Vouzon

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Vouzon
Carte de localisation de Vouzon
Pays France France
Région Centre
Département Loir-et-Cher
Arrondissement Romorantin-Lanthenay
Canton Lamotte-Beuvron
Code Insee 41296
Code postal 41600
Maire
Mandat en cours
Paul Cochet
Intercommunalité Communauté de communes Cœur de Sologne
Latitude
Longitude
47° 38′ 48″ Nord
         2° 03′ 33″ Est
/ 47.6466666667, 2.05916666667
Altitude 108 m (mini) – 147 m (maxi)
Superficie 78,25 km²
Population sans
doubles comptes
1 060 hab.
(1999)
Densité 13 hab./km²

Vouzon est une commune française, située dans le département de Loir-et-Cher et la région Centre.

Sommaire

[modifier] Géographie

Vouzon appartient à la Sologne, et plus précisément à la "Sologne orléanaise", moins humide et autrefois moins défavorisée que la "Grande Sologne" ou "Sologne des étangs". Le sol de la commune est formé de sable et d'argile de l'époque tertiaire, accumulés sur une soixantaine de mètres, et recouvrant le calcaire de Beauce. Le relief de la commune est à peine accentué.

  • L'eau est omniprésente à Vouzon, comme partout en Sologne. Plusieurs cours d'eau traversent la commune (la Canne autrefois appelée "la Cansle"), le Chicandin ou ruisseau d'Azenière (autrefois "ruisseau de la Dazonnière", une ferme aujourd'hui disparue), le Merdereau au nom évoquant la vase nauséabonde qui s'y accumulait et surtout le Beuvron, rivière fréquentée par les castors à l'époque celtique (beber signifiant castor chez les Gaulois). Les étangs y étaient autrefois nombreux et, par la pisciculture, participaient à l'activité économique de la région. En 1791, on en comptait environ 80 à Vouzon (la future commune de Lamotte-Beuvron comprise).
  • Jusqu'au milieu du XIXe siècle, le sol était largement occupé par des landes et des bosquets de bouleaux ou des chênes (il n'existait pratiquement pas de futaies à Vouzon, contrairement à ce que l'on peut observer de nos jours). Le paysage avait l'aspect d'un bocage, les champs étant entourés de haies vives. Le boisement en résineux, si important à notre époque, date seulement du milieu du XIXe siècle. De nos jours, la forêt de Lamotte-Beuvron (les "bois de l'État" ou forêt domaniale), héritée du domaine impérial de Napoléon III, couvre une partie importante du territoire de Vouzon.

[modifier] Histoire

[modifier] Toponymie

Le nom de la localité évoque l’eau, partout présente en Sologne. Dans les formes les plus anciennes du nom actuel de Vouzon (Vosonno et Vosonn sur des monnaies mérovingiennes, Vousonno, Vousonne, Vozonne dans des chartes du XIIe siècle), les spécialistes retrouvent la racine celtique onno, qui signifie source, rivière . Par contre, dans l’état actuel des connaissances relatives à la langue des anciens Celtes, le radical Vos ne peut être traduit. Les toponymistes estiment que ce pourrait être un nom propre, peut-être celui d’une divinité. Vouzon signifierait alors « la source consacrée à Vos ».

[modifier] Histoire féodale

Le titre de seigneur de Vouzon apparaît en 1247. Les premiers seigneurs de Vouzon connus appartiennent à la famille de la Ferté (La Ferté-Nabert, aujourd’hui La Ferté-Saint-Aubin, Loiret). La seigneurie de Vouzon passe par le mariage d’Isabeau de la Ferté avec Renaud de Lisle à la famille de Lisle (fief du Vendômois). Au début du XIVe siècle, Vouzon appartient à la famille de Graçay. Par mariage encore, elle passe aux Dauphin d’Auvergne. En 1371, Guichard Daulphin rend hommage pour sa terre de Vouzon et la forteresse de « la Motte de Beuvron » (à l'origine du hameau devenu la commune actuelle de Lamotte-Beuvron). Son fils, également prénommé Guichard, lui succède en 1403, et vend la seigneurie de Vouzon-Lamotte en 1406 à Guillaume de Laire, un familier du duc d’Orléans. En dépit de sérieuses difficultés financières, la famille de Laire parvient à conserver la seigneurie de Vouzon. Jacques de Laire lui annexe même, par achat en 1505, la seigneurie de Cansles (aujourd'hui La Grillière). Sa fille Suzanne de Laire ayant épousé en 1538 Gilbert II de Lévis, comte de Ventadour, la seigneurie de Vouzon passe en 1548 par donation à son fils Gilbert III, fait duc en 1678. La famille de Ventadour est alors une des plus riches et des plus puissantes de France. Au cours du XVIIe siècle, le seigneur de Vouzon, Anne de Lévy de Ventadour, abbé de Meymac, devient archevêque de Bourges. Il fait reconstruire son château de Lamotte-Beuvron, et prépare l’érection du hameau de Lamotte en paroisse. Il meurt en 1662 à 57 ans. Son neveu Louis-Charles hérite de la seigneurie, qu’il vend en 1691 à sa sœur, Marguerite Félicie de Lévy de Ventadour, épouse depuis 1668 de Jacques-Henry de Durfort, duc de Duras, doyen des maréchaux de France, alors le plus haut grade de l’armée. À la mort de sa mère en 1717, Jean-Baptiste de Durfort de Duras vend la seigneurie à Louis-Antoine de Grammont en 1718. Elle reste dans la famille de Grammont jusqu'en 1765, date à laquelle Jérôme de Laage de Meux la rachète à Antoine-Antonin de Grammont, ruiné par une vie dissolue.

Les seigneurs de Vouzon-Lamotte furent pour la plupart de grands personnages, occupant souvent des situations élevées au service du roi. Cependant ils ne résidaient pas à Lamotte, où beaucoup ne vinrent jamais, ou seulement pour de cours séjours. Le domaine était administré par un "fermier général", représentant du seigneur.

[modifier] Histoire administrative

Jusqu'au début du XVIIIe siècle, Vouzon fut une "communauté d'habitants" et une paroisse structurée autour de deux pôles : le bourg de Vouzon possédait l'église, et le hameau de Lamotte, à 5 kilomètres au sud-ouest, sur le Beuvron, le château.

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle les principaux seigneurs (Anne de Lévis de Ventadour, archevêque de Bourges, Jacques-Henri de Durfort de Duras et surtout son épouse) préparèrent la création d'une paroisse à Lamotte, indépendante de celle de Vouzon. La création de la paroisse de La Motte-sur-Beuvron fut décrétée par l'évêque d'Orléans en 1703 ou 1704 (les sources divergent sur ce point). Cependant la communauté d'habitants remontant au Moyen Âge subsistait, et il n'existait notamment qu'un seul rôle de taille pour les habitants de la communauté de "Vouzon-Lamotte". La "séparation d'intérêts" de Vouzon et Lamotte ne fut prononcée par l'administration départementale de Loir-et-Cher qu'en janvier 1792. La Motte-sur-Beuvron devenait alors une commune à part entière, avant d'être promue au rang de chef-lieu de canton en 1802. Sous l'Ancien régime, Vouzon (ainsi que Lamotte) relevait d'Orléans pour toutes les administrations (généralité, élection, subdélégation, grenier à sel, bailliage, gouvernement). Lors de la création des départements les habitants de Vouzon réclamèrent avec insistance, mais toujours en vain, leur rattachement au département limitrophe du Loiret, toutes leurs affaires se traitant à Orléans, et aucune à Blois et à Romorantin. À la Révolution Vouzon dépendit du district de Romorantin, et du canton de Chaumont-sur-Tharonne.

[modifier] Histoire économique

Dès l'Antiquité, Vouzon se trouvait située sur une voie de communication importante, celle reliant Orléans à Bourges. Au Moyen Âge, en raison d'un trafic commercial important, le bourg possédait plusieurs auberges (l'Ecu, le Lion d'Or, les Trois Rois au XVe siècle ; plus tard, au XVIIIe, l'Image-Notre-Dame) et un hôtel-Dieu pour les voyageurs. La ruine du pont sur la Sauldre, à Pierrefitte-sur-Sauldre, au milieu du XVIIIe siècle, et l'amélioration de la route d'Orléans à Vierzon par Salbris à la même époque entraîna l'abandon de la route directe d'Orléans à Bourges. Lamotte-Beuvron, qui se trouvait sur le nouvel itinéraire profita de la situation au détriment de Vouzon, ce qui accentua la rivalité entre Vouzon et son principal hameau, qui devait aboutir à l'indépendance de Lamotte sous la Révolution.

Jusque vers 1850, Vouzon posséda une industrie textile importante en raison du développement de l' élevage ovin en Sologne et de la bonne qualité de la laine qui provenait des moutons solognots. Depuis le XVIIe siècle, Vouzon était, après Romorantin, le principal centre textile de la Sologne (en 1716 on y comptait 80 métiers à tisser en activité, produisant environ 64 000 mètres de drap dans l'année, essentiellement de la serge). Plusieurs dizaines de fabricants de draps travaillant dans de petits ateliers familiaux selon les mêmes méthodes en vue d'une même production, et étroitement surveillés depuis Colbert par l'autorité royale, formaient la " manufacture de Vouzon". Les Vouzonnais étaient alors surnommés par leurs voisins les "Cardeux", c'est-à-dire les cardeurs de laine. Avec le développement de la navigation à vapeur qui raccourcit considérablement la durée de la traversée de l'Atlantique et réduit fortement le coût des transports, l'arrivée sur le marché français de la laine des "pays neufs" comme l'Argentine et du coton asiatique ou américain entraîne la crise puis la ruine de l'industrie textile solognote, et celle de Vouzon en particulier.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001
Toutes les données ne sont pas encore connues.

LE PREMIER MAIRE DE VOUZON

  • Dans les municipalités rurales, la fonction de maire apparaît sous la Révolution. Auparavant, il existait un syndic, aux fonctions moins étendues.

Le premier maire de Vouzon fut Laurent Leroy (1735-1803)

  • Laurent Leroy était né le 26 mai 1735 à Beaugency (Loiret), dans la paroisse Saint-Firmin, où son père était menuisier. Il fut nommé notaire et procureur fiscal de la seigneurie de Vouzon-Lamotte (en résidence au château de Lamotte) le 22 mai 1761, par le duc de Grammont, seigneur du lieu. Lors de la création des municipalités en 1787 il fut membre de celle de Vouzon-Lamotte et en devint le syndic. Au début de 1789 il rédigea le très long cahier de doléances de la communauté de Vouzon-Lamotte. Il 1790 il devint le premier maire de Vouzon, puis celui de Lamotte après l'érection de ce hameau de Vouzon en commune (20 janvier 1792). Il fut ensuite nommé membre du Conseil du district de Romorantin. Politiquement modéré, il fut emprisonné sous la Terreur. Il mourut à Lamotte-Beuvron le 7 septembre 1803.

PRINCIPAUX MAIRES DU XIXe SIECLE

  • Charles Augustin Rocheron d'Amoy, 1828-1864 (démissionne pour raison de santé) ;
  • Henri Bengy de Puyvallée, 1864-1881 ;
  • Eugène Girard, 1881-1884 ;
  • Henri Bengy de Puyvallée, 1884-1891 (démissionne pour raison de santé, et meurt peu après) ;
  • Alphonse Blanquet (le baron Blanquet), 1892-1898 (démissionne après son établissement à Arpajon, Essonne).

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
984 1051 1044 1107 1008 1060
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes
  • Données démographiques depuis la Révolution (nombres d'habitants)
  • 1790 : 1205 ; 1794 : 1241 ; 1796 : 1241 ; 1801 : 1051 ; 1806 : 1125 ; 1820 : 1168 ; 1826 : 1176 ; 1831 : 1213 ; 1836 : 1234 ; 1841 : 1224 ; 1846 : 1318 ; 1851 : 1248 ; 1856 : 1320 ; 1861 : 1460 ; 1866 : 1458 ; 1872 : 1430 ; 1876 : 1516 ; 1881 : 1563 ; 1886 : 1532 ; 1891 : 1540 ; 1896 : 1558 ; 1901 : 1565 ; 1906 : 1564 ; 1911 : 1728 ; 1921 : 1304 ; 1926 : 1407 ; 1931 : 1192 ; 1936 : 1066; 1946 : 1213 ; 1954 : 1178.

Source : Christian Poitou, Paroisses et communes de France. Loir-et-Cher, Paris, CNRS Editions, 1997.

[modifier] Lieux et monuments

  • EGLISE
  • La première mention de l’église de Vouzon (Vousonno) date de 1104 (restitution de cette église par le seigneur de Beaugency à l’abbaye de cette ville). On ne sait rien de cette église, si ce n'est qu'elle est déjà sous le vocable de Saint-Pierre.

A la fin du XVe siècle ou au début du XVIe, une nouvelle église remplace le sanctuaire médiéval. De cette église reconstruite, il ne subsiste plus, actuellement, que le clocher-tour, qui atteignait 34 mètres de hauteur, à la fin du XVIIIe siècle du moins. Aux XVIIIe et XIXe siècles, l'église de Vouzon fut victime de divers accidents.

  • Dans la nuit du 16 au 17 août 1724, la foudre tombe sur le clocher, et incendie et endommage la boîte de l’horloge de la tour.
  • De 1860 à 1862, d'importants travaux de rénovation de l’église sont réalisés à l’initiative du curé Laroche, et avec la contribution financière personnelle de l’empereur Napoléon III, alors propriétaire du domaine de la Grillière. La galerie latérale extérieure couverte et carrelée (comparable à celle subsistant à l’église de la paroisse voisine de Souvigny-en-Sologne) est démolie et remplacée par deux chapelles latérales. Cette église rénovée est consacrée le 8 avril 1862 par l’évêque de Blois, Mgr Pallu du Parc.
  • Le 20 octobre 1868 (six ans seulement après les importants travaux de rénovation du début des années 1860) des cierges mal éteints provoquent l’incendie de la partie gauche du sanctuaire, du rétable, des stalles et des lambris, détruisant les peintures du plafond lambrissé datant de l’époque Louis XIII.
  • Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1887, l’église est entièrement détruite par l'incendie, à l’exception de la maçonnerie du clocher-tour, au cours d’un orage d’une violence inouïe. Grâce principalement à la générosité de tous les paroissiens de Vouzon, le bâtiment est rapidement reconstruit sous la direction de l’architecte Lafargue, avec des vitraux dus au maître verrier Lorin, de Chartres. L’église reconstruite (avec le clocher dont la hauteur est portée à 42 mètres) est consacrée le 19 septembre 1889 par l’évêque de Blois, Mgr Laborde.
  • L’église possède actuellement une peinture sur toile du XVIIe siècle représentant la Sainte Famille. La grille de fer forgé du chœur datant du XVIIIe siècle est classée.
  • Depuis le milieu du XVIIIe siècle les curés de Vouzon ont été :
    1737-1741 : Nicolas-Gabriel Benoist
    1747-1762 : Pierre Poulin
    1767-1775 : Michel Pelligneau
    1778-1782 : Étienne Binard
    1785-1791 : Louis-Philippe de Rumigny (décédé à Vouzon le 17 juin 1791)
    1795-1823 : Étienne-Jacques Guillon (décédé à Vouzon le 19 mars 1823)
    1823-1825 : Troullet
    1825-1832 : Beaupré
    1832-1835 : Belland
    1835-1871 : François Laroche (décédé à Vouzon le 25 octobre 1871)
    1871-1907 : Gustave Gaillard (décédé à Vouzon le 8 juillet 1907)
    1908-1943 : Théodore Raimbault
    1943-1955 : Joseph Charpigny
    1955-1962 : Jean Saulnier (décédé dans un accident de la route le 14 juillet 1962).

(liste incomplète, d’après les registres paroissiaux)

  • CIMETIERE

Au Moyen Âge, le cimetière occupait la place de l'Église actuelle (des ossements ont été retrouvés lors de travaux). Il est assuré qu'il était situé à son emplacement actuel, au nord du bourg, au début du XVIIIe siècle. La croix hosannière au fût monolithique (restaurée en 2001) provient peut-être du cimetière primitif. Le portail monumental de maçonnerie semble antérieur à la Révolution, mais le champ de repos était alors entouré de haies. Les murs actuels ont été construits de 1861 à 1864 et intégralement payés par Charles Rocheron d'Amoy, maire de la commune de 1828 à 1864, comme le rappelle le texte de la plaque apposée au-dessus de la grille d'entrée : A Mr Charles Augustin Rocheron vicomte d'Amoy, la commune reconnaissante, pour sa longue administration municipale et pour la construction, à ses frais, des murs du cimetière, terminés en mai 1864.

  • PRESBYTERE
  • Vouzon possèdait un vaste presbytère, doté de 3 hectares de dépendances d'un seul tenant (dont pièce d'eau, charmille, jardin, verger, vigne, etc.), qui entra dans le patrimoine communal à la Révolution.
  • En 1985, des travaux de restauration ont mis à jour une série de poutres peintes paraissant dater du début du XVIIe siècle. L'ensemble de ces peintures a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 30 septembre 1989 et restaurées par un spécialiste en septembre-octobre 1990. Presbytère de Vouzon

Cet ensemble se compose de deux poutres maîtresses de 5,80 mètres et de 35 solives. Les solives sont décorées d'éléments floraux stylisés (tulipes, feuilles de vigne) et de branchages entrelacés, peints au pochoir. Les deux grosses poutres présentent :

  • sur la première : une scène de chasse au chevreuil, trois tableaux champêtres, deux vues urbaines, une scène duel , une scène de bataille, un pont fortifié sur un fleuve, un château-fort, une scène de chasse à courre.
  • sur la seconde : une chasse au lion, deux scènes champêtres, un village et son église, une chasse au sanglier, des artistes, une ville fortifiée rappelant celles de Frandre au XVIe siècle, une chasse au lièvre.
  • En l'état actuel des connaissances, on ignore tout des circonstances de réalisation de cet ensemble. Le bâtiment paraît avoir été construit au XVIe siècle. On sait qu'il fut restauré vers 1810, puis en 1873, mais aucun document relatif à ces travaux ne mentionne ces peintures. Ce presbytère fut d'abord, semble-t-il, une vaste maison particulière, probablement propriété d'un riche négociant, peut-être marchand de moutons comme il en existait alors plusieurs à Vouzon au XVIIe siècle. Le curé de Vouzon ne s'installa en ces lieux qu'à la fin du XVIIe siècle au plus tôt. Les peintures sont antérieures à la transformation de ce bâtiment en maison curiale, et elles ont peut-être été masquées à cette époque, car certaines, jugées violentes (chasse, guerre) ou "indécentes" (distractions profanes) étaient en contradiction avec un idéal de vie ecclésiastique.
  • MAIRIE

Avant 1857, Vouzon ne possède pas de mairie appartenant en propre à la commune : une maison particulière est louée à cette fin, et elle sert également d'école. En 1857 la commune achète une ancienne auberge de la Grande Rue, existant déjà au XVe siècle, la Maison de l'Ecu, et y établit la mairie et l'école de garçons. Après des années de débats et de polémiques, la mairie actuelle (ainsi que l'école de garçons de l'époque) est construite en 1882-1883 sur un terrain distrait de celui du presbytère voisin, et inaugurée le 14 octobre 1883.

  • CHATEAU DE LA GRILLIERE

Succédant au siège de la seigneurie de Cansles, le château de la Grillière fut construit au XVIe siècle, et remanié au XIXe. Il eut pour propriétaires François de Beauharnais, lieutenant général du bailliage d'Orléans au XVIIe siècle, ancêtre de Napoléon III ; le comte de Choiseul-Gouffier, ambassadeur de France à Constantinople à la veille de la Révolution ; l'empereur Napoléon III de 1852 à 1870.

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Napoléon III (1808-1873), empereur des Français. Appartenant du côté de sa mère à la famille d'origine orléanaise des Beauharnais, propriétaires du château de la Grillière aux XVIe et XVIIe siècles, Louis-Napoléon Bonaparte, devenu président de la Seconde République, rachète ce château et ses 1596 hectares de dépendances le 19 mai 1852, auxquels il ajoute, par un second achat du 3 juillet suivant, les 1820 hectares du château de Lamotte-Beuvron. Devenu empereur sous le nom de Napoléon III, il ne se rend que deux fois sur ses terres de Vouzon, et pour quelques heures seulement, en avril 1858 et en mai 1860. Il ne se désintéresse cependant pas d'une commune dont il est un des principaux propriétaires, et contribue, sur sa cassette personnelle, à l'amélioration de la vie municipale, notamment par le financement de la restauration de l'église, l'achat d'une pompe à incendie et l'équipement d'un corps de sapeurs-pompiers. Napoléon III fait de la ferme de Misabran, du domaine de la Grillière, une "ferme-école" destinée à donner l'exemple pour l'amélioration de l'agriculture en Sologne.
  • Louis Blériot (1872-1936), ingénieur, industriel, pionnier de l’aviation et célèbre aviateur ayant réalisé la première traversée de la Manche le 25 juillet 1909 sur un prototype mis au point par ses soins. En 1904, Louis Blériot achète à Vouzon une partie de la Tabardière, où il fait construire le château de Sainte-Marie avec les revenus de son entreprise de fabrication de phares à acétylène pour automobiles. Il est élu conseiller municipal de Vouzon le 1er mai 1904, mais il participe peu à la vie municipale. En 1907, il revend sa propriété de Sainte-Marie pour financer ses recherches sur trois nouveaux prototypes (les Blériot IX, X et XI). En effet, depuis la fin de son association avec Gabriel Voisin, les revenus de son entreprise sont insuffisants pour couvrir les frais de ses nouvelles recherches aéronautiques. Sa retentissante réussite de la traversée de la Manche (25 juillet 1909) lui apporte la gloire et met fin à ses difficultés financières, mais il n'a alors plus de liens avec Vouzon.
  • Au début des années 1910, Louis Blériot achère la propriété de Bouchetault, sur la commune de Chaumont-sur-Tharonne, limitrophe de Vouzon. En 1915, alors qu'il se rend à sa propriété, une panne d'essence l'oblige à se poser dans un champ à Vouzon.

[1] Atterrissage forcé à Vouzon (avec photo)

  • Georges Claude (1870-1960), chimiste et physicien, inventeur du procédé de liquéfaction de l’air en 1902 et fondateur de la société industrielle L’Air liquide en 1902. Il vécut au château de Chenay pendant la Seconde Guerre mondiale, qu’il quitta bientôt pour habiter celui de Beuvronne, à La Ferté-Saint-Aubin.
  • Pierre-Alain Volondat (né à Vouzon le 28 juillet 1962, à la Gare), pianiste et compositeur. Il commence à étudier le piano à l’âge de 7 ans. En raison de progrès fulgurants dans l'étude de cet instrument, il entre très vite au Conservatoire d’Orléans, puis en 1979 au Conservatoire supérieur de Musique de Paris où il obtient les premiers prix de piano, de musique de chambre et d’harmonie. En 1983, à 20 ans, il se présente au Concours musical international Reine-Élisabeth-de-Belgique, et y remporte à la fois le premier prix de piano, le prix Reine Fabiola, et la médaille de vermeil, un fait unique dans les annales de ce concours prestigieux.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes