Tatiana Trouvé

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la série Art contemporain
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Tatiana Trouvé est une plasticienne française, née en 1968 à Cosenza, Italie. Elle vit et travaille à Paris.

Sommaire

[modifier] Biographie

Après avoir passé son enfance à Dakar, elle poursuit ses études d'art aux Pays-Bas et à la Villa Arson de Nice. Opérant principalement par installations, elle se consacre à partir de 1997 à une seule œuvre, le Bureau d'Activités Implicites (BAI) pour lequel elle met en place des constructions miniatures ou, depuis 2006, des maquettes de "lieux implicites" dénommés Polders (lieux de travail déserts, studios d'enregistrements et bureaux vides). Posés à même le sol ou fixés au mur, les éléments qui les composent s'adaptent à l'espace réel en même temps qu'ils suggèrent donc un autre espace. Ils peuvent se nicher dans les recoins d'une pièce, être placés au milieu de celle-ci ou contre un mur.

Par ailleurs, Tatiana Trouvé a également développé une série de Modules, banques de sons reconstituant tous les espaces où elle a du attendre : Module d'attente, Module administratif, Module de grève, etc...

Elle est représentée par la Galerie Emmanuel Perrotin à Paris et Miami, la Galerie Almine Rech à Bruxelles et la Galerie Johann König à Munich.

[modifier] Distinctions

En 2001, Tatiana Trouvé obtient le Prix Ricard S.A., décerné à l'issue de l'exposition Lost in the supermarket qui se tint à l'Espace Paul Ricard.

Le 20 octobre 2007, elle est lauréate du Prix Marcel Duchamp, décerné à l'occasion de la FIAC et qui lui permettra de faire l'objet d'une exposition monographique au Centre Pompidou au printemps 2008.

Le jury du Prix a voulu saluer, selon le communiqué de l'ADIAF, "l’univers très personnel de l’artiste, le rapport qu’elle entretient aux matériaux et aux espaces ainsi que la consistance de son projet artistique [et] le caractère visionnaire de sa démarche" [1]

[modifier] Expositions personnelles

View of the exhibition "Time Snares" at Galerie Emmanuel Perrotin, Miami, 2007
View of the exhibition "Time Snares" at Galerie Emmanuel Perrotin, Miami, 2007
View of the exhibition "Time Snares" at Galerie Emmanuel Perrotin, Miami, 2007
View of the exhibition "Time Snares" at Galerie Emmanuel Perrotin, Miami, 2007
Sans titre (de la série "Intranquility") 2007
Sans titre (de la série "Intranquility") 2007

2008

2007

2006

  • BISCHOFF/WEISS, Londres
  • Intranquility, Michael Steinberg Fine Arts, New York (Project Room)

2005

2004

2003

  • Kunstverein, Fribourg
  • Aujourd'hui, hier, ou il y a longtemps..., CAPC, Bordeaux

2002

2000

1998

1997

1996

1994

1993

  • Kunscentrum de Boterhal, Hoorn

1991

[modifier] Expositions collectives

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

  • Les Résidentes, Asterides, Marseille
  • Gothic, Château de Val Freneuse, Rouen
  • Le Temps de l'esprit, Kunstverein, Passau
  • Transmission, Espace des Arts, Chalon-sur-Saône
  • Bonne Année, Galerie Air de Paris, Paris
  • Espace Louise Michel, Paris

1995

1994

1992

  • Wond Werk, Den Boss

[modifier] Textes

"Time Snares" par Christophe Kihm

Dans un entretien accordé lors de la 52e Biennale de Venise, Tatiana Trouvé affirmait réaliser à l’occasion de l'exposition de Robert Storr «une installation qui proposerait (…) de rentrer dans l’espace d’un dessin»… ces passages du dessin au volume, ces jeux de dimensions où se formulent des espaces intermédiaires situent précisément le champ d’expérimentation formel au sein duquel le travail de l'artiste s’est toujours déterminé (1). L’exposition Time Snares poursuit de manière très directe ces investigations formelles et en radicalise les moyens comme le propos. On peut donc la concevoir comme une tentative, formellement très épurée, d’hybridation d’un espace à deux dimensions avec un espace à trois dimensions. Il fallait sans doute avoir à l’esprit les dessins de la série Intranquillity et les Polders de Tatiana Trouvé pour percevoir le jeu de résonances que cette proposition entretenait avec eux. Des premiers, on reconnaissait des objets comme ces casques en résine évoquant ceux, vieillots, des salons de coiffure, un petit lit métallique pour enfant au sommier en lanières de cuir noir, une structure d’abribus aux dimensions réduites et comme « évidée » de ses éléments… ; des seconds, on percevait la réminiscence de signes et de formes comme cette barre horizontale supportant des peaux de cuir trouées… Ces éléments, changeant de dimensions, c’est-à-dire de volume et d’échelle, étaient tous comme tenus ou reliés – au sens figuré comme parfois au sens propre – par des barres verticales ou horizontales droites, courbées ou brisées. Sur la partie gauche de l’espace d’exposition proliférait encore un ensemble de sculptures métalliques à trois branches, corsetées et lacées de cuir blanc, brun ou bleu… Squelettes d’architectures publiques, structures contraintes par des lanières qui semblent les maintenir debout, casques en attente, peaux en équilibre… tout semble ici à l’arrêt et pourtant tout circule : les couleurs et les formes se répondent, elles se métamorphosent en signes qui à leur tour s’animent en un jeu d’écho… Dans ce glissement des vitesses et des temps, c’est toute une mélancolie qui s’empare de l’abstraction des lignes et de la rigueur des traits découpant l’espace, modifiant et la vision et les sentiments du spectateur au gré de ses déplacements. Car ces objets, ces signes et ces formes sont des empreintes, des indices ou des traces, dont l’ensemble constitue l’archive d’un espace et d’un temps, confrontant ainsi le spectateur à l’énigme d’un monde flottant, vidé de toute présence, comme absent à lui-même. Et si l’on doit entendre une nouvelle fois la citation de l’artiste donnée au début de ce texte, on comprendra alors que seul le glissement des temps permet d’ouvrir l’œuvre à une expérience où se rejouent les dimensions de l’espace. Car il ne suffit pas de franchir une porte pour entrer et sortir de ces lieux intermédiaires : il faut changer d’état, et pour cela entrer dans une machine à démonter, à remonter et à distordre le temps. C’est aussi bien de cette machine que de cette lutte contre le temps que Tatiana Trouvé n'a jamais cessé de réinventer les formes.


"Time Snares" by Christophe Kihm

During an interview she gave during the 52nd Venice Biennale, Tatiana Trouvé described doing “an installation that suggested the idea of… entering the space of a drawing” for the Robert Storr exhibition. These transitions from drawings to volume—a kind of interplay of dimensions creating intermediary spaces—demarcate the area of formal experimentation in which the artist’s work has always been found (1). The exhibition Time Snares clearly pursues these formal explorations in a very straightforward way, although the means and message are more radical in tone. It could even be construed as a formally super-streamlined attempt to create a kind of hybrid of a two-dimensional space and a three-dimensional one. You’d have to visualize the drawings in Trouvé’s Intranquillity series, as well as her Polders, to fully grasp their echoes and parallels with this installation. The former feature such objects as resin bonnets that look like the old-fashioned hair dryers in beauty parlors, a small metal children’s bed with a bed base made of black leather straps; and a miniature bus shelter “stripped” of all its elements. The latter features lingering reminiscences of signs and forms, like the horizontal bar holding up leather hides with holes in them. These elements, which come in various dimensions in terms of volume and scale, are all either held in place or bound—both literally at times as well as figuratively—by vertical or horizontal bars that are straight, curved or broken up. The left section of the exhibition space is filled with an ensemble of three-pronged metal sculptures girdled and wrapped in white, brown or blue leather. The skeletons of public architecture, structures bound by straps that seem to keep them standing, empty bonnets just waiting for hairdos, and well-balanced leather hides and other elements in the installation all seem suspended, frozen in time, yet everything is in motion: colors and forms echo one another, morphing into signs which in turn come alive and answer back. With all of these shifts in speed and time, a kind of melancholy feeling takes over in the abstraction of lines and the exactitude of strokes carving out space, triggering radical shifts in the viewer’s vision and feelings as he or she moves about. These objects, signs and forms are prints, clues and traces that make up a kind of archive of space and time, and the viewer comes face to face with the enigma of a floating world, devoid of any presence as if it were absent vis à vis itself. If you reread the artist’s quote at the beginning of this text, you’ll see now how it is the shifts in time themselves that open up the work to an experience in which the dimensions of space come into play. For it is not enough to merely go through a door to enter or exit these intermediary spaces: you have to actually change conditions or states, and to do so, enter a machine that deconstructs, reconstructs and distorts time. This machine and this struggle against time are the vehicles that allow Trouvé to constantly reinvent new forms, time and time again.'''''

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes et références

  1. http://www.adiaf.com/download/communiques/lcpaureatprixduchamp07.pdf