Yougoslavie

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Territoire des entités politiques connues sous le nom de Yougoslavie.
Territoire des entités politiques connues sous le nom de Yougoslavie.
Armoiries du royaume de Yougoslavie.
Armoiries du royaume de Yougoslavie.
Drapeau de la RFSY
Drapeau de la RFSY

La Yougoslavie (Jugoslavija dans les langues slaves, en cyrillique Југославија) était le nom d'un État d'Europe du Sud-est ayant regroupé les actuels pays de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, la Macédoine, ainsi que la république du Kosovo dont l'indépendance n'est pas unanimement reconnue.

La Yougoslavie a correspondu à trois réalités politiques différentes au cours du XXe siècle :

  1. La première Yougoslavie, fut une monarchie fondée le 1er décembre 1918 par Pierre Ier de Serbie. Elle a été d'abord baptisée : Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, avant d'être renommé Royaume de Yougoslavie, le 6 janvier 1929. Cet état subsista jusqu'à l'invasion par les troupes de l'Axe le 6 avril 1941. La capitulation eut lieu 11 jours après, le 17 avril 1941.
  2. La seconde Yougoslavie, fut un État communiste fondé le 29 novembre 1943 par Tito, appelé tout d’abord Fédération démocratique de Yougoslavie, puis elle prit le nom de République fédérale populaire de Yougoslavie après adoption d'une nouvelle consitution le 31 janvier 1946, et enfin devint la République fédérale socialiste de Yougoslavie le 7 avril 1963. Celle-ci survécut jusqu'au 15 janvier 1992, lorsque 4 de ses républiques fédérées firent sécession : la Croatie, la Slovénie, la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine.
  3. La troisième Yougoslavie, fut un État fédéral formée en 1992, par Slobodan Milošević sur le territoire de la Serbie (incluant les territoires de Vojvodine et du Kosovo) et du Monténégro. Il fut nommé République fédérale de Yougoslavie. Le 4 février 2003, le nom "Yougoslavie" fut abandonné et le pays sera baptisé Communauté d'États Serbie-et-Monténégro. Il fut dissout à son tour le 3 juin 2006, suite à l'indépendance du Monténégro.

Sommaire

[modifier] Histoire de la Yougoslavie

[modifier] Origine

[modifier] État des slaves du sud

L’idée d’un état « yougo-slave » (yougo = sud) émergea à la fin du XVIIe siècle lorsqu'il devint évident que les slaves du sud n'avaient aucun espoir d'autonomie au sein des monarchies austro-hongroise et ottomane qui les dominaient. A la fin du XIXe siècle, d'éminents intellectuels et politiciens slovènes, croates et serbes initient le mouvement des Illyriens (Ilirski Pokret) qui atteint son apogée après 1867, en raison de la politique répressive de l'Autriche-Hongrie envers les mouvements pour les libertés des slaves du sud, dans un système qui ne reconnaît que les germanophones et les magyarophones. Pour sortir de l'impasse, un groupe d'intellectuels réunis autour d'Aurel Popovic proposèrent en 1906 la création des États-Unis de Grande Autriche; passé inaperçu à l'époque, ce projet inspira finalement les négociations de paix et le démantèlement de l'Autriche-Hongrie en 1918. Alors que l'Empire ottoman faiblit, la Serbie la Bulgarie et la Grèce se renforcèrent après le Congrès de Berlin, et l’espoir d’un état souverain grandit chez les slaves du sud de l’Autriche-Hongrie : l'idée d’une union apparut clairement. Au début de la Première Guerre mondiale, certains politiciens importants, notamment Ante Trumbić, Ivan Meštrović, Nikola Stojanović, fuirent à Londres et commencèrent à travailler à la création d'un « Comité yougoslave » avec pour mission de représenter les slaves du sud de l’empire des Habsbourg.

[modifier] Langue

Un des principaux liens du "Comité yougoslave" était la langue serbo-croate parlée en Autriche-Hongrie, en Serbie et au Monténégro. Le serbo-croate fut reconnu par les linguistes scientifiques parce qu'un même isoglosse réunit ces pays (les locuteurs se comprennent spontanément, sans traducteur). Il y a seulement certaines différences de lexique, de conjugaison ou de déclinaison; la principale différence tient à l'alphabet: il est latin chez les Croates et les Musulmans (Bosniaques), mais cyrillique chez les Serbes. Le serbo-croate académique et littéraire avait été codifié d'après sa forme parlée en Herzégovine et à Dubrovnik.

Depuis la fin de la Yougoslavie, officiellement le serbo-croate n'existe plus, chaque pays nommant sa langue Croate, Bosniaque (ou Bosnien), Serbe ou Monténégrin: leur définition est plus historique et politique, que linguistique.

[modifier] Le Comité yougoslave

Le Comité yougoslave (Jugoslavenski odbor) est officiellement formé le 30 avril 1915 à Londres. Il commence à récolter des fonds, principalement auprès des slaves du sud vivant aux États-Unis et est peu a peu pris en considération par les gouvernements alliés au fur et à mesure que le sort de l’empire austro-hongrois devient plus incertain.

Carte des territoires offerts à la Serbie par le Pacte de Londres en 1915
Carte des territoires offerts à la Serbie par le Pacte de Londres en 1915

Le but principal du Comité yougoslave était l’unification des Slaves du sud présents dans l’empire des Habsbourg avec le Royaume de Serbie, mais il heurtait ainsi les revendications italiennes sur l’Istrie et la Dalmatie. En 1915, les alliés signent avec l’Italie le Pacte de Londres, qui, en échange de l’entrée en guerre de l’Italie, lui promet une grande part de la Dalmatie et de l’Istrie.

En 1915 l’assemblée serbe déclare travailler pour la libération de tous les Serbes, Croates et Slovènes, mais les membres non-Serbes du comité s’inquiètent lorsque les alliés offrent inconditionnellement à la Serbie une partie des terres qui n’avaient pas été promises a l’Italie, incluant la Bosnie, l’Herzégovine, Bačka et une partie de la Dalmatie (en gris sur la carte). Les membres croates du Comité, qui souhaitaient une fédération avec de fortes autonomies locales, craignent un partage pur et simple de certains territoires croates entre l’Italie et la Serbie.

Une autre querelle divisait le Comité à propos de la désignation et du commandement d’unités de slaves du sud de l'ancienne armée austro-hongroise, prisonniers en Russie et mobilisés pour combattre avec les alliés. Le Comité souhaite les voir se battre sous le nom de "Yougoslaves", alors que Nikola Pašić, premier ministre de Serbie, veut qu’ils se battent sous le drapeau serbe.

Ainsi, au sein d'un Comité yougoslave à dominante humaniste, unificatrice et fédératrice, des tendances centrifuges ou hégémonistes se font jour: elles n'empêcheront pas la constitution de la Yougoslavie, mais menacent déjà sa stabilité.

[modifier] Le pacte de Corfou

Entre juin et juillet 1917, le comité yougoslave rencontre le gouvernement serbe à Corfou et le 20 juillet, une déclaration qui établit la fondation d’un état est signée. Le préambule déclare que les Serbes, Croates et Slovènes sont identiques par le sang et la langue. Le nouvel État sera nommé Royaume des Serbes, Croates et Slovènes et sera une monarchie constitutionnelle sous la dynastie des Karađorđević.

[modifier] L’unification des Slovènes, Croates et Serbes

L'Autriche-Hongrie en 1918Légende : * en couleurs, l'Empire en 1914 ; * les traits rouges représentent les frontières de 1920.
L'Autriche-Hongrie en 1918
Légende :
* en couleurs, l'Empire en 1914 ;
* les traits rouges représentent les frontières de 1920.

Quand l’empire des Habsbourg s'effondre, un Conseil national des Slovènes, Croates et Serbes se tient lieu à Zagreb le 6 octobre 1918. Le 29 octobre le Sabor croate déclare son indépendance et la création de l’État des Slovènes, Croates et Serbes. Le Comité yougoslave reçoit pour tache de représenter le nouvel état à l’étranger.

Immédiatement, des désaccords se manifestent à propos des termes de l’union proposée avec la Serbie. Au projet fédéraliste d'inspiration germanique, défendu surtout par les Slovènes et les Croates, s'oppose le projet jacobin et centralisateur d'inspiration française, défendu surtout par les Serbes. Svetozar Pribićević, un Serbe de Croatie, président de la coalition croato-serbe et vice-président de l’état, souhaite une union immédiate et sans conditions. D’autres, en faveur d’une fédération yougoslave, étaient plus hésitants, craignant que la Serbie annexe simplement les territoires sud-slaves de l’ex-Autriche-Hongrie.

L’autorité du Conseil national était limitée et les Italiens avançaient pour annexer davantage de territoires que ceux qui leur avaient été concédés par l'accord avec le Comité yougoslave. Les opinions politiques étaient divisées et les ministres serbes avaient dit que si les Croates insistaient sur leur propre république ou une sorte d’indépendance, alors la Serbie ne prendrait que les territoires habités par des Serbes et déjà occupés par l’armée serbe, laissant la Croatie se débrouiller seule face aux Italiens. Après de longs débats, le Conseil national accepte l’union avec la Serbie, sous réserve que l’organisation finale de l’état soit décidée par la future assemblée constituante (déclaration finale).

Le plus farouche opposant à cette décision était le croate Stjepan Radić, président du Parti paysan croate (HSS).

Le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes est déclaré le 1er décembre 1918 à Belgrade.

[modifier] La première Yougoslavie

Armoiries du royaume de Yougoslavie.
Armoiries du royaume de Yougoslavie.

La première Yougoslavie est créée le 1er décembre 1918 sous le nom de Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Le pays est constitué par le regroupement de plusieurs territoires :

  • le royaume de Serbie (précédemment indépendant), de langue serbo-croate et à majorité chrétienne orthodoxe, mais qui inclut l'actuelle Macédoine à majorité bulgarophone, et la Methohie (Kosovo) alors déjà aux deux tiers albanophone et musulmane.
  • le royaume de Monténégro (précédemment indépendant pour l'essentiel, excepté les Bouches de Kotor qui relevaient de la couronne d'Autriche), de langue serbo-croate et à majorité orthodoxe.
  • la Voïvodine (précédemment hongroise), majoritairement de langue serbo-croate et orthodoxe, mais avec d'importantes minorités magyares, roumaines, allemandes et autres.
  • le territoire de Bosnie-et-Herzegovine (précédemment austro-hongrois), de langue serbo-croate, et où catholiques, orthodoxes et musulmans étaient en nombre sensiblement égal.
  • la Croatie (relevant précédemment de la couronne de Hongrie pour le Zagorje et la Slavonie, et de la couronne d'Autriche pour la Dalmatie et Dubrovnik), de langue serbo-croate et à majorité catholique.
  • le territoire de Slovénie (relevant précédemment de la couronne d'Autriche), de langue slovène et entièrement catholique.

Avec toute cette diversité, le pays connaît pourtant un régime de monarchie constitutionnelle, même si des tensions subsistent. En 1921, le roi Alexandre Ier juge utile de dissoudre le Parti communiste. Mais les tensions s'exacerbent (non sans influences extérieures parfois) et en 1928, un député du Parti paysan croate, Stjepan Radić, est assassiné en plein Parlement par un collègue monténégrin acquis aux nationalisme serbe. Le roi décide alors en 1929 de suspendre la constitution et de rebaptiser le pays « Royaume de Yougoslavie ». Il gouverne alors en monarque absolu.

[modifier] La dictature du roi Alexandre

Les provinces yougoslaves en 1929.
Les provinces yougoslaves en 1929.

Alexandre Ier s'inspire clairement du jacobinisme français. Il cherche a apaiser les tensions nationalistes et a décourager les tendances séparatistes. Cherchant a créer une nouvelle Yougoslavie unitaire, il abolit les régions historiques et redessine les frontières intérieures en banovinas nommées d’après les rivières. De nombreux politiciens sont emprisonnés ou assignés à résidence sous surveillance policière, notamment les communistes et autonomistes croates et bulgares de Macédoine[1]. La dictature ne fait qu’amplifier les tensions nationalistes.

Malgré le soutien français, la politique d’Alexandre Ier souffre bientôt de l’opposition des autres puissances européennes alors que le Fascisme et le Nazisme prennent le pouvoir en Allemagne et en Italie, et que Staline devient le dirigeant de l’URSS. Aucun de ces trois régimes n'est favorable à la politique d’Alexandre Ier. L’Italie et l’Allemagne souhaitent revoir les traités signés a la fin de la première guerre mondiale et l’Union soviétique est déterminée à retrouver sa puissance sur le plan international.

Le roi Alexandre Ier est assassiné à Marseille en 1934, par Vlado Chernozemski (né Velichko Dimitrov Kerin) membre de l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne. Son fils de 11 ans, Pierre II lui succède sous la régence du Prince Paul.

[modifier] Les années 1930 en Yougoslavie

La scène politique internationale à la fin des années 1930 est marquée par l’attitude agressive des régimes totalitaires et la certitude que l’ordre mis en place à la fin de la première guerre mondiale perdait de sa stabilité et de sa force. Sous la pression et le support de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie, le Croate Vlatko Maček et son parti obtiennent la création du Banovina de Croatie en 1939. L’accord spécifiait que la Croatie, désormais autonome, resterait fédérée à la Yougoslavie, mais aurait une identité politique indépendante dans les relations internationales.

Le Prince Paul cède à la pression des puissances fascistes et signe avec elles, le 25 mars 1941 à Vienne (Autriche), le Traité tripartite, espérant ainsi garder la Yougoslavie en dehors de la guerre. Mais cette décision affaiblit la popularité du régent dans une opinion publique largement pro-alliée, et des officiers de l’armée, opposés à ce traité, lancent un coup d’état au retour du prince, le 27 mars. Le général Dušan Simović prend le pouvoir, arrête la délégation de Vienne, exile le prince Paul et met fin à la régence, donnant le pouvoir absolu au roi pro-allié Pierre II.

Hitler attaque donc la Yougoslavie le 6 avril 1941, et enchaîne par l’invasion de la Grèce, qui tenait les Italiens en échec depuis 6 mois en Albanie.

[modifier] La Yougoslavie dans la Seconde guerre mondiale

Déportés vers le camp de concentration croate de Jasenovac.
Déportés vers le camp de concentration croate de Jasenovac.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Yougoslavie reste neutre jusqu'en 1941. Cette année-là, désirant venir en aide à l'armée italienne en difficulté en Grèce, l'Allemagne demande un droit de passage pour ses troupes. Après que le Régent a accepté de signer une alliance avec l'Allemagne et l'Italie, le Roi, sous l'influence de l'état-major de l'armée, pro-Allié comme l'opinion publique, met fin à la régence. Cette décision entraîne l'invasion du pays par l'Allemagne.

Le Roi doit s'exiler, l'armée capitule et le pays est aussitôt démantelé. Au nord, la Slovénie est partagée entre l'Allemagne, l'Italie et la Hongrie. Ante Pavelić crée l'État indépendant de Croatie (NDH, qui inclut la Bosnie-Herzégovine), un état Oustachie allié à l'Allemagne nazi, tandis que la Serbie est occupée et placée sous administration militaire allemande avec à la tête d'un état local fantoche le général Milan Nedić. Mais c'est une Serbie diminuée de la Voïvodine (partagée entre la Hongrie et l'Allemagne), de la Macédoine, partagée entre la Bulgarie et l'Albanie italienne. Le Kosovo aussi est annexé à l'Albanie italienne, tandis que l'Italie annexe une grande partie de la côte croate, et qu'un État "indépendant" sous occupation italienne est créé au Monténégro.

La résistance légitimiste des Tchétniks (envers les Oustachies d'abord, puis contre l'occupation Allemande) s'organise autour de Draža Mihajlović, un royaliste serbe, surnommé le "général des Balkans", tandis que celle des Partisans communistes (serbes, croates, bosniaques et autres) se développe sous la direction du croate Josip Broz dit Tito.La guerre civile en Yougoslavie paraissait inévitable.

Au début de la guerre civile, les Alliés misent sur Mihajlovic, fidèle au gouvernement exilé à Londres, mais après Téhéran et Yalta, c'est Tito qui bénéficie de la plupart des parachutages. En 1944-45, le maréchal Tito réussit à libérer le pays sans l'intervention directe des pays alliés.

[modifier] La Yougoslavie de Tito

La Yougoslavie devient un État communiste établi dans la clandestinité le 29 novembre 1943 à Jajce, avec Tito pour président.

La période entre 1945 et 1950 se caractérise par la mise en place d'un État communiste et le développement de la répression contre les non-communistes (Églises, mouvements nationalistes tant croates que serbes).

Après une brève période d'alignement sur le modèle communiste soviétique, la Yougoslavie, à la différence des autres pays communistes d'Europe centrale et orientale, choisit une voie indépendante de l'URSS. Cela fut possible parce que Tito s'est libéré seul de l'occupation nazie, sans l'aide directe de l'Armée rouge, et parce qu'à Téhéran et Yalta, les parts d'influence occidentale et soviétique avaient été fixées à égalité (contre 90% d'influence soviétique dans les autres pays de l'est européen, et 90% d'influence occidentale en Grèce). Fort de cet équilibre géopolitique, Tito rompt définitivement avec Staline en 1948, et ne fait pas adhérer la Yougoslavie au pacte de Varsovie créé en 1955. Sur le plan économique, il met au point progressivement en place un système socio-économique, l'autogestion où les entreprises sont gérées par ceux qui y travaillent, et non de manière centralisée par l'Etat, comme dans le communisme orthodoxe.

Le maréchal Tito.
Le maréchal Tito.

La république socialiste de Yougoslavie était un État fédéral composé de six républiques :

La république de Serbie comprenait en outre deux régions autonomes (Kosovo et Voïvodine), depuis la réforme constitutionnelle de 1974.

Tito disait que « La Yougoslavie a six Républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti. »

Initialement il y avait en effet dans ces six républiques, cinq nationalités reconnues (Narodi): les Slovènes de langue slovène et de religion catholique, les Croates de langue serbo-croate et de religion catholique, les Serbes et les Monténégrins de langue serbo-croate et de religion orthodoxe ou musulmane, et les Macédoniens de langue bulgare et de religion orthodoxe. A ces Narodi s'ajoutaient les minorités reconnues (narodnosti) comme les Albanais du Kosovo ou de Macédoine, les Hongrois, les Bulgares ou les Slovaques de Voïvodine, etc. En 1971 la langue des Macédoniens est définie comme "macédonienne" et une nouvelle nationalité est officiellement reconnue en Bosnie-Herzégovine, distincte des Serbes et aussi des "musulmans" en général (fidèles de l'Islam): c'est le Narodi « Musulmans », qui dès lors bénéficie en Bosnie d'une représentation particulière, grâce à un système de quotas.

[modifier] Dislocation de la Yougoslavie

[modifier] Résurgences nationalistes

Principales nationalités en Yougoslavie en 1998
Principales nationalités en Yougoslavie en 1998

Après la mort de Tito en 1980, les tensions se font jour, avec la montée du nationalisme dans les différentes républiques fédérées, longtemps contenu et canalisé par le pouvoir central.

Après l'arrivée au pouvoir, dans la République de Serbie, de Slobodan Milošević, la menace se fait plus précise. En avril 1987, alors numéro deux du régime yougoslave, il est envoyé en mission au Kosovo, pour calmer les nationalistes serbes qui considèrent être victimes de discriminations et de violences de la part de la majorité albanaise. Lors de sa visite, les policiers locaux, albanais, répriment une foule de nationalistes serbes qui leur ont lancé des pierres. Milošević, considérant probablement que la foule était innocente, sera filmé en train de déclarer aux Serbes : "On ne vous frappera plus jamais !". Il devint alors un héros des nationalistes serbes. En mai 1989, il est élu président de la Serbie.

En juin 1989, pour le 600e anniversaire de la bataille de Kosovo Polje (marquant la défaite du royaume de Serbie contre l'Empire ottoman), Slobodan Milošević prononce un discours perçu comme nationaliste et belliqueux. Pour ses défenseurs, il montre son souhait de continuer l'héritage titiste de cohabitation des peuples balkaniques en Serbie et en Yougoslavie. Le discours se veut rassurant : "Des rapports d'égalité et de concorde entre les peuples yougoslaves représentent une condition indispensable pour la survie de la Yougoslavie, pour une issue victorieuse de la crise, et surtout pour la prospérité économique et sociale du pays.".

L'économie yougoslave est mal en point depuis le début des années 1980, une situation accentuée par la sortie du modèle communiste. D'une part, le FMI prescrit des réformes draconiennes et d'autre part, les républiques aisées du Nord (Croatie et Slovénie) se sentent dépossédées de leurs richesses, partagées avec les régions pauvres du sud de la Yougoslavie.

Malgré les quelques succès économiques du premier ministre Ante Marković permettant à la Yougoslavie de se rapprocher de l'économie de marché, le pouvoir central est préoccupé par cette crise et la remise en cause de l'unité du pays. Une des solutions envisagées par le gouvernement de Slobodan Milošević est la concentration des pouvoirs en Serbie, en supprimant l'autonomie des provinces comme la Voïvodine et le Kosovo. Le Kosovo est peuplé a 90% d'Albanais qui souhaitaient le statut de République et non plus de province pour leur région. L'autonomie implique notamment un droit de veto, ce qui, pour le pouvoir à Belgrade, nuirait à l'efficacité d'imposer des réformes économiques.

Ce refus de créer une république au Kosovo fait aussi écho à une peur des Serbes, de voir les Albanais du Kosovo se débarrasser des Serbes du Kosovo, de plus en plus minoritaires. C'est ce qu'a voulu montrer le "Memorandum de l'académie des sciences de Belgrade" en 1985 (destiné à faire le point sur la situation de la république) en dénonçant un risque de "purification ethnique" de la part des Albanais. Cette crainte a été interprétée comme l'idéologie nationaliste de Slobodan Milošević. En effet, ce dernier développe l'idée qu'il faut protéger les Serbes, dans une Yougoslavie et une Serbie de plus en plus rongées par le nationalisme. La Ligue des Communistes de Yougoslavie, ancien parti unique de Serbie et de Yougoslavie, considérait comme tabou le nationalisme, jusqu'à ce que les problèmes du Kosovo et les nationalismes albanais et serbes apparaissent.

Milošević est considéré par beaucoup, dans son parti, comme un nationaliste. Cette étiquette a été notamment propagée par Dragiša Pavlović, membre influent de son parti et adversaire de Slobodan Milošević dans la conquête du pouvoir pour la présidence en 1987. Cependant, cette expression prend un sens particulier au sein de la Ligue des communistes serbes. Elle désigne ceux, comme Milošević qui ont mis à l'ordre du jour la question serbe en Serbie, face aux revendications des autres nationalités, même s'il a pu s'agir de réussir une cohabitation (voir le discours de Kosovo Polje).

En 1990, les premières élections libres et pluralistes se déroulent en Bosnie-Herzégovine, en Macédoine, en Serbie, en Slovénie et en Croatie (voir Élection parlementaire croate de 1990 pour la Croatie) suivant en cela le mouvement de démocratisation engagé en Europe de l'Est un an auparavant. Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Slovénie et Croatie élisent des présidents favorables au pluralisme et indépendantistes. En Serbie, où le Parti radical serbe de Vojislav Šešelj est minoritaire, et au Monténégro le parti communiste conserve le pouvoir.

En Bosnie-Herzégovine, ce sont des partis nationalistes des trois nationalités (croate, musulmane et serbe) qui remportent les élections.

En Slovénie, Milan Kučan sort vainqueur. Il est favorable a l'indépendance de la Slovénie.

Le nouveau président de la Croatie, Franjo Tuđman, est également pour une dissociation de la Yougoslavie. Il cherche un financement auprès des Croates expatriés, plus extrémiste que les Croates de Croatie. Cette influence se retrouve au HDZ, qui appelle à l'établissement de la Croatie dans ses frontières naturelles et historiques. Cela étendrait la Croatie jusqu'à la rivière Drina et inclurait une partie de la Bosnie-Herzégovine peuplée majoritairement de Croates, ainsi qu'une partie de la Serbie d'aujourd'hui. Beaucoup de ses décisions politiques sont vues par les Serbes comme une réhabilitation implicite de l'idéologie des Oustachis, notamment le choix du drapeau à damier rouge et blanc, symbole croate datant du roi Tomislav mais qui fut aussi utilisé aussi par les Oustachis (En réponse a ces accusation, l'ordre du damier est inversé). Le parti de Tudjman, le HDZ, purge la république de Croatie d'un grand nombre de fonctionnaires pro-communiste, un grand nombre de ces fonctionnaires étant serbes, cette mesure aussi est prise comme une attaque envers les Serbes de Croatie.

La Slovénie de Milan Kučan et la Croatie de Franjo Tuđman cherchent à obtenir leur indépendance. Ainsi, ils tentent de créer de manière clandestine une armée, financée en grande partie par l'Allemagne. Ils tentent de faire passer la Yougoslavie pour une création artificielle et la Serbie comme le dernier bastion du communisme en Europe[réf. nécessaire]. Bien que les Slovènes aient souvent accusé le Kosovo de dilapider leur richesse en aides au développement, des milliers d'entre eux se mobilisent et apportent leur soutien aux mineurs grévistes kosovars.

Les Serbes de quelques municipalités de Croatie, se sentent lésés et persécutés. Contrairement aux Serbes de Zagreb, qui demandent des négociations et un compromis, les Serbes de la Krajina préfèrent une voie violente, en s'en prenant aux Croates. La République serbe de Krajina, dont la capitale est Knin, est unilatéralement proclamée le 28 février 1991 par le nationaliste serbe Milan Babić, et finit par s'étendre sur près d'un quart du territoire croate. Les premiers coups de feu sont tirés au printemps 1991. Les autorités serbes de Belgrade apportent un soutien aux combattants nationalistes, allant jusqu'à dissuader une intervention des forces croates, par l'emploi des forces aériennes fédérales.

[modifier] L'indépendance de la Slovénie et de la Croatie

Suite a un référendum, boycotté par la plupart des Serbes de Croatie, et comme le permet leur constitution, le 25 juin 1991, la Slovénie et la Croatie déclarent leur indépendance.

L'Allemagne, l'Autriche et le Vatican apportent leur soutien diplomatique et financier[citation nécessaire]. L'Allemagne est le premier pays européen, après le Vatican, à reconnaître la Croatie et la Slovénie le 23 décembre, suivie par les autres pays européens le 15 janvier 1992. L'Allemagne, récemment réunifiée, fait ainsi son retour sur la scène politique internationale et surtout européenne, cherchant à établir une sphère d'influence, dont la formation serait facilitée par la désintégration yougoslave, permettant d'y intégrer la Slovénie et la Croatie, jugées assimilables à l'Europe occidentale. L'éclatement de la Yougoslavie apparaîtrait, suivant ce schéma, comme une conséquence naturelle de l'impossibilité de cohabitation de deux zones culturelles, héritées au sud de l'Empire Austro-Hongrois, et au nord de l'Empire ottoman, disloqués lors des guerres des Balkans et la Première Guerre mondiale.

Le soutien du Vatican peut se comprendre aussi par le fait que l'Église cherche à rétablir l'importance du christianisme dans les Balkans, en régression depuis la disparition en 1918 de l'Empire Austro-Hongrois.

L'Armée fédérale (JNA), majoritairement composée de Serbes et Monténégrins et dirigée par le Slovène Konrad Klosek, chargée de garantir l'unité yougoslave, intervient contre les deux Républiques sécessionnistes. De violents affrontements s'ensuivent, contre les milices de la Croatie et de la Slovénie. Éparpillée le long de la frontière, des unités de la JNA sont prises au piège par des forces slovènes dix fois plus nombreuses[réf. nécessaire], et se rendent rapidement. La Slovénie, par cette courte guerre (27 juin - 6 juillet) d'une dizaine de jours, se présente à la communauté internationale comme une nation agressée.

La Communauté économique européenne, qui ne s'est pas encore prononcée sur la reconnaissance de ces deux Républiques, met en place, le 27 août 1991, la Commission Badinter, chargée de réfléchir sur la question. Les décisions finales ont un caractère de jurisprudence. La Commission reconnaît l'indépendance de la Slovénie et de la Croatie, en vertu du droit uti possidetis, appliqué pour la décolonisation, qui reconnaît l'indépendance à l'intérieur des frontières administratives, délimitées par la Yougoslavie pour des besoins de décentralisation. La commission Badinter déclare la Yougoslavie "en dissolution", "en désintégration", ou encore "en démembrement", ce qui rend caduque la constitution yougoslave du point de vue de la Communauté européenne, et encourage les sécessions.

Les États-Unis d'Amérique et le FMI reconnaissent aussi les deux Républiques.

En 1991, les complicités entre les Serbes de Serbie, Serbes de la République serbe de Krajina et Serbes de Bosnie-Herzégovine sont renforcées. Ces Serbes sont représentés par des partis nationalistes et conservateurs, notamment le Parti démocratique serbe de Radovan Karadžić. Cette situation de repli du pouvoir serbe en Serbie pour rassembler "tous les Serbes en un État", marque un tournant, puisqu'il s'allie avec le nationalisme violent et radical.

[modifier] L'indépendance de la Bosnie

En Bosnie, comme en Croatie et Slovénie, se déroula le même procédé pour l’indépendance. Suite à un référendum, boycotté par la plupart des Serbes de Bosnie, et comme le permet leur constitution, le 29 février 1992, la Bosnie déclare son indépendance.

La reconnaissance de la république indépendante de Bosnie, par la Communauté économique européenne, s’est faite dans les mêmes conditions que la reconnaissance de la Croatie et de la Slovénie, en la date du 6 avril 1992. Cette reconnaissance a été suivie par celle des États-Unis et son admission au Fonds monétaire international. Suite à quoi, le 22 mai 1992, la Bosnie, la Croatie et la Slovénie ont été admises dans l’organisation des Nations unies.

Cependant comme pour la Croatie et la Slovénie, la Bosnie est attaquée par l'armée yougoslave sous commandement serbe, appuyée par les milices serbes, et les Serbes de Bosnie.

[modifier] La guerre d'indépendance croate

Icône de détail Article détaillé : Guerre en Croatie.

[modifier] La guerre en Bosnie

Icône de détail Article détaillé : Guerre en Bosnie.
La Yougoslavie en 2003, au moment de sa dissolution
La Yougoslavie en 2003, au moment de sa dissolution

En juillet 1995, 8000 Bosniaques sont assassinés lors du massacre de Srebrenica.

[modifier] La guerre du Kosovo

Icône de détail Article détaillé : Guerre du Kosovo.

En 1999, la milice kosovar de l'UÇK, luttant pour l'indépendance de la province, et l'armée serbe s'affrontent. L'OTAN intervient pour bombarder les positions serbes et aider l'UÇK au terme d'une guerre de 2 mois et demi contre la République fédérale de Yougoslavie. Des centaines de milliers d'Albanais fuyant les combats rentrent au Kosovo[réf. nécessaire]. Le Kosovo est placé sous l'administration de l'organisation des Nations unies.

L'ONU, ainsi que de nombreux pays individuellement, refusèrent dans un premier temps de reconnaître la fédération de la Serbie et du Monténégro comme le successeur de la République socialiste fédérative de Yougoslavie, bien qu'ils la reconnussent en tant qu'État indépendant. La situation a été résolue avec l'admission de la République fédérale de Yougoslavie aux Nations unies en 2000. Dans son dernier État, la Yougoslavie ne comprenait plus que les seules républiques de Serbie et du Monténégro, le statut du Kosovo demeurant incertain. Le 17 février 2008, le premier ministre du Kosovo déclare devant le parlement de la province la naissance du « Kosovo, libre et démocratique ».[réf. nécessaire] La communauté internationale est partagée entre partisans de la reconnaissance de ce nouvel État (États-Unis, France...) et opposants (Russie, Serbie...).

[modifier] La fin de la Yougoslavie

En 2002, la Serbie et le Monténégro parviennent à un nouvel accord portant sur leur coopération future, comportant, entre autres changements, la fin de la Yougoslavie. Le 4 février 2003, le parlement fédéral de Yougoslavie dissout le pays et accepte la création d'une fédération limitée des deux États restants. La nouvelle union des deux États est appelée Serbie-et-Monténégro. Le 3 juin 2006, le Monténégro a déclaré son indépendance suite à un référendum en faveur de la séparation de la Serbie.

[modifier] Géographie et géologie de l'espace yougoslave

[modifier] Le karst dans l'espace ex-yougoslave

voir aussi Karstologie

Le karst est un phénomène géologique spécifique qui provoque un mode de vie original. L'espace yougoslave a une zone de karst très étendue, avec tous les stades d'évolution. C'est le pays « classique » du Karst pour les géologues.

[modifier] Les zones karstiques

  • Le karst dinarique : il est orienté N-O vers S-E et s'étale sur 700 km, avec une largeur d'environ 80/90 km. Sa surface est de 56000 km², soit 22% de l'espace yougoslave, et il est occupé par seulement 12% la population.
  • Dans les Alpes juliennes
  • Zagreb : montagne de Samobor
  • Bosnie centrale
  • Bosnie orientale : vallée de la Drina
  • Monténégro : montagne de l'Orjen
  • Serbie : Sandjak, Serbie orientale, Macédoine.

[modifier] Phénomènes liés au karst

  1. Les vallées suspendues : les petits ruisseaux et les rivières n'ont pas le même rythme d'enfoncement, et cela crée des cascades. Difficultés de circulation.
  2. La roche soluble : l'eau de pluie contient du gaz carbonique qui dissout le calcaire, ce qui provoque des phénomènes annexes : l'eau élargit les diaclases progressivement, créant des fissures à la surface de plusieurs centimètres. Ce sont les lapiez ou chkrapa. Lorsque le lapiez s'effondre, des blocs de roches s'entassent les uns sur les autres.
  3. Les dolines : ou vrtatcha. Le calcaire contient un peu d'argile, qui se dépose au fond. L'eau ronge sur les côtés, créant des dolines très rondes, qui peuvent atteindre des dizaines voire des centaines de mètres de diamètre.

Les territoires karstiques représentent 30% de l'espace yougoslave. C'est un phénomène lié à la roche calcaire : 1000 m de sédiments quasi purs. Le calcaire dinarique se poursuit jusqu'en dessous du niveau de la mer. Cette roche dure et perméable est parcourue de fissures microscopiques, les diaclases, dans lesquelles l'eau s'infiltre. La roche l'absorbe, il y a peu de ruissellement dans les zones de karst. Cependant, des rivières la traversent, comme la Neretva, la Krka. Ces rivières ne collectent pas d'eau dans le Karst. Elles en perdent une partie et ont tendance à creuser des canyons dans le calcaire, ce qui crée des parois abruptes.

[modifier] Uvala

De forme irrégulière, elle peut faire des kilomètres de large et est liée à la coalescence de plusieurs colines. Parfois, l'argile est balayée par le vent, il se crée alors une doline secondaire au fond de l'uvala. Le sol argileux est fertile, certaines uvalas sont habitées. Il existe un problème d'eau.

[modifier] Le polje karstique

Il peut être le résultat de la jonction de plusieurs uvalas, mais en général il est d'origine tectonique. Tous les polje de karst dinarique sont dans la même direction (plissement du relief). Tous les polje ne sont pas karstiques.

L'uvala est sèche, alors que le polje est traversé par un cours d'eau. En général, leur période d'inondation varie entre quelques jours et quelques mois.

Des travaux d'aménagement ont été effectués pour agrandir le Ponor. Son inondation bloque l'agriculture. La phase de Blato (gadoue) qui suit l'inondation peut durer plusieurs semaines. Certains polje sont bien agencés et n'ont pas d'inondation comme le polje de Cetinje.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Filmographie

  • Yougoslavie, suicide d'une nation européenne Documentaire de Brian Lapping, BBC, 1995
  • The Death of Yugoslavia Documentaire d'Angus Macqueen, Brook/Lapping Productions, October Films , 1995.
  • Underground un film de Emir Kusturica, 1995.
  • Life is a miracle un film de Emir Kusturica, 2006.

[modifier] Notes

  1. Voir notamment la dénonciation de la dictature par Albert Einstein dans The New York Times, le 6 mai 1931 Albert Einstein, « Einstein accuses Yugoslav rulers », 6, The New York Times aussi disponible sur croatianhistory.net : [http://www.croatianhistory.net/etf/nyt.html Einstein Accuses Yugoslavian Rulers in Savant's Murder], croatianhistory.net

Yougoslavie (1929 - 1941; 1945 - 2003)

Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine et Voïvodine faisait partie de l' Autriche-Hongrie
(jusqu'en octobre 1918)

État des Slovènes, Croates et Serbes
(Octobre 1918décembre 1918)

Royaume des Serbes, Croates et Slovènes
(1918-1929)

Royaume de Yougoslavie
(1929-1941)

Slovénie divisée entre leTroisième Reich, la République sociale italienne et la Hongrie
(1941-1945)

Fédération démocratique de Yougoslavie
(1943-1946)

République fédérale populaire de Yougoslavie
(1946-1963)

République fédérale socialiste de Yougoslavie
(1963-1992)

Slovénie
(depuis 1991)

État indépendant de Croatie
(1941-1945)

Croatie
(depuis 1991)
Ainsi que la République serbe de Krajina jamais reconnue (1991-1995)

Bosnie-Herzégovine
(depuis 1992)
Composée de la Fédération de Bosnie et Herzégovine et de la République serbe de Bosnie depuis 1995

Bačka en Hongrie
(1941-1945)

République fédérale de Yougoslavie
(1992-2003)

Serbie et Monténégro
(2003-2006)

Serbie
(depuis 2006)

Autonome Banat
(1941-1945)

Royaume de Serbie
(jusqu'en 1918)

Serbie de Nedić
(1941-1945)

Kosovo en Albanie
(1941-1945)

Le Kosovo, depuis février 2008, dont l'indépendance n'est pas unanimement reconnue

Royaume du Monténégro
(jusqu'en 1918)

Monténégro (occupé par la République sociale italienne)
(1941-1945)

Monténégro
(depuis 2006)

l'actuel République de Macédoine faisait partie du Royaume de Serbie
(jusqu'en 1918)

La plupart de l'actuel République de Macédoine à la Bulgarie
(1941-1945)

République de Macédoine
(depuis 1991)