Architecture arménienne

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L'architecture arménienne s'est développée au fil des siècles de manière singulière. Des spécificités sont apparues, comme les gavits ou jamatouns[1]. La très grande majorité des constructions, notamment caractérisées par la coupole, sont religieuses, les forts se font plus rares, par exemple[2]. L'architecture chrétienne est principalement constituée de plusieurs périodes de développement : il y a tout d'abord l'essor des IVe, Ve, VIe siècles qui voient la formation, les bases, de cet art original qui aboutit à un âge d'or au VIIe siècle. Après une période sombre au VIIIe siècle, il y a la « Première Renaissance » arménienne (IXe-XIIe siècles) puis la seconde vers la fin du Moyen Âge.

Cet article retrace les aspects généraux de ce sujet important de l'histoire arménienne. L'article traitera le sujet en plusieurs parties : l'une sur l'architecture religieuse, la deuxième sur l'architecture militaire puis enfin civile. Dans chaque rubrique, le sujet sera évoqué de manière chronologique. L'article s'arrête au XVIIIe siècle car les productions postérieures ne sont plus « arméniennes » dans le sens où l'architecture adoptée est plus internationale (notamment l'architecture soviétique).

Sommaire

[modifier] Petit résumé de l'histoire des Arméniens

Icône de détail Article détaillé : Histoire de l'Arménie.

Il est important de retracer l'histoire de l'Arménie pour comprendre le contexte dans lequel s'est forgé l'architecture arménienne.

Les Arméniens descendraient du groupe ethnique thraco-phrygien. Ils pénètrent dans les Balkans en 1200 avant J-C, puis vers le VIIe siècle avant notre ère, ils se seraient déplacés vers l'Anatolie de l'est et la Transcaucasie où un royaume, l'Urartu (IXe-IVe siècle av. J.-C.), disparaît à peu près au même moment. On commence alors à parler d'Arménie. Un courte domination mède précède le joug des perses Achéménides (-547). Les Arméniens sont compris dans une Satrapie. Suite aux dévastations de l'Empire perse par Alexandre le Grand, l'Arménie connaît l'indépendance : une première dynastie arménienne, les Orontides (ou Ervandounis) est mise en place à la fin du IVe siècle. Les Séleucides essaient d'imposer leur suzeraineté vers la fin de la période de cette dynastie.

Mais c'est une nouvelle période qui s'ouvre en -190 ; l'Arménie est gouvernée par les Artaxiades qui fondent leur capitale Artaxata (« la joie d'Artaxias »). L'âge d'or est atteint avec Tigrane II le grand, qui, depuis sa nouvelle ville Tigranocerte, contrôle un état allant de la Mer Méditerranée à la Caspienne. Mais cette dynastie chute en l'an 1 apr. J-C. Divers rois étrangers imposés par Rome se succèdent jusqu'en 52.

Royaume arménien vers l'an 1000
Royaume arménien vers l'an 1000

À cette époque se forge le concept de noblesse arménienne (voir les naxararq). De 66 jusqu'en 428 règne la dynastie Arsacide d'origine Parthe. Pendant la période de transition entre l'Antiquité et le Moyen Âge, deux faits vont confirmer l'entrée dans cette époque médiévale : la conversion de l'Arménie au christianisme (301 ou 313[3]), et l'invention, par Mesrop Machtots, de l'alphabet arménien (405)[4]. Par ailleurs, le pays rejette le concile de Chalcédoine en 451.

À partir de 428, les Perses Sassanides vont imposer leur domination sur l'Arménie orientale, le reste étant la propriété des Byzantins. Le pays, attaché au christianisme, fait face aux Sassanides désirant mazdéiser les Arméniens. La bataille d'Aravaïr contre les Perses est perdue, mais ceux-ci comprennent l'acharnement du peuple arménien à conserver sa religion. Au milieu du VIIe siècle, le pays passe aux mains des Arabes ; Il est tributaire du califat. À la suite de révoltes, l'Arménie devient indépendante en 884, bien que la fin totale de la suzeraineté arabe ne date que du début du siècle suivant.

C'est l'époque d'un nouvel âge d'or. Les Bagratides sont rois d'Arménie, et gouvernent depuis Ani. Le royaume est en fait constitué de plusieurs autres entités (comme le Vaspourakan). Mais très vite, cette situation change au XIe siècle : les Byzantins prennent la capitale en 1045, puis ce sont les Turcs Seldjuqîdes qui s'en emparent en 1064. Bien que le calme ait été rétabli durant la courte domination géorgienne avec la reine Thamar, les années suivantes sont pires : invasions mongoles en 1237, invasions de Tamerlan le siècle suivant qui laisse place plus tard aux confédérations turcomanes (les Kara Koyunlu et les Ak Koyunlu au XIVe siècle). À la fin du XIe siècle, Des Arméniens créent, en Cilicie, un autre et dernier royaume d'Arménie, hors des frontières historiques, qui perdurera jusqu'en 1375. À la fin du XVe siècle, l'Arménie occidentale tombe sous le joug de l'Empire ottoman, qui perdure jusqu'au début du XXe siècle. Certaines régions arméniennes, celles à l'est, sont comprises dans l'Empire de l'Iran Safavide depuis 1639. Suite à d'autres guerres, des régions de l'Arménie orientale passent sous joug russe en 1813 puis d'autres en 1828. Les Arméniens ottomans seront quant à eux pour la plupart les victimes d'un génocide.

Entre avril 1915 et juillet 1916[5] est perpétré le génocide arménien : c'est l'arrestation, la déportation puis l'extermination, méthodique, des deux tiers des Arméniens d'Anatolie. C'est en fait le gouvernement Jeune-Turc qui a mis en place le génocide, dont le nombre de morts s'élève à 1 200 000 victimes[6].

L'Arménie (orientale) réussit à être indépendante pendant seulement deux ans : de 1918 à 1920. Deux ans plus tard, elle est intégrée dans l'URSS jusqu'en 1991. Une guerre survient au Karabagh entre 1988 et 1994. L'Arménie est actuellement une république indépendante[7].

Temple de Garni
Temple de Garni

[modifier] Temps païens

Icône de détail Article connexe : Mythologie arménienne.

L'Ourartou, bien qu'étant l'ancêtre géographique de l'Arménie, ne peut pas être compris dans l'architecture arménienne car il ne s'agit pas d'une même civilisation[8]. Cepandant, des historiens ont formulé l'hypothèse de l'héritage du dôme ourartéen dans l'architecture arménienne. Elle se concentre surtout sur les temps chrétiens, cependant, la période païenne a été productive en art, notamment dans le domaine religieux. Malgré les aléas de l'histoire, il nous reste peu de choses[9].

Les constructions étaient influencées par les mondes romain et hellénistique[10], dont le temple de Garni (77 après J-C[11]), dédié à la déesse Anahit, demeure quasiment le seul et le plus bel exemple d'architecture païenne. L'urbanisme des villes de l'époque, découvert par les archéologues, s'inspirait également de la Grèce[12], comme par exemple les villes de Dvin, d'Artashat ou bien encore d'Armavir.

[modifier] Architecture religieuse chrétienne

Prononciation des mots translitérés

Pour obtenir une prononciation fidèle des noms propres de la langue arménienne en français, quelques règles ont été fixées : le r est roulé, contrairement au gh qui se prononce comme un r français. D'autre part, les consonnances nasales comme on n'existent pas en arménien, donc, par exemple, Bagavan se prononcera Bagavane. Enfin, une consonne suivie d'une apostrophe sera prononcée de manière aspirée.

L'architecture religieuse devient chrétienne à partir de la conversion officielle de l'Arménie. Dans un tel pays montagneux, la constructions d'églises à l'aide de pierres volcaniques paraît incontournable. Le bois est un matériau souvent rejeté chez les Arméniens. On utilise notamment le tuff, mais aussi le granit, le basalte, etc... Aussi, il faut que les bâtiments résistent aux températures qui peuvent être extrêmes dans cette région ; par ailleurs, les séismes sont fréquents, et il faut bien édifier les églises. Outre les architectes, les constructeurs sont souvent des gens pauvres. Nous parlerons principalement des types architecturaux, que l'on peut nommer également « architectoniques » et des monuments les utilisant. Nous pourrons également évoquer comment s'organise l'élévation d'édifices[13].

La toute première basilique, à Etchmiadzin, peut-être la plus ancienne de la chrétienté, datant vraisemblablement de 303, aurait été un édifice carré à trois nefs[14]. l'architecture arménienne et géorgienne sont parfois liées[15].

Les trois siècles que nous allons présenter peuvent être chronologiquement définis comme la période d'émergence de l'art religieux arménien, qui va prendre un grand essor au VIIe siècle. C'est donc une époque très importante durant laquelle sont forgés les types archtechtoniques des monuments.

[modifier] Epoque Paléochrétienne : IVe-VIe siècles

Au tout début, les Arméniens copièrent le style architectural des édifices qui entouraient l'Arménie[16]. Les monuments de cette période sont soit nommés « pré-arabes » soit appelés « paléochrétiens ». Nous avons choisi ce dernier terme car il est plus « international » et plus utilisé.

[modifier] Les églises de plan oblong

Les architectes s'inspirent en premier des basiliques romaines et syriennes pour les églises de taille importante[17]. Les plans des églises que nous allons présenter sont dits "oblongs" (sans coupole)[18].

Églises mononefs
Eglise de Kassagh
Eglise de Kassagh

Les églises mononefs, rarement très vastes, sont des édifices ne comportant qu'une seule nef. Cette typologie est assez répandue en Arménie au cours des des IV-VIe siècles. Il s'agit la plupart du temps d'une salle rectangulaire, possédant généralement en son est une abside, soit semi-circulaire, soit outrepassée. Il est créé sur beaucoup de monuments des annexes qui correspondent à une petite salle quadrangulaire sur chaque côté de l'abside, dont la fonction n'est pas totalement clairement établie (peut-être était-elle construite à des fins martyriales ?). Certaines constructions possèdent des galeries extérieures, soit au nord ou plus rarement au sud. Parmi les églises mononefs, relevons le monument de Lernakert, T'anahat (qui semble dater du VIe siècle ; située dans le Syunik), remontant à la même époque, la mononef d'Agarak (Ve-VIe s.), l'église de Baïbourt (Ve siècle), située près du mont Ararat, etc[19].

Églises trinefs

Il s'agit d'églises, nommées basiliques, possédant trois nefs (mais la nef centrale est un peu plus large). Elles sont plus vastes mais moins importante en nombre que les mononefs. Il y a principalement trois formes de piliers utilisées : une cruciforme, l'autre en T, la dernière rectangulaire. Les murs latéraux, c'est-à-dire sur les côtés, sont parfois creusés de niches, et les voûtes sont simples mais elles peuvent être éventuellement agrémentées de doubleaux. La longueur n'est pas très importante : elle va de 5 mètres à 25 mètres à peu près. Les absides des églises sont généralement semi-circulaires, mais pas toujours (on en rencontre des saillantes, des rondes, etc). Le nombre d'annexes varie d'un bâtiment à l'autre. La forme des toits est souvent « en batière unique »[20]. Extérieurement, les églises sont en général d'apparence rectangulaire[21].

Les églises de Kassagh (IVe-Ve siècles), la basilique d'Eghvard (fin du Ve siècle), le monument de Yérérouk, d'influence syrienne, Aghts (Ve siècle), Djiranavor d'Achtarak, sont les exemples les plus significatifs de cette typologie. Ces édifices sont aussi dits « longitudinaux ».

Les édifices les plus petits ont recourt au système de l'« église-maison »[22].

[modifier] Architecture mémoriale

Ruines de la stèle funéraire (édifice mémorial) de Odzoun (VIe - VIIe siècles)
Ruines de la stèle funéraire (édifice mémorial) de Odzoun (VIe - VIIe siècles)
Mausolée & Martyrium

Les mausolées et les martyria sont présents en Arménie surtout aux alentours des IVe et Ve siècle. Il s'agit d'édifices, pas très grands, plus ou moins enterrés, possédant une voûte. La forme de ces constructions est généralement rectangulaire, mais il se peut qu'il y ait une abside, comme le martyrium de Sainte-Hripsimè à Etchmiadzin. On a l'habitude de les retrouver à côté d'une église. Les principaux exemples sont le mausolée d'Aghts (construit vers 360, dans lequel sont enterrés des Arsacides), le martyrium de Zovouni (450 ?), celui de d'Amaras (située dans le Haut-Karabagh, édifié en 489), celui de Sainte-Gayané, très ancien (le premier date du début du IVe siècle), etc... Les cas d'Ani et de Igadzor sont intéressants : il s'agit de mausolées rupestres.

Chapelle mémoriale

Comme à Zovouni ou Aghts, les chapelles mémoriales se situaient souvent au dessus d'un mausolée, ou sur le côté. Il s'agit là encore de petits édifices, dont les plus anciens remontent aux années suivant l'adoption du christianisme comme religion d'état. Deux principales typologies se dégagent : la première correspond aux chapelles mononefs à coupole ; on les retrouve notamment dans des pays ou des régions qui entourent le pays. Il en existe bien sûr en Arménie, comme les monuments de Katchet (église Sourp-Kevork) ou encore la chapelle de Voghtchaberd. Le second type correspond aux chapelles mononefs voûtées, comme l'édicule Adsvatsatsin d'Avan. Il existe quelques exceptions, comme le monument mémorial de Bardzrial, à l'aspect circulaire.

[modifier] Les petits et grands édifices à plan central

L'église du monastère de Lmpat, près d'Artik, est une croix monoconque
L'église du monastère de Lmpat, près d'Artik, est une croix monoconque

précision : un édifice dit libre est un monument n'ayant que son plan central, c'est-à-dire une pièce principale très souvent en forme de croix. Une église dite semi-libre est une construction encadrée par quelques salles, parfois à l'est. Enfin, un édifice dit à croix inscrite est un monument qui est entouré par une multitude de salles sur tous ses côtés. Il forme logiquement une croix inscrite dans un bâtiment. Très vite, on manifeste le besoin d'adopter un élément architectural qui est quasiment l'un des fondement des constructions arméniennes : la coupole[23].

Il reste quelques petits édifices, des églises, à plan central de cette époque. Jean-Michel Thierry les qualifie comme des « prototypes » [24], car ils sont les premiers du genre.

La coupole sur carré est une forme d'édifice simple mais peu utilisé. Il s'agit essentiellement de chapelles mémoriales (voir plus haut). La datation de ces constructions est assez difficile, bien qu'ayant été logiquement édifiés entre le IVe et VIe siècle. D'autres églises de ce style possèdent en plus des bras et un tambour reposant sur la coupole (celui-ci est souvent octogonal)[25].

Les formes des bras (quatre) varient. Souvent, le bras oriental, c'est-à-dire orienté à l'est, est en abside. Ils apparaissent en « croix libre » d'un point de vue extérieur, et l'on distingue principalement trois types architecturaux bien précis :

  • L'édifice en plan de tétraconque : Ses bras, sans exceptions, prennent la forme de conques. Il semble que le plus ancien monument étant construit de cette manière soit l'église Adzvatsatsin (Sainte-mère de Dieu) de Djrviz, qui remonterait aux alentours de l'an 500. Aussi, l'église Ste-Kiraki d'Arzni est une tétraconque (elle date vraisemblablement du début du VIe siècle)[26].
  • L'édifice en plan de croix monoconque : Trois de ses parties ont un fond plat et sont en voûte (voir photo)[27]. L'église Sourp-Kevork (Saint-Georges) d'Ardjovit, construite de cette manière, daterait du Ve siècle, ainsi que l'église Adzvatsatsin du monastère de Lmpat à Artik, qui remonterait peut-être à la toute fin du Ve siècle. Enfin, un autre monument, Saint-Lazare de Sarnaghbiour, encore un fois de la même époque, a été fondé de la même manière[28].
  • Enfin, un édifice est en plan de triconque lorsque trois bras de l'édifice sont en conques, hormis le dernier, orienté à ouest, qui est voûté. Il existe principalement comme monuments de ce style l'église Adsvatsatsin de Dorbantavank (VIe siècle), et Djrvej (VIe siècle et tout début du VIIe siècle).

Les triconques, ainsi que les monoconques, tirent leur origine des temps païens. Certaines de ces formes ont été également retrouvées autour de l'Arménie. La décoration sculptée des églises pré-arabes reste modeste : arcatures des fenêtres, corniches, chapiteaux, etc... Parmi les thèmes ornementaux on distingue des figures géométriques (entrelacs, losanges barrés, cannelures...), des motifs végétaux (feuilles d'acanthe, palmettes,...) ou encore des croix de Malte. Les thèmes figuratifs sont rares. Outre les petits édifices à coupole, il existe des églises plus vastes : deux monuments sont concernés, l'église de Tekor, très ancienne, et la cathédrale d'Etchmiadzin. Tekor est un monument en "croix inscrite" (c'est-à-dire un plan avec ses bras en forme de croix entouré de salles) et Etchmiadzin, dont l'église actuelle n'est plus la même, aurait été, après la destruction de la première basilique, un carré tétraconque datant de la fin du Ve siècle[29] (voir aussi plus bas "tétraconques").

[modifier] VIIe siècle

Eglise Karmravor d'Ashtarak (VIIe siècle). C'est une croix monoconque libre.
Eglise Karmravor d'Ashtarak (VIIe siècle). C'est une croix monoconque libre.

C'est une période faste pour l'architecture arménienne. Après la « transition » (590-620)[30], c'est un véritable âge d'or qui s'installe (630-690)[31]. Cette époque voit la « confirmation » des styles des premières constructions. Les monuments prennent des formes plus abouties, et subissent également des transformations que nous verrons. L'âge d'or dure jusque vers 690, très vite le renforcement du joug arabe de cette époque aboutit à la période noire du VIIIe siècle : rien ou presque ne sera construit.

[modifier] Églises à coupole

Les grandes basiliques ne sont visiblement plus très utilisées. Outre l'apparition d'annexes orientées à l'est accolées à l'abside, et parfois complétées d'autres annexes cette fois-ci à l'ouest, les plans architecturaux (triconques, tétraconques, etc...) sont toujours en vogue au VIIe siècle[32]. Mais il y a tout de même des changements, des perfectionements que nous allons étudier. Toutes ces églises sont dites « à coupole sur plan centré »[33].

Les églises en plan de cruciforme abondent à cette époque. Parmi les triconques, il y a les libres dont l'église d'Alamane, Dachtadèm, Dzagavank, le monument Sainte-Marie d'Arzni, etc. Il existe également des semi-libres comme Pemzachen (vers 630/640) ou à Dorbantivank (édifié à la même époque). Parmi les tétraconques simples, il y a les libres, dont Soghakavank, Hogevank etc, et les semi-libres[34] (c'est-à-dire complétées par deux salles), très rares, comme à Agarak qui semble quasiment le seul du type[35]. Enfin, il y a les croix monoconques libres comme l'église "Karmravor" d'Ashtarak (photo de gauche), Sourp-Sarkis de Bdjni, etc... Par contre les semi-libres monoconques sont plus rares et sont difficiles à déterminer. Kosh reste un exemple du style[36].

À cette époque se manifesta le besoin de construire des édifices plus vastes. On adapta les tétraconques[37], et on innova dans ce domaine :

[modifier] Les tétraconques
Eglise de Mastara (fortement remaniée), datant vraisemblablement du VIIe siècle. C'est un carré tétraconque simple.
Eglise de Mastara (fortement remaniée), datant vraisemblablement du VIIe siècle. C'est un carré tétraconque simple[38].

Parmi les tétraconques, il y a les téraconques carrés, dont deux types se dégagent : les simples, et ceux dits à ciborium. Les carrés tétraconques simples, comme l'église Sourp-Hovhannès de Mastara (vers le milieu du VIIe siècle), sont généralement semi-libres. De plus, les édifices comprennent souvent à l'est deux petites absides. Le monument d'Osképar et l'église Sourp-Sarkis (Saint-Serge) d'Artik' sont également des carrés tétraconques simples. Les carrés tétraconques à ciborium, c'est-à-dire des églises possédant deux ciboriums extérieurs à l'Est, ressemblent aux triconques à ciborium (qui ne semblent pas être rencontrées très en Arménie). La cathédrale de Bagaran est un exemple de ce type de construction. Elle a aujourd'hui disparu[39]. Mais il existe également d'autres formes de tétraconques :

  • Les Tétraconques tétraniches : Il s'agit de monuments possédant entre leurs conques plusieurs niches généralement en trois-quarts de cercle. Ils ne sont pas une création arménienne, on en retrouve en Italie, bien qu'il y ait quelques différences dans la forme des niches. Parfois, les édifices possèdent deux ou quatre pièces supplémentaires. Le périmètre de l'église peut varier. Il nous reste un certain nombre de monuments de cette époque comme celui d'Aramus, sûrement l'église Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin[40], Atzvadzadzine d'Ardjuaber, Sourp-Hovhannès (Saint-Jean) de Sisian, etc... Les exemples les plus anciens sont vraisemblablement la cathédrale Sourp-Hovhannès d'Avan et Sourp-Kevork de Garnahovit. On en retrouve également en Géorgie, dont l'église Sainte-Sion d'Aténi, qui a été construite avec l'aide de beaucoup d'Arméniens[41].
Plan de Zvartnots
Plan de Zvartnots
  • Les tétraconques à galerie : C'est une forme radicalement différente pour ce que nous avons vus à propos de l'Arménie : Il s'agit dans ce cas-ci d'une tétraconque entourée par une galerie (un déambulatoire) circulaire entourant donc la totalité du monument (voir photo à gauche). Ce système de construction éclaire plus le monument ; mais il est fragile. Le modèle du style est l'église de Zvartnots, construite entre 643 et 652 par Nersês III, aujourd'hui inscrite au Patrimoine mondial, bien qu'en ruine. les édifices de Banak et Ichkhan s'apparentent à celui-ci. Saint-Georges (Sourp-Krikor) à Ani est l'autre importante tétraconque à galerie, mais elle est plus récente (1000)[42].

[modifier] Croix inscrites

Intérieur de l'église d'Aroutchavank (type des salles à coupole), qui ressemble aux édifices romans (Xe-XIe siècles).
Intérieur de l'église d'Aroutchavank (type des salles à coupole), qui ressemble aux édifices romans (Xe-XIe siècles).

La définition d'une église en croix inscrite, dite à appuis libres, est la suivante : une coupole surmonte le plan central auquel sont ajoutés quatre bras principaux, entre lesquels sont édifiés des pièces d'angle (il y a des annexes). Cette forme résulte des changements précédents ; elle prend désormais l'aspect d'un rectangle. Parmi les monuments construits ainsi, nous pouvons citer la cathédrale de Mren (629-640). La couleur rouge de la pierre caractérise cet édifice. Notons également l'église Sainte-Gayané d'Etchmiadzin de 630 (celle-ci a été rénovée au XVIIe siècle), la cathédrale d'Odzoun (dont la datation semble incertaine), ou encore Sourp Hovhannès de Bagavan en Arménie turque, qui n'existe plus aujourd'hui, Saint-Jacques d'Akori, etc.[43]

[modifier] Salles à coupole, plan rayonnant et autres

Les salles à coupole dites à appuis engagés[44] sont édifiées de la même manière que les croix inscrites, sauf que les piliers aux quatre côtés du carré central de l'édifice sont incorporés dans les murs latéraux. Ils sont massifs. Le plan des monuments prend alors un aspect plus moderne. Les bras latéraux et l'abside sont réduits en taille, permettant ainsi un plus grand espace pour la nef. Il y a bien entendu une coupole au centre de l'église. Les édifices comme la cathédrale d'Aroutchavank (fondée par Krikor Mamikonian vers 665), ou bien encore Saint-Thaddée de D‘machên (construite vers les années 630) sont des salles à coupole. L'église de Ptghni est un cas spécifique : bien qu'ayant été édifiée avec ce plan, certains historiens l'ont datée du VIe siècle, quant à d'autres spécialistes, ils la datent du VIIe siècle.

Enfin, il existe une autre forme architecturale très différente des croix inscrites et assez rare : les églises à plan rayonnant. Il s'agit de monuments en forme d'hexaconque — six conques — d'heptaconque — sept conques — on encore d'octoconque — huit conques. Il y a peu de monuments arméniens en plan rayonnant, parmi lesquels : l'église octoconque de Zoravar : elle a été construite dans la région d'Ararat par le même Krikor Mamikonian vers les années 660. L'édifice religieux d'Aragats est une hexaconque, située près de Talin. Enfin, Irinde, dans la même région, est en forme d'heptaconque[45].

Talin est un édifice bien spécifique : il s'agit là d'une basilique triconque. De forme rectangulaire, elle possède quatre appuis libres. La cathédrale de Dvin avait également été bâtie dans les règles de cette typologie, mais malheureusement elle n'existe plus de nos jours. Notons que beaucoup de chapelles cruciformes du VIIe siècle que nous avons évoquées précédemment étaient supposées par les chercheurs d'avoir une fonction mémoriale, notamment parce qu'elles reposent sur un socle. Il existe quelques rares églises mémoriales, dont celle de Saint-Etienne de Naghtjavan. Quand au domaine funéraire, relevons la chapelle sur caveau Saint-Thaddée de Karénis. Enfin, il existe également des stèles funéraires, comme celle de Dsègh, les deux stèles d'Odzoun ou encore l'édifice d'Aghoudi[46]. Nous l'avons vu, les premiers temps de l'architecture arménienne correspondent aux époques de formation de l'art arménien et de ses caractéristiques, abondantes au VIIe siècle.

[modifier] La première Renaissance : IXe-XIIe siècles

Le VIIIe siècle est une époque noire. Peu à peu, plus on abord l'an mil, plus on constate que les types d'architecture se « régionalisent »[47], et chaque royaume ou principat développe de son côté des genres distincts (mais évidemment en rapport). Ainsi, la physiologie des bâtiments peut changer d'une région à l'autre. Le temps de l'unité architecturale est révolu[48].

L'église d'Odzoun, rénovée au VIIIe siècle.
L'église d'Odzoun, rénovée au VIIIe siècle.

Nous allons donc surtout aborder les IXe-XIIe siècles, époque qualifiée de « Première Renaissance » (sans doute nommée ainsi suite à la période noire du VIIIe siècle).

[modifier] Le VIIIe siècle

Le VIIIe siècle est une période plus sombre de l'architecture arménienne, les productions sont très peu nombreuses, à cause de la situation politique de la région toujours sous domination arabe : révoltes arméniennes et pressions arabes constituent le quotidien de cette période[49]. Cette période est même surnommée « temps obscurs » Les types architecturaux n'ont pas beaucoup évolué depuis le siècle précédent, mais il subsite quelques rares monuments de cette époque. L'église de Vardanakert fut fondée au début de ce siècle[50].

Les activités architecturales de l'époque se résument quasiment aux rénovations : l'église d'Odzoun en croix inscrite, dans le nord de l'Arménie, construite au VIIe siècle, est réhabilitée en 735 par Johan Odzunatsi, ainsi que l'édifice d'Aramous qui est dans le même cas de figure. Celui-ci est un carré tétraconque[51]. L'érection d'églises ne reprendra qu'un siècle et demi après.

[modifier] Les transformations et les spécificités de l'époque

Intérieur du Gavit de Geghard
Intérieur du Gavit de Geghard

L'architecture se modernise, et devient plus sophistiquée. Quelques tendances générales se dégagent au cours de cette période. L'Arménie, dont le Vaspourakan, favorisent l'émergence des mononefs triabsidiales, c'est-à-dire des nefs possédant trois absides. Les édifices monoconques sont encore très utilisés, contrairement aux autres formes (triconque, tétraconque) qui perdent de leur importance. Le plan central libre est délaissé au profit du plan central à croix inscrite, par ailleurs il n'y a presque plus de basilique. Les croix inscrites à appuis engagés peuvent prendre soit l'aspect de salles à coupole archaïsantes, dans lesquelles se développe le bras est, soit une apparence de croix inscrite fermée, dont la partie oriental est assimilée par l'abside. Dans celles-ci, le bras Ouest peut être ou non séparé des pièces d'angle[52].

Les tambours se modifient : ils peuvent être ronds ou de forme octogonale. Les monuments adoptent d'autres les coiffes coniques ou pyramidales, donnant ainsi une silhouette originales aux bâtiments[53].

On observe également un développement du monachisme et des édifications de complexes monastiques : nous voyons apparaître dès lors une forme architecturale promise à un bel avenir, le « gavit » ou sa variante plus tardive « jamatoun », des types de narthex propre à l'architecture arménienne. Cette forme apparaît dans la région du Syunik au Xe siècle. On le retrouve souvent accolé à l'est d'une église dans un monastère. Autrefois, c'était aussi un lieu de sépulture et même de réunion[54]. Les premiers gavits possèdent des voûtes en berceau, puis, à partir du XIe siècle, ils changent d'apparence et prennent l'aspect d'une grande salle en plan central à piliers au nombre de quatre. Souvent, il y a au somment un « erdik » (lanternon), comme en témoigne celui d'Haghpat [55]. Cette caractéristique singulière est dès lors très rencontrée ; beaucoup de monuments, particulièrement des monastères, l'utiliseront. Enfin, la « régionalisation » de l'art arménien a pour conséquence la formation d'écoles régionales comme celle d'Ani[56].

[modifier] Royaume Bagratide

Église principale de Marmachen, salle à coupole, avec un tambour
Église principale de Marmachen, salle à coupole, avec un tambour

le royaume Bagratide, dont la capitale est Ani, marque sont indépendance jusque dans ses monuments, très caractéristiques : les Bagratides semblent vaccinés contre le chalcédonisme[57]. Par ailleurs, il se forme l'école artistique d'Ani (Xe-XIe siècles), dont la figure de proue est l'architecte Tiridate, rénovateur de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople (Istanbul). Cette école a rayonné dans toute l'Arménie. Nous avons décidé d'inclure le Syunik occidental, historiquement compris dans le royaume Bagratide, dans la catégorie « Syunik », avec la partie orientale de cette région pour des raisons de clarté.

L'école d'Ani est caractérisée par la forte utilisation des croix inscrites fermées et des salles à coupole archaïsante. La première forme concernent les édifices de Marmachen dans le Chirak, de Kotchavank, du fameux couvent d'Horomos de 1038, etc. Les monuments de Makaravank, de Ketcharis (XIe siècle), Amberd (1026) sont des croix inscrites cloisonnées. Quant à la grande cathédrale d'Ani, il s'agit d'une croix inscrite à appuis libres. D'autres types, comme les tétraconques, sont moins usités. Les églises Sourp-Sarkis et Adzvatsadzin de Khdjkonk ont été édifiées ainsi. Il existe même quelques autres formes plus rares comme les plans rayonnants comme en témoigne l'octoconque de Saint-Sauveur d'Ani, achevée en 1036, ou bien encore l'exaconque de Bagnaïr. Ces monuments utilisent des tambours cylindriques ou polygonaux. Il y a souvent peu de décor sculpté, on la plupart du temps souvent à l'intérieur des églises qui donnent une apparence de grande austérité.

Mais avant l'existence explicite de l'école d'Ani, de nombreux monuments avaient été construits dans le royaume Bagratide, vers la fin du IXe siècle et le début du Xe siècle. Au IXe siècle sont édifiées les églises d'Oyouzlou (triconque aux plans originaux de l'année 890), de Dj'pni (croix libre monoconque), etc. Parmi les monuments des décennies suivantes, nous pouvons citer Sourp-Hovhannès de Bivrakan en 900, Saint-Théodore de Bagaran, en forme d'hexaconque. Plus récemment, nous avons la cathédrale des Saints-Apôtres de Kars, dans le nord du pays, qui date des années 930.

[modifier] Le Vaspourakan

Église sainte-Croix d'Aghtamar
Église sainte-Croix d'Aghtamar

Le Vaspourakan est le second important royaume arménien, qui a lui aussi developpé et favorisé certains types de monuments. Rappelons que cet état, gouverné par la famille des Arçrounis fut indépendant de 908 à 1021, année durant laquelle il passe aux mains des Byzantins.

L'art vaspourakanien utilise beaucoup de nefs à coupole et de mononefs triabsidiales (il y a parfois deux absides au lieu de trois). Les architectes ont moins recourt, pour leurs églises aux autres formes dont les triconques, les tétraconques, les croix inscrites, etc. Il existe même quelques plans barlongs[58]. Souvent, les monuments ne bénéficient pas de matériaux en abondance (ils utilisent la brique), par ailleurs, il y a très peu de sculptures (exception faite au fabuleux monastère d'Aghtamar). En revanche, les peintures affluent.

Parmi les monuments, nous avons un bon nombre de croix inscrites cloisonnées, dont l'église Saint-Sophie de Varagavank (983), Saint-Thomas à Gandzak, Atvatsatsin de Baridjor, le monument Saint-Jacques de Kapoutkogh, qui n'existe plus malheureusement, etc. Plusieurs nefs à coupole sont construites, dont Advatsatsin de Narek (lieu où est né le fameux Grégoire de Narek, en arménien Krikor Narekatsi). Les édifices mononefs sont assez rencontrés : il y a des mononefs triabsidiales comme les églises Saint-Sion d'Hogéadjvank et Saint Jean-Baptiste à Moks. Il existe également des mononefs avec uniquement une abside, comme l'église Saint-Étienne à Aparank, qui date de 970. Enfin les constructions sont abondantes dans le domaine des salles à coupole, dont nous pouvons distinguer deux types utilisés : d'une part les triconques inscrites. Saint-Jean-Baptiste d'Aparank, construite dans les années 950, Advatsatsin d'Ilouvank, édifiée vers 941, ainsi que d'autres églises ont été bâties en forme de triconque. D'autre part, les tétraconques, dont on peut citer l'église de Advatsatsin de Varagavank on encore celle de Soradir. L'église Sainte-Croix d'Aghtamar (image à droite), conçue sur l'île du lac de Van, mérite une attention toute particulière étant donné le chef d'œuvre architectural accompli.

Il s'agit, pour cette église, d'une tétraconque. L'église Sainte-Croix, actuellement en Turquie, fut construite par Manuel entre 915 et 921, commandée par Gagik Ier, alors roi du Vaspourakan. L'intérieur du monument est couvert de fresques, tandis que les murs extérieurs possèdent un grand nombre frises sculptées représentant notamment des scènes de chasse. Elle fut rénovée il y a peu.

[modifier] L'essor du Syunik

[modifier] Petits royaumes de Kars, du Tachir-Lorri et du Taron

[modifier] L'art s'exporte en diaspora

Du fait des migrations importantes dès le Moyen-Âge, des communautés arméniennes importantes vont se former à travers le monde.

[modifier] Les bâtisseurs

Les architectes étaient souvent peu connus, par ailleurs, il nous en parvient peu. Le plus connu est sans conteste le fameux Tiridate (ou Trdat) figure de proue de l'école d'Ani, et éd ificateur de Sourp-Krikor de Gagik, d'Argina, ou encore de la cathédrale d'Ani. Mais il est aussi célèbre pour la rénovation de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople à lquelle il avait joué un rôle important. C'était en règle général les rois, les princes ou les importantes personnalités religieuses qui ordonnaient l'édification d'églises.

[modifier] Architecture militaire et civile après le début du IVe siècle

[modifier] Des influences ?

Les églises d'« influence arménienne »

Outre la chapelle d'Aix, d'autres églises sont directement concernées : ces cas, assez rares, concernent des monuments comme celui de Bagaran (église Saint-Théodore) avec l'église de Germigny-des-Prés[59] (photo, l'architecte était Odo), L'église française de L'Hôpital-Saint-Blaise[60] (Saint-Blaise — Sourp Vlas — est aussi un saint Arménien !), ou encore la Cattolica de Stilo, église byzantine de style arménien, en Italie du Sud (Mezzogiorno)[61].

Le plan de l'église de L'Hôpital-Saint-Blaise serait arménien.
Le plan de l'église de L'Hôpital-Saint-Blaise serait arménien.

Comme nous l'avons constaté, il y a une influence tout d'abord romaine chez les premiers monuments. L'iranisation du pays lors des dominations perses a laissé une petite influence dans l'architecture de certains édifices. Il faut noter un éventuel l'héritage de l'Ourartou dont l'architecture était caractérisée notamment par le dôme réutilisé en Arménie plus tard[62]. Du fait des invasions, l'Arménie a pu s'inspirer d'autres styles architecturaux. Il y a une influence byzantine, mais peu importante, aux alentours du VIIe siècle et du Xe siècle. On peut relever quelques aspects arabes dans des monuments du Vaspourakan. Les motifs décoratifs que l'on peut retrouver sur certaines églises prennent leur source lors du flux touranien en Asie Mineure à la fin du Moyen Âge, mais il faut ajouter à cela que la précédente domination géorgienne avait apporter un renouveau artistique[63]. Toutes ces influences extérieures contribuent à l'originalité très singulière de l'art arménien.

Quant à l'influence qu'aurait exercée l'architecture arménienne sur l'occident (styles roman et gothique), les hypothèses abondnent : Selon Strzygowsky, l'architecture occidentale aurait pris une de ses sources chez les Arméniens. En effet, certaines caractéristiques des monuments occidentaux se retrouvent sur des édifices arméniens antérieurs. Par ailleurs, Eudes de Metz, également appelé Odo, fut un architecte de Charlemagne d'origine arménienne. Il a construit la fameuse chapelle d'Aix sur le prototype d'une église d'Etchmiadzin, qui est l'une des plus anciennes du style carolingien et un modèle pour d'autres édifices de ce style. Voir aussi l'encadré.

Nous pouvons relever une anecdote : Un graffiti en arménien, signé « Sarkis » (le prénom Serge) est présent sur un pilier de la cathédrale de Bourges (France), datant vraisemblablement de la fin du Moyen Âge.

On peut donc considérer que l'Architecture arménienne a sa place dans l'histoire de l'art, mais cette situation ne doit pas être déformée ou même exagérée[64].

[modifier] La conservation du patrimoine arménien

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

[modifier] Bibliographie

Ouvrages généraux sur l'Arménie et son histoire 
Architecture & Art arménien en général 
Monastère d'Haghardzin
Monastère d'Haghardzin
  • Patrick Donabédian, L'âge d'or de l'architecture arménienne, éditions Parenthèses.
  • Patrick Donabédian & Jean-Pierre Thierry de Crussol, Les arts arméniens, Citadelles & Mazenot.
  • Jean-Pierre Thierry de Crussol, Les monuments arméniens en Haute-Arménie.
  • Robert Dezelus, L'art de Transcaucasie, Pères mékhitaristes de Vienne (Autriche), 1989.
  • Robert Dezelus, L'Empreinte arménienne à l'église de L'Hôpital Saint-Blaise : XIIe siècle, édité par l'auteur, 1987.
  • Armen Khatchatrian, L'architecture arménienne du IVe siècle au VIe siècle, éditions Klincksieck 1971. (Thèse)
  • Hratch Dasnabédian - Armen Khatchatrian, Monuments d'Architecture arménienne, Hamaskaïne.
  • Sirarpie der Nersessian, L'art arménien, Flammarion, Paris, 1989
  • Raymond Haroutioun Kevorkian et Yvan Travert, Lumière de l'Arménie chrétienne, Monum.
  • Albert & Maryse Khazinedjian, Architecture et art sacré arméniens, éditions l'Harmattan.
Revues

[modifier] Sources et références

  1. Les douze capitales d'Arménie, spécificités de l'architecture arménienne, Raymond Hasratian, Monum, éditions COFIMAG.
  2. L'évolution de l'architecture arménienne est parallèle voire similaire à l'évolution architecturale des monastères d'Arménie.
  3. Certains historiens, dont Jean-Pierre Mahé, pensent que la date de la conversion arménienne est de 313, mais l'on rencontre très souvent 301. De toute manière, l'Arménie reste le premier pays officiellement chrétien au monde (car l'édit de Milan en 313 n'est qu'un édit de tolérance envers la religion chrétienne dans l'Empire romain
  4. L'Arménie à l'épreuve des siècles, Annie et Jean-Pierre Mahé, éditions découvertes gallimard.
  5. Des massacres eurent lieu en 1917 et même en 1918, mais ils n'entrent pas dans un processus génocidaire : ils sont plutôt un parachèvement des massacres. Source : Yves Ternon
  6. Yves Ternon, Les Arméniens, histoire d'un génocide, éditions du seuil
  7. L'Arménie, Claire Mouradian, collection "Que sais-je ?"
  8. voir l'introduction de l'article Art arménien
  9. J.-M. Thierry & P. Donabédian, Les arts arméniens, citadelles & Mazenot.
  10. idem
  11. idem
  12. Avétis Aharonian, les anciennes croyances arméniennes, éditions Parenthèses, collections "Arménies".
  13. Maryse & Albert Khazinedjian, Architecture et art sacré arméniens, aperçu et divers aspects, éditions l'Harmattan.
  14. Source : Albert Khazinedjian
  15. Robert Dezelus, l'Art de Transcaucasie
  16. J-M. Thierry & P. Donabédian, les arts arméniens, éditions Citadelles & Mazenot.
  17. J-M Thierry
  18. P. Donabédian
  19. Patrick Donabédian, l'âge d'or de l'architecture arménienne, éditions parenthèses
  20. Patrick Donabédian
  21. idem
  22. J-M. Thierry & P. Donabédian, les arts arméniens, éditions Citadelles & Mazenot.
  23. Patrick Donabédian, l'âge d'or de l'architecture arrménienne, éditions parenthèses.
  24. idem (les arts arm.)
  25. Armen Khatchatrian, L'architecture arménienne du IVe au VIe siècle, éditions Klincksieck 1971
  26. idem
  27. Bien sûr, le quatrième côté est une conque, d'où le nom de monoconque.
  28. si ce n'est son sanctuaire ayant la particularité d'être plat
  29. idem (les arts arm.)
  30. Patrick Donabédian, l'âge d'or de l'architecture arménienne, éditions Parenthèses.
  31. idem
  32. idem (les arts arm.)
  33. Patrick Donadébian
  34. Patrick Donabédian, l'âge d'or de l'architecture arménienne, éditions parenthèses.
  35. idem
  36. idem
  37. idem
  38. Source : Jean-Michel Thierry de Crussol
  39. idem
  40. (en) : Armenica.org - Église Sainte-Hripsimé d'Etchmiadzin dossier très complet sur le sujet
  41. idem (les arts arm.)
  42. idem
  43. idem
  44. Patrick Donadébian
  45. Datation inconnue, mais supposée du VIIe siècle.
  46. Patrick Donabédian
  47. En effet, lors de l'indépendance des IXe-XIe siècles, l'Arménie n'était pas un royaume unifié, mais une constellation de petits états, dont le plan grand était le royaume d'Ani, aux Bagratides, puis le Vaspourakan, ainsi qu'une multitude de « principautés ».
  48. Jean-Michel Thierry de Crussol
  49. Annie et Jean-Pierre Mahé, l'Arménie à l'épreuve des siècles, éditions Gallimard.
  50. Patrick Donabédian, l'âge d'or de l'architecture arménienne, éditions parenthèses.
  51. idem
  52. idem (les arts arm.)
  53. idem
  54. Raymond Hasratian, Spécificités de l'architecture arménienne.
  55. idem
  56. 'idem (les arts arm.)
  57. Doctrine, notamment adoptée par l'église de Byzance, selon laquelle le christ possède deux natures : l'une divine, l'autre humaine. Ce n'est pas ce que pensent les Arméniens, qui voient en jésus une seule nature : divine.
  58. les arts arm.
  59. Bagaran#Église Saint-Théodore
  60. Robert Dezelus, L'Empreinte arménienne à l'église de L'Hôpital Saint-Blaise : XIIe siècle. http://www.acam-france.org/bibliographie/auteur.php?cle=dezelus-robert#L'Empreinte%20arménienne%20à%20l'église%20de%20L'Hôpital%20Saint-Blaise%20:%20XIIe%20siècle
  61. Géo, Italie du Sud, N°268 juin 2001
  62. Selon K. Hovhannissian, même s'il y a beaucoup de différence entre les deux arts (Source : J-M. Thierry de Crussol
  63. idem (les arts arm.)
  64. idem (les arts arm.)
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