Alfred de Vigny

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Alfred de Vigny
Alfred de Vigny par Antoine Maurin
Naissance 27 mars 1797
Décès 17 septembre 1863
Activité Poète, Romancier, Dramaturge
Nationalité française
Genre roman historique
Mouvement romantisme
Influences La Bible, Shakespeare, John Milton, André Chénier, Chateaubriand, Lord Byron
Œuvres principales Cinq-Mars, Poèmes antiques et modernes, Chatterton, Les Destinées

Alfred Victor, comte de Vigny est un écrivain, dramaturge et poète français né le 27 mars 1797 à Loches, Indre-et-Loire, et mort à Paris le 17 septembre 1863. Figure du romantisme, contemporain de Victor Hugo et de Lamartine – il fréquente le Cénacle – il écrit parallèlement à une carrière militaire entamée en 1814 et publie ses premiers poèmes en 1822. Avec la publication de Cinq-Mars en 1826, il contribue au développement du roman historique français. Ses traductions versifiées de Shakespeare s'inscrivent dans le drame romantique, de même que sa pièce Chatterton (1835). Son œuvre se caractérise par un pessimisme fondamental, et une vision désenchantée de la société. Il développe à plusieurs reprises le thème du paria, incarné par le poète, le prophète, le noble, Satan et le soldat. Sa poésie est empreinte d’un stoïcisme hautain, qui s’exprime en vers denses et dépouillés, souvent riches en symboles, annonçant la modernité poétique de Baudelaire, Verlaine et Mallarmé.

Après la mort de sa mère et sa rupture avec Marie Dorval, il se retire en Charente, dans son manoir du Maine-Giraud. Les Destinées, recueil posthume de poèmes philosophiques, sont publiés en 1864 immédiatement après sa mort.

Sommaire

[modifier] Biographie

Alfred de Vigny
Alfred de Vigny

Alfred de Vigny naît à Loches mais est éduqué à Paris. Sa famille, d'origine noble, vit dans la nostalgie de l'ancien régime et dans le mépris de l'Empire et de ses parvenus. Lors de son séjour à la pension Hix, où l'on se moque des ascendances nobles d'Alfred, l'enfant renforcera sa conviction que les nobles sont les parias des temps modernes.

Il prépare polytechnique car, bien que méprisant l'Empire, son père lui a inculqué le culte des armes et de l'honneur. Et la restauration fait de lui un sous-lieutenant des Compagnies rouges. Cependant, sa carrière militaire n'est pas exaltante : il escorte Louis XVIII lors de sa fuite, et lors de la guerre d'Espagne, il demeure en garnison.

Cependant, de 1816 à 1825 (date de son congé de l'armée), Alfred mène une activité littéraire : il lit la Bible, mme de Staël, Chateaubriand, De Maistre, Byron. Il devient ami de Victor Hugo et publie en 1822 un recueil de poésie, anonymement. Et son aventure espagnole est pour lui l'occasion de composer Eloa, épopée très bien accueillie. En 1826, il s'installe à Paris avec sa femme et publie Les poèmes antiques et modernes et Cinq-Mars. Puis il s'essaye au théâtre et publie une adaption en vers de l'Otello de Shakespeare en 1829. Après la déception de La Maréchale d'Ancre (1831), il confirme avec Chatterton (1835).

La révolution de 1830 et la veulerie du Roi qui abandonne ses partisans le fait évoluer vers le christianisme social de Lamennais, et vers le saint-simonisme : peu à peu, il devient républicain.

Son œuvre devient plus philosophique : il s'intéresse aux parias de la société moderne : le poète dans Stello (1832), le soldat dans Servitude et Grandeur militaires (1835). Dans Daphné, il aborde des questions religieuses.

Mais avec la mort de sa mère, sa brouille avec d'anciens amis et sa relation tumultueuse avec Marie Dorval, Alfred devient de plus en plus pessimiste. À Paris, isolé, il écrit ses plus grand poèmes : La Mort du loup (1838), La Colère de Samson (1839), Le Mont des oliviers (1839). Mais peu à peu, il s'attire à lui de jeunes écrivains et est élu à l'Académie en 1845.

Cependant, son échec à la députation de Charente en 1848 le fait retomber dans le pessimisme. Il se retire pour soigner sa femme jusqu'en 1853 ; puis il revient à Paris et continue d'écrire, solitaire, jusqu'à ce que son cancer de l'estomac ait eu raison de lui. Son recueil Les destinées est publié postumement en 1864.

[modifier] Son œuvre

Nul autre, parmi les romantiques, n'est aussi personnel que Vigny : dans la plupart de ses poèmes, il exprime un "moi" hautain et jaloux. Cependant, il se met rarement en scène : Il est tantôt Moïse, tantôt Samson, tantôt Jésus même (cf. le Mont des Oliviers), et ses plus belles pièces se présentent presque toutes comme des symboles; à l'expression de ses sentiments, il donne, en les détachant pour ainsi dire de sa personnalité, une valeur et une portée générales. La solitude, à laquelle condamnent le génie, l'indifférence des hommes, la trahison de la femme (cf. sa relation avec Marie Dorval), l'impassibilité de la Nature et le silence de la Divinité en présence de nos maux, la résignation stoïque qu'il convient de leur opposer, telles sont les idées maîtresses de ce poète philosophe.

On le dit souvent artiste laborieux et chagrin, l'invention verbale lui manquerait, et la veine, et le souffle. Il n'a fait, d'ailleurs, en tout, qu'une quarantaine de morceaux dont on a pu dire que beaucoup sont obscurs, entortillés. Dix ou douze seulement mériteraient de survivre, comme Moïse, la Bouteille à la mer, la Mort du loup, la Maison du berger, le Mont des Oliviers, la Colère de Samson, etc. Mais ceux-là valent ce que la poésie française a produit de plus beau.

[modifier] Œuvres

[modifier] Notes et références de l'article

  • Nouveau Larousse illustré, 1898-1907, une publication dans le domaine public.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Alfred de Vigny.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes


Précédé par
Charles-Guillaume Étienne
Fauteuil 32 de l’Académie française
1845-1863
Suivi par
Camille Doucet