Mouvement des non-alignés
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Le mouvement des non-alignés (en anglais NAM, Non-Aligned Movement) est une organisation internationale regroupant 114 États en 2006, qui se définissent comme n'étant alignés ni avec, ni contre aucune grande puissance mondiale. Le but de l'organisation tel que défini dans la « Déclaration de la Havane » de 1979 est d'assurer : « l'indépendance nationale, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la sécurité des pays non alignés dans leur lutte contre l'impérialisme, le colonialisme, le néo-colonialisme, la ségrégation, le racisme, le sionisme, et toute forme d'agression étrangère, d'occupation, de domination, d'interférence ou d'hégémonie de la part de grandes puissances ou de blocs politiques ». L'organisation, dont le siège est à Lusaka en Zambie, regroupe près des deux tiers des membres des Nations unies et 55% de la population mondiale.
Le mouvement des non-alignés comprend des membres importants à l'échelle mondiale, comme l'Inde, l'Algérie, l'Égypte, l'Indonésie, le Pakistan, Cuba, l'Afrique du Sud, l'Iran, la Malaisie, ainsi que la Yougoslavie avant son éclatement. La République populaire de Chine a été membre pendant un temps. En revanche, le Brésil n'a jamais été un membre formel du mouvement, mais il partage plusieurs des ses vues et envoie régulièrement des observateurs à ses sommets.
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[modifier] Origines du mouvement
La Déclaration de Brioni du 19 juillet 1956, initiée par Gamal Abdel Nasser, Josip Broz Tito, Norodom Sihanouk et Jawaharlal Nehru marque l'origine du mouvement, qui vise à se protéger de l'influence des États-Unis et de l'URSS qui cherchaient à polariser le monde à leur profit, (idée de bipolarisation ; les deux grands qui gouvernent le monde)
Le terme « non-alignement » a été inventé par le premier ministre indien Nehru lors d'un discours en 1954 à Colombo. Dans ce discours, Nehru a décrit les cinq piliers à utiliser pour les relations sino-indiennes, qui ont été pour la première fois mises en avant par le premier ministre chinois Zhou Enlai. Appelés Panchsheel (les « cinq principes »), ces principes serviront plus tard de base au Mouvement des non-alignés.
On peut considérer que la Conférence de Bandung, tenue en 1955 dans la ville indonésienne de Bandung dans l'ouest de l'île de Java, qui avait réuni une trentaine de pays d'Afrique et d'Asie, est une étape importante vers la constitution du Mouvement des non-alignés.
[modifier] Évolution du mouvement
Alors que l'organisation avait à l'origine pour but d'être aussi solide et unie que l'OTAN ou le pacte de Varsovie, elle a dans les faits peu de cohésion, et plusieurs de ses membres ont été à un moment ou à un autre étroitement liés avec une grande puissance. Par exemple, Cuba était très proche de l'Union soviétique lors de la Guerre froide. L'Inde s'est aussi rapprochée de l'Union soviétique durant quelques années pour combattre la Chine. Le mouvement a également fait face à des dissensions internes quand l'URSS a envahi l'Afghanistan en 1979. D'un côté les États clients de l'URSS approuvaient l'invasion, et de l'autre, certains membres (surtout les États musulmans) la condamnaient.
Créé dans le contexte de la Guerre froide, le mouvement a dû trouver un nouveau souffle à son issue suite à l'effondrement de l'Union soviétique. De plus, les États issus de l'éclatement de la Yougoslavie (l'un des membres fondateurs) ont montré peu d'intérêt pour l'organisation depuis la dissolution du pays. Enfin en 2004, Malte et Chypre se sont retirés lors de leur entrée dans l'Union européenne. Néanmoins, l'organisation continue de jouer un rôle important. Elle a par exemple refusé de suivre les instances du consensus de Washington, lequel regroupe le Fonds monétaire international (FMI), l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Banque mondiale, considérant que ce serait nuisible aux intérêts de ses membres.
Loin de s'estomper, le legs de l'ère de la Guerre froide se poursuit. De nouvelles tendances s'inspirent des acquis des luttes de décolonisation. Ainsi, le politologue Aziz Salmone Fall, dans le sillage de Ben Barka, avec son Groupe de Recherche et d'Initiative pour la Libération de l'Afrique (GRILA) prône un renouveau de la Conférence tricontinentale, un développement autocentré aux fondements écosystémiques, et plaide pour un mondialisme polycentrique[1].
[modifier] Sommets
Congrès | Date | Lieu |
---|---|---|
I | 1-6 septembre 1961 | Belgrade (Yougoslavie) |
II | 5-10 octobre 1964 | Le Caire (Égypte) |
III | 8-10 septembre 1970 | Lusaka (Zambie) |
IV | 5-9 septembre 1973 | Alger (Algérie) |
V | 16-19 aout 1976 | Colombo (Sri Lanka) |
VI | 3-9 septembre 1979 | La Havane (Cuba) |
VII | 7-12 mars 1983 | New Delhi (Inde) |
VIII | 1-6 septembre 1986 | Harare (Zimbabwe) |
IX | 4-7 septembre 1989 | Belgrade (Yougoslavie) |
X | 1-7 septembre 1992 | Jakarta (Indonésie) |
XI | 18-20 octobre 1995 | Cartagena de Indias (Colombie) |
XII | 2-3 septembre 1998 | Durban (Afrique du Sud) |
XIII | 20-25 février 2003 | Kuala Lumpur (Malaisie) |
XIV [2] | 11-16 septembre 2006 | La Havane (Cuba) |
[modifier] Référence
- ↑ (fr) Aziz Salmone Fall, « Les 50 ans de Bandoeng - le non alignement à l’ère du supraimpérialisme », avril 2005. Consulté le 14 novembre 2007
- ↑ (fr) 14e conférence sommet MNOAL, La Havane 2006
[modifier] Voir aussi
[modifier] Lien externe
- (en) Site officiel
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