Lamotte-Beuvron

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Lamotte-Beuvron
Carte de localisation de Lamotte-Beuvron
Pays France France
Région Centre
Département Loir-et-Cher
Arrondissement Romorantin-Lanthenay
Canton Lamotte-Beuvron
(chef-lieu)
Code Insee 41106
Code postal 41600
Maire
Mandat en cours
Alain Beignet
Intercommunalité Communauté de communes Cœur de Sologne
Latitude
Longitude
47° 36′ 10″ Nord
         2° 01′ 32″ Est
/ 47.6027777778, 2.02555555556
Altitude 106 m (mini) – 146 m (maxi)
Superficie 23,34 km²
Population sans
doubles comptes
4 529 hab.
(2006)
Densité 194 hab./km²
Pour les articles homonymes, voir Lamotte.

Lamotte-Beuvron est une commune française, située dans le département du Loir-et-Cher et la région Centre.

Sommaire

[modifier] Géographie

  • Cette petite ville est située en Sologne sur le Beuvron. La forêt de Lamotte-Beuvron (forêt domaniale s'étendant en fait principalement sur Vouzon) occupe une partie de son territoire. Au début du XXe siècle, on a dit de Lamotte-Beuvron qu'elle était « la capitale de la chasse » en Sologne.
  • C'est à Lamotte-Beuvron qu'aboutit le canal de la Sauldre construit dans la seconde moitié du XIXe siècle pour amener au cœur de la Sologne la marne de Blancafort (Cher) en vue de l'amélioration de l'agriculture de la région.

[modifier] Histoire

Jusqu'au début du XIXe siècle Lamotte-Beuvron s'appelle La Mothe-sur-Beuvron. Ce nom rappelle son origine : une motte féodale établie près de la rivière Beuvron (étymologie de Beuvron : « rivière des castors », du mot celtique beber signifiant castor). Un château féodal (dont rien ne subsiste) couronnait cette butte artificielle. Jusqu'au XVIIIe siècle, Lamotte-Beuvron ne fut qu'un hameau de Vouzon, dont le bourg est situé à 5 kilomètres. À l'initiative de ses seigneurs, Anne de Lévis de Ventadour (vers 1660) et surtout du maréchal de Duras et de son épouse (fin XVIIe siècle), ce hameau devient paroisse autonome en 1703, mais cette indépendance ne vaut que pour les affaires religieuses. Par ailleurs, notamment en matière administrative et fiscale, Vouzon et Lamotte constituent une communauté d'habitants unique, celle de Vouzon-Lamotte. Lamotte-Beuvron n'acquiert son indépendance administrative que le 20 janvier 1792, par une décision du directoire du département qui lui donne le statut de commune. Le développement de Lamotte-Beuvron est lié à l'abandon progressif au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle de la route d'Orléans à Bourges par Ménestreau-en-Villette, Vouzon et Pierrefitte-sur-Sauldre au profit de la route royale de Paris à Toulouse (l'actuelle RN 20). La mise en service de la ligne de chemin de fer Orléans -Vierzon en 1847 (qui prolonge celle reliant Paris à Orléans fonctionnant depuis 1843) accentue l'avantage de Lamotte par rapport à Vouzon.

Sous le Second Empire, Lamotte-Beuvron doit beaucoup à l'intérêt personnel que l'empereur Napoléon III porte à la localité dont il a acquis le château en 1852. L'empereur y fit construire plusieurs bâtiments dont la mairie actuelle, l'église, ainsi que le canal de la Sauldre reliant la ville à Blancafort.

[modifier] Administration

[modifier] Histoire administrative


Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
16 mars 2008 Alain Beignet PS -
18 mars 2001 18 mars 2008 Robert Sèvres UMP -
1er septembre 1982 18 mars 2001 Patrice Martin-Lalande UMP -
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie [1]

Évolution démographique
1790 1801 1820 1826 1831 1836 1841 1846 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891
369 391 486 495 547 616 635 769 812 1001 1312 1676 1680 1906 2002 2030 2202


Évolution démographique
1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
2254 2285 2333 2702 2455 2656 2671 2876 3421 3321 3703 4073 4475 4345 4247 4251 4529
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Le château et le Domaine de Saint-Maurice

On ne sait rien du château primitif construit sur la motte féodale. La forteresse médiévale lui ayant succédé est remaniée au XIVe siècle. Elle est rasée au XVIIe siècle, quand son propriétaire l'archevêque de Bourges Anne de Lévis de Ventadour décide de faire construire un château de plaisance à son emplacement. Dans son état actuel, le château de Lamotte-Beuvron se compose de trois éléments :

  • au centre, une partie construite en 1567 par le seigneur du lieu, Gilbert de Lévis de Ventadour ;
  • à gauche, une partie construite au milieu du XVIIe siècle par Anne de Lévis de Ventadour, qui possédait la seigneurie de Vouzon-Lamotte par héritage familial, et non en raison de son titre d'archevêque de Bourges ;
  • à droite, une partie construite sous le Second Empire, époque où le domaine appartient à Napoléon III, d'abord à titre personnel, puis comme dotation de la couronne.

Napoléon III veut faire de ce domaine un exemple pour la Sologne sur le plan agricole. Des "fermes modèles" y sont établies et de grandes manifestations agricoles (expositions, démonstrations de matériel moderne) s'y déroulent, notamment en 1858 et 1864.

  • Après la chute de l'Empire, le domaine de Lamotte-Beuvron est dévolu au ministère de la Justice, qui y fait établir en 1872 un centre de rééducation pour jeunes délinquants, appelé "Domaine de Saint-Maurice" par son premier directeur, un ecclésiastique. Sous des appellations diverses (la dernière étant celle d'"Internat Professionnel d'Éducation Surveillée"), ce centre fonctionnera jusqu'en 1993.
  • À partir de 1992, le Domaine de Saint-Maurice abrite un centre équestre nommé "Centre équestre de Saint-Maurice".

En 1993, devant la forte progression de ses licenciés, la Délégation Nationale d'Équitation sur Poney cherche un site pour y établir fixement le championnat de France, alors confié chaque année à un club. Le site de Saint-Maurice, appartenant en partie au ministère de l'agriculture, présente les qualité requises pour accueillir cette manifestation (place disponible, facilité d'accès via l'A71, placé au centre de la France...), qui s'y déroule (entre autres manifestations) chaque année depuis 1994. Après plusieurs année d'un franc succès, le site devient le Parc Équestre Fédéral de la Fédération Française d'Équitation.

La ville de Lamotte-Beuvron dispose alors d'une des infrastructures d'équitation les plus évoluées de France : manèges de 4 000 m², des carrières de saut d'obstacles, un spring-garden, un cross national, cinq rectangles de dressage, des terrains de horse-ball et de polo, un rond d’Avrincourt, plus de 700 boxes permanents, trois parkings, un restaurant de 300 personnes, des salles polyvalentes de réunion, des locaux techniques équipés, un bâtiment administratif de 2200 m², des hébergements, quatre blocs sanitaires, une sonorisation générale permanente. La Fédération Française d'Équitation prévoit d'installer son siège social sur le Domaine de Saint-Maurice dès 2008. Elle s'installera à l'emplacement des anciens bâtiments du centre pénitentiaire juvénile, en ruines depuis de nombreuses années. Le château sera restauré pour y accueillir un musée du cheval.[2]

[modifier] L'église

  • Lors de la création de la paroisse, la chapelle du château construite en 1666 servait d'église paroissiale sous le vocable de Sainte-Anne, Anne étant le prénom de l'archevêque de Bourges. Celui-ci avait lancé vers 1660 le processus devant aboutir à la création de la paroisse (qui n'appartenait pas au diocèse de Bourges qu'il administrait, mais à celui d'Orléans). L'église paroissiale primitive était située au nord de l'église actuelle. Délabrée et devenue trop petite pour une population en pleine expansion, elle fut démolie et remplacée par l'église Sainte-Anne actuelle, construite de 1858 et 1861 sur les plans de J. de la Morandière, en partie grâce à un don personnel de Napoléon III.
  • L'église de Lamotte-Beuvron conserve, en provenance de l'église antérieure, l'épitaphe en marbre noir indiquant la sépulture du cœur d'Henri de Durfort, fils du seigneur de Vouzon-Lamotte, décédé aux armées, en Flandre, en 1697 à l'âge 26 ans. Elle possède également celle du corps de sa mère, Marguerite-Félicité de Lévis de Ventadour, décédée en septembre 1717.

[modifier] La mairie

Construite de 1860 à 1862, la mairie présente une façade évoquant celle d'un château-médiéval. Sa construction fut largement financée, comme l'église, par une forte participation personnelle de Napoléon III. Les plans primitifs prévoyaient la réalisation d'un ensemble administratif complet comprenant mairie, salle de justice de paix et école, mais la chute du Second Empire en septembre 1870, en mettant fin à la générosité impériale, fit abandonner ce projet ambitieux qui se limita à la construction de la seule mairie.

[modifier] Le pavillon du Comité Central Agricole de la Sologne

Le Comité Central Agricole de la Sologne a été créé par le ministre de l'Agriculture en 1859. C'est alors un organisme semi-public, né de l'initiative d'un certain nombre de grands propriétaires fonciers appartenant aux comices agricoles des trois départements possédant une partie de la Sologne (Loiret, Loir-et-Cher, Cher). Ces notables veulent alors coordonner les efforts en faveur de la "rénovation" de la région et en défendre les intérêts face aux pouvoirs publics. Les propriétaires et fonctionnaires qui le constituent se réunissent d'abord au château impérial de Lamotte-Beuvron. Ayant perdu toute reconnaissance officielle au début de la Troisième République, le Comité Central Agricole fait construire en 1908 un bâtiment où il peut se réunir et conserver ses archives. Ce pavillon est établi face au bassin du canal de la Sauldre, point d'aboutissement d'un ouvrage de 47 kilomètres.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Les Sœurs Tatin

Sous le Second Empire et plus encore sous la Troisième République, Lamotte-Beuvron, bien reliée par chemin de fer à Paris, devient la « capitale de la chasse » solognote fréquentée par hommes d'affaires et hommes politiques. Face à la gare, l'hôtel Tatin est alors un relais gastronomique réputé. C'est là que, dans les dernières années du XIXe siècle, les restauratrices, les sœurs Tatin (Stéphanie, dite « Fanny », 1838-1917, et Caroline, 1847-1911) inventent - par hasard dit-on - la célèbre tarte Tatin. Ce dessert est révélé aux gastronomes par le plus célèbre d'entre eux, Curnonsky, surnommé "le prince des gastronomes" qui en fait l'éloge en 1926 dans le volume de La France gastronomique consacré à l'Orléanais [3]. L'hôtel des soeurs Tatin existe toujours à ce jour.

[modifier] Évenements annuels

logo des championnats de France
logo des championnats de France
  • Championnat de france d'équitation, première et troisième semaine de juillet.

[modifier] Notes et références

  1. Christian Poitou, Paroisses et communes de France. Dictionnaire d'histoire administrative et démographique. Loir-et-Cher, Paris, CNRS Editions, 1997.
  2. Pétition en ligne : pétition contre la taxation abusive des produits de stockage
  3. Henri Delétang, Histoire et gastronomie : les Tatin, à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher), Bulletin du Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Sologne (La Sologne et son passé n° 27), t. 22, juillet-décembre 2000

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes