Salbris

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Salbris
Carte de localisation de Salbris
Pays France France
Région Centre
Département Loir-et-Cher
Arrondissement Romorantin-Lanthenay
Canton Salbris
(chef-lieu)
Code Insee 41232
Code postal 41300
Maire
Mandat en cours
Jean-Pierre Albertini
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes La Sologne des rivières
Latitude
Longitude
47° 25′ 34″ Nord
         2° 03′ 10″ Est
/ 47.4261111111, 2.05277777778
Altitude 96 m (mini) – 131 m (maxi)
Superficie 106,61 km²
Population sans
doubles comptes
6 029 hab.
(1 999)
Densité 56 hab./km²

Salbris est une commune française, située dans le département de Loir-et-Cher et la région Centre.

Sommaire

[modifier] Géographie

Salbris est une ville située en Sologne, chef lieu de canton de Loir-et-Cher.

[modifier] Histoire

Le nom de Salbris fait référence à un passage sur la Sauldre ("Salera briva", dans la langue gauloise), peut-être un gué plutôt qu'un pont.

De nombreuses «tombelles» (monticules servant de tombeau ou de monument commémoratif) aux alentours (Coursangeon, les Chapellières) témoignent d’une présence humaine à la fin des temps préhistorique (âge du fer).

La voie romaine venant de Meung-sur-Loire passait la rivière au niveau de l’actuelle impasse de la Cure, puis suivait la rue du Berry et continuait vers Bourges ; au nord de la Sauldre, elle suivait sensiblement la rue des Pittingues, puis la route de Saint-Viâtre.

La première mention de Salbris date de 855, comme possession de l’abbaye Saint-Sulpice de Bourges. Le bourg était d'une étendue réduite et se limitait aux rues rayonnant autour de l’église, allant à l’ouest jusqu’à la poste, et à l’est jusqu’au cimetière actuel.

Il existait à Salbris une seigneurie dépendant de La Ferté-Imbault ; le seigneur de Salbris percevait notamment les revenus du péage de la Sauldre, mais sa maison forte en était éloignée (Arteloup, maintenant commune de Theillay). La famille d’Etampes qui obtint finalement La Ferté-Imbault (dont elle dépendait au XVe siècle) fut longtemps détentrice de la seigneurie.

Sur le plan économique, Salbris va se développer au XIXe siècle avec la mise en valeur de la voie impériale Paris-Toulouse (l’actuel RN 20) et l'entrée en service du chemin de fer (1847). La population progresse alors rapidement : de 1256 habitants en 1790, puis 1738 habitants en 1851, elle dépasse 6000 à l’heure actuelle. Aujourd’hui, Salbris est résolument tournée vers l’industrie; elle possède en outre de nombreuses structures sportives et touristiques.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1965 1995 Roger Corrèze UDR puis RPR
mars 1995 1999 Jean-Charles Davaud Parti radical de gauche
décembre 1999 Jean-Pierre Albertini Divers Droite
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
5 097 5 451 6 095 6 079 6 083 6 029
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Economie

Eloignée de toutes les frontières françaises (comme la ville voisine de Bourges), Salbris a longtemps vécu grâce à la mono industrie de l'armement. Les départs successifs des entreprises Thomson, GIAT et Matra obligent la ville à reconvertir son économie.

La reconversion du territoire de Salbris offre des opportunités aux investisseurs dans un bassin d'emploi de 80 000 habitants (triangle Salbris - Romorantin - Vierzon) à 45 km de Bourges, 60 km d'Orléans et 180 km de Paris.

La commune pilote la reconversion de l'ancien site MBDA qu'elle a transformé en un lotissement industriel dénommé le "Technoparc de Salbris". La totalité des ateliers de cette zone ont déjà trouvé preneurs. Plus d’une dizaine de PME se sont installées sur ce lotissement sécurisé et bénéficiant d'un gardiennage la nuit, les week-ends et les jours fériés. Le site accueille des activités variées telles que l’électronique, la mécanique de précision, la fabrication de PLV, la colorimétrie… Sur la zone, on compte aussi de nombreux prestataires de services, comme des experts comptables, des avocats ou des consultants. Il reste encore 14 hectares de terrains industriels clôturés à bâtir.

La commune, le Conseil général de Loir-et-Cher, le Ministère de la Défense et la société de reconversion SOFRED ont proposé à l'Américain PROLOGIS, numéro 1 mondial de la logistique, associé avec l'entreprise de transports orléanaise DERET, d'installer à Salbris une plate-forme internationale sur les anciens sites de GIAT Industrie.

L'Agence de développement de la commune pilote un partenariat avec la Chine, dont l'objectif est de faciliter l'implantation en Europe d'entreprises industrielles chinoises.

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] L'église

Salbris possédait un prieuré de l'abbaye bénédictine de Saint-Sulpice de Bourges mentionné dès le IXe siècle. L'église Saint-Georges possède une partie du XIIe siècle (le carré du transept). La nef pourrait dater du XIVe siècle. Les chapelles constituant les bras du transept ont été ajoutées au XVIe siècle. La partie la plus remarquable est le chœur, datant également du XVIe siècle. Il est de proportions plus élevées que le reste de l'édifice, ce qui semble indiquer que l'on a eu l'intention de reconstruire toute l'église dans le même style. Au fond du chœur a été érigé en 1682 un retable de style classique en pierre et en marbre, décoré des statues de Dieu le Père, saint Georges et saint Joseph. La partie centrale est occupée par une Pieta du début du XVIIe siècle, provenant de l'abbaye Saint-Sulpice de Bourges, et acquise par le curé en 1791. Le maître-autel de pierre date du début du XVIIe siècle et provient des Carmes de Bourges[1].

[modifier] La chapelle Notre-Dame de Pitié

La chapelle Notre-Dame de Pitié (ou des Sept-Douleurs) était, encore au XVIIIe siècle, un sanctuaire à répit, où certains parents apportaient le cadavre d'un enfant mort-né, dans l'espoir que la Vierge lui redonnerait vie pendant quelques instants, le temps de lui conférer le baptême et ainsi de lui permettre d'entrer au paradis. Au XIXe siècle, la Vierge de Salbris était en grande vénération pour les femmes enceintes ou en couches, ou pour les malades à l'extrémité. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, on y conduisait les enfants en langueur ou convulsionnés.

La chapelle, qui daterait du début du XVIIe siècle, possède un retable de bois, également du XVIIe siècle, décoré d'un groupe sculpté et d'une peinture figurant tous deux la Vierge de Pitié[2].

[modifier] Le château de Rivaulde

  • Salbris possède de nombreux domaines à l'architecture typiquement solognote (colombages et briques). Un des plus beaux est probablement celui de Rivaulde dont le château date de 1524, mais qui fut reconstruit en 1902 par l’architecte Coulon. C'est alors un cadeau d’Henri Schneider à sa femme, Euxodie Asselin (1853-1942).
  • Au XVe siècle, Rivaulde était un château-fort appartenant à la famille des seigneurs de La Ferté-Imbault. Transformé en manoir, il appartient au XIXe siècle au peintre Toulouse-Lautrec. À la fin de sa vie, le peintre ruiné revendra en 1882 l’ensemble de la propriété sur 3000 hectares aux frères Schneider, riches industriels du Creusot, qui démolissent l’ancienne forteresse et font rebâtir l’édifice que l’on connaît aujourd’hui. De vastes dimensions, avec ses dépendances et notamment les écuries (que l’on peut visiter, route de Souesmes), le château de Rivaulde est alors surnommé « le petit Vaux-le-Vicomte ».
  • Madame Henri Schneider fait de Rivaulde sa résidence de prédilection. Là, elle collectionne meubles anciens et objets d’art. La chasse tient une grande place dans la vie sociale, dans l'établissement et l’entretien de réseaux relationnels. Dans des réceptions somptueuses, elle reçoit aussi bien les membres de familles aristocratiques telles que les Luynes, les d’Harcourt, les de Broglie, les La Rochefoucault, que ceux de la haute bourgeoisie industrielle comme les Hennessy, les Lebaudy, les de Wendel, les Sellière. Une photographie datant de 1913 atteste de la présence du Prince de Galles en vacances au château. De grands noms de la noblesse, de la finance, de l’industrie et de la diplomatie comptent parmi les habitués de la famille.

Dans les années 1950, les héritiers Schneider ne peuvent plus entretenir cette énorme bâtisse qui est revendue au Groupe Michelin. Celui-ci en fait une colonie de vacances puis l’abandonne aux pillards. Dans les années 1960, le château est revendu morcelé en copropriétés. En 1985 est construit un golf par un riche industriel parisien, mais celui-ci fait faillite en 1996 et les installations sont revendues à la mairie de Salbris. Le reste des 3000 hectares est partagé par les descendants de la branche Sauvage de Brantes, dont est issue, entre autres, Anne-Aymone, épouse du Président Giscard d’Estaing, ou le père de celle-ci, François, résistant mort à Mauthausen (Autriche) en 1944[3].

[modifier] Autres

Salbris possède quelques maisons anciennes restaurées, rue de Gascogne, rue Anne-Grelat, rue du Général-Giraud (pharmacie au coin de la RN 20). L’actuel boulevard de la République (RN 20) date probablement du Moyen Âge, et a été restauré en 1751.

La Saulot est un bâtiment construit par Auguste Perret et son frère en 1907-1908, servant de relai de chasse. Le corps principal est de forme octogonale avec deux petites ailes. Son style est proche de ceux du mouvement Arts & Crafts[4].

La ville dispose du plus grand circuit de karting au monde sur lequel plusieurs championnats du monde ont déjà été organisés.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Henri Schneider (1840-1898)

Né au Creusot le 10 décembre 1840, il a fait ses études à Paris. Gérant de l’usine à la mort de son père, Eugène, il reste à la tête de l’entreprise de 1875 jusqu’à sa mort.

Henri Schneider marie ses cinq enfants dans la noblesse. Ce n’est plus à son stade par souci d’augmenter l’affaire qui a été assise par la stratégie matrimoniale de la génération précédente. C’est plus tôt un mode de vie qui attire les Schneider, avec pour Henri Schneider, une évidente nostalgie pour les temps monarchiques. Les alliances matrimoniales ont permis aux Schneider de consolider et de valoriser leur réseau de relations même si Henri déroge quelque peu à cette stratégie puisqu’il épouse successivement les deux filles de la maîtresse de son père, Madame Asselin. Mais il a le souci de marier ses filles dans la haute société : elles deviennent Marquise de Chaponay (à ce mariage sont témoins le duc de Chartres lui-même et le duc de Broglie), Marquise de Juigné, Marquise de Brantes, Comtesse de Ganay. Son fils Eugène, deuxième du nom (Eugène II, comme dans les familles royales) rencontre chez Madame de Clermont-Tonnerre sa future épouse, Antoinette de Rafélis de Saint-Sauveur, dont le père, ruiné, s’était suicidé mais qui appartient à une famille d’ancienne noblesse.

La famille Schneider représente la génération des patrons paternalistes. À l’époque, il s’agissait d’une innovation sociale. Ils construisent des écoles, des logements ouvriers avec jardins et se préoccupent de l’enseignement de la morale et surtout de la religion catholique. La suppression des cafés et des cabarets (lieux de développement de l’alcoolisme et de propagation des idées socialistes), l’encouragement du travail ménager des femmes et la création d’une image de la cellule familiale idéale participent de ce désir de moralisation. Finalement, la famille Schneider représente un modèle assis sur le travail, la religion et la famille. La famille Schneider est sans cesse honorée dans un véritable culte de la famille patronale et de son chef, le patron, et ses aïeux.

Henri Schneider meurt le 17 mai 1898[3].

[modifier] Madeleine Sologne (1912-1995)

Madeleine Vouillon (véritable nom de Madeleine Sologne) est née en 1912 à La Ferté-Imbault, près de Salbris. Elle pratique d'abord le métier de modiste, avant de se consacrer au théâtre. Madeleine Sologne débute au cinéma en incarnant une ouvrière dans La Vie est à nous de Jean Renoir en 1936. Elle jouera ensuite dans Raphaël le Tatoué de Christian-Jacque, Fièvres de Jean Delannoy en 1941, Le Loup des Malveneur , de Guillaume Radot (voir ci-dessous) en 1943. Mais c'est dans L'Eternel Retour de Jean Delannoy, en 1943, sur un scénario de Jean Cocteau, que Madeleine Sologne obtint son plus grand succès. Pour la jeunesse de l'époque, elle incarna avec Jean Marais le couple idéal. Les films suivants eurent moins de succès. Elle est décédée en 1995 à Vierzon.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Frédéric Lesueur, Les Eglises de Loir-et-Cher, Paris, Picard, 1969.
  2. Christian Poitou, "Un sanctuaire à répit de Sologne au début du XVIIIe siècle : Notre-Dame de Pitié à Salbris (Loir-et-Cher)", dans Bulletin du Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Sologne, 1985, tome 7
  3. ab le site du château de la Rivaulde
  4. Lambert G, La Saulot, un pittoresque eclectique et savant, La Revue des Vieilles Maisons Françaises, Octobre 2007, p 54-55