Paganisme

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Paganisme est un terme générique qui désigne les religions païennes c'est-à-dire ni chrétiennes ni juive. En effet, les Chrétiens considèrent que les Évangiles s'appuyant sur l'Ancien Testament, le développant et ne le contredisant pas, le Christianisme est l'héritier du Judaïsme. Cette conception est illustrée par la phrase du Christ : "je ne suis pas venu contredire la Loi(de Moïse), je suis venu la parfaire" et par l'épisode de la Transfiguration (Evangile selon Saint Matthieu, XVII, 1-9) où Jésus apparaît entouré de Moïse (symbole de la Loi) et d'Elie (symbole des prophètes): Jésus et son enseignement sont donc présentés par l'Evangile comme la continuité de l'enseignement de Moïse et d'Elie, piliers du Judaïsme.

Dans la langue courante, le sens et la valeur du mot païen sont contrastés, même si le sens de ce terme porte une connotation la plus souvent péjorative[1]. Il s'attache à l'histoire du Christianisme où ce qui n'est pas chrétien ou juif est appelé païen. Cette manière de faire provient de l'usage juif qui consistait à distinguer entre les membres du peuple israélite et tous les autres, les Goyim, Nations, Gentils, qui ne connaissaient pas le culte du « seul vrai Dieu » de la même façon que les Grecs nommaient "Barbaros" ceux qui n'étaient pas "héllènes". C'est donc un terme générique qui n'entend pas définir mais désigner globalement.

Selon certaines conceptions, "Paganisme" pourrait désigner les religions ni chrétiennes ni juive ni musulmanes du fait de l'inspiration que puise l'Islam dans l'Ancien Testament. Cependant, les Chrétiens n'adhèrent pas à cette vision, car ils considèrent que le Christianisme s'appuie sur le Judaïsme et le développe alors que l'Islam ne fait qu'y puiser certains éléments d'inspiration (certes nombreux) et surtout que la Révélation se terminant avec l'Evangile, l'Islam se situe en dehors d'elle.

Sommaire

[modifier] Évolution du sens du mot

A l'heure actuelle, le terme n'est plus utilisé par les Chrétiens qui parlent "d'autres religions "ou encore "d'incroyants". La déchristianisation dans les pays occidentaux s'est accompagnée de la renaissance ou de l'apparition de courants religieux ou philosophiques très divers et souvent désigné par le terme générique "néo-paganisme". On regroupe alors sous ce terme l'ensemble de croyances ou philosophies nouvelles ou renaissantes qui ne s'appuient pas sur le Judéo-christianisme. On constate donc que là encore, la filiation avec le Judéo-christianisme est le critère d'attribution du terme.

Le plus souvent il s'agit de religions naturelles, c'est-à-dire basé sur le culte de la Nature, ou Cosmos, réalité englobante sacrée d'où proviennent les Dieux et les hommes et au sein de laquelle Dieux et hommes évoluent et se rencontrent dans un rapport différencié, mais en l'absence de toute transcendance ou de tout commencement absolu. Les Dieux et les autres entités spirituelles sont immanents au monde et à l'homme qui participe souvent d'ailleurs de ce domaine sacré par son origine ou une part de sa constitution.

Dans le domaine philosophique, on considère souvent que la pensée de Nietzsche est un des fondements du néo-paganisme car directement opposée au Judéo-christianisme mais il faut noter que Nietsche n'a voulu fonder aucune religion ni idéologie. L'image du néo-paganisme a souffert de ce qu'au début du XXe siècle, il a été utilisé par les idéologies fascistes et nazies comme un moyen de lutte contre le Christianisme par le biais du culte de la Force, de la Virilité, du Chef, de l'Etat, autant de cultes condamnés par les encycliques "Non abbiamo bisogno" en 1931, contre le culte de l'Etat fasciste et "Mit brenender sorge" en 1937, contre le culte du chef et de la race, précision importante car elle montre que la renaissance d'un courant païen a aussitôt rallumé la vieille lutte Christianisme/Paganisme.

Aujourd'hui, les néo-paganismes, car il faut bien utiliser le terme au pluriel, sont surtout par exemple, des courants de pensée New Age, tout comme des renaissances druidiques ou de cultes germaniques, indépendants et indifférents au Judéo-christianisme mais aussi des courants satanistes où au contraire, l'opposition au Judéo-christianisme peut être recherchée.

[modifier] Étymologie

L'origine du terme paganus pour désigner un païen est déjà elle même sujette à polémique. Pour certains, le mot vient de paganus signifiant civil. Pour d'autres, il vient plutôt de paganus signifiant paysan. Dans le premier cas, les Chrétiens se considèrent comme des soldats du Christ, les Païens sont alors ceux qui sont exclus de cette armée[2]. Tertullien (v.150~v.230) valorise les milites christi, « les soldats du Christ, les chrétiens » contre les pagana fides « ceux qui croient au pays, les fidèles de la religion impériale » [3].

Dans le second cas, les chrétiens se sont majoritairement identifiés à des citadins . Paganus apparait dans la langue littéraire à la fin du IVe siècle, le premier auteur à l’utiliser étant Marius Victorinus, sans qu’il y ait de connotation dépréciative[4]. Philastrius utilise ce terme en donnant une explication qui confirme qu’à la fin du IVe siècle paganus est un équivalent d’Hellène. Chez Augustin, on trouve un rapprochement entre pagani et gentiles, mais, en général l’évêque d’Hippone emploie paganus sans explication, pour désigner les non-chrétiens. Dans le code de l'empereur romain d'orient Théodose II (409), païen, remplace définitivement l'ancien terme gentils pour désigner toutes les croyances qui ne sont pas chrétiennes[5]. Dans le code Théodosien, au titre De paganis sacrificiis et templis, il écrit qu’il faut détruire les lieux de culte des païens avec toutes leurs idoles.

Paganus ne semble donc pas s’opposer pas à urbanus et n’est pas un synonyme de rusticus. Le terme n’a rien à voir avec le monde paysan, sauf en de rares cas, comme chez Paul Orose. Paganus fonctionne toujours en rapport d’opposition ou d’association et c’est à travers cela qu’il faut chercher l’origine de son sens médiéval de païen. D'ailleurs, le paganisme est resté longtemps bien ancré dans les villes et répandu dans les élites intellectuelles. C'est le cas de Rome en particulier dont le Sénat était encore à majorité païenne sous Théodose Ier. Ce n'est donc pas au sens de « paysan » que paganus a été utilisé dans le domaine religieux.

Aujourd'hui, on considère plutôt que le « païen » était « l'homme du pays », l'indigène, qui conservait les usages locaux, par contraste avec les habitants venus d'autres parties de l'Empire. D'ailleurs, jusqu'à une époque assez tardive, une bonne partie du clergé chrétien des régions occidentales est d'origine orientale, grecque, syrienne, égyptienne, etc.

[modifier] Histoire du concept

Diffusion des différentes formes du paganisme dans le Monde pendant l'Antiquité classique.
Diffusion des différentes formes du paganisme dans le Monde pendant l'Antiquité classique.

Dans les limites géographiques du monde antique, centré sur la Méditerranée, de nombreuses religions ont existé. En Mésopotamie, en Égypte, en Grèce puis à Rome, les divinités étaient multiples, locales ou importées. Les divinités archaïques, souvent agrestes ou chthoniennes, ont évolué vers des divinités plus humaines, policées, dont les Olympiens sont le meilleur exemple.

Il n'existait pas de mot pour désigner l'ensemble des religions, bien que l'Empire romain eût consolidé les échanges de toute nature entre ces peuples.

D'autres religions encore existaient, au nord de l'Europe, en Orient ou Extrême-Orient, en Afrique, etc.

Au travers des millénaires, deux caractères semblent constants dans ces religions : le polythéisme, c’est-à-dire la croyance en plusieurs dieux, et la tolérance pour les dieux des autres, assortie d'emprunts fréquents. Isis avait par exemple son temple à Rome, et les Césars les leurs à Alexandrie.

Dans le monde méditerranéen, la première dissonance devait venir des Hébreux qui étaient monothéistes. La Judée était une province romaine bien particulière, avec son pouvoir religieux articulé au pouvoir politique de Rome, dont la Bible raconte les démêlés. Les juifs ne reconnaissaient pas les autres dieux, ni la divinité de César. César s'en accommodait, le Peuple élu étant forcément limité et peu prosélyte.

Puis vint le christianisme. Articulée sur la foi des Israélites et l'Ancien Testament, cette religion excluait aussi la reconnaissance de tout autre dieu. Le mithraïsme récent, monothéiste aussi, n'avait pas cette exclusivité. Ouvert à tous, le christianisme ne tarda pas à devenir majeur, à se doter d'une Église puis à compter des empereurs dans ses rangs. De son émergence à la conquête du pouvoir suprême, l'affaire prendra à peine trois siècles.

Le « paganisme » désigna alors toutes les religions connues, autres que le christianisme, que pratiquaient les « païens ». L'étymologie du mot montre l'intention péjorative comme le seront les mots « mécréant » ou « infidèle » pour les musulmans. Seuls les juifs hébraïques, qui partageaient le même Dieu, gardèrent une identité distincte.

En 391 et 392, le mot est utilisé officiellement dans la législation par Théodose Ier, empereur romain chrétien, pour interdire ces religions dans tout l'Empire, déjà chrétien depuis 380. Puis viendront, au début du Ve siècle, les destructions massives et les pillages, quelques massacres auxquels ces religions éparpillées, non cléricales et non dogmatiques, ne survivront guère.

Ce mot, inventé par une minorité pour désigner une majorité, devint ainsi progressivement le qualificatif d'une minorité, supposée fruste et rurale, donc inculte. Le mot s'élargit ensuite aux musulmans, puis dépassant le seul champ de la religion, qualifiant aussi des pratiques sociales que la morale chrétienne réprouvait. Même élargi, il reste un point de vue chrétien.

Bien que le christianisme, religion officielle et unique de l'Empire romain depuis 380, s'étende ensuite largement en Europe (Charlemagne, Saint-Empire Romain Germanique, etc.), des cultes et pratiques païens ont encore lieu les siècles suivants, mais la clandestinité devient une question de survie. Dans ces conditions, l'absence de textes sacrés, la tradition orale, le secret des cultes contribueront à faire disparaitre ces religions anciennes. Quelques « fêtes traditionnelles » de nos campagnes existent encore de nos jours, mais n'ont plus de signification religieuse. Notre bûche de Noël est une survivance païenne, comme le Carnaval, etc.

Depuis la Renaissance européenne (XVIe), le paganisme a été revendiqué par les humanistes comme un retour à la culture antique. Le romantisme (XIXe) y a cherché un renouveau celtique. Le paganisme recouvre donc plusieurs religions dans leurs rapports avec le christianisme, généralement des polythéismes indo-Européens.

Des résurgences religieuses auront lieu en Europe, des « néo-paganismes », notamment à la Renaissance, mais aussi au XIXe siècle (germanisme, celtisme, etc.), et encore de nos jours : Wicca, Asatru, YSEE, etc.

De nos jours, on qualifie aussi de paganisme, du moins avec le regard de la culture chrétienne d'Europe, des religions lointaines qui n'ont jamais participé à la fondation du mot, comme l'hindouisme.

Dans le cadre de la mondialisation, les mouvements néo-païens modernes ont fait leur jonction en 1998 avec les autres religions polythéistes, au sein du Congrès mondial des religions ethniques (WCER), et espèrent être reconnus. À une époque ou le développement de l'Islam en Europe remet en question les équilibres établis depuis le XIXe siècle, réduisant les monothéismes reconnus à faire cause commune, le propos n'est plus utopique.

[modifier] Le concept

  1. « Païen » est donc à l'origine un concept spécifiquement chrétien qui désignait tous ceux qui, mis à part les juifs (pour des raisons évidentes), ne sont pas chrétiens. Au Moyen Âge encore, la Chanson de Roland appelle « païens » ceux qui sont en réalité des musulmans. Ce concept a donc le défaut de faire un amalgame entre des réalités très diverses et qui, jusqu'à l'époque où le christianisme devint religion officielle (ou quasi officielle), n'étaient nullement perçues par les intéressés comme formant un tout. chez les auteurs chrétiens de l'antiquité Tertullien ou Lactance ou Augustin, le païn est à l’image du chien qui renifle, en quête de nourriture ou le chien mord et aboie, comme les païens après les chrétiens: le païen est surtout celui qui est en attente de conversion.

La question de la transformation des temples païens anglais en églises d’après les instructions de Grégoire le Grand permet de réfléchir au concept de païen. Le terme paganus ne se trouve que dans le Registre des lettres du pape où, clairement pagani est synonyme de gentiles. Grégoire , ne considère pas les païens forcément d’une façon négative. A l'époque carolingienne, la correspondance d’Alcuin révèle un réel souci chez le conseiller de Charlemagne pour la conversion des païens. Lors des campagnes militaires contre les Saxons, il préconise toujours la persuasion, rappelant à plusieurs reprises qu’on ne saurait donner la foi à un païen par la violence.

La dénomination de « chiens » pour les païens est une insulte fréquente dans de nombreux textes, en particulier dans le monde germanique et slave, durant le haut Moyen Âge. Cette insulte est encore largement utilisée à la fin du Moyen Âge.

  1. Néanmoins, du temps a passé depuis cette époque et, vu d'aujourd'hui, le concept n'est pas dépourvu de pertinence (et le mot semble plus commode que les substituts qu'on pourrait lui trouver, « religion traditionnelle », « polythéisme », qui ont eux aussi leurs imperfections), à condition que l'on garde à l'esprit qu'il cerne une réalité multiple. Le paganisme est un terme pratique pour désigner globalement les pratiques religieuses de l'Antiquité (Europe, Proche et Moyen-Orient, Afrique du Nord) en dehors du christianisme et du judaïsme.
  2. À partir de la Renaissance sont apparus des mouvements religieux ou philosophiques se réclamant à nouveau du paganisme :
    le néo-paganisme des humanistes du XVIe siècle ;
    les néo-paganismes celte (néo-druidisme), germanique, scandinave, égyptien (khémitisme) et grec (hellénisme) de la fin du XIXe siècle, du XXe siècle.
  3. Il ne faut pas confondre le paganisme avec l'athéisme. Les païens ont un sens du mystique et du sacré étranger aux athées.
  4. Le luciferisme est-il un paganisme ? La croyance dans l'existence de démons ou d'un être personnifiant le mal existe dans quasiment toutes les religions qui sont fondées sur l'opposition Bien/Mal. Il ne faut pas confondre culte et croyance : le Christianisme enseigne la croyance dans l'existence de Satan mais rejette tout idée de culte qui n'est du qu'à Dieu.

Quant au satanisme de Anton Szandor LaVey, ne croyant en aucune divinité, mais pensant que l'homme est son seul dieu, ils sont plus difficiles à classer.

[modifier] Historique

  • 800 av. J.-C. - 750 av. J.-C. : rédaction des textes homériques
  • 776 av. J.-C. : création des Jeux olympiques en Grèce
  • 753 av. J.-C. : fondation de Rome
  • vers 700-600 av. J.-C. : prêche de Zarathoustra (Zoroastre) en Perse
  • vers 530 av. J.-C. : mort du roi perse Cyrus le Grand, fidèle de Mithra
  • vers 399 av. J.-C. : condamnation à mort de Socrate pour impiété
  • 323 av. J.-C. : mort d’Alexandre le Grand, fils de Zeus et nouvel Héraclès et Dionysos
  • 167 av. J.-C. : le roi séleucide Antiochos IV Épiphane cherche à convertir les Juifs à l’hellénisme, suscitant une guerre ; il veut transformer le temple de Jérusalem en temple de Zeus olympien.
  • 65 av. J.-C. : Pompée entre à Jérusalem et entre dans le temple de Salomon, commettant ainsi un acte d’impiété
  • 52 av. J.-C. : Crassus s’empare des richesses du temple de Salomon pour financer sa guerre contre les Parthes
  • 44 av. J.-C. : assassinat de Caius Iulius Caesar (Jules César), fils de Mars et de Vénus
  • 21 av. J.-C. : Auguste interdit les cultes orientaux à Rome.
  • 8 av. J.-C. : naissance de Yeshua Ben Yosef à Bethléem (Jésus de Nazareth), fils du charpentier Yosef et de son épouse Myriam
  • 2 av. J.-C. : construction du Forum Augusti à Rome, au cœur duquel se trouve le temple de Mars Vengeur (Ultor)
  • 14 : mort de l’empereur Auguste
  • 19 : l'empereur Tibère interdit le judaïsme en Italie
  • 42 : Claude expulse les Juifs de Rome
  • 52 : Caligula veut faire placer sa statue dans les synagogues et dans le temple de Salomon ; révolte juive
  • 67 : l’empereur Néron persécute les Juifs, accusés d’avoir mis le feu à Rome
  • 70 : destruction par les empereurs Vespasien et Titus du temple de Salomon à Jérusalem
  • 95 : l’empereur Domitien fait condamner des familiers convertis au judaïsme et au christianisme
  • 117 : politique antijuive en Égypte et Mésopotamie de l’empereur Trajan. Les communautés juives d’Alexandrie, de Chypre et de Libye sont décimées.
  • 132 : lutte de l’empereur Hadrien contre la révolte juive de Bar Koshba ; Jérusalem devient Aelia Capitolina. Les Romains construisent un temple dédié à Jupiter Capitolin sur les ruines du temple de Salomon.
  • 135 : les chrétiens abandonnent le nom de Yahweh pour celui de Theos (grec) ou de Deus (latin).
  • 251 : l’empereur Dèce interdit le christianisme
  • 252-259 : l’empereur Valérien interdit le christianisme
  • 260 : édit de tolérance de Gallien en faveur des chrétiens
  • 274 : l’empereur Aurélien construit un temple dédié à Sol Invictus à Rome
  • 297-301 : conversion du roi arménien Tiridate III par Grégoire l'illuminateur
  • 305 : décret d’interdiction du christianisme par l’empereur Dioclétien
  • 306-312 : l’empereur Maxence prend à Rome la tête d’un mouvement traditionaliste païen mené par les Prétoriens
  • 311 : l’empereur Galère tolère le christianisme au moment de sa mort
  • 312 : victoire de Constantin Ier sur Maxence lors de la Bataille du pont Milvius ; Constantin attribue sa victoire à Sol Invictus et au dieu chrétien
  • 313 : Constantin et Licinius tolèrent le christianisme ; mort de l’empereur réformateur païen Maximin Daia
  • 314 : conversion du roi d'Albanie (Aghbanie, devenue Azerbaïdjan) Urnayr au christianisme par Grégoire l'Illuminateur.
  • 317 : conversion du roi d’Ibérie (Géorgie) Mirian III et de son épouse Nana par l'évangéliste Nino
  • 324 : victoire de Constantin le chrétien sur Licinius le païen
  • 337 : mort de l’empereur Constantin, baptisé sur son lit de mort
  • 337 : conversion du roi d’Ibérie (Géorgie) Mirian par sainte Nino
  • 361-363 : règne de l’empereur païen Julien, assassinat de ce dernier probablement par un chrétien
  • 365 : règne du païen Procope, cousin de Julien
  • 379 : Gratien abandonne le titre païen de pontifex maximus
  • 392 : décret de Théodose interdisant le paganisme dans l’empire
  • 392-394 : réaction païenne à Rome de l’empereur Eugène, du franc Arbogast et du Sénat ; qui est écrasée lors de la bataille de la Rivière froide (Frigidus)
  • 394 : interdiction des Jeux olympiques par Théodose
  • 399 : destruction du Serapeum (temple de Sérapis) à Alexandrie
  • 415 : assassinat par une foule chrétienne de la philosophe néo-platonicienne Hypatie à Alexandrie
  • 399-420 : règne de Yazdagard Ier, roi perse prochrétien puis devenu antichrétien et antisémite
  • 421 : persécution des chrétiens sous le roi perse Varhran V
  • 438-459 : règne de Yazdagard II, roi perse antichrétien et antisémite
  • vers 450 : début de la christianisation de l’Irlande par le mythique Saint Patrick
  • 472-475 : règne de l’empereur païen d’occident Anthemius
  • 476 : bref règne du dernier empereur romain, probablement païen, Romulus Augustule, surnommé Augustulus
  • 488 : révolte à Byzance de l’isaurien païen Illous avec l’aide de son ami le poète païen Pamprépios
  • 498 : conversion du roi franc Clovis Ier au christianisme
  • 529 : l’empereur byzantin Justinien interdit l’enseignement de la philosophie païenne à Athènes. Les philosophes, dont Damascios et Simplicius de Cilicie, quittent Byzance et sont accueillis à la cour du roi perse Khosro Ier (Khosro Anushirvan).
  • 537 : fermeture du temple d’Isis à Philae
  • 550 : fermeture de l’école philosophique païenne d’Alexandrie
  • 562 : grande persécution contre les païens de Constantinople
  • 565 : mort du dernier roi païen irlandais, Diarmat McCerbaill (restauration païenne de 559-565), et fermeture du sanctuaire druidique de Tara
  • 580 : fermeture du temple de Baal Shamin, dieu du ciel, à Baalbek
  • vers 650 : fermeture définitive du sanctuaire d’Ammon-Rê, assimilé à Zeus depuis Alexandre, à Siwah
  • 653 : conquête de la Perse par le calife Omar ; l’Islam devient religion officielle et le shah Yazdagard III est assassiné
  • vers 650-700 : fin de la christianisation des Anglo-Saxons
  • 798 : conversion forcée des Saxons de Witukind par Charlemagne
  • vers 840 : révolte des derniers Saxons païens
  • vers 850-860 : conversion du roi Boris Ier de Bulgarie
  • 889-893 : réaction païenne du roi Vladimir de Bulgarie, fils du précédent
  • 652- vers 1000 : résistance païenne iranienne face à l’Islam
  • à partir de 950 environ : début de la christianisation des Basques
  • 950-998 : conversion de la Laconie (autour de Sparte) par l’arménien Saint Nicôn
  • 960 : conversion du roi danois Harald à la Dent bleue
  • 966 : conversion du prince polonais Mieszko Ier
  • 976 : conversion du roi Boleslaw et de la Bohême
  • 978 : mort du roi irlandais Domnal Hua Neill, dernier roi ayant des druides à sa cour
  • 989 : conversion du roi russe Vladimir le Rouge
  • 995 : début de la christianisation de la Norvège par le roi Olaf Trygvasson
  • 999 : conversion de l’Islande au christianisme
  • 1000 : conversion du roi hongrois Vaîk (Étienne), fils de Geza et petit-fils d'Arpad, fondateur du royaume
  • vers 1000 : réaction païenne russe à Novgorod
  • 1008 : conversion du roi suédois Olof Skötkonung
  • 1037 : réaction païenne du peuple polonais[réf. nécessaire]
  • 1046 : réaction païenne du peuple hongrois[réf. nécessaire]
  • vers 1050 : fermeture de l’école philosophique païenne d’Harran en Mésopotamie (Carrhae) par les autorités musulmanes
  • 1071 : réaction païenne en Russie, à Souzdal et dans plusieurs autres villes, menée par les prêtres païens (volkhvy)
  • 1079 : exécution dans l’Empire byzantin du philosophe néo-platonicien Jean Italos
  • 1080-1083 : réaction païenne du roi suédois Blot Sven ; à sa mort, assassiné, le temple d’Uppsala est détruit et remplacé par une église
  • 1083- environ 1120 : réaction païenne du suédois Erik, fils de Blot Sven, en Ost Gotland et en Samland (Laponie)
  • 1165 : conversion forcée des Finnois par les Suédois
  • 1194-1250 : règne de Frédéric II Hohenstaufen, empereur du Saint-Empire romain germanique ; mena une politique culturelle païenne[réf. nécessaire], rejetant personnellement le christianisme. Parution de « Le traité des trois imposteurs », évoquant Moïse, Jésus et Mahomet.
  • Vers 1220 : conversion de l’Estonie et de la Lettonie par les chevaliers teutoniques
  • 1227 : nouvelle réaction païenne à Souzdal. Quatre prêtres païens sont immolés.
  • 1238-1248 : révolte païenne finlandaise
  • 1261 : apostasie du duc lituanien Mindaugas et réaction païenne
  • 1263-1265 : réaction païenne du roi lituanien Trenoita
  • 1265-1268 : conversion du roi lituanien Vaisvilkas
  • 1270-1282 : réaction païenne du roi Traidenis
  • 1316 : conversion du roi lituanien Gediminas
  • 1386 : début de la christianisation de la Lituanie par Jogaila (Jagellon)
  • 1452 : mort du philosophe grec néo-païen Georges Gémiste Pléthon à Mistra
  • vers 1500-1600 : conversion réelle de la Lituanie, mais des noyaux païens subsistent jusqu’au XXe siècle

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de païen du CNRTL.
  2. Impies et païens entre Antiquité et Moyen Âge, sous la dir. Lionel Mary et Michel Sot, Paris, Picard, 2002 ; ISBN : 2-7084-0670-1
  3. De corona militis, De la couronne du soldat, 11, Apud hunc tam miles est paganus fidelis quam paganus est miles fidelis, « Avec lui, le citoyen croyant devient soldat, et civil celui qui croit à l'armée ».
  4. Impies et païens entre Antiquité et Moyen Âge, sous la dir. Lionel Mary et Michel Sot, Paris, Picard, 2002 ; ISBN : 2-7084-0670-1
  5. Dictionnaire historique de la langue française, dir. Alain Rey, dictionnaires Le Robert

[modifier] Bibliographie

  • Marc Auge, Génie du paganisme, Gallimard, Paris, 1982. ISBN : 2-070-23094-5.
  • B. Ribémont, «Impies et païens entre Antiquité et Moyen Âge», Cahiers de recherches médiévales, Comptes rendus dans [1].

[modifier] Liens internes