dont on ne sait pas si c’est une victime ou une intrigante, se débat dans des questions juridiques vertigineuses sur l’origine de la fortune et sa légitimité. Ses démêlés illustrent les effets d’une loi connue sous le nom de Milliard des émigrés, votée en 1825, et qui visait à indemniser les émigrés de la Révolution. Très impopulaire, cette loi suscita de nombreux débats que Balzac rapporte avec précision, tout prenant le nécessaire recul du romancier.

[modifier] Bibliographie

s:

Madame Firmiani est disponible sur Wikisource.

  • Mireille Labouret, « Madame Firmiani ou ‘peindre par le dialogue’ », L'Année balzacienne, juil. 1999, n° 20 (1), p. 257-78.
  • (en) Adeline R. Tintner, « Balzac’s Madame Firmiani and James’s The Ambassadors », Comparative Literature, Spring 1973, n° 25 (2), p. 128-35.
  • Jacques-David Ebguy, « D’une totalité l’autre : l’Invention d’un personnage dans Madame Firmiani », L’Année balzacienne, 2000, n° 1, p. 119-43.