XIIe siècle

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Voir aussi : Liste des siècles, Chiffres romains


Le XIIe siècle commence le 1er janvier 1101 et finit le 31 décembre 1200.

Situation des pouvoirs régionaux en Eurasie au tournant de 1200, à la veille des conquêtes mongoles.
Situation des pouvoirs régionaux en Eurasie au tournant de 1200, à la veille des conquêtes mongoles.

Sommaire

[modifier] Événements

[modifier] Amérique

  • La civilisation de Thulé (1100-1600) en Amérique arctique (chasseurs de baleines) se répand vers l’est, dominant la zone du Groenland à la Sibérie orientale. Les Inuits modernes sont les héritiers de cette culture.
    • Équipement spécial de pêche à la baleine avec sondes à neige et dispositifs antidérapants. Mode de vie sédentaire, chasse aux mammifères marins, essentiellement la baleine.

[modifier] Afrique

  • Après des luttes entre les clans Taraoré et Konalé, un chef Mandingue du clan Keita fonde le royaume musulman du Mali et établit sa capitale à Dyeriba sur le Niger à la fin du siècle.
  • Civilisation d'Ifé au sud-ouest de l’actuel Nigeria (XIIe-XVe siècle), remarquable par ses têtes sculptées en bronze et en terre cuite qui représentent les oni (chefs).
  • Sur la côte des Zandj (Tanzanie), Kiloa prend la prééminence sur les autres cités arabes ou persanes jusqu’au XIVe siècle.
  • Les Arabes de Sofala, soumis par Kiloa, sont en relation avec le royaume de Makaranga (Monomotapa) au Zimbabwe. Ils leur achètent de l’or, de l’ivoire et des esclaves.
  • La tribu des Béni Saad, originaire d’Arabie, s’établit au Maroc vers le XIIe siècle.

[modifier] Asie

  • Mongolie : À partir du XIe siècle, les premiers embryons d’États mongols sont apparus, comme celui des Mongols Khamag dans les bassins de l’Onon et du Kerulen. Au cours du XIIe siècle, selon la légende, Kaïdou aurait été le premier chef de tribu mongol à vouloir créer un État puissant. Il assujettit plusieurs des tribus voisines. Son arrière-petit-fils, Kaboul, qui aurait porté le titre de khan ou de khagan, sera le premier à défier la dynastie Djürchet. D’abord vassal des Jin, il se rendra à la cour de Pékin, puis entrera en conflit avec eux (1135).
  • Parti au XIIe siècle en Asie centrale, l’explorateur espagnol Benjamin de Tudèle est le premier occidental à mentionner le Tibet « dont les forêts abritent cette bête qui fournit le musc ».
  • Au début du siècle, en Corée, la stabilité du Koryŏ est remise en cause. De puissantes familles aristocratiques luttent contre le trône pour contrôler la région tandis que la dynastie mandchoue Jin exerce une pression extérieure, provoquant des réactions divisées de la part d’un pouvoir devenu incertain.

[modifier] Océanie & Pacifique

  • Nouvelle-Zélande :
    • Riches sépultures māori archaïques du site de Wairau Bar, dans le nord de l’île Sud. Elles témoignent d’une société hiérarchisée à transmission héréditaire (« bouteilles » à eaux faites avec des coquilles d’œuf de moa, colliers d’osselets sculptés en dents de baleine, dents de requin, herminettes de pierre polie, hameçons et harpons en os, etc.).
    • Système de limites de champs et de fosses pour conserver les patates douces retrouvé dans l’île Nord (v. 1100).

[modifier] Proche-Orient

  • Au début du siècle, David III chasse les Turcs et restaure le royaume de Géorgie.

[modifier] Europe

  • 48 millions d’habitants en Europe. Les conditions climatiques favorables entraînent la formation de nouvelles agglomérations et des défrichements. La population s’accroît. On construit des cathédrales.
  • De 1120 à 1190 environ, se développe une grande période de découverte de la science arabe (arithmétique, algèbre, astronomie, médecine, chimie) : Al Khuwarizmi, Avicenne, Al Gazali, et des auteurs grecs, principalement Aristote (commentaires d'Aristote par Avicenne, Organon, métaphysique, logique), Euclide, Ptolémée.
  • Multiplication des moulins à eau et apparition des moulins à vents. Apogée des défrichements. Premières chartes de franchise (Lorris en Gâtinais et Beaumont en Argonne) qui apportent aux paysans des libertés. Elles codifient les usages, précisent les devoirs des dépendants dont elles suppriment les plus dures obligations.
  • Les premières armoiries apparaissent vers 1130 et l'usage se généralise au cours de ce siècle.
  • Au XIIe siècle les tribus lituaniennes sont en lutte contre les Kures et les Lives pour essayer d’atteindre la Baltique dont elles sont écartées et contre les principautés russes de l’intérieur.

[modifier] Méditerranée - trois grandes civilisations

  • Chrétiens d'Occident - Europe centrale et occidentale
    • Reconquista au Sud de l'Espagne
    • Croisades - 1095~1204
    • XIIe siècle : l'âge d'or de l'occident médiéval

[modifier] Art & culture

Icône de détail Article détaillé : Renaissance du XIIe siècle.

[modifier] Architecture

[modifier] Littérature, langage

  • Mouvement des goliards ou clercs vagants au cours des XIIe et XIIIe siècles, en Europe occidentale. Ce sont souvent des étudiants qui pratiquent le « vagabondage intellectuel », des clercs « évadés » de l’ordre contraignant de la société, artistes, poètes et bouffons. Par leur mode de vie, ils critiquent l’ordre établi, principalement l’Église et sont antimilitaristes.

[modifier] Inventions, découvertes, introductions

En Europe, entre 1120 et 1190, deuxième vague, la plus importante, de l'introduction des sciences et techniques arabes en occident (Tolède, Palerme, Pise, Rome, Venise) : mathématiques, astronomie, géographie, algèbre, médecine, chimie, pharmacie, mécanique (hydraulique, engins de levage), architecture, musique

[modifier] Philosophie

  • Introduction de la philosophie grecque : Aristote, et bien d'autres.

[modifier] Sciences

Introduction de la science grecque et arabo-musulmane :

[modifier] Techniques de navigation

[modifier] Techniques

  • Fer à cheval.
  • Introduction du Collier d'épaule (ou collier de harnais), connu en Chine, permet le développement de l'agriculture ;
  • Introduction de l'Étrier en occident (connu en Chine vers 200 av. J.-C. - 200 ap. J.-C.).
  • Apparition de charrues à roue (plógr) en Scandinavie, attestées dans les fouilles archéologiques à partir du XIIe siècle. Elles remplacent les araires rudimentaires (ardhr) utilisées depuis la préhistoire.
  • Utilisation en occident d'engins de levage pour les chantiers de cathédrales (premiers chantiers de 1137 à 1180).

[modifier] Techniques (en Chine)

[modifier] Musique

[modifier] Économie et société

[modifier] Empire byzantin

  • Au XIIe siècle, le paysan byzantin reste libre en droit : il circule à son gré, lègue et vend sa terre à sa guise, jouit des mêmes garanties juridiques que tout autre sujet du Basileus. Mais les épidémies, les guerres, les troubles intérieurs, la pression des grands propriétaires entraînent exode rural et baisse démographique que ne compensent pas les arrivées d’Asie Mineure occupée. Les dunatoi (puissants) mènent une âpre lutte pour les attirer sur leurs domaines et en faire leur parèques (détenteur inamovible d’une terre d’un grand domaine moyennant un loyer). Le pouvoir réagit car compte tenu des exemptions fiscales dont jouissent les puissants, chaque parèque est un contribuable de moins.

[modifier] Proche-Orient

  • Les rois de Jérusalem possèdent, au XIIe siècle, quatre baronnies (Jérusalem, Naplouse, Acre et Tyr) et de nombreux villages dans ces seigneuries. Ils tirent la plupart de leurs ressources d’impôts sur le commerce : des droits de vente (les « droitures de la fonde » sur les marchés —fondouk—) et de transit (la taxe ad valorem d’un vingt-quatrième exigée des caravanes allant d’Égypte ou d’Arabie en Syrie par les territoires d’outre-Jourdain), des droits d’importation et d’exportation (la « chaîne » qui barre le port donne son nom à la douane d’Acre). Ils possèdent aussi le produit de monopoles industriels (teinturerie, savonnerie, tannerie…), le droit de monnayage, réservé au roi à la différence de l’Occident, qui frappe des pièces d’or à légende arabe (« besants sarracénats ») et des deniers d’argent de type occidental. Ces ressources permettent au roi d’accorder des fiefs en besants ou fiefs de soudée (500 besants par an pour un chevalier), parfois plus nombreux dans une seigneurie que les fiefs en terre. Les croisés ont trouvé en Orient une économie monétaire beaucoup plus développée qu’en Occident, ce qui explique l’importance des taxes indirectes, des fiefs-rentes et la frappe de monnaies d’or. Les croisés, s’ils ont importé d’Europe l’organisation rudimentaire qu’ils connaissaient (administration des grands officiers de la couronne), empruntent aussi aux byzantins (à Antioche, un duc administre la ville, un prêteur la police) et aux musulmans : la Secrète (du grec sékrèton, bureau financier) correspond au diwan ; elle sert à la fois de trésor, de chambre des comptes et d’archives où l’on conserve les chartes de donation, le cadastre et la liste des fiefs avec leurs obligations. Certaines institutions judiciaires respectent les usages locaux : la cour du raïs (chef de village) peut juger des causes mineures concernant les indigènes et la cour de la Fonde est un tribunal mixte jugeant les causes commerciales où celles qui concernent les Syriens. En revanche, la cour de la Chaîne qui juge les procès maritimes, la cour des Bourgeois où la Haute Cour, qui juge les nobles, sont composées uniquement de Francs.

[modifier] Hongrie

  • La Hongrie s’étend sur 220 000 Km² pour une population de deux millions d’habitants. Jusqu’au XIIe siècle, le pays se présente comme un immense pâturage, entrecoupé de terres labourées. La sédentarisation est lente. La culture des champs, fondée sur les céréales (blé, millet), se déplace, utilisant la charrue importée de la steppe. Au centre du terroir se trouve le manoir (udvar), entouré de terres appartenant au seigneur et cultivée par des esclaves. Ceux-ci diminuent à partir du XIe siècle au profit d’hommes libres qui exploitent en commun des terres dont la jouissance leur est reconnue en contrepartie de cens et de corvées dues aux seigneurs. Nombreux sont ceux qui tombent sous l’autorité des seigneurs pour dettes. Les domaines seigneuriaux s’étendent. L’agriculture connaît un grand essor au XIIe siècle : les forêts sont défrichées, les marécages asséchés. L’usage de la charrue lourde, tirée par huit ou dix bœufs se développe, et l’ensemble des terres est soumis à la rotation des cultures. La viticulture, connue depuis l’époque romaine à l’ouest du Danube, s’étend à l’est et dans le nord : les vignobles de Tokaj, d’Eger, de Navyvarad sont créés par des colons venus de France. Un commerce important s’amorce. Les Hongrois connaissent alors une poussée démographique, mais n’émigrent guère vers les régions montagneuses du Nord et de l’Est, peuplées de Slovaques, de pâtres ruthènes et roumains et de colons allemands. Les villes se développent tardivement. Le roi lui-même se déplace d’un château à l’autre, faisant dresser pour se loger des tentes dans la cour du bâtiment. Le commerce aide à la croissance des villes aux carrefours de communication ou près des forteresses ; des Sarrasins du royaume bulgare de la Volga s’établissent à Pest au Xe siècle ; plus tard, des Latins, venu de France ou d’Italie du Nord, se fixent aux environs des résidences royales d’Esztergom et de Székesfehérvár pour approvisionner la cour en objets de luxe. À la fin du siècle, le processus d’urbanisation s’accélère. Le roi et les grands font appel à des hospites (hôtes) comme artisans spécialisés et leur accordent des immunités fiscales. Les villes minières du nord du pays, peuplées par des ouvriers spécialisés allemands, connaissent alors une expansion particulière.

[modifier] Pologne

  • La féodalité s’épanouit en Pologne au XIIe et XIIIe siècle. Les ducs tissent avec leurs hommes toute une trame d’hommages prévoyant obligations militaires et fiscales et qui aboutissent à une pyramide de devoirs reliant le souverain au plus modeste des chevaliers. L’ordre social est fondé sur la terre, source de richesse et de puissance. Le développement de la population et le progrès technique (remplacement de l’araire par la charrue à roue, assolement triennal) permettent la constitution de grands domaines cultivés par des paysans soumis à des contraintes collectives (corvées) ou obligés de payer une rente (cens). C’est le cas dans les zones de colonisation intérieures de Silésie, de Petite-Pologne, puis de Grande-Pologne, où les grands concentrent entre leurs mains de vastes territoires concédés par les ducs et où l’Église reçoit de grands domaines. Les grands domaines sont exploités par des paysans (serfs) descendant d’anciens esclaves ou réputés tel, soumis à la corvée, tandis que les plus petites exploitations, tenues par les chevaliers, sont mises en valeur par des paysans censitaires.
  • Développement des ordres religieux en Pologne au XIIe siècle. La réforme cistercienne pénètre les monastères et les abbayes, établissant des liens durables avec l’abbaye mère de Bourgogne.
  • L’usage de l’écriture se généralise. Les chartes rédigées en latin, abondantes, fondent le droit écrit. Les premiers textes en polonais datent du XIIe siècle. Il s’agit de poésie ou de prose ecclésiastique.

[modifier] Personnages significatifs

[modifier] Chefs politiques

[modifier] Écrivains

Voir :

[modifier] Scientifiques

[modifier] Religieux

[modifier] Philosophes et théologiens

[modifier] Voir aussi