Histoire de l'Italie fasciste

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L'histoire de l'Italie fasciste (appelé aussi, en Italie, vingt-ans fascistes ventennio fascista ou simplement vingt ans ventennio) comprend la période de l'histoire de l'Italie qui va de la prise du pouvoir par Benito Mussolini jusqu'à la fin de sa dictature le 25 juillet 1943.

Par extension, on associe à cette définition toute la période de l'histoire de l'Italie qui va de la fin de la Première Guerre mondiale jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale (1918 - 1945) ou les vingt-ans (1925-1945), qui débute lorsque le Parti national fasciste est déclaré parti unique (les autres partis sont déclarés illégaux et réprimés) et se termine avec la dissolution de la République sociale italienne (RSI).

Sommaire

[modifier] Chronologie (1918 - 1922)

[modifier] La situation italienne à la fin du Premier Conflit Mondial

Carte de l'Europe en 1923, on remarque les tension entre la Yougoslavie et l'Italie à propos de l'Istrie et de la Dalmatie.
Carte de l'Europe en 1923, on remarque les tension entre la Yougoslavie et l'Italie à propos de l'Istrie et de la Dalmatie.

Au lendemain de la grande Guerre la situation interne est précaire: le traité de Versailles n'a pas donné les bénéfices escomptés à l'état italien (l'Italie obtient le Sud-Tyrol ainsi qu'une partie de l'Istrie sans Fiume et l'Albanie promise devient indépendante). Les caisses de l'état sont presque vides, la lire pendant le conflit a perdu une grande partie de sa valeur et le coût de la vie a augmenté de 450%. Les matières premières manquent et l'industrie ne réussit pas à transformer la production de guerre en production de paix pour absorber l'abondante main-d'œuvre qui a augmenté en raison du retour des soldats du front.

Dans une telle situation, aucune classe sociale n'est satisfaite et une profonde peur d'une possible révolution communiste (à l'exemple de la Russie) s'insinue dans la classe bourgeoise. L'extrême fragilité socio-économique conduit souvent à des désordres réprimés par des méthodes sanguinaires.

[modifier] La crise de Fiume (1919)

Gabriele D'Annunzio
Gabriele D'Annunzio


En septembre 1919, Gabriele d'Annunzio incite les régiments de l'armée italienne à se mutiner et à le suivre à Fiume (aujourd'hui Rijeka; en Croatie). A l'époque majoritairement italophone mais rattaché au Yougoslavie, contrairement au Traité secret de Londres de 1915 et des 14 points de Wilson, ce qui est un affront pour les irrédentistes.

Manu militare, il installe une gouvernement révolutionnaire avec l'objectif d'affirmer l'italianité de la commune de Carnaro. Cette action est un exemple pour le mouvement fasciste qui sympathise immédiatement avec le poète et copiera notamment l'uniforme des arditis, futures chemises noires. Cependant cette intervention échoue car la pression internationale entraine l'intervention de l'armée régulière italienne (Noël sanglant de 1920: 54 † dont 22 rebelles).

[modifier] La naissance du fascisme (1919 - 1920)

Le faisceau, symbole du fascisme.
Le faisceau, symbole du fascisme.


Parmi les couches sociales les plus mécontentes et les plus sujettes à la propagande nationaliste qui, après le traité de paix, enflamme et alimente le sentiment de la "victoire mutilée", émergent les organisations d'anciens combattants et en particulier celles qui recueillent les ex-arditi (les troupes d'assaut), auprès desquels, en plus du mécontentement généralisé s'ajoute le ressentiment causé de ne pas avoir obtenu une reconnaissance à la hauteur des sacrifices, du courage montré au cours des dures années de combats sur le front. C'est dans ce contexte que le 23 mars 1919, Benito Mussolini crée, à Milan, le premier faisceaux de combat, adoptant les symboles qui jusqu'alors permettent de distinguer les arditi, la chemise noire et la tête de mort.

Le nouveau mouvement exprime la volonté de « transformer, s'il le faut même par des méthodes révolutionnaires, la vie italienne » s'auto-définissant « parti de l'ordre » réussissant ainsi à gagner la confiance des milieux les plus riches et conservateurs qui sont opposés à toutes manifestations et aux revendications syndicales des socialistes.

Néanmoins, le premier fascisme réussit à allier un aspect contre-révolutionnaire, et une mysthique révolutionnaire de gauche, anti-marxiste, liée à l'origine politique de Mussolini et de ses premiers partisans.

[modifier] Les années du squadrismo

Mussolini avec des chemises noires en 1922.
Mussolini avec des chemises noires en 1922.


Dans le mouvement, en plus des arditi, affluent les fututistes, les nationalistes, les anciens combattants de toutes les armes mais aussi des éléments de moralité douteuse. Vingt jours après la création des faisceaux, les nouveaux squadre d'azione affrontent les socialistes et assaillent le siège du journal socialiste l'Avanti!, le dévastant: l'enseigne du journal est arrachée et amené à Mussolini comme trophée. C'est le début d'une guerre civile.

En quelques mois les squadristi fascistes se répandent dans toute l'Italie donnant au mouvement une force paramilitaire. Pendant deux ans l'Italie est parcourue du nord au sud par les violences des mouvements politiques révolutionnaires opposant les fascistes aux bolchéviques sous le regard d'un état incapable de réagir mais soutenant de plus en plus les squadristis.

L'action fasciste, commence rapidement à se développer avec violence: la composante militaire largement prévalente dans les squadres confère à celles-ci une nette supériorité lors des affrontement avec les socialistes. La campagne systématique de destruction des bureaux et l'intimidation des membres du PSI conduise le socialisme maximaliste à une crise pendant que parallèlement croit la force numérique et morale des faisceaux de combat.

Ainsi, en janvier 1921, le parti socialiste italien se désagrège, donnant naissance notamment au parti communiste d'Italie. Le 12 novembre 1921, le parti national fasciste (PNF) est créé: le mouvement devient un parti et il accepte certains accords constitutionnels avec les forces modérés.

Au cours de cette période, le PNF atteint 300,000 membres (à son maximum, le PSI a à peine dépassé les 200.000 membres) et il obtient aussi l'appui des latifondistis émiliens et toscans. C'est dans ces régions que les squadristis, emmenés par les ras, sont les plus déterminés pour harceler les syndicalistes et les socialistes, les intimidant par la pratique du manganello et de l'huile de ricin, ou commettant des homicides qui restent le plus souvent impunis. Dans ce climat de violence, lors des élections du 15 mai 1921, les fascistes obtiennent 45 sièges (dont Mussolini élu à Milan).

Après les affrontements de Ravenne, les syndicats proclament une grève générale pour le 1 août 1922. Les fascistes, sur ordre de Mussolini, brisent la grève de manière très violente. Le mouvement fasciste gagne encore en popularité dans l'opinion publique car il est le seul qui peut remettre de l'ordre dans le pays.

Icône de détail Article détaillé : Barricades de Parme en 1922.

En août 1922, les habitants de Parme, érigent des barracades dans le quartier populaire de l'Oltretorrente. Organisés par les arditi del popolo, commandés par Guido Picelli et Antonio Cieri, ils résistent aux squadristis fascistes d'Italo Balbo (35 fascistes † contre 5 opposants). Il s'agit de la dernière résistance à la progression du fascisme.

[modifier] Bilan des affrontements

Hormis à Parme, les mouvements anti-fascistes (anarchistes; communistes et socialistes) n'ont pu sortir vainqueur des affrontements avec les MVSN.

Les fascistes n'ont eu que peu de pertes et le parti en sort très renforcé. En effet, la victoire des fascistes contre les mouvements de grèves, lui a obtenu le soutien de la bourgeoisie et des propriétaires terriens.

L'arrivée au pouvoir de Mussolini étant due principalement aux violences, les chefs des arditis obtiennent les postes les plus importants du parti (ex: Italo Balbo; Roberto Farinacci).

[modifier] Chronologie (1922 - 1943)

[modifier] La Marche sur Rome et les premières années au pouvoir (1922-1925)

Après le congrès de Naples au cours duquel 40 000 chemises noires appellent à marcher sur Rome, Mussolini estime le moment propice pour une action et un contingent de 50 000 squadristis sont rassemblés dans toute l'Italie pour marcher sur Rome, la capitale, le 26 octobre 1922. Mussolini reste à Milan et donne le pouvoir à ses quadrumvirs (Emilio De Bono; Italo Balbo; Michele Bianchi et Cesare Maria De Vecchi). Alors que le haut commandement a préparé l'armée à affronter le coup d'état fasciste, le roi Victor-Emmanuel III empêche toute action qui aurait précipité le pays dans une guerre civile, il ne signe donc pas de décret d'état d'urgence. Les chemises noires marchent sur la capitale le 28 octobre, menant des actions violentes contre les communistes et des socialistes.

Le 30 octobre 1922, après la Marche sur Rome, le roi charge Benito Mussolini de former le nouveau gouvernement. Le chef du fascisme quitte Milan pour devenir premier ministre à Rome.

Le nouveau gouvernement comprend des éléments des partis modérés du centre, de droite, des militaires et 3 fascistes.


[modifier] Notes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources