Vitry-sur-Seine

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Vitry.
Vitry-sur-Seine
Pays France France
Région Île-de-France
Département Val-de-Marne
Arrondissement Arrondissement de Créteil
Canton chef-lieu de 3 cantons
Code Insee 94081
Code postal 94400
Maire
Mandat en cours
Alain Audoubert
2008-2014
Intercommunalité sans
Latitude
Longitude
48.7875 Nord
2.39277777778 Est
Altitude 27 m (mini) – 106 m (maxi)
Superficie 11,67 km²
Population sans
doubles comptes
81 500 hab.
(2004)
Densité 6 984 hab./km²
Vitry-sur-Seine sur le plan de Paris et proche banlieue

Vitry-sur-Seine est une ville de France, dans la banlieue sud de Paris. Ses habitants sont les vitriot(e)s.

Sommaire

[modifier] Administration

La ville est divisée en trois cantons:

La zone d'emploi de Vitry‑sur‑Seine est constituée de 8 communes situées dans le Val‑de‑Marne. En 2004, elle accueille près de 12 900 établissements (près de 32 % issus du commerce et près de 18 % des services marchands aux entreprises).


Sur la période 1990 - 1999, la population de la zone d'emploi de Vitry‑sur‑Seine augmente de 0,10 % en moyenne annuelle. Au niveau de l'Ile‑de‑France, ce taux s’établit à + 0,30 %.

En 1999, les moins de 20 ans représentent à peine 25 % de la population de la zone, soit une valeur presque égale à la moyenne régionale.

[modifier] Géographie

Située sur le flanc d'une colline, la Ville s'étend du haut du plateau, encore très vert, jusqu'à la Seine autour dudit Port-à-l'Anglais. Ce port qui eut pendant longtemps un rôle majeur dans l'économie de la ville avait été installé aux alentours de 1271 par un certain Jean Langlois dont le nom fut écorché avec le temps.

La ville offre également une géologie notable : de son sous-sol furent extraits le gypse et la pierre calcaire dans des carrières exploitées jusqu'au début du XXe siècle et dont le produit fut utilisé pour la construction dans toute la région.

Mais comme tout village d'île-de-France, Vitry a d'abord et avant tout été un pays de culture. Jusque vers 1700, la vigne recouvrait tout le coteau, avant d'être supplantée par des pépinères[1]. Ainsi, à l'époque révolutionnaire, le blason de Vitry comportait trois arbres. La ville avait également connu une importante, et étonnement florissante, culture du figuier. Le remplacement progressif de cette dernière par les pépinières et les lilas est commémoré chaque année lors de la fête des lilas.

Les communes limitrophes sont Ivry-sur-Seine, Villejuif, Chevilly-Larue, Thiais, Choisy-le-Roi, Alfortville.

La commune est desservie par deux gares du RER C : Vitry-sur-Seine et Les Ardoines.


Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
3 025 2 018 2 100 1 956 2 188 2 079 2 506 2 831 2 559
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 600 3 095 3 745 3 758 4 155 5 284 6 122 7 161 8 010
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
9 894 11 497 14 969 21 492 31 355 41 919 46 945 44 058 52 540
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
64 409 77 846 87 316 85 263 82 400 78 908 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Histoire

Le nom de Vitry est d'origine gallo-romaine : lorsque Lutèce fut occupée par les troupes romaines, des colons romains occupèrent tout naturellement les meilleures terres aux alentours. L’un d’eux, Victorius aurait donné par déformations successives Victoriacum (nom attesté au IXe siècle), Victorium et Vitriacum, nom latin de Vitry. Comme pour beaucoup de localités proches de grandes villes, il a été de coutume de faire suivre le Vitry du nom de sa grande voisine. À la fin du XIVe siècle, la ville s'est ainsi nommée « Vitry près Paris ». Cependant, à partir de la fin du XVIe siècle, les registres paroissiaux ainsi que les actes notariés portent fréquemment la mention de « Vitry-sur-Seine ». Au XVIIe siècle, la ville est principalement connue pour ses pépinières d'arbres puis ses forceries de lilas, et fut un lieu privilégié de villégiature. Compte tenu de l'importance prise par les pépiniéristes, la question a été posée de savoir si Vitry-sur-Seine ne deviendrait pas Vitry-aux-Arbres. En 1897, le Conseil municipal opte finalement pour Vitry-sur-Seine.

Proche de la capitale, la petite ville de Vitry s'est souvent trouvée engagée dans les évènements qui ont marqué l’histoire de France. Au cours de l’invasion de la Gaule par les Romains, une bataille aurait eu lieu dans la plaine de Vitry, 52 ans avant J.-C., entre les légions romaines commandées par Labienus et les Gaulois ayant à leur tête Camulogène. La défaite de ces derniers aurait permis à César d’occuper Lutèce.

Le Port-à-l’Anglais fut le théâtre, à diverses époques des sanglants combats entre les troupes du Dauphin et Charles de Navarre en 1358, entre Armagnacs et Bourguignons en 1434.

En 1572, le passeur d’eau bloque le passage de la Seine avec des barques et permet le massacre des Protestants qui fuyaient Paris lors de la Saint-Barthélemy. Les guerres de la Fronde en 1652 amènent leur part de combats pour la possession d’un pont de bateaux.

Lors de la Guerre franco-allemande de 1870, la redoute du Moulin de Saquet tombe aux mains des Prussiens puis est reprise trois jours après. Elle sera par ailleurs occupée pendant la Commune de Paris par les Fédéres. Elle est reprise par ruse, par les Versaillais, dans la nuit du 3 au 4 mai 1871.

Au début du XXe siècle, la ville était reliée à la Place de la Concorde par une ligne de tramway
Au début du XXe siècle, la ville était reliée à la Place de la Concorde par une ligne de tramway

Comme toute ville de France, Vitry est durement marqué par le drame de la Grande Guerre qui coûte la vie à 736 habitants.

A partir de 1925, la municipalité de Vitry est communiste.

Puis c'est au tour de la Seconde Guerre mondiale de provoquer de nouveaux désastres humains : 422 vitryots paient de leur vie leur actions de résistance, de combats ou simplement leur appartenance religieuse.

L’après-guerre est consacré à la modernisation de la commune. Les vieux quartiers sont remplacés par des grands ensembles. La création d’une zone industrielle a pour conséquence l’augmentation de la population qui passe de 9.894 en 1901 à 86.000 en 1975 et provoque une réorganisation importante de l'urbanisme. Le nouvel hôtel de ville de Vitry est inauguré en 1986.

Dans les années 70 ces politiques d'aménagement vont montrer leur limite à la faveur de la crise qui débouche à Vitry sur les mêmes problèmes sociaux que ceux rencontrés dans de nombreuses communes périphériques, avec son lot de violence dont certaines ont eu un important retentissement médiatique.

Dans un contexte où les municipalités communistes accueillent des taux extrêmement élevés de populations immigrées, là où la plupart des communes s'en déchargent de fait (la population immigrée avoisine les 30% à Gennevilliers au milieu des années 70), le 24 décembre 1980, la municipalité de Vitry bloque au bulldozer la construction d'un foyer de travailleurs immigrés devant abriter 300 travailleurs maliens, après que la municipalité de Saint Maur ait tenté de transférer encore davantage d'immigrés vers Vitry. Le maire Paul Mercieca est soutenu par Georges Marchais puis par une résolution du Comité Central du Parti. Le retentissement de cette affaire en fera un des événements révélateurs d'une crise de l'immigration en France et marque son entrée dans le débat politique.

Si les protestations n'ont guère de suite localement, en revanche le meurtre d'Abdelkader, un adolescent de 15 ans, tué le 16 février 1980 par un gardien d’immeuble sera l'occasion d'une des premières mobilisations importantes des associations nées à cette époque pour la défense des banlieues et des jeunes issus de l'immigration. L'annonce de la condamnation à cinq ans de prison avec sursis du meurtrier d’Abdelkader va provoquer une émeute devant le « palais de justice » de Créteil, des manifestations à Lyon et l'occupation d'un local du PCF.

Du 26 au 31 décembre 2001, pendant cinq nuits s'affrontent jeunes et forces de police après le décès d'un jeune originaire de Vitry, abattu alors qu'il tentait de braquer une banque de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis). Plus d'une soixantaine de voitures sont incendiées.

Le 4 octobre 2002 le meurtre de Sohane Benziane, 17 ans, brûlée vive dans un local à poubelles de la cité Balzac, par son ex-petit ami de 19 ans, est à l'origine de la première marche de « Ni putes ni soumises ».

La ville est peu touchée par les émeutes du 27 octobre au 16 novembre 2005 dans les banlieues qui coïncide avec l'inauguration du MAC/VAL, musée d'art contemporain du Val-de-Marne le 15 novembre (en l'absence du ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres, la ville et le département étant dirigés par le Parti Communiste).

[modifier] Monuments et lieux touristiques

Eglise St Germain vue de la place du marché - Vitry-sur-Seine
Eglise St Germain vue de la place du marché - Vitry-sur-Seine

Port à L'anglais, pont suspendu au dessus de la Seine, ancienne Mairie de style ancien et qui fut déplacée de son emplacement originel.

L'église. La ville a connu deux églises majeures : d'abord Saint-Gervais - Saint Protais qui connut un destin mouvementé : brûlée par les troupes de Charles de Navarre, reconstruite aux frais de Charles V, fermée à la Révolution, elle fut finalement détruite peu après en raison de sa vétusté. Au XIIe siècle avait débuté la construction d'une deuxième église : Saint-Germain, achevée au XIVe. Elle, en revanche, a bravé le temps et nous est le témoin de l'art roman et du gothique rayonnant. L'abbé Roger Derry (1900-1943), résistant qui fut décapité à Cologne en 1943, y fut vicaire de 1930 à 1934. Il fonda à Vitry le journal paroissial le Mil.

Le château. Claude François Paparel, trésorier des guerres de Louis XIV, fait construire un château en 1708. Par la suite, différents propriétaires l’occupent dont le maréchal d’Alègre. Le château est proposé en 1907 comme hôtel de ville à la municipalité. Celle-ci n’arrivant pas à se mettre d’accord proposa un référendum aux habitants. Par 1.552 voix contre 1.151 l’achat du château est repoussé. Il est démoli en 1912 et les terres vendues en lotissements.

[modifier] Transports

Vitry-sur-Seine est traversé du nord au sud par la N305, par les lignes de bus : (BUS) RATP 132 172 182 183 185 285 393 - N31 N131 et dispose de deux gares RERC Vitry-sur-Seine et Les Ardoines.

[modifier] Cités, Residences

  • Cité Balzac
  • Cité Colonel Fabien
  • Lucien Français
  • Les Marronniers
  • La Sablière 200
  • La Commune de Paris
  • Mario Capra
  • Les Montagnes
  • Les Montagnards
  • Le Moulin Vert
  • Les Toits et Joie
  • Gabriel Peri
  • La dalle Robespierre
  • Barbusse48
  • Le Square de l'Horloge
  • Camille Groult
  • Les Malassis
  • 182 Rouget de l'isle
  • La Glacière
  • Bourgogne
  • Cité Verte
  • Cité Bleu
  • Cité des Combatants
  • Roger Derry
  • Rosenberg
  • Cité des Peupliers
  • La Semise

[modifier] Parcs

  • Parc départemental des Lilas (et Parc des Blondeaux 1 et 2)
  • Parc Julio-Curie (ou des Cygnes)
  • Parc du Côteau
  • Domaine départemental Adolphe Chérioux

[modifier] Culture

Vitry-sur-Seine développe depuis de longues années une politique culturelle permettant à tous d'accéder à l'art. Ainsi, plus de 100 sculptures d'art contemporain sont implantées dans la ville, notamment dans les établissements d'enseignement public (écoles, collèges et lycées).

Par ailleurs, Vitry accueil le Musée d'art contemporain du Val-de-Marne. Inauguré le 18 novembre 2005, ce musée propose en outre des ateliers d'arts plastiques, un auditorium et un cinéma d'art et d'essais.

L'art Urbain a aussi sa place et Vitry est l'une des villes qui a contribué à l'essor du mouvement Hip Hop en France.

[modifier] Jumelages

Jumelages

Coopération

[modifier] Personnalités liées à la commune

Par contre, Jacques de Vitry, qui prêche contre l’hérésie albigeoise au XIIIe siècle, n'est pas né à Vitry-sur-Seine mais entre 1160 et 1170 à Vitry en Perthois situé en Champagne, comme en atteste une charte de Marie Comtesse de Champagne, datée de 1193.

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  1. Michel Traversat, Les pépinières. Étude sur les jardins français et sur les jardiniers et les pépiniéristes, thèse de doctorat, EHESS, 2001.

48°47′22″N 2°23′22″E / 48.78944, 2.38944