Crise économique

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Une crise économique est caractérisée par un profond retournement de la situation économique d'un pays, d'une nation ou d'une zone géographique plus importante. Une crise économique débute souvent par un krach, mais ses répercussions sont plus larges : la période de récession alors engagée se traduit souvent par une montée du chômage, de nombreuses faillites, des tensions sociales et souvent par des baisses de salaire et de pouvoir d'achat.

Une forme légère est la récession, une forme profonde est la dépression

La théorie des cycles économiques intègre la crise économique comme un événement récurrent de l'histoire économique. Au XXe siècle, l'histoire a été marquée par 3 crises économiques majeures.

Sommaire

[modifier] Effets et développements

La notion de crise économique revêt des caractéristiques multiformes.

Elle peut faire référence à un ou plusieurs secteurs de l’économie ou, par extension, à son intégralité qu’elle gagne par « effet de contagion » (se référer à l’adage populaire : « quand le Bâtiment va, tout va »). Elle peut avoir des fondements réels (on parle alors d’effets sur l’économie réelle, hors achat-revente de spéculation). Le marasme touchant un secteur peut aussi résulter d’une activité spéculative dont le secteur de la Finance se trouve préalablement à l'origine. Les économistes constatent alors l’apparition d’« bulle financière ». C’est ainsi que, par périodes, l’actualité a pu faire état d’une « bulle immobilière » ou « bulle de l’immobilier », ce qui signifie qu’une spéculation s’y est développée. Elle correspond à l’anticipation d’un phénomène de hausse cumulative des prix, qui se poursuivra ou non. Le phénomène peut s’arrêter rapidement si les banques constatent que leurs créances sont menacées, notamment lorsque les particuliers ne peuvent plus faire face aux charges de leurs emprunts. Il peut alors s’en suivre un « retournement » du marché. Dans les années 2000, une bulle spéculative a ainsi vu le jour dans le secteur de l’Internet (la « nouvelle économie ») et a « éclaté » en 2001, au moment où les agents économiques se sont rendus compte que l’économie traditionnelle (que les anglo-saxons appellent « brick and mortar », c’est-à-dire « en dur », par opposition aux « entreprises virtuelles ») disposait encore de l’essentiel de ses fondement, utilité et justification.

Les notions de crise et de spéculation sont, assez souvent, liées. La crise peut aussi toucher le secteur des matières premières premières (métaux et minerais, cacao, café, denrées alimentaires et, bien sûr, pétrole) Cependant, l'économie moderne s'est de plus en plus bancarisée tout en accompagnant le développement du secteur tertiaire (secteur des Services à l'industrie et aux personnes, assurances, transports...) Une crise peut donc affecter aujourd'hui le secteur bancaire lui-même. La crise des subprimes en est une nouvelle illustration. Elle touche, depuis février 2007 l’immobilier américain et, par voie de ricochet, le financement immobilier et le système financier international.

[modifier] Tableau comparé économies agricoles et économies développées

Crises pré-industrielles et crises industrielles
Économie agricole peu ouverte : crise de subsistance Économie développée
Origines Incident météorogico-climatiques entraînant des récoltes insuffisantes surinvestissement, crise financière
Circonstances aggravantes
  • Marché peu développé
  • Transports insuffisants
  • Importations limitées
Dette extérieure élevée
Évolution des prix Augmentation des prix des produits agricoles variable
Périodicité Très irrégulière irrégulière, théorie controversée de cycles économiques avec
  • Cycle court : 8 à 11 ans
  • Cycle long : 30 – 40 ans
Extension géographique Locale, régionale, parfois nationale voire continentale Continentale, voire mondiale au sein des pays industrialisés
Conséquences directes
  • Disettes, voire famines et crise de surmortalité
  • Chômage en ville, misère
Hausse du chômage, baisse du PIB, baisse des revenus et de la consommation, hausse du nombre de faillites
Conséquences indirectes Émeutes rurales et urbaines Crispation des relations internationales

[modifier] Théorie économique

Partant de l’observation des dépressions économiques qui avaient périodiquement affecté l’économie européenne depuis 1825, Karl Marx décrivit la crise comme un dispositif historiquement inévitable. Selon Marx, ces crises étaient des « crise de surproduction ».

Pour l'École autrichienne d’économie, les crises sont essentiellement dues à l'accumulation de défauts d'ajustement de l'appareil de production à la demande réelle. En tentant d'empêcher ou de retarder ces ajustements par la réglementation ou la création monétaire, l'État ne fait qu'accumuler les problèmes qui devront tôt ou tard se résoudre en une crise, qui aurait pu être évitée, ou être moins grave, en laissant les ajustements se produire progressivement. Le mot crise fait directement référence au concept de cycle. La théorie du cycle la plus connue de cette école est surement celle de Hayek (Cycle de Hayek), liée au taux d'intérêt.

La théorie marxiste a vu dans le capitalisme (que l’on appelle aujourd’hui plus volontiers le libéralisme) un système générateur de crise en lui-même, essentiellement à cause des conflits d’intérêts entre patrons et ouvriers (c’est ce que l’on a appelé, en termes politiques, la « lutte des classes », conception portée encore par les partis de gauche jusque dans les années quatre vingt). A l’inverse, les économistes libéraux voyaient dans le système, la possibilité de s’auto réguler. Adam Smith au dix huitième siècle s’en est fait l’ardent défenseur et partisan (il a parlé de l’intervention de la « main invisible du marché ») Les économistes modernes ont reconnu la nécessité de réguler le marché ou, plus globalement, l’économie. Ce rôle est alors dévolu à l’Etat, par la mise en œuvre de mesures gouvernementales, notamment d’incitation (subventions ou dégrèvements fiscaux) Par exception, il peut aussi s’agir de taxation supplémentaire (ex. taxe sur le carbone ou émission de CO2 dans l’atmosphère)

L’un des économistes ayant, parmi les premiers, mieux vu l’importance des mesures incitatives ou de relance est l’anglais John Maynard Keynes. Il justifiera la mise en place d’une politique de grands travaux pour redonner un nouveau souffle aux économies de crise. Il mettra également en évidence, la relation entre l’épargne et l’investissement. En économie, la monnaie (c’est-à-dire l’argent en circulation) y joue un grand rôle. Plusieurs acteurs sont représentés : les particuliers, les entreprises et l’Etat (le secteur public)

La notion de crise économique a aussi permis de mettre en évidence le fait suivant : l’économie dépend pour beaucoup de phénomènes d’anticipation, c’est-à-dire, pour une grande part, de la confiance que les individus peuvent avoir dans l’économie et dans leur avenir. A l’inverse, la perspective de périodes troublées ou d’anticipations négatives peut déclencher une crise économique ou bien en accélérer les effets.

[modifier] Liste de crises

[modifier] Voir aussi