Utilisateur:Hadrien/Christianisme ancien

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Les termes doivent être précisés : le « christianisme ancien » débute avec le « christianisme primitif » qui va des origines à la fin de la « période apostolique » (i.e. celle où vivaient les apôtres, à peu près vers la fin du Ier siècle), et se termine au VIe siècle quand la doctrine a, pour sa plus grande partie, été fixée par les Pères de l'Église et les premiers conciles.

Sommaire

Chronologie

  • -167 -160 : révolte des Macchabées en réaction à l'hellénisation forcée des Séleucides
  • 6 La Judée et la Samarie deviennent provinces romaines - rebellion de Judas le Galiléen
  • 14-37 principat de Tibère - 26-36 préfecture de Judée de Ponce Pilate - 18-36 Caïphe grand prêtre
  • ~30-33 crucifixion de Jésus
  • 41 ou 49 L'empereur Claude expulse les juifs de Rome
  • 44-47 révolte de Theudas l'égyptien
  • 51-55 épîtres de Paul (7 lettres inconstestées, de la première aux Thessaloniciens à la première aux Corinthiens)
  • 62 lapidation de Jacques le Juste frêre de Jésus
  • ~65 persécution des chrétiens à Rome par Néron (mort légendaire de Pierre et Paul)
  • 66-70 première révolte juive : prise de Jérusalem et destruction du Temple
  • ~70 évangile de Marc
  • ~80-85 évangiles de Matthieu et Luc
  • ~80-90 Actes des Apôtres
  • ~90-100 évangile de Jean
  • 132-135 seconde révolte juive de Simon Bar-Kochba - Jérusalem est interdite aux juifs
  • ~140 Marcion rassemble et édite les épîtres de Paul
  • 202 édit impérial contre le prosélytisme juif et chrétien
  • 312 Constantin se convertit au christianisme
  • 380 le christianisme devient la religion officielle de l'empire

Historiographie

Longtemps l’histoire du christianisme fut une entreprise difficile elle était cantonné dans l'apologie de "l'Eglise" dominante dans le contexte géopolitique où se situait le candidat historien[1]. Ainsi, l'institution théologico-politique[2] justifiait la persécution des schismatiques [3], ou d'hérésie[4]par l'erreur doctrinale. Depuis Bauer [5], on sait qu'aucune unité doctrinale n'existait dans le christianisme ancien et depuis Adolf von Harnack (1851-1930)[6] que le dogme crée le schisme et que l'hérésie et l'orthodoxie [7] font système ; l'accusation d'hérésie étant toujours le fait du prince à des fins de résolution d'un problème d'ordre public[8]. Il s'agit donc d'une justification a posteriori et anachronique sans rapport avec l'histoire. Le christianisme échappe d'autant moins à cette règle qu'il a "inventé" le dogme.

sources anciennes

Les sources contemporaines à propos de l'Église primitive sont peu nombreuses : les Actes des Apôtres (datés des années 80-90) se veulent l'histoire du mouvement au cours des premières années à propos de la mort du Christ. Les lettres de Paul de Tarse (datées des années 50), sont les plus anciens documents du christianisme et les Evangiles, fournissant des indications indirectes sur les tendances qui parcourent le christianisme au cours du Ier siècle.

Les Actes des Apôtres et les lettres de saint Paul laissent entrevoir un certain nombre de conflits au sein de la première communauté de Jérusalem, mais ne sont guère prolixes. Il est ainsi question d'un conflit entre « Hellénistes » et « Hébreux », qui fait l'objet de controverses entre spécialistes.

travaux contemporains

Plus aucun historien ne tient pour argent comptant les récits donnés par les Actes[9] ou par les Pères de l'Eglise. Tous considèrent que ce sont des écrits de circonstance ou des écrits apologétiques destinés à des actions de prosélytisme. Par exemple, le projet d'Eusèbe de Césarée, dans son histoire ecclésiastique consiste à tracer une ligne directe entre le roi David et Constantin qui vient de reconnaître le christianisme comme religion licite à peine 10 ans après les dernières grandes persécutions, celles de Dioclétien. Autre exemple, l'invention des persécutions massives dont les chrétiens auraient été victimes sous Néron (37-68), à l'époque duquel le christianisme n'existe pas[10]


Les courants messianistes [11]

Le mot messianisme est assez peu cité dans les sources primaires et il est bien possible que la fortune de ce mot dans l'étude du christianisme ancien soit due à une exégèse "rétrospective". On rencontre quelquefois une confusion entre courants messianistes et courants eschatologiques.

article spécialisé Messie dans le judaïsme qi change agréablement de l'article Messie inspiré d'un ouvrage mormon, donc POV

On rencontre toutefois 4 messies revendiqués dans les 200 années entre 100 avant l'ère commune et 100 de l'ère commune, même si dans la théologie juive[12], tout messie qui se revendique tel est un faux messie.

les divers concepts de Messie dans le judaïsme hellénistique au premier siècle

Blanchetière identifie 5 concepts de messianisme à partir de l'origine du concept qui varie selon son milieu de production et distingue donc :

  • un concept de messie issu de l'écriture,
  • un concept de messie dans la littérature péri-testamentaire,
  • un concept de messie en milieu samaritain, chez Philon d'Alexandrie, et dans les antiquités bibliques du Pseudo-Philon[13]
  • un concept de messie à Qumran,
  • un concept de messie dans la littérature rabbinique.

Le début du christianisme

Les questions qui se posent sont : à partir de quand peut-on parler de christianisme a propos des mouvements inspirés par la personnalité et les paroles de Jésus ? Et à partir de quand constitue-t-il une religion distincte du judaïsme, par ses croyances et ses pratiques ? On est amené à distinguer :

  • les affirmations doctrinales, e.g. le christianisme commence à la naissance de Jésus, à sa résurrection (pour les liens entre Jésus et le christianisme voir Jésus selon l'exégèse contemporaine), à la Pentecôte.
  • les hypothèses historiques basées sur des faits réels e.g. le christianisme commence suite à la diffusion d'un message. Quelle que soit la date de rédaction retenue pour les épîtres, les évangiles, les actes, encore faut-il attendre que ces documents aient circulé. Le premier témoignage de cette circulation des écrits se situe en 140 quand Marcion de Sinope arrive à Rome, sachant que rien n'atteste concrètement de la circulation des lettres de Paul, ni pour certaines d'entre elles [14] qu'elles aient été envoyées, ni pour certaines autres [15] que leur forme actuelle soit leur forme initiale.

La recherche actuelle se concentre principalement sur la diffusion du message du Christianisme, orale dans un premier temps, écrite par la suite. Pour ce faire, elle délimite :

  • un corpus de textes qui dépasse largement les textes dit canoniques. Elle est amenée à les sérier selon qu'ils ont pour auteurs des paléo-chrétien de la première, de la deuxième ou de la troisième génération.
  • une topologie pour situer la faisabilité d'un point de vue archéologique
  • un lexique pour réperer les diverses étapes des sens d'un mot

Le christianisme primitif

Le christianisme primitif est une expression qui doit être prise avec précaution. Le situer des origines à la fin de la période apostolique suppose chez Jésus de Nazareth la volonté de fonder une nouvelle religion, ce que rien n'atteste.

En Europe, un consensus s'est établi autour d'une période s'étirant de l'établissement de l'école de Yabneh à l'introduction de la Birkat ha-minim à la fin du premier siècle parce que les nazoréens (groupe sur la définition duquel un débat existe entre Blanchetière, Nodet, Jaffé et Gallez) ne s'étaient pas associés à la révolte de BarKochba (153) [16]. Cette séparation n'est cependant pas franche comme le montre la querelle des quartodécimans et d'autres célébrations communes qui perdurent jusqu'au VIe sièclepuisque des conciles régionaux prennent la peine de les interdire.

Chez les chercheurs anglo-saxons [17] le christianisme primitif correspond à la période des conciles christologiques (à partir donc la période constantinienne) ; auparavant, n'existe qu'un proto-christianisme, en fait, une forme spécifique de judaïsme recruté parmi les membres les plus eschatologiques des courants messianistes. Mais cela suppose que la création et le développement d'un corpus dogmatique soit une nécessité intrinsèque du christianisme plutôt qu'à son institutionnalisation sous la houlette des empereurs, à commencer par Constantin et Justinien. Suite à la crise mélétienne[18] et aux difficultés de trouver un successeur à l'évêque d'Alexandrie, l'arianisme trouve un espace quasiment "médiatique" où se développer. Les débats sont assimilés au désordre à la faveur d'irrégularités dans l'élection de l'épiscope et le concile de Nicée est convoqué pour juger Arius. Il en sera de même pour les autres conciles et l'on se rendra vite compte que chaque concile crée un schisme[19]

Rupture définitive avec le judaïsme ?

Paul de Tarse et les débuts du christianisme

Cela a été un débat de savoir qui de Paul ou de Jésus de Nazareth est le fondateur du christianisme. Avec l'avancée du travail historique, la question passe un peu de mode.[réf. souhaitée]

Dans la vision traditionnelle et apologétique, la rupture avec le judaïsme se fait très tôt, sous l'influence de Paul. Sous le nom de Saul, ce Juif originaire de Tarse aurait d'abord persécuté les disciples de Jésus et ensuite connu une spectaculaire conversion après avoir vu le Christ sur le chemin de Damas. Son histoire est raconté dans les actes des apôtres. Paul consacrerait alors le reste de son existence à la conversion des païens, aussi appelés «Gentils», parmi lesquels on peut distinguer deux catégories : d'un côté les adeptes de cultes polythéistes, de l'autre, les craignant-Dieu, c'est-à-dire des non-Juifs attirés par le judaïsme, mais qui ne franchissent pas le pas de la circoncision, et dont le nombre n'était pas négligeable dans l'Empire romain. La mission de Paul obligeant les Chrétiens à prendre position face aux communautés mixtes de Juifs et de non-Juifs. Paul estimerait clairement que la foi passe avant la Loi mosaïque [réf. nécessaire]. Cela déboucherait sur ce qui est appelé le « concile de Jérusalem ».


Mais les lettres de Paul ne sont pas toutes authentiques, en particulier les lettres dites "pastorales" qui organisent des communautés en "églises"[20]

L'interprétation de son expérience en conversion est tout aussi discutée. Daniel Boyarin[21] la discute dans "Paul a radical Jew and the Politics of Identity"[22].

Les historiens ne sont pas très certains que Paul "convertisse" qui que ce soit à autre chose que sa conception du judaïsme[23], probablement répandue à l'extérieur de la Syrie-Palestine. Il n'est pas certains que les juifs du monde héllénique ait été circoncis, il n'est pas plus certain que les "hellenes" parfois nommés "héllenistes" aient été des paiens ; il est bien possible qu'ils aient été des juifs ayant adopté les us et coutumes des "grecs", à la suite de l'hellénisation forcée qui précède la guerre des Macchabées[24]. L'option palestinienne du judaïsme représentée par Jacques, frêre du Seigneur, peut n'être qu'une radicalisation incluse dans la onstruction d'un nationalisme[25]


Pourtant, l'histoire du christianisme ancien tend à montrer que la séparation mis des siècles à se réaliser complètement. L'affaire des quartodécimans, par exemple, montre que bien des paléochrétiens continuaient de célébrer Pâque le 14 Nizan, qui ne furent condamnés qu'en 335 par l'évêque de Jérusalem[26]. De même, le concile de Tolède (694) interdit les cérémonies communes avec les juifs ; ceci signifie qu'il y en avait sufisament pour qu'on prenne la peine de les interdire. On comprend donc qu'aucune question de ce genre ne fut est tranchée lors d'une réunion tenue à Jérusalem vers l'an 50. La question du « concile de Jérusalem » demeure donc pendante, avec bien d'autres sujets de discussion possibles, surtout si on la met en relation avec l'affaire d'Antioche. Ce résultat, promu par l'apologétique, ne trouve donc aucune confirmation externe. Paul continue son apostolat en toute indépendance[27].

Ce point de vue est discuté par de nombreux auteurs dont le leader serait Hyam Maccoby. Pour ce chercheur britannique, "la malédiction de la loi" pourrait bien n'être que la circoncision, source de nombreux décès chez les nouveaux convertis adultes au judaïsme[28]. L'antisémitisme (bien vivant dans l'antiquité mais acccentué par le supersessionisme de la doctrine Vetus Isrël/Verus Israël[29] aurait fait le reste de l'interprétation [30]. Ceux qui partagent son point de vue qui se recrutent dans une mouvance messianique et eschatologique du judaïsme, ne se heurtent pas tout de suite au judaïsme renouvelé par l'école de Yabnehaprès la prise de Jérusalem (70). Ils sont autant les Judéo-Chrétiens que d'autres , qui vont donner naissance à l'Ébionisme, encore violemment attaqué par Origène et Irénée au IIe siècle. Les Ébionites seront à la fois rejetés par les Juifs de Yabneh et les Nazaréens à l'égal des Am Ha Aretz[31]. Les uns trouveront refuge en Perse et les autres dans le désert arabique

lexique

Une Église primitive ?

L'Église primitive est un concept qui apparaît en 2 temps :

  • Dans la période qui précède le mouvement cathare : toute une série de mouvements militant pour la pauvreté de l'Église (catholique romaine, à l'époque) prèchent la pauvreté par l'exemple en la référant à "l'Eglise Primitive" . En même temps apparaîtl'idée que Jésus serait né dans un milieu pauvre.
  • l'autre élaboration du concept est celle de Luther qui prétend que sa Réforme est un retour à l'Église primitive

En fait, "l'Eglise Primitive" n'existe pas historiquement. Il n'y a pas d'"Église" au sens institutionnel du terme avant l'institutionnalisation à laquelle procède Constantin [32] Le christianisme est d'abord constitué de communautés locales considérées comme plus ou moins hérétiques par le judaïsme à partir de la phase de Yabneh. Quand elles s'organisent, il n'y a pas "l'Église" mais l'assemblée locale autour de ses anciens presbyteroi et de son episcopos. Ce sont des écoles de pensée imitant les écoles de philosophie grecques dont le nom propre est "aeresis" (voir l'étymologie dans hérésie)

usage théologique d'un concept

L'idée de l'unité de l'église des origines, avec les hérésies qui viennent après, reste une doctrine propre au centralisme catholique. Selon Walter Bauer, historiquement les hérésies sont à la source même du christianisme.[33]

Il faut s'attarder sur l'étymologie de ekklesia [grec ancien] sans prétendre que seul le sens originel est le bon mais pour indiquer que le choix d'un sens particulier dans la liste des sens proposés par l'évolution du sens du terme révèle un usage politique.

  • c'est d'abord l'assemblée du peuple de certaines villes constituées en état nation
  • c'est plus tard, en particulier dans la période qui nous occupe, le mot hellenistique qui se substitue en 135 au mot "quehila" et désigne la quehila de Jérusalem, c'est à dire le groupe de fidèles qui peuvent être désignés comme nazaréens ou nazoréens qui suivent la halakah du rabbi Yeshua Ha Nosri [34], attribuée à Jacques le Juste. Cette mutation, dans une communauté bi-culturelle, révèle un attendu politique.
  • c'est enfin, la structure institutionnelle dont se dotent les chrétiens proprement dits à compter de Constantin.

Chaque fois que le sens glisse de l'un à l'autre pour s'appliquer à une période dont il n'est pas issu, l'usag du terme devient politique ou idéologique.

Dans le cadre du renouveau de l'apologétique, initiée par la théologie évangélicaliste, certains théologiens s'opposent à la thèse de Walter Bauer [35]. Comme indiqué dans l'introduction, l'apologétique qui soutient une doctrine est une activité différente de l'histoire qui enregistre des faits et des phénomènes.

Des hérésies

Icône de détail Article détaillé : Hérésie.

Essai de généalogie du christianisme ancien

Les différents courants connus du Judaïsme palestinien du Ier siècle : Sadducéens, Esséniens, Pharisiens, ont soit disparu à la chute du Temple de Jérusalem autour de l'an 70, soit fusionné petit à petit avec ceux de la Diaspora surtout babylonienne d'où venait Hillel, ou égyptienne où avait vécu Philon d'Alexandrie, notamment autour de l'école de Yabné (vers l'an 90). [réf. nécessaire]

             messianismes juifs                                  autres courants juifs     Diaspora juive  
                       │                                                   │                     │       
        ┌──────────────┴───────────────┐                                   │        ┌────────────┴─────────┐
        │                              │                                   │        │                      │
        │                         Guerre juive (66-73)         École de Yabné (90-135)                     │
        │                                       │                Judaïsme rabbinique                       │
        │                                       │                          │                               │
        │                                       │           ┌──────────────┴───────────────┐               │
        │                                       │           │                              │               │
        │                              Seconde guerre juive (135)                          │               │
        │                                                                                  │               │
Jésus le Nazaréen                                                                  (jusqu'à nos jours)     │
               │                                                                                           │
    Disciples juifs (30-36)                        ┌───────────────────────────────────────────────────────┘
               │                                   │
               ├───────────────────────────────────┴──────────────┐
            (Hébreux)         (Craignant-Dieu)            (Hellénistes)
            Jacques           Pierre            Paul             Jean 
           Jérusalem          Galilée ?    Antioche an 45       Éphèse
               │   (Judaïsants) │                │                 │
               │                │                │                 │
          Nazôréens        (Évangélisation des non-Juifs)          │
         Pella an 68                             │        ┌────────┴─────┐
               │                                 │        │              │
        Judéo-chrétiens─────────────────────┐    │        │              │
        entre 73 et 100                     │    │        │              │
               │                             Christianisme               │
               │                         de la « Grande Église »         │
               │                                Vers 110                 │
               │                       ┌──────┬───────┴──┬──────┐        │
               │                       │      │          │      │        │
               │                       │   Montanisme    │      │        │
               │                       │          Marcionisme   │        │
          ÉbionismeDocétisme     │
          Elkasaïtes                   │                        │        │ 
               │                 Église « catholique »          ├────────┤
               |                             │                  |        │
               |                    ┌────────┤                  |      Gnose
               |                    │        │                  |        │
               |               Donatisme     │                  |   Valentinisme
              (?)                            │                           |
               |                             │                           | 
            (Islam)

On notera que les différentes hérésies ou hétérodoxies du christianisme primitif sont souvent tout autant des courants transversaux (au moins dans une aire culturelle donnée) qui lui ont donné naissance [36]que des groupes schismatiques. Les filiations réelles sont par ailleurs plus complexes que ce schéma ne le laisse penser ! Enfin, les sources d'information disponibles sont peut-être assez partisanes (comme les Actes des Apôtres ou les écrits des hérésiologues de la « Grande Église », qui ne prétendent pas à la neutralité, mais sont des mises en perspective de l'histoire).


La concurrence

Le paléo-christianisme n'était pas la seule religion cherchant et trouvant des adeptes au Ier siècle. Les historiens modernes du monde romain trouvent de l'intérêt dans ce qu'ils appellent des religions à mystère ou des cultes à mystère commençant au dernier siècle de la République romaine et se développant à l'époque de l'Empire romain. Les auteurs romains eux-mêmes, Tite-Live par exemple, racontent l'importation « des dieux étrangers » pendant des périodes de difficultés dans l'Empire romain. Les religions qui auront le plus de succès sont le mithraïsme et le manichéisme. Les Chrétiens considéraient les Manichéens comme particulièrement dangereux, et saint Augustin, qui avait été manichéen dans sa jeunesse, consacre encore beaucoup d'énergie à la fin du IIIe siècle à combattre la doctrine.

Le judaïsme recevait aussi des convertis et, dans certains cas, prosélytait activement. Le Nouveau Testament témoigne d'une catégorie de personnes désignées sous le nom de craignants Dieu qu'on pense avoir été en passe de se convertir, à moins qu'ils ne soient peut-être ceux des Gentils qui ne s'étaient pas soumis à la circoncision. Philon d'Alexandrie évoque explicitement le devoir des Juifs d'accueillir des convertis. Le judaïsme de la fin du Ier siècle ne considère plus les "Nazoréens" comme une tendance, et entend s'en démarquer.

L'Église au tournant du Ier siècle

Pour cette période qui suit la disparition des apôtres, les Pères apostoliques constituent la source[non neutre]. C'est le début de la littérature patristique (90-160 ap. J.C.). Ces textes, de caractère non canonique, se préoccupent d'instruction et de prédication.

Les communautés chrétiennes prennent le nom d'"Églises" (du grec «Ekklèsia» = assemblée). Ces communautés sont dotées d'un conseil, avec à sa tête un «évêque» (du grec «épiskopos» = surveillant) ou «presbytre» (du grec «presbyteros» = ancien). Le premier terme finira par l'emporter. Il est assisté de diacres. Les fidèles se réunissent, d'abord dans des maisons particulières, puis dans des maisons spécialement aménagées (dont il subsiste un exemple connu du IIIe siècle à Doura Europos, où une pièce sert de lieu de réunion et une autre de baptistère).

Courants de pensée du IIIe siècle : adoptianisme, sabellianisme, donatisme, melécisme, apollinarisme

une Église au tournant du 1er siècle ???

L'affirmation de l'existence d'une "Église" au tournant du premier est purement apologétique tout comme l'idée que celle-ci commencerait avec les apôtres.

Quant aux lettres d'Ignace d'Antioche, on n'est plus très certains que ce personnage ait existé depuis que le Radikal Kritik s'est intéressé à son cas[37].

Des hérésies ?

Le christianisme, dont la pensée n'est pas encore fermement fixée, doit très rapidement faire face au problème de la multiplication des sectes gnostiques[non neutre].

Icône de détail Articles détaillés : gnosticisme, arianisme et docétisme.

Une des doctrines les plus populaires est le dualisme de Marcion, qui distingue le Dieu des Ancien Testalent du Dieu du Nouveau testament, et rejette l'Ancien Testament. Un autre groupe dissident se forme autour de Montanus au IIe siècle. Originaire de Phrygie, Montanus affirmait que le Paraclet s'exprimait à travers lui. Le Montanisme connaîtra un certain succès en Asie mineure. Ces théories crée du débat dans les communautés, un ddébat tout à fait similaire à celui décrit dans le Talmud. Là où les paléo-chrétiens sont majoritaires et donc organisés, les épiscopes [38] organisent l'élimination de ces tendances dissientes et sans se donner la peine de réfuter leurs doctrines. Montan, en 175 en est la première victime. Ils s'y prennent de plusieurs manières :

  • en insistant, comme Ignace d'Antioche, sur le rôle de l'évêque, représentant de Dieu sur la terre en vertu d'une hypothétique succession apostolique. On conçoit là qu'il s'agit bien d'une question de pouvoir :
  • en élaborant un Canon du nouveau Testament, c'est-à-dire un corpus de textes faisant autorité. Cette idée est dans l'air depuis un bout de temps car un proto-canon du texte massorétique de la Bible hébraïque était en chantier depuis 150 avant l'ère commune. En Occident, la chose est acceptée assez rapidement par un effet d'autorité tandis qu'en Orient, la question du Canon n'était pas encore réglée au 6ème siècle de l'ère commune[39]
Icône de détail Article détaillé : Canon (Bible).

Cet encadrement sera sans effet car certains christianismes minoritaires comme les Valentiniens ou les Syriaques en reconnaissent d'autres, comme l'Évangile selon Thomas ou le Diatessaron de Tatien.

Chacun de ces concile sera suivi d'un schisme ; la branche dissidente, qui refuse les conclusions de ce concile donnera naissance à une église du christianisme oriental.

Au bout des 5 premiers sera élaborée une confession de foi qui résume ce qu'il convient de croire selon le christianisme majoritaire. L'apologie la dit capable de faire la démarcation entre l'orthodoxie et l'hétérodoxie ; ce sont toutefois les branches dissidentes qui prendront le nom d'orthodoxes (de la foi droite). On parle ainsi des :

Controverses christologiques et naissance des christianismes orientaux

L'empereur qui préside les conciles ne règlera pas les questions théologiques car elles illustrent les rivalités entre les métropoles (mot employé à partir de 325 ) épicopales de la partie orientale de l'Empire romain (Alexandrie, Antioche et Constantinople). Il réglera toutefois les questions de préseance. ainsi que des rivalités de personnes. Chaque Concie ou presque donnera lieu à un schisme d'où naîtra le christianisme oriental.

le monophysisme

Le monophysisme conteste la double nature. C'est une évolution du docétisme.

L'arianisme

Au début du IVe siècle Arius était un prêtre d'Alexandrie qui professait un monothéisme strict. Face à Athanse, évêque d'Alexandrie mal élu et soupçonné de prévarication, la partie était inégale.[40]

Icône de détail Articles détaillés : Arianisme et Arius (prêtre).

Le macédonianisme

Macédonius, évêque de Constantinople vers 351, proche de l'arianisme, craignait un possible dualisme issu de la thèse de la divinité de l'Esprit. Cette doctrine fut condamnée longtemps après sa mort(362) par le deuxième concile œcuménique, le concile de Constantinople en 381.

Le nestorianisme

Cette controverse est typique des querelles d'écoles et de personnes qui font rage du IVe au VIe siècle. Nestorius, patriarche de Constantinople (421), doté d'un caractère affirmé agace fermement Cyrille, évêque d'Alexandrie qui souhaite une place prépondérante auprès de l'empereur comme l'y prédiposerait sa qualité de chef de l'église la plus nombreuse. Cyrille monte un dossier contre Nestor et le remplit d'accusations entièrement fabriquées. C'est la raideur de Nestor qui fait le reste[41]. L'église nestorienne et l'église syriaque s'en inspirent.

Icône de détail Article détaillé : Nestorianisme.

Parmi les continuateurs de Nestor Theodoret de Cyr

Une hérésie occidentale : le pélagianisme

La doctrine diffusée par Pélage (360 - 418), moine de Grande-Bretagne ; il prétendait que la nature est bonne et que l'homme naît bon, se référant à Gn1. Ele agita surtout la partie occidentale du monde romain.

Icône de détail Article détaillé : pélagianisme.

Augustin d'Hippone écrivit contre ces hérésies "Contre Pélage" dans lequel il développe le péché originel (inventé par Origène) . Malgré leur condamnation à diverses reprises par plusieurs conciles (Carthage en 415 et 417, Antioche en 424, Éphèse en 431), le pélagianisme et le semipélagianisme subsistèrent jusqu'au VIe siècle (dernière condamnation par le concile d'Orange, en 529 montrant que la persécution ne peut rien contre les idées.

Littérature chrétienne des premiers siècles

Face à la concurrence, aux courants centrifuges, mais aussi au scepticisme païen, le christianisme développe une littérature

  • apologétique
    • face aux Juifs. Justin Martyr (première moitié du Ier siècle) écrit le Dialogue avec Tryphon. Une lecture chrétienne de l'Ancien Testament y voit l'annonce de la venue du Christ.
    • face aux païens. Ceux-ci, (par exemple Celse) méprisent le christianisme. C'est à nouveau Justin Martyr, ex-philosophe païen, qui veut montrer qu'on peut concilier le platonisme avec le christianisme. Il soutient qu'une parcelle de la Révélation (la semence du Logos) est également présente chez les philosophes païens. Tatien est son disciple. Plus tard, Lactance et Eusèbe de Césarée développeront les mêmes thèmes.
  • contre les hérétiques

Irénée de Lyon écrit «Contre les hérésies», dans lequel il s'attaque aux gnostiques (voir ci-dessus). Il leur oppose l'unité de l'Ancien et du nouveau Testament ainsi qu'une vision optimiste de la chute d'Adam et Ève, rachetée par le sacrifice du Christ.

Origène posa les fondements de l'herméneutique chrétiénne en définissant, le premier selon Henri de Lubac [42], la théorie des quatre sens, et la Lectio Divina, qui seront par la suite largement développés et pratiqués pendant tout le Moyen Âge, surtout au XIIe siècle, et dans les débuts de la Renaissance.

Politique religieuse des empereurs romains

Jusqu'au début du IVe siècle, le christianisme connaît des alternances de paix, notamment sous le règne de Gallien, et de persécution, notamment sous le règne de Dioclétien. Ces persécutions marquent tellement l'esprit des chrétiens que le début de son règne (284) constituera jusqu'au VIe siècle le début de l'ère chrétienne, dite l'«ère des martyrs»[non neutre] ou «de Dioclétien». En 312, arrivé au pouvoir, Constantin Ier adopte une attitude de tolérance que son collègue Licinius ne partage pas. Après la victoire de Constantin sur Licinus, il affiche une préférence de plus en plus marquée pour le christianisme. Il prend des mesures matérielles (don d'argent, de terrains, etc.), mais aussi législatives, pour intégrer les chrétiens dans la structure de l'empire (par exemple, l'élévation du dimanche, jour du soleil, au nombre des jours fériés). Il intervient dans les querelles religieuses, en convoquant des conciles (voir ci-dessous) et fonde la ville de Constantinople, capitale chrétienne qui remplace Rome, toujours largement païenne à cette époque. Il prend des mesures contre les institutions païennes, mais ne supprime pas la liberté du culte. Il ne se convertira que sur son lit de mort (attitude très commune à l'époque d'ailleurs). Si l'on excepte le court intermède de l'empereur Julien l'Apostat (361-363), qui veut revenir au paganisme,[non neutre] ses successeurs seront tous catholiques romains[non neutre]. C'est sous Gratien et Théodose Ier (380-395) que l'Église catholique devient réellement une religion d'État. Ils promulguent d'abord une série d'édits contre les "hérétiques" qui sont en désaccords avec le syncrétisme pagano-chrétien créé sous Constantin. Sous l'influence d'Ambroise, évêque de Milan, Théodose interdit toute forme de culte païen (392) et impose le catholicisme.

Les institutions de l'Église

Si, théoriquement, tous les évêques sont sur le même pied, certains acquièrent progressivement plus d'importance du fait du poids de leur siège[non neutre][43]. Ce poids est lié à la place de l'évêché dans la structure administrative de l'Empire romain. Au sommet de cette hiérarchie se trouvent cinq sièges qu'on appellera les patriarcats à partir du règne de Justinien[réf. nécessaire]. En Occident, la prééminence de l'évêque de Rome est incontestée[non neutre]. À l'origine, on ne lui accorde cependant qu'une «primauté d'honneur», en tant que titulaire du siège de l'apôtre Pierre[44]. Ce n'est qu'à partir de la fin du VIIe siècle qu'il devient réellement important à la faveur du règne de l'impératrice Irène et du soutien de Charlemagne. On l'appelle désormais «pape». Le mot fut inauguré pou Pierre d'Alexandrie[45], évêque qui organisa la résistance extérieure à la persécution de Dioclétien. Il est partagé par d'autres chefs d'autres églises chrétiennes. Sa primauté d'honneur se transforme en primauté juridictionnelle. Le pape Léon Ier s'opposera au canon 28 du concile de Chalcédoine (451) qui fait de Constantinople le second siège de l'Église. Ces prétentions du pape seront mal acceptées par les Églises d'Orient, surtout en matière doctrinale. En Orient, le Concile de Nicée (325) reconnaît deux grands sièges : Antioche et Alexandrie, ainsi qu'avec quelques restrictions à Jérusalem. Le Concile de Constantinople (381), et surtout le Concile de Chalcédoine (451), accordent à Constantinople les mêmes privilèges qu'à Rome, ainsi que la deuxième place après celle-ci[non neutre][46]. Des conflits entre patriarcats seront pour beaucoup dans les controverses qui déchireront l'Église.

À côté des cinq grands sièges, se constitueront en dehors des frontières de l'Empire romain, des Églises nationales, "autocéphales" (Arménie, Géorgie, Perse).

Tous les évêques font partie d'une même Église[non neutre], qui se qualifie de catholique, et communient dans la même foi. Pour assurer cette unité de foi, on a mis en place une institution spécifique : le concile, c'est-à-dire une réunion d'évêques. À partir du IVe siècle, l'empereur convoque des conciles généraux, dont certains sont qualifiés d'œcuméniques ("de la terre entière"). Comme leurs décisions sont infaillibles et ont une autorité universelle, elles ne peuvent être, en principe, ni revues, ni corrigées.

Sept conciles sont reconnus comme "œcuméniques" à la fois par les catholiques et les orthodoxes : - le Ier concile de Nicée (325) - le Ier concile de Constantinople (381) - le concile d'Éphèse (431) - le concile de Chalcédoine (451) - le IIe concile de Constantinople (553) - le IIIe concile de Constantinople (681) - le IIe concile de Nicée (787)

Diffusion dans le monde romain

Le christianisme en Égypte

Marc serait aux origines de l'Église d'Égypte. Il aurait subi le martyre à Alexandrie en 62 ou 68. Il est en tout cas[non neutre] probable qu'une communauté chrétienne y existait vers 50 ap. J.C.[réf. nécessaire] Si, à ses débuts, elle devait certainement être composée de Juifs, nombreux en Égypte, au IIe siècle elle est devenue grecque, après l'anéantissement de la communauté juive d'Alexandrie en 115-117.[réf. nécessaire] Les chrétiens ont du y faire face à la concurrence du gnosticisme et du manichéisme. L'orthodoxie est défendue par le Didascalée, une école qui a compté parmi ses membres des écrivains célèbres, tels que Clément d'Alexandrie ou Origène. Comme en Afrique du nord, l'Église d'Égypte a été déchirée par les conflits qui ont suivi la persécution de Dioclétien au début du IVe siècle. Le schisme est provoqué par l'évêque Mélèce de Lycopolis, qui s'oppose à la réintégration des chrétiens qui ont renié leur foi pendant la persécution.

Après l'avènement de l'empereur Constantin, l'Église d'Égypte prospère. Elle jouera un rôle important dans les christologiques du IVe au VIe siècle, grâce à la forte personnalité de certains évêques d'Alexandrie, tels qu'Athanase ou Cyrille.

L'Égypte est fortement marquée par le monachisme (du mot grec monachos (= célibataire). Certains chrétiens se réfugient au «désert» pour échapper au monde. Petit à petit, certains d'entre eux, tels qu'Antoine (251-356?), rassemblent des disciples autour d'eux, et forment des communautés de semi-anachorètes. Pacôme (286-346) fonde des communautés de cénobites (du grec koinos bios (= vie commune)), avec un supérieur à leur tête. Ces moines, souvent fanatiques, joueront un grand rôle dans la lutte contre le paganisme, dont un des épisodes les plus tristement célèbres est le meurtre de la philosophe Hypatie (415).

Le christianisme en Afrique du Nord

Bien que le christianisme se soit certainement implanté tôt en Afrique du Nord (C'est-à-dire à l'époque romaine principalement l'actuelle Tunisie et la région de Constantine en Algérie, avec comme centre culturel prestigieux Carthage), nous ne disposons d'informations sûres qu'à partir de la fin du IIe siècle, grâce à Tertullien et saint Cyprien, les deux premiers Pères latins. Nous savons donc que l’Église africaine des premiers siècles a pris une part importante à la vie et au développement du christianisme occidental latin qui selon Claude Lepelley est né en Afrique du Nord. Au milieu du IIe siècle, les communautés chrétiennes y étaient déjà très nombreuses et dynamiques. Et au IVe siècle, naitra Saint-Augustin dont la pensée aura une influence déterminante sur l'occident chrétien du moyen-age et de l'époque moderne[47].

La présence de pas moins de 71 évêques au concile de Carthage en 216 indique que le christianisme devait y être implanté de longue date[non neutre]. L'un des passages les plus cités de Tertullien est éloquent à ce propos : «Nous sommes d'hier, et déjà nous avons rempli la terre et tout ce qui est à vous : les villes, les îles, les postes fortifiés, les municipes, les bourgades, les camps eux-mêmes, les tribus, les décuries, le palais, le sénat, le forum; nous ne vous avons laissé que les temples!» (Apologétique, XXXVII,4).

Dans tous ses écrits, Tertullien se place en opposition directe avec la culture romaine païenne et fait l'apologie du martyre. C'est d'ailleurs au travers des martyrs que nous commençons à approcher la chrétienté africaine : en 180, les Actes des martyrs scillitains nous racontent l'histoire de sept martyrs de la ville de Scilli. Tertullien lui-même nous rapporte dans les Actes des martyres Perpétue et Félicité un des épisodes les plus connus des persécutions en Afrique du Nord.[non neutre]

Lors des persécutions, de nombreux chrétiens apostasient en sacrifiant aux dieux païens pour sauver leur vie. Au moment de la persécution de Dèce (250), de nombreux chrétiens d'Afrique «lapsi» (c'est-à-dire apostats), souhaitent revenir au sein de l'Église. L'évêque Cyprien, partisan d'une réconciliation après une pénitence proportionnelle à la faute, se heurte à un groupe plus laxiste. Cyprien trouve un allié auprès du pape Corneille[non neutre], alors en lutte avec Novatien, opposé à toute réconciliation. C'est la voie moyenne qui l'emporte, et le schisme de Novatien est condamné.


Développement en dehors du monde romain

Le christianisme ne s'est pas limité au bassin méditerranéen et à ses arrière-pays. Il s'est répandu partout où existaient des zones de diaspora (terme d'origine grecque pour dispersion) juive, entre autre en Mésopotamie, en dehors de l'empire romain, où cette population résidait depuis la captivité à Babylone, ville où se développa une grande partie du Talmud.

Le christianisme en Perse dans l'Empire sassanide

Le christianisme se répand en Perse dès le IIe siècle. Il s'y heurte à une religion nationale, le mazdéisme zoroastrien. Les chrétiens apparaissent d'abord comme susceptibles d'apporter un soutien à l'Empire romain et sont persécutés. Un synode de l'Église perse en 424 décrète son indépendance. À la fin du Ve siècle, l'Église de Perse passe au nestorianisme, ce qui permet aux chrétiens de Perse de se distinguer de l'Église de l'Empire romain et de s'y réfugier lors des persécutions.

Le christianisme en Arménie

L'histoire du début du christianisme en Arménie repose sur des bases légendaires[non neutre] : le pays aurait été évangélisé par Simon, Barthélémy et Thaddée. On est sur un terrain plus sûr au IVe siècle. L'empereur romain Dioclétien installe Tiridate IV (298-330) sur le trône d'Arménie. Le roi est païen, mais un prédicateur, Grégoire Ier l'Illuminateur, le convainc de faire de l'Arménie le premier État officiellement chrétien. On date maintenant cet événement de 314, plutôt que de 301. Ceci n'enlève rien au fait que l'Arménie reste le premier pays officiellement chrétien, puisque l'édit de Milan (313) ne constitue qu'un édit de tolérance. Suite au partage de l'Arménie entre l'empire romain et la Perse (387), la plus grande partie du pays, dans l'orbite du mazdéisme perse, est menacé d'anéantissement culturel. C'est pourtant à cette époque que le moine Mesrob Machtots crée l'alphabet arménien : la Bible est traduite en arménien. Le roi perse Yazdgard II (438-457) et ses successeurs tentent de convertir de force les Arméniens au Mazdéisme, mais sans succès. Par ailleurs, l'Église arménienne ne veut pas se plier aux décisions du concile de Chalcédoine et son chef prend le titre de catholicos, usuellement traduit par "pape" (506).

Le christianisme en Éthiopie

Le christianisme éthiopien aurait pris naissance avec la conversion du roi Ezana d'Axoum par saint Frumence (ou Frumentios)au IVe siècle. Capturé et réduit en esclavage lors d'un voyage, il est libéré par le roi et Athanase d'Alexandrie en fait le premier évêque du pays (entre 328 et 356 (?)). Les succeseurs d'Ezana seraient retournés au paganisme[non neutre], et ce n'est qu'à la fin du Ve siècle que le christianisme est fermement implanté en Éthiopie. Le pays a sans doute été évangélisé par de missionnaires monophysites : son Église est non-chalcédonienne et son chef nommé par le patriarche copte d'Alexandrie. Elle a adopté comme langue liturgique le guèze, la langue du royaume d'Axoum.

Le christianisme nestorien en Extrême-Orient

Le nestorianisme, véhiculé le long de la Route de la soie, atteint la Chine en 635. Une stèle érigée en 731 décrit l'introduction du christianisme sous l'empereur Taizong.


Questions annexes

Jésus et le christianisme ?

Il faut au moins dire deux ou trois phrases sur Jésus.


notes et références

  1. "Enquête sur les origines juives du christianisme" François Blancetière, CERF, voir l'introduction
  2. Baruch Spinoza, "Traité Théologico-politique"
  3. fractions collectives
  4. fractions individuelles ou minoritaires
  5. op. cit. ci-dessous
  6. Histoire des dogmes, données bibliographiques complètes et exemples dans dogmes catholiques
  7. où la faction qui se prétend telle
  8. "Sectes et hérésies de l'Antiquité à nos jours", Actes du colloque de 2002, sous la direction de Alain Dierkens, presses de l'ULB
  9. Etienne Trocmé, les Enfances du Christianisme, Noesis, mais aussi Weimer, Hurd, Knox, etc...
  10. Néron : Le mal aimé de l'Histoire, Claude Aziza
  11. François Blanchetière Enquête sur les origines juives du christianisme, CERF, 2001 fait le tour de la littérature étudiant le christianisme ancien au long de ces 40 dernières années. Outre les sources primaires, qui occupent 2 pages de la bibliographie --avec de précieuses indications sur les abréviaions usuelles utilisées pour désigner ces documents -- la bibliographie rassemblant les études occupent 40 page d'un in-octavo.
  12. q'il s'agisse de la théologie du judaïsme ancien, c'est à dire de la période considérée comme de la théologie de l'époque des Lumières. cf. Sabbataï Tsevi
  13. Antiquités bibliques, I. Par Pseudo-Philon. Introduction et texte critiques par Daniel J. Harrington, traduction par Jacques Cazeaux, CERF
  14. lettre aux Colossiens
  15. Romains
  16. Cf. André Trocmé, l'enfance du christianisme, Noésis et Francois Blanchetière, Le Monde de la Bible, numéro spécial, Sept 2007
  17. réunis au colloque The ways that never partColloque Oxford Princeton, Daniel Boyarin, Paula Frederiksen
  18. Richard E. Rubenstein, Le jour où Jésus devint Dieu, éd. Bayard 2000, rééd. La découverte, 2006
  19. Richard E. Rubenstein, op.cit.
  20. Des références existent sur 50 ans d'historiographie mais la meilleure synthèse en français, qui résume ces années de recherche est la thèse de Régis Burnet, Épîtres et Lettres, la pseudépigraphie chrétienne Paris, Cerf, Lectio Divina, 2003
  21. site oficiel
  22. Berkeley, 1995. En ligne et en anglais, sous le lien
  23. Peter J. Tomson, Jésus et les auteurs du Nouveau Testament dans leur relation au judaïsme, CERF, 2003 ou bien la version de vulgarisation "L'Affaire Jésus et les Juifs", CERF 2003-
  24. Blanchetière op. cit. et Nodet o.p. la Guerre es Macchabées
  25. Jacques, frêre du Seigneur, P.A. Bernheim, Noésis
  26. Les origines du Nouveau Testament, Alfred Loisy, 1936
  27. Sur l'universalisme du message chrétien, voir Alain Badiou, Saint Paul. La fondation de l'universalisme. Paris, PUF, 1997
  28. Voir aussi Ecole Juive du Nouveau Testament et les communication du Professeur Maccoby dans Corpus Paulinum, liste de "spécialistes"
  29. développée par Justin de Naplouse dans son dialogue avec Tryphon
  30. Choix d'ouvrages dans l'article Ecole juive du Nouveau Testament
  31. Dan JAFFE, Le Judaïsme et l’avènement du christianisme, CERF, recension
  32. voir par exemple Histoire du christianisme sous la direction de Alain Corbin, Paul Veyne)
  33. Orthodoxy and Heresy in Earliest Christianity de Walter Bauer, 1ère édition 1932, nouvelle édition sous la direction de Robert A. Kraft et Gerhard Krodel 1996 ISBN-10: 0962364274 et, récemment L'invention du Christ, naissance d'une religion, Maurice Sachot, Odile Jacob, coll. Le Champ Médiologique.
  34. sources du temps sous peu
  35. Turner, H. E. W. The Pattern of Christian Truth. London: A. R. Mowbrey, 1954. et Robinson, Thomas A. The Bauer Thesis Examined. Lewiston: Edwin Mellon, 1988. [1]
  36. Orthodoxy and Heresy in Earliest Christianity de Walter Bauer, 1ère édition 1932, nouvelle édition sous la direction de Robert A. Kraft et Gerhard Krodel 1996 ISBN-10: 0962364274
  37. Les lettres d'Ignace, Henri delafosse, pseudonyme de Joseph Turmel.
  38. plus tard, ils deviendront Pères de l'Église
  39. Introduction au Nouveau Testament, sous la direction de Daniel Marguerat.
  40. Richard E. Rubenstein, le jour où Jésus devint Dieu, Bayard 2000, en poce à la Découverte, 2006
  41. La Christologie, entre dogmes, doutes et remises en question, collectif, Actes de l'Université théologique libérale d'automne, Van Dieren, 2000
  42. Henri de Lubac, Exégèse médiévale
  43. du fait d'une méconnaissance du christiansime oriental et des textes issus des conciles
  44. uune belle légende qui attribue à chaque groupe géogaphique de chrétien un fondateur apôtre. En ce qui concerne Rome, le pontificat de Pierre est légendaire car la communauté n'adoptat l'evêque monarchique qu'assez tardivement. Le plus probable selon Guyon, Le Monde de la Bible, numéro spécial sur les premiers chrétiens, sept. 2007, est que le premier évêque de Rome fut Victor (189-199)
  45. Richard E. Rubenstein, op.cit.
  46. Richard E. Rubenstein, le jour ou Jésus devint Dieu, Bayad 2000
  47. Alain Corbin, Histoire du christianisme p.120 (Saint-Augustin), Ed. Seuil, 2007

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien (30-135) (2001) CERF [2]
  • François Blanchetière, les premiers chrétiens étaient-ils missionnaires ? (30-135) (2002) CERF [3]
  • Dan Jaffé [4] Le Judaïsme et l'avènement du christianisme. Orthodoxie et hétérodoxie dans la littérature talmudique du Ier-IIème siècle], Préface de François Blanchetière, Cerf, 2005. [5] Voir recension en [6]
  • J.G. Davies, La vie quotidienne des premiers Chrétiens. Etudes consacrées à l'histoire des moeurs de l'Eglise pendant les cinq premiers siècles, Neuchatel, Delachaux et Niestlé, 1956, 251p.
  • Marcel Simon et André Benoît. Le Judaïsme et le Christianisme antique, d'Antiochus Épiphane à Constantin. PUF. 5e édition. 1998.
  • Régis Burnet Épitres et lettres - Ier - IIe siècle - De Paul de Tarse à Polycarpe de Smyrne CERF - Collection « Lectio Divina » N° 192 - Avril 2003 [7] recension
  • Marie-Françoise Baslez, Les premiers temps de l’Église. De saint Paul à saint Augustin Gallimard, Collection Folio Histoire, 2004.
  • Raoul Vaneigem, La résistance au christianisme, Les hérésies des origines au XVIIIe siècle, Fayard.