Mémoires de deux jeunes mariées

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Mémoires de deux jeunes mariées

Illustration de Mémoires de deux jeunes mariées

Auteur Honoré de Balzac
Genre Étude de mœurs
Pays d’origine France France
Lieu de parution Paris
Éditeur Charles Gosselin
Date de parution 1841
Collection La Comédie humaine
Série Scènes de la vie privée
Précédé par Le Bal de Sceaux
Suivi par La Bourse
Illustration : Adrien-Moreau

Mémoires de deux jeunes mariées est un roman d’Honoré de Balzac paru dans la Presse en 1841 en deux parties sous deux titres différents : Mémoires d’une jeune femme (sans doute écrit en 1834) et Sœur Marie des Anges. Il fut publié chez Furne en 1842 dans les Scènes de la vie privée et dédicacé à George Sand dont la force de caractère a certainement inspiré l’auteur de la Comédie humaine.

Le titre définitif ne donne pas la mesure exacte de la puissance et parfois, de la violence, de ce roman pas tout à fait équilibré. La première partie présente un caractère de femme totalement contemporain à notre époque : capable de lutter contre les siens pour échapper aux lois familiales, capable de passions extrêmes, capable de tout pour vivre selon ses conceptions. Elle fait partie de ces bolides humains qui traversent la Comédie humaine avec éclat.

La deuxième partie, plus molle (Balzac aimait à introduire des caractères aimables comme l’avait écrit George Sand en 1856[1].) propose le portrait d’une jeune fille résignée aux désirs de sa famille et de la société. Mariée par raison, elle suit un chemin sans heurt et fait le bonheur des siens. On ne parvient pas réellement à savoir si cette dernière est un modèle pour les lectrices. Mais on peut être presque sûr que Balzac préfère la femme de caractère.

[modifier] Thème

Louise de Chaulieu et Renée de Maucombe ayant toutes deux « étudié » au couvent des Carmélites de Blois, restent proches l’une de l’autre par lettres interposées. Il s’agit donc d’un roman partiellement épistolaire, technique d’écriture que Balzac emploie peu souvent. Louise pour obéir à ses parents et se sacrifier pour ses deux frères, doit devenir religieuse. Mais la jeune fille se cabre, cherche appui, et le trouve, auprès de sa grand-mère qui lui offre sa fortune. Libre, riche, elle fait un mariage d’amour avec un bel espagnol, qui après avoir été banni retrouve sa fortune et lui apporte le bonheur. Ils vivent un amour sans nuage, mais l’hidalgo meurt, laissant une veuve éplorée. Cependant quatre ans après la mort de son mari, Louise, vit de nouveau une magnifique histoire d’amour avec Marie Gaston, homme de lettres plus jeune qu’elle.

Par un triste malentendu, Louise soupçonne Marie Gaston de la tromper, ce qui est faux, et elle se suicide.

Pendant ce temps, on suit le chemin sans détour de Renée qui soutient la carrière de son mari, s’élève dans l’échelle sociale, s’occupe de ses enfants. Cette deuxième partie n’est en réalité pas terminée à la mort de Balzac et on la retrouve, en fragment sous le titre Sœur Marie des Anges, dans les Ébauches rattachées à la Comédie humaine sous forme de brouillon, d’esquisse, très intéressante du point de vue de la technique du scénographe et du portraitiste Balzac[2].

[modifier] Notes et références

  1. voir Gustave Flaubert, Balzac et les écrivains de son temps.
  2. Roger Pierrot, t. XII de La Pléiade, p 340.

[modifier] Bibliographie

  • Lucienne Frappier-Mazur, « Écriture et violence chez Honoré de Balzac et George Sand », George Sand : l’Écriture du roman, Montréal, Université de Montréal, Fév. 1996, p. 59-70.
  • Mireille Labouret, « Romanesque et romantique dans Mémoires de deux jeunes mariées et Modeste Mignon », L'Année balzacienne, 2000, n° 1, p. 43-63.
  • Myriam Lebrun, « Le Souvenir de la duchesse d’Abrantès dans les Mémoires de deux jeunes mariées », L’Année balzacienne, 1988, n° 9, p. 219-32.
  • André Lorant, « Balzac et le plaisir », L'Année balzacienne, 1996, n° 17, p. 287-304.
  • (en) Armine Kotin Mortimer, « Mimetic Figures of Semiosis in Balzac », Repression and Expression: Literary and Social Coding in Nineteenth-Century France, New York, Peter Lang, 1996, p. 47-54
  • (en) Sylvia Helene Newman, « Honoré de Balzac and the Epistolary Novel », Thèse de doctorat de l’Université de Floride, juil. 1993.
  • Anne E. McCall Saint-Saëns, « Pour une esthétique du père porteur : Les Mémoires de deux jeunes mariées », Balzac : Une Poétique du Roman, Saint-Denis, PU de Vincennes, 1996, p. 295-306.
  • Gislinde Seybert, « Les Stratégies narratives dans les romans épistolaires de Balzac et de George Sand », George Sand : L’Écriture du roman, Montréal, Université de Montréal, p. 399-403.

[modifier] Lien externe