Loches

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Loches

Carte de localisation de Loches
Pays France France
Région Centre
Département Indre-et-Loire
Arrondissement Loches
Canton Loches
Code Insee 37132
Code postal 37600
Maire
Mandat en cours
Jean-Jacques Descamps
2001-2008
Intercommunalité Loches Développement
Latitude
Longitude
47° 07′ 45″ Nord
         0° 59′ 46″ Est
/ 47.1291666667, 0.996111111111
Altitude 64 m (mini) – 147 m (maxi)
Superficie 27,06 km²
Population sans
doubles comptes
6 328 hab.
(1999)
Densité 234 hab./km²

Loches est une commune française, située dans le département d'Indre-et-Loire et la région Centre.

Elle forme une petite agglomération de 10 029 habitants avec les communes de Beaulieu-lès-Loches, Ferrière-sur-Beaulieu et Perrusson, à l'ombre de Tours à laquelle elle est reliée par le TER.

Ses habitants sont appelés les Lochois, Lochoises.

Sommaire

[modifier] Géographie

Loches est une petite ville médiévale surmontée du plus ancien donjon d'Europe construit au Haut Moyen Âge par Foulques III Nerra.

[modifier] Histoire

La ville primitive de Loches est citée par Grégoire de Tours sous le nom de Lucca. Le site était déjà occupé par les Romains qui l'ont placé à la frontière de la province d'Aquitaine. Quelques traces de cette époque subsistent: on a retrouvé au lieu dit Cornillé (Corniliacus ou villa de Cornelius) des pièces d'or de l'époque romaine; l'aqueduc romain de Contray, dont des piliers sont encore debout, témoignent d'une exploitation agricole antique; enfin le bénitier de la Collégiale Saint-Ours provient d'une colonne gallo-romaine dédiée aux dieux de l'Olympe.

La christianisation de Lucca fut marqué par l'établissement au cinquième siècle, d'une église dédiée à sainte Marie-Madeleine, par Saint Eustache (évêque de Tours). En 491, Ursus de Cahors connu sous le nom de Saint Ours, implante une monastère dans la partie nord de l'actuelle cité médiévale et construisit un moulin sur l'Indre pour les moines. A sa mort en 508, Senoch lui succéda à la tête du monastère, il a donné son nom à un village voisin: Saint-Senoch.

En 742, les Maires du Palais, Carloman (fils de Charles Martel) et Pépin le Bref (futur roi des Francs de 751 à 768) livrèrent bataille contre Hunald, Duc des Gascons et des Aquitains et s'emparèrent de Loches. En 840, Charles le Chauve nomme Alalande, une de ses lieutenants, gouverneur de Loches. Sa petite-fille Roscille se maria avec Foulque Ier d'Anjou, apportant notamment Loches en dot au comté d'Anjou (887).

Au Xe siècle, les querelles incessantes qui opposèrent les comtes de Blois aux comtes d'Anjou, furent à l'origine de l'essor du château de Loches qui joua désormais un rôle prépondérant dans cette lutte de pouvoir. L'angevin Geoffroi Grisegonelle s'établit à Loches et fait construire une église. Son fils Foulques Nerra fit construire l'énorme donjon quadrangulaire toujours visible de nos jours. Ce donjon faisait partie d'un dispositif militaire angevin de fortifications encerclant la ville de Tours, objet de toutes ses convoitises. C'est son fils, Geoffroi II Martel, qui mena à terme la construction de cet imposant édifice.

En 1195, après la mort d'Henri II Plantagenêt, seigneur d'Anjou et roi d'Angleterre et profitant que Richard Cœur de Lion soit retenu prisonnier en Autriche depuis son retour des Croisades, Philippe Auguste intrigue avec Jean sans Terre, le frère de Richard Cœur de Lion et se fait donner Loches. Dès qu'il est libéré, l'impétueux Cœur de Lion accourt et reprend le château de Loches. Dix ans après, en 1205, Philippe Auguste prend sa revanche. Le siège dure un an. Loches est désormais prison d'État et les rois s'efforcent de la rendre inexpugnable.

Vue aérienne sud-ouest
Vue aérienne sud-ouest

En 1249, la seigneurie de Loches passa définitivement au Domaine royal français après que Saint Louis l'eut achetée avec celle de Châtillon-sur-Indre pour 600 livres. Jusqu'à la fin de l'ancien régime, les Capétiens ont désigné des lieutenants du roi, gouverneurs de la place forte de Loches, et notamment la dynastie des Baraudin, qui se sont succédé tout au long du XVIIIe siècle.

Au XVe siècle, Agnès Sorel, favorite de Charles VII, vient habiter Loches. Elle abandonne la cour de Chinon, où le Dauphin (futur Louis XI) lui a créé bien des difficultés. En effet, ce dernier ne supporte pas la relation d’Agnès avec son père le roi Charles VII. Il estime que sa mère est bafouée et a de plus en plus de mal à l'accepter. Un jour il laisse éclater sa rancœur et poursuit, l’épée à la main, l’infortunée Agnès dans les pièces de la maison royale. Agnès Sorel se réfugie à Loches et Charles VII, courroucé par tant d’impertinence, chasse son fils de la Cour et l’envoie gouverner le Dauphiné. Fin mai 1429, après sa victoire à Orléans, Jeanne d'Arc vient rencontrer Charles VII pour le convaincre de se faire couronner « Noble Dauphin, ne tenez pas davantage tous ces conseils, si nombreux et si longs, venez donc au plus vite à Reims prendre la couronne à laquelle vous avez droit [1]

La ville de Loches connaît son âge d'or pendant la Renaissance, la Chancellerie (finie en 1551) et l'Hotel de Ville (bati par les bourgeois de la ville avec l'accord de François Ier) en témoignent. A cette époque Loches était « égale en dignité à Tours et à Chinon »[2]

A la veille de la Révolution, Loches est en déclin, en parti à cause du Pont royal de Tours qui a détourné le trafic vers Tours au détriment de Loches, et la population a chuté en deçà de 4000 habitants. En 1789, la prison royale de Loches a perdu de son importance et on ne compte plus que trois prisonniers. Le mouvement révolutionnaire est suivi par la bourgeoisie et le clergé locaux, le chanoine Pothier faisant brûler, en 1791, la sinistre cage de La Balue, l'année suivante la commune élit son premier maire, le citoyen Picard-Ouvrard. Sous la Convention, la prison lochoise, considérée comme la plus sûre du département d'Indre-et-Loire, connut un regain d'activité, on dut réquisitionner le Logis royal et les maisons des chanoines (en plus des cachots du donjon) pour loger tous les détenus.

Le blason de la ville n'apparaît qu'au XVe siècle et les loches (poissons) qui y figurent ne sont qu'un "jeu de mot" pour faire référence au nom de la ville (ce n'est pas parce qu'il y a des poissons sur le blason que la ville s'appelle Loches mais c'est parce que la ville s'appelle Loches qu'on a mis des poissons sur le blason).


Recensée comme Ville d'Art et d'Histoire, Ville fleurie et parmi Les Plus Beaux Détours de France (label spécialement créé pour Loches), elle est aujourd'hui très populaire chez les Britanniques qui s'installent nombreux dans cette partie de la Touraine, renouant par là avec leurs ancêtres Plantagenêt.

[modifier] Économie

L'économie de la ville est fortement tournée vers le tourisme, cela se voit notamment par la construction de la résidence Pierre & Vacances des Cordeliers, et les grands travaux dans le centre ville menés par la municipalité, dont le principal objectif est de développer le tourisme, malgré la position de retrait de la ville par rapport à la vallée de la Loire. La zone industrielle de Vauzelles concentre quelques industries, travaillant pour la plupart dans l'électronique de puissance et la mécanique de précision. Dans le passé, la principale industrie était la culture en cave des champignons de Paris, qui employait 600 personnes à son apogée. Ces différentes entreprises se sont délocalisées en 1994. La communauté de commune s'efforce d'attirer des entreprises à Loches, quelques-unes sont venues s'installer au lieu dit Corbery dans l'ancienne conserverie à champignons.

Loches, plus grande ville du Sud-Est du département d'Indre-et-Loire est un pôle attracteur qui possède le seul hypermarché et le seul lycée du sud Touraine.

[modifier] Administration

Liste des maires
Période Identité Parti
1983-1989 M Jean-Paul Diacre
1989-1995 Mme Christiane Mora PS
1995-2014 M. Jean-Jacques Descamps UMP
Données antérieures à venir.

[modifier] Personnages célèbres

Tombeau d'Agnès Sorel à Loches
Tombeau d'Agnès Sorel à Loches

[modifier] Monuments et lieux touristiques

  • Le Donjon : Remarquable par ses dimensions (36 mètres de hauteur) sa rare forme carrée et par son excellent état de conservation, le Donjon roman est érigé par Foulques Nerra, Comte d’Anjou, autour de l’an Mil (1013-1035). Parfait exemple de l’architecture militaire réalisée en Occident, la forteresse, du XIe siècle, est transformée en prison royale au XVe siècle par Louis XI. Elle abrite les cachots de Philippe de Commynes (reconstitution de la cage de bois bardée de fer), du Cardinal Balue et du Duc de Milan Ludovic Sforza, qui exécuta des peintures murales pendant sa détention. En 1801, Bonaparte transforme la prison royale en prison départementale. En 1926, le donjon a enfin cessé d'être une prison.

Le donjon est flanqué d'une autre tour nommée Tour Louis XI, édifiée pendant la Renaissance avec une vocation purement militaire, elle était conçue pour permettre le tir au canon du haut de sa terrasse.

Ouvert toute l'année sauf le 25 décembre et le 1er janvier. Du 02/01 au 31/03 et du 01/10 au 31/12 : de 9h30 à 17h. Du 01/04 au 30/09 : de 9h à 19h.

Un jardin médiéval, situé à leurs pieds, de forme rectangulaire et centré par un bassin, est planté dans des carrés bordés de claies de chataigners, de plantes médicinales, aromatiques et potagères. Les murs accueillent les arbres fruitiers palissés et des bordures fleuries.[3]

Logis Royal
Logis Royal
  • Le Logis Royal : Bâti sur la pointe de l’éperon rocheux dominant la vallée de l’Indre, le Logis royal est l’une des résidences favorites des Valois pendant la Guerre de Cent Ans. Charles VII érige un premier corps de logis inspiré de l’architecture militaire, à la fin du XIVe siècle. Ses successeurs le prolongent d’un deuxième bâtiment dont la façade reçoit un décor de style gothique flamboyant. Trois femmes illustres ont marqué l’histoire du Logis Royal : Jeanne d’Arc, Agnès Sorel, favorite de Charles VII et Anne de Bretagne. Ouvert toute l‘année sauf le 25 décembre et le 1er janvier. Du 02/01 au 31/03 et du 01/10 au 31/12 : de 9h30 à 17h. Du 01/04 au 30/09 : de 9h à 19h.
  • La Porte Royale : Seule issue permettant l’accès à la Citadelle. Cette porte date des XIIe et XIIIe siècles et a été complétée au XVe siècle par un corps de bâtiment central et une terrasse à canons. De la Porte Royale, on peut entrer dans la Cité Royale pour la visite du Donjon, du Logis Royal, de la Collégiale Saint-Ours et de la Maison Lansyer, ou bien faire le tour des remparts par le boulevard Philippe Auguste. On peut accéder au sommet de la Porte Royale par le jardin de la Maison Lansyer, d’où la vue sur la ville est imprenable.
Collégiale St-Ours
Collégiale St-Ours
  • La Collégiale St-Ours : Splendeur romane et gothique édifiée aux XIe et XIIe siècles, dont le style mixte est dû à une longue construction sur deux périodes différentes. Son architecture est marquée par son portail polychrome sculpté de personnages et d’animaux tirés du bestiaire du Moyen Âge et par les deux pyramides à huit faces appelées « dubes », élevées vers 1165. Elle renferme, depuis avril 2005, le tombeau de marbre d'Agnès Sorel. C'est selon Viollet-le-Duc "un édifice d'une étrange et sauvage beauté, unique au monde"
  • La Maison Lansyer : Ancien domicile du peintre Emmanuel Lansyer qui expose des objets lui ayant appartenu et d'autres objets relatifs à l'histoire de Loches. Ouvert du 01/04 au 02/11 de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30. Pendant les vacances de février et Noël (sauf le 25/12), de 10h à 13h et de 14h à 17h.
  • La Chancellerie (bâtiment Renaissance ouvert au public qui abrite une exposition sur l'histoire de la ville de Loches, Ville d'Art et d'Histoire et des expositions temporaires) et La Maison du Centaure (habitation voisine dont la façade est ornée d'un relief représentant Hercule et un Centaure)
Tour Saint-Antoine
Tour Saint-Antoine
  • La Tour St-Antoine : Ancien clocher d’une église, elle fait aussi office de beffroi de la ville. Elle culmine à 52 mètres et offre une bonne vue des environs de Loches. Construite entre 1529 et 1575, elle est le seul beffroi Renaissance de Touraine. Elle n'est ouverte au public qu'à l'occasion des Journées du Patrimoine
  • La Porte des Cordeliers : Ouverte au XVe siècle dans la troisième ceinture de remparts de la ville, la Porte des Cordeliers était munie de deux ponts-levis franchissant le bief de l'Indre. Elle laissait entrer les voyageurs venus par la route d’Espagne. Son nom lui vient de la proximité du couvent des Cordeliers (Franciscains).
  • Carrière de Vignemont : Ancienne carrière d'extraction des pierres de tuffeau ouverte à la visite. Présentation et explication des méthodes d'extraction des pierres et de culture des champignons de Paris, de défenses de la région qui venaient se réfugier dans ce labyrinthe en cas de problèmes.

Toutes ces informations viennent du site officiel de l'Office de Tourisme de Loches. [1]

[modifier] Jumelages

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[4])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
4 800 4 342 4 304 4 558 4 774 4 753 4 581 5 058 5 191
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
5 156 5 267 5 154 4 964 5 085 5 096 5 141 5 132 5 182
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
5 161 5 115 5 346 4 652 4 754 4 761 4 944 5 515 5 525
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 - -
5 902 6 359 6 738 6 772 6 544 6 328 6 370 - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Divers

Deux toiles, attribués au peintre Le Caravage ont été retrouvées dans l'église Saint-Antoine. Il s'agit du Pèlerinage de Notre Seigneur à Emmaüs et du Saint Thomas mettant son doigt en la plaie du Christ. Cette attribution faite par José Frèches, éminent connaisseur de l'art chinois, n'a pas fait l'unanimité[5].

Fin octobre 2006, a éclaté une polémique suite au projet du maire Jean-Jacques Decamps d'installer de 50 à 100 caméras de vidéo-surveillance dans la ville pour un cout total de 100.000€[6], ce qui a déclenché les protestations de la minorité socialiste, et la constitution d'un collectif [7], opposé au projet qui a organisé une pétition contre cette mesure sécuritaire.

Le 2 décembre 2006, le bâtiment abritant la bibliothèque municipale et l'espace public numérique est rebaptisé Médiathèque Jacques Lanzmann.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Lucien Fabre, Jeanne d'Arc
  2. B, Chevalier, professeur à l'Université de Tours, Loches au XVIe siècle
  3. jardins médiévaux, Mic Chamblas-Ploton, la maison rustique, flammarion,ISBN 2.7066.1749.7
  4. Loches sur le site de l'Insee
  5. article sur le site de Tribune de l'art sur les toiles attribuées au Caravage
  6. projet du maire d'installation d'un système de vidéosurveillance
  7. Loches Story

[modifier] Liens externes

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