Utilisateur:Huba/Géographie et relations internationales

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Cet article sur la géographie et relations internationales traite la question "A quoi peut servir la géographie pour l’étude et la recherche en relations internationales?"

Autant la référence et l’usage de l’histoire dans le travail de recherche en relations internationales semble une évidence, autant la mobilisation de savoirs et de questionnements en géographie ne l’est pas. Pourquoi?

Sommaire

[modifier] Généalogies

Il ne s’agit pas de faire un cours, même très résumé de géographie, sans proportions et sans intérêt, mais une introduction, ou une agitation, qui vise à intégrer la dimension spatiale des sociétés et des acteurs sociaux dans démarche de recherche en relations internationales.

[modifier] Une géographie à la Française

Un très brillant passé et de nos jours une discipline mal définie, mal aimée, mal traitée.

[modifier] Le poids du contexte: une réaction à la géographie allemande?

  • les relations entre les lieux, l’échelle de la terre,
  • le rapport avec l’histoire qui est une histoire d’espace et
  • le développement de l’enseignement de la géographie dès l’école primaire prussienne.

[modifier] Essai définition d’une géographie à la française et ses évolutions

[modifier] Le temps du rayonnement
  • Création d’une véritable école française, fin XIXèm,e autour de Paul Vidal de la Blache (1854-1918) qui l’institutionnalise comme discipline universitaire au tournant du siècle, et dont les héritiers ont dominé la géographie jusqu’aux années 1960.
  • Un académique institutionnel : historien de formation, il aborde la géographie après la guerre de 1870, grand traumatisme français, puis poursuit un parcours brillant qui le mène à la Sorbonne de 1898 à 1908 où il forme des disciples placés sur toutes les chaires de géographie créées dans les universités françaises;
  • Un scientifique qui fonde une revue scientifique : les Annales de géographie;
  • Un vulgarisateur qui lance la Géographie Universelle, inventaire global du monde
  • Un traceur de frontières qui préside le Comité d’Etudes pour les négociations de la Paix en 1917
  • Un producteur de politique publique et de contenus de citoyenneté qui s’engage dans la réforme de l’enseignement primaire, produit des manuels, des collections de cartes murales scolaires.

Cette "Ecole vidalienne", moderne et modernisatrice, scientifique et ancrée dans le travail de terrain, épistémologiquement solide mais ouverte, recherche les causalités, les combinaisons et les enchaînements, le possibilisme des rapports homme-milieu. Elle n’est pas, à ses débuts, la caricature déterministe qu’on en a fait (déterminisme de la géographie physique sur toute la géographie), c’est une géographie humaine, très explicative qui travaille sur le jeu des échelles et est bien en phase avec la société et ses problèmes. L’enjeu de ce savoir en constitution, et de sa diffusion très large dans la société, aussi bien par des acteurs privés dans le cadre des très nombreuses sociétés de géographie que par des politiques publiques d’enseignement massif, est aussi de répondre à une nécessité économique (modernisation, révolution industrielle, développement de l’Empire colonial français), politique et sociale (lutte contre l’Eglise, formation de citoyens). Il est un des éléments fondamentaux de la construction identitaire française.

[modifier] 100 ans après

Beaucoup caricaturé, cet héritage conceptuel et méthodologique devient complètement décalé par rapport aux dynamiques et aux besoins de la société (perte de l’Empire, crise économique, urbanisation, accélération des processus de globalisation) qui n’ont plus rien à voir avec les conditions de sa naissance. Il est fossilisé dans les programmes et pratiques d’enseignement, d’où une très forte contestation dans la discipline, certains jettent tout en même temps, la source et sa caricature usée, Vidal de la Blache devient le symbole de la réaction pour les marxistes, de l’obsolescence pour les quantitativistes, de l’ennui pour les élèves...

Or c’est le moment d’un profond renouvellement en histoire, celui où Fernand Braudel fonde l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales), organise tout un travail pluridisciplinaire autour de l’histoire, et publie Grammaire des civilisations (1963: comme chapitres d’un manuel de terminales « Le monde actuel, histoire et civilisations »).

Le rejet de la géographie est synchrone à la fois d’un travail épistémologique très important dans les années 1970, autour de la question centrale de la géographie physique, mais aussi d’un éparpillement, de luttes internes très dures qui produisent finalement plus de marginalisation que de renouveau. A la fin du XXème siècle, la géographie se retrouve assez effacée sur le plan scientifique, qu’il s’agisse des effectifs, des laboratoires, des publications, de la demande sociale, maintenue presque seulement comme discipline scolaire par son enseignement massif et obligatoire dans les collèges et lycées (assuré majoritairement par des historiens peu formés en géographie). Elle reste vue comme ennuyeuse, peu utile et généralement réduite dans le sens commun, soit encore à la géographie physique comme contrainte (déterminisme) soit à la cartographie ou, au mieux, à la localisation de phénomènes économiques (une sorte d’économie spatialisée descriptive), ou à un élément d’aménagement des territoires. Souvent on lui préfère une géopolitique aussi mal définie que fréquemment utilisée.

Les renouveaux, pourtant très actifs, n’ont pas beaucoup diffusé et hors d’un petit cercle, au fond, il reste une représentation dominante et consensuelle, celle du sens commun : une géographie qui traite de la relation société-nature et qui "fait" des cartes.

[modifier] Petit détour biographique: des géographes qui ont marqué les orientations et la production du savoir depuis les années 1970

Pierre George, ou les ambiguïtés qui perdurent, une géographie très classique, soucieuse de capitaliser les acquis des recherches du milieu du XXe siècle. Grande faiblesse épistémologique, aucun soucis de la théorie, pas de politique.

Yves Lacoste: l’émergence du politique? le pavé dans la marre et la dérive géopolitique Des ouvrages très marquants pour sa génération: Géographie du sous-développement 1965 puis 1981, La géographie ça sert d’abord à faire la guerre (mission Vietnam 72) 1976 puis 1982, La revue Hérodote 1976 n°1 "stratégies, géographies, idéologies". La "région" chère à la géographie classique est pour lui un concept-obstacle, il centre son raisonnement sur la question des échelles, le "savoir penser l’espace" pour savoir s’y organiser, pour savoir y combattre. A partir des années 1980 il travaille sur les ordres de grandeur, puis presque exclusivement sur la géopolitique. [1] [2]

Roger Brunet: l’innovation. Son point de départ est une critique épistémologique, son objet l’étude des structures, son action: l’aménagement du territoire. Ancré au cœur des travaux épistémologiques et théoriques des années 1970 à 1990, il enregistre 20 ans de changements dans son dictionnaire. Grand entrepreneur intellectuel, il relance une Géographie universelle, fonde la Maison de la géographie à Montpellier et la revue Mappemonde et conseille la Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale (DATAR). La géographie est l’une des sciences des phénomènes de société. Elle a pour objet la connaissance de cette œuvre humaine qu’est la production et l’organisation de l’espace. Cet espace sert à la reproduction sociale, il est différencié et il est organisé. Les chorèmes sont des structures élémentaires de l’espace géographique qui correspondent à des lois de l’organisation spatiale: maillages et treillages, dissymétries, gravitation, fronts et affrontements, interfaces et synapses sont à l’origine des chorèmes qui se composent en structures de structures, dont il existe des formes récurrentes (chorotypes) et, localement, des arrangements uniques… [3] [4]

Jacques Lévy et l’équipe d’EspacesTemps: La radicalisation d’une coupure épistémologique? Depuis les années 1970 il réalise un énorme travail épistémologiquement très ouvert suret à toutes les sciences sociales, qui a comme point central la géographie du politique, qui devient la géographie tout court. "Sciences, espace et société", l’échelle : l’individu/ l’État/le monde, et la métrique: topographique : les territoires, topologique: les réseaux. L’espace social est une dimension du réel social, une composante de l’être au monde des hommes. [5] [6] [7]

[modifier] Des géographies anglo-saxonnes

[modifier] Avant les années 80

Trois courants concurrents: *Analyse spatiale: Années 60: l’Ecole de l’analyse spatiale: identifier les lois de l’organisation de l’espace, emprunts de modèles aux sciences dures (physique, biologie, maths), usage des outils statistiques et informatiques, des travaux empiriques ou hypothético-déductifs. cf Peter Haggett (anglais 1965 français 1973) L’analyse spatiale en géographie humaine. Au même moment, grand développement de ce mouvement en Suède et surtout aux États-Unis..

  • Géographie radicale:

L’Ecole de l’analyse spatiale est très contestée par la géographie radicale: W. Bunge, David Harvey (1973) Social Justice and the City et la revue Antipode, critique idéologique, politique et marxiste. Analyse spatiale comme outil de pouvoir et d’oppression qui réifie l’espace régit par des lois propres alors qu’il n’est que le produit des structures économiques.

  • Géographie humaniste:

La géographie humaniste enfin, s’inspire de la phénoménologie allemande et française (Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty, Sartre), les lois de l’espace de l’analyse spatiale ne prennent pas en compte les hommes et les sociétés (1974) Y-F Tuan, Topophilia.

[modifier] La vague post-moderne des années 90

Réflexion sur la discipline, et basculement épistémologique majeur. Il n’est pas possible d’énoncer des lois universelles, le discours scientifique, même celui qui prétend le plus à l'objectivité est celui d’une sujet sociologiquement et culturellement déterminé. Ce relativisme culturel remet en cause la prétention du positivisme scientifique comme les grands récits du structuralisme, du marxisme et de la psychanalyse. Corpus partagé, bibliographique, conceptuel, lexical et d’objets. Des auteurs : Barthes, Baudrillard, Deleuze, Derrida, Foucault, Habermas, Jameson, Lacan, Lefevre, Lyotard; des concepts ou des processus: hybridation, discours, hétérotopie, simulacre, altérité; des objets privilégiés d’étude: Las Vegas, Disneyland, Los Angeles, Shopping centers, aéroports...

La géographie post-moderne n’utilise ni statistiques, ni mathématiques, ni les modèles de l’analyse spatiale, elle refuse l'empirisme comme la recherche de lois universelles, elle s’intéresse au langage, aux représentations, elle déconstruit les discours (occidentaux) et réintroduit les sujets. Ainsi s’affirme une géographie anglo-saxonne résolument postmoderniste, avec une avance qui en a fait une référence pour les autres sciences sociales en contestant la pertinence de l’explication historique et considérant que les logiques à l’œuvre sont celles de juxtapositions dans l’espace, à différentes échelles, de sociétés ou de communautés. La révolution des transports et des télécommunications n’a pas annulé l’espace mais profondément transformé son organisation, ces mutations spatiales produisent des mobilités cosmopolites et des métissages jusqu’alors ignorés, mais aussi des replis communautaires. L’hétérogénéité, l’altérité et la différence sont des thèmes centraux. Cette "réévaluation de l’espace dans la théorie du social" (Edward Soja 1989) donne à cette géographie post-moderne anglaise une place bien plus centrale dans les sciences sociales que ne l’a, au même moment, la géographie en France. Face à ces innovations anglo-saxonnes on observe de fortes réticences ou résistances de la majorité de la géographie française officielle: cloisonnement disciplinaire, enfermement, maintien de l’importance du terrain, refus des questions épistémologiques et théoriques, crispations sur le modèle républicain.

[modifier] Géographie des minorités

C’est un concept opératoire pour penser les sociétés où la majorité n'est pas définie de la même façon qu'en France, elle est réduite au groupe dominant d’un ensemble constitué de groupes hétérogènes, de communautés, le multiculturalisme étant le contraire de l'intégration. Dans les années 1970 les études portent sur les ghettos de noirs pauvres, dans les années 1980 sur les femmes, puis "gender, class and race", puis la géographie culturelle, où la culture n'est pas un facteur explicatif mais une des formes majeures des conflits ou des inégalités étudiés. Ces recherches privilégient les micro-échelles et la déconstruction des discours, l'espace est au cœur des rapports de force entre les groupes. Les méthodes sont: l' observation participative, le travail de groupe et le militantisme local, qui réduisent au maximum la distance entre l’observé et l’observateur et expose ce dernier à toutes les remises en question de ses propres catégories. C’est aussi une géographie sans cartes.

[modifier] La géopolitique "anglaise"?

Les dernières phases de la Guerre Froide sont une période de prise de conscience et de radicalisation dans les publications: Critical geopolitics de Gearóid Ó Tuathail, édition Routledge 1996, et Rethinking geopolitics, Routledge 1998 et An unruly world? Globalization, Governance and geography, Routledge 1998. Même posture délibérément post-moderne, résultat de la rencontre de la géographie et des relations internationales, ces travaux considèrent la géopolitique de façon radicale comme la pratique, en fait des pratiques sociale(s), culturelle(s), politique(s) et spatiale(s), matérielles et symboliques, d’une élite ethnocentrée. Comme tous les post-modernes l’accent est mis sur le langage et les représentations.

[modifier] Des territoires et réseaux

En conclusion: L' obsession territoriale a rendu la géographie, du moins une bonne partie des géographes, et surtout en France, aveugles ou amnésiques sur le développement d’une autre forme spatiale que sont les réseaux. Les géographes sont des traceurs de frontières (coloniales ou de démantèlement des Empires) dans les faits, dans la justification ou la critique, dans les représentations des espaces qu’ils fabriquent et au nom desquelles on fabrique) ou bien des monographes de découpages régionaux intra-étatiques, au mieux des aménageurs de territoires à différentes échelles. Cette obsession territoriale est encore renforcée de nos jours par la permanence ou la relance de demandes de territoires dans certaines sociétés ou par certains pouvoirs (Caucase, Moyen-Orient, Balkans, Asie centrale, Afrique...) mais n’en constitue pas moins un abordage très restrictif des fonctionnements spatiaux.

Les réseaux et les flux de tous types sont une dimension fondamentale du fonctionnement des espaces sociaux. Dans l’histoire (route de la soie, réseau des marchands Hanséatiques, des banquiers Fugger, des empires portugais, espagnol puis français et anglais etc…), les réseaux des économies-monde innervent et nourrissent ou évitent des territoires. Dans l’actuelle période d’accélération des processus de globalisation, éviter l’étude de ces réseaux de plus en plus denses, complexes et hiérarchisés, articulés par les grandes agglomérations globales rend absolument illisible et incompréhensible la géographie des territoires du monde. Toute recherche de relations internationales et même de la plupart des sciences sociales doit se saisir de ces deux dimensions en même temps, à dire les réseaux et les flux.

[modifier] Penser et représenter l’espace dans une démarche de recherche en relations internationales. Pourquoi? Comment?

[modifier] Une démarche longitudinale

[modifier] Dans la phase de définition du sujet ou de formulation des premières hypothèses:

Quel est l’espace du sujet étudié? (nomenclature des découpages actuels: territoires des États nationaux mais aussi territoires supranationaux et territoires infranationaux: découpages "régionaux", toujours polysémiques; autres découpages territoriaux nécessaires au sujet: peuples, ethnies etc intra ou à cheval; nomenclatures des découpages passés: de quand datent ces découpages territoriaux? quels en sont les auteurs, les traceurs et les acteurs? quels furent les précédents, quelle est la chronologie de ces découpages?

Où se situent très précisément les phénomènes étudiés? (faire des inventaires ponctuels plus ou moins qualifiés).

Quel est l’espace des acteurs du sujet? Quels sont leurs espaces? Leurs espaces symboliques de référence, d’identification (peut-être très localisée ou multiscalaire ou Umma); leurs espaces de circulation, d’appropriation, de contrôle, d’action (exemple des migrants africains, espaces de nomades, espace des marchands, des entreprises, des ONGs….)

Quels sont les flux entrants et sortants de l’espace considéré? Inventorier les grands types de circulations (matérielles et immatérielles), donc des échanges, des balances, des concurrences, des proportions ET des évolutions dans le temps; à toutes les échelles et en quoi ils sont des connexions d’espaces territoriaux non contigus.

Quelle est l’échelle du sujet? quelles sont les échelles ? La plupart des sujets sont multiscalaires, commencer par le représenter, se le représenter permet aussi de ne pas l’oublier tout au long de la démarche d’interrogations et d’investigations

[modifier] Dans la phase de recherche des données et d’enquêtes de terrain:

Enquête sur les espaces symboliques et les représentations en général: comment la problématique de recherche a-t-elle été posée, formulée et éventuellement représentée par les différents acteurs (cf toutes les réifications et surcharges symboliques des territoires, cf les logiques etniques exclusives de découpages territoriaux etc, cf les représentations strictement topologiques des migrants, cf les territoires de l’Islam qui sont "ouverts").

Intégrer la dimension spatiale dans la recherche des données brutes, même sans faire de cartes, toujours noter les localisations exactes de ce qui est trouvé, faire des tableaux à double –entrée avec un axe qui est le lieu (même démarche avec le temps, puis croiser les deux?).

Ne pas se faire piéger par les nomenclatures statistiques, essayer toujours de travailler au plus fin pour faire des généralisations qui soient propres à la question posée et qui collent au sujet

[modifier] Représenter l’espace: une longue série de décisions

[modifier] Une posture critique

La carte donne à voir et non à lire, une bonne carte est un message visuel efficace mais potentiellement dangereux, c’est un mode d’écriture et une technique, un langage, confondre le signifié et le signifiant est périlleux, la carte n’est pas l’espace d’autant que les métriques sont de plus en plus diversifiées et complexes et qu’un monde mondialisé est un problème pour la cartographie.

Les premières cartes sont celles des navigateurs, leur objectif est de ne pas se perdre donc de s’orienter mais aussi de représenter des terres de conquête; le développement de la cartographie est toujours très lié aux pouvoirs (ex XVIIIème siècle en France Louis XV aux frères Cassini qui réalisèrent la première carte exhaustive du royaume "j’ai perdu 1/5 de mon royaume").

Les cartes ne sont pas – et ne peuvent pas être – ni plus justes, ni plus objectives que le langage discursif et elles peuvent aussi avoir une fonction très idéologique, voire identitaire, icônes d’un territoire revendiqué ou images successives d’un territoire redécoupé (ex-Yougoslavie). Enfin, elles peuvent être maquillées, arrangées ou interdites par des pouvoirs totalitaires (plus difficile maintenant que les satellites permettent d’obtenir des images avec des résolutions d’un mètre). Les cartes ne sont donc ni objectives ni exhaustives, elles ne sont en rien le réel mais son interprétation. Il faut donc avoir suffisamment de familiarité avec ce langage pour pouvoir identifier ces interprétations, analyser la longue série des choix du cartographe comprendre sa lecture subjective, une manière de voir, parfois une manipulation, souvent approximation, c’est la condition de possibilité d’une distance critique.

[modifier] Les choix: un minimum à savoir pour éviter les grosses erreurs...

Pour réaliser une carte il faut un fond de carte, des données, traiter ces données et utiliser les bons outils graphiques.

Les fonds de cartes: projection, centrage, fenêtrage sont déjà une vision du monde ou du sujet traité

  • Les données: quantitatives ou qualitatives doivent toujours être cohérentes (mêmes sources, pas de ruptures dans les séries, comparabilité, vérification des unités –dollars courants ou dollars constants, Catégories socio-professionnelles, nomenclatures de produits etc …-), saisies dans des tableaux de données, sous Excel pour pouvoir faire les traitements. Bien noter les sources. Chercher plusieurs sources et les croiser, y compris sur des données qui paraissent très simples (PIB / habitant par exemple) les écarts entre les sources sont très importants, pour les flux d’investissement direct c’est encore pire. Privilégier la recherche d'information brutes ou de première main et non des données déjà traitées (sous forme de cartes ou de diagrammes) ou des morceaux d'information (les 10 premières sociétés de l'information…).
  • Les traitements des données: l’ordre ou le désordre. Compiler des données en vue du traitement ne permet pas encore de cerner des ensembles cohérents d'individus statistiques (pays, régions…) mais c’est une étape indispensable : un tableau à double entrée qui permet un croisement de 2 dimensions (les objets géographiques, d'un côté et les critères qui les caractérisent selon les besoins, de l'autre) avec l'attribution d'une troisième dimension à l'intersection : ce qui caractérise l'objet pour le critère retenu. Traiter les données c’est permuter des lignes et des colonnes, en fonction de l'observation de profils identiques, regrouper des individus pour dégager des TYPES et une typologie. Il doit y avoir correspondance absolue entre le classement des données et la représentation graphique.
La construction de la légende doit être une réponse visuelle et graphique qui soit en cohérence avec les données, notamment l’ordre ou le désordre.

[modifier] Utiliser les bons outils pour représenter des territoires et des réseaux

[modifier] Les territoires et plus généralement les surfaces.

Le planisphère ne représente qu’un type de territoires, ceux des États : surface de même légitimité, limités par des frontières. Ne pas oublier les « régions » dans TOUS les sens du mot, forcément contigus (ex UE avec le “ trou ” de la Suisse au milieu, qu’il faut détourer, ou bien l’APEC, avec la Pacifique etc.).

  • Les principaux processus d'intégration régionale en 2003
  • La construction européennes (1951-2004)
  • le processus d'intégration régionale dans les Amériques. 2005
  • Les organisations régionales en Afrique. 2001
  • Nouvelles Alliances - le G20

Il existe d’autres formes de territorialités: culturelles, sociales, économiques, affectives qui permettent autant de cartes en surfaces, elles peuvent s’emboîter, se chevaucher: la cartographie devient plus compliquée, en fait plus complexe.

  • Les Kurdes en 1998
  • Le Caucase
  • L'Afghanistan et sa région
  • L'éclatement de la Yougoslavie en 1998
  • La Bosnie-Herzegovine en 2003
  • Ukraine: minorités

Les comparaisons dans le temps sont indispensables, souvent les graphiques sont plus utiles que les cartes

  • La population urbaine et la population rurale
  • XVII siècle le Brésil du sucre
  • XVIII siècle le Brésil de l'or
  • XIX siècle, le Brésil du café et du cacao
  • Troupes, observateurs militaires et police de l'ONU originaires du Mercosur
  • Evolution de l'IDH 1995-2002

[modifier] Les réseaux et plus généralement les lignes et les points

Il existe des réseaux physiques, immatériels, sociaux, ils sont généralement complexes, enchevêtrés, l’espace mondial est parcouru dans tous les sens de flux de tous types qui mettent en relation des espaces, des sociétés, des individus. Qui dit flux dit point de départ et point d’arrivée, où l’on retrouve l’obsession de la localisation. Qui dit flux dit quantité d’où les questions de proportionnalité. Qui dit flux dit réseaux, ceux-ci sont hiérarchisés, avec des nœuds, des pôles plus ou moins importants : grandes mégalopoles, grands ports, aéroports etc. : retour à l’obsession de la localisation

  • Production et trafic de drogues illicites. 2000-2001
  • L'esclavage
  • Le commerce intra-régional dans le Mercosur élargi en 2002

Les flux peuvent être représentés par des flèches d’épaisseur proportionnelle mais aussi par des points

  • Les contributions aux opérations de paix des Nations Unis
  • Trafic de passagers aériens. janvier-mai 2002
  • Les principales places financières du Monde

[modifier] Choix de représentations et le sens des images

[modifier] Points et plages

Une même donnée peut-être représentée soit en valeur absolue (les points proportionnels) soit en pourcentage (des plages de couleur) ; l’information qu’on tire de la comparaison des résultats est alors très riche.

  • Les musulmans dans le Monde. 2002
  • Les musulmans dans le Monde (quantités). 2002
  • Principaux fournisseurs et acheteurs d'armements dans le Monde. 2002
  • Dépenses en défense. 1999
  • Les dépense militaires. 2003

[modifier] Méthodes de discétisation

Les différentes méthodes de séparation des données en classes aboutissement à des images sensiblement différentes et qui permettent ou pas la comparaison. Il faut donc les utiliser avec rigueur et discernement.

[modifier] Liens externes

[modifier] Mot-clé

Géographie humaine, Relations internationales

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