Ghetto

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l’antisémitisme

Définitions

Antijudaïsme Antisémitisme Judéophobie

Allégations

« Peuple déicide, perfide et usurier, profanateurs, buveurs de sang, empoisonneurs et négriers » • Cochon de Juif

Théorie du complot juif

Cosmopolites sans racines Lobby juif Judéo-bolchevisme Sionologie Zionist Occupation Government Affaire Rosenthal Taxe juive

Affaires

Petit St Hugues de Lincoln (1255) • Anderl von Rinn (1462) • Simon de Trente (1475) • St Enfant de La Guardia (~1480) • de Damas (1840) • Mortara (1858) • de Tiszaeszlár (1882) • Dreyfus (1894) • Hilsner (1899) • Beilis (1913) • ...

Persécutions
Discriminations

Spatiale : Juiverie · Ghetto · Zone de Résidence Juridique : More Judaïco Lois de mai Signes distinctifs : Rouelle · Chapeau juif Étoile jaune

Violences

Pogroms Inquisition espagnole
Persécution pendant les croisades
Complot des blouses blanches
Shoah : Nazisme Aryanisation Spoliation Négationnisme

Publications
Publications antisémites : en France

Des Juifs et leurs Mensonges (1543) • Les Protocoles des Sages de Sion
et leurs dérivés (~ 1903) •
Mein Kampf (1923) •

Publications sur l'antisémitisme

Réflexions sur la question juive (1946) • Les Origines du totalitarisme (1951) • L'Enseignement du mépris (1962) • La Guerre contre les Juifs (~ 1975) •

Voir aussi
Catégories Articles
Antisémitisme

Génocide juif

Juifs
Histoire des Juifs
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Le Ghetto est un terme désignant un quartier juif, quartier qui leur était souvent à la fois réservé et imposé. C'est dans la République de Venise, en 1526, que fut créé le premier quartier réservé aux juifs, après que le Conseil des Dix décida de regrouper leur communauté à Cannaregio, site occupé par une ancienne fonderie (en italien, geto signifie "fusion") . Ce quartier, fermé chaque soir pour empêcher les juifs de circuler, fut agrandi au fil des persécutions antisémites en Europe centrale ou en Espagne ; les immeubles du ghetto comptaient parmi les plus élevés de la ville. Mais le mot ghetto pourrait aussi provenir dela racine hébraïque ghet(séparation).

Par extension, ce terme s'est appliqué à partir de la fin du XIXe siècle à tout quartier dans lequel se trouve une forte concentration d'une minorité ethnique, culturelle, ou religieuse, par choix ou par contrainte. L'usage moderne du terme a souvent une connotation péjorative de difficulté et de ségrégation sociale, voire de réclusion, dans un environnement urbain généralement dégradé.

Sommaire

[modifier] Du Moyen Âge à la Révolution française

Certains auteurs utilisent le terme « ghetto » pour désigner les villes dans lesquelles l'Empire romain déportait les Juifs aux Ier siècle et IIe siècle.

Cependant, les premiers ghettos sont apparus en Allemagne, Espagne, Portugal et France, au XIIIe siècle. Paris compte alors quatre juiveries bien délimitées. En Espagne, les (es)juderías (calls dans l'espace catalanophone) jouissent d'abord d'un régime privilégié, puis deviennent des quartiers pauvres que l'Inquisition peut facilement surveiller.

À la fin du Moyen Âge, les Juifs sont refoulés en grand nombre en Europe orientale, où ils se maintiennent à la faveur du morcellement politique. À Avignon sont construits des quartiers, les « carrières » où vivent les « Juifs du pape ». À Venise où, comme dans les autres villes d'Italie, ils participaient librement à la vie économique, ils sont tous tenus, par un décret du 29 mars 1516, de vivre dans le Ghetto : « Les Juifs habiteront tous regroupés dans l'ensemble des maisons situé au Ghetto, près de San Girolamo; et, afin qu'il ne circulent pas toute la nuit, nous décrétons que du côté du vieux Ghetto où se trouve un petit pont, et pareillement de l'autre côté du pont seront mises en place deux portes, lesquelles seront ouvertes à l'aube et fermées à minuit par quatre gardiens engagés à cet effet et appointés par les Juifs eux-mêmes au prix que notre collège estimera convenable ».

L'origine la plus probable mais controversée du mot « ghetto » est le mot vénitien ghetto qui désignait la « fonderie pour les bombardes de la Sérénissime » et sur les restes de laquelle se trouvait ce quartier juif. Les Juifs y emménagèrent en 1516 en trois jours, occupant les maisons déjà existantes et les adaptant rapidement à leurs besoins. Le premier ghetto est paradoxalement le Ghetto Nuovo, suivi du Ghetto Vecchio et du Ghetto Novissimo. Ces trois quartiers sont en fait plutôt des pâtés de maisons contigus.

Le pape Pie V avait recommandé que les États limitrophes de ses États Pontificaux construisent des ghettos et, au début du XVIIe siècle, toutes les grandes villes italiennes en avaient un (à l'exception de Livourne et Pise).

La Révolution française, avec le décret d'émancipation des Juifs, contribue puissamment à la transformation des ghettos européens (voir Napoléon et les Juifs et Les Juifs de France sous le Consulat et l'Empire).

[modifier] Ghettos européens

Ce paragraphe liste les principaux ghettos ou quartiers juifs des villes européennes d'avant le nazisme jusqu'au XXe siècle .

[modifier] Autriche

[modifier] Belgique

[modifier] Biélorussie

  • Dzyatlava, Dyotlovo en polonais (voir [1])

[modifier] Espagne

[modifier] France

[modifier] Hongrie

[modifier] Italie

[modifier] Pays-Bas

[modifier] Pologne

[modifier] Royaume-Uni (plutôt des quartiers juifs)

[modifier] Tchèquie

[modifier] Turquie

[modifier] Sous l'antisémitisme hitlérien

Le nazisme a utilisé le système des ghettos comme étape vers la « Solution finale » en Europe orientale. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les ghettos ont servi à regrouper des Juifs, rendant ainsi la situation plus facile à contrôler. Les nazis enfermèrent les Juifs de Pologne dans des quartiers à part qu'ils clôturaient et surveillaient, coupés de tout contact avec l'extérieur, transformés en vastes prisons souvent surpeuplés, mal approvisionnés avant d'appliquer la déportation systématique vers les camps d'extermination.

C'est dans ce contexte que le ghetto de Varsovie, composé de plus de 350 000 résidents (de 400 000 après des rapatriements), sombra dans la misère la plus extrême. N'ayant progressivement plus le droit de sortir en ville, de travailler, les gens étaient affamés, mouraient de faim. Ayant compris que leur sort était sans issue face aux nazis, la population, sans attendre l'assaut des troupes nazies, dans la solitude et l'abandon du monde entier, organisa un soulèvement pour tenter de s'échapper, les armes à la main. Sa révolte héroïque d'Avril-Mai 1943 est demeurée une page d'histoire particulièrement tragique de cette époque.

[modifier] Les Ghettos nazis

  • Ghetto de Varsovie
  • Ghetto de Lodz
  • Ghetto de Budapest
  • Ghetto de Cracovie
  • Ghetto de Częstochowa
  • Ghetto de Lublin
  • Ghetto de Kielce
  • Ghetto de Radom
  • Ghetto de Kolozsvár
  • Ghetto de Łachwa
  • Ghetto de Bialystok
  • Ghetto de Lviv
  • Ghetto de Marcinkance
  • Ghetto de Mińsk
  • Ghetto de Pińsk
  • Ghetto de Rīga
  • Ghetto de Sosnowiec
  • Ghetto de Theresienstadt
  • Ghetto de Bedzin
  • Ghetto de Vilnius
  • Ghetto de Focsani

[modifier] Sous l'occupation de la Chine par le Japon

Juste avant et durant la Seconde Guerre mondiale, il y a eu un ghetto à Shanghaï avec environ 20 000 juifs ayant fui le nazisme, principalement issus d'Allemagne, d'Autriche, de Pologne et de Lituanie.

[modifier] Acception récente

Si la notion de ghetto est historiquement liée aux Juifs, le terme est aujourd'hui devenu un terme générique dont l'acception est beaucoup plus large.

Plusieurs autres types de ghettos ont existé parallèlement et subsistent aujourd'hui encore comme, par exemple, les bidonvilles de la plupart des pays africains mais aussi les ghettos créés sous le régime de l'apartheid.

Il faut rappeler que la constitution d'un ghetto suppose quatre conditions: un espace imposé par le pouvoir à une catégorie de population, un lieu ethniquement homogène, la constitution d'une micro-société interne, une stigmatisation venant de l'extérieur. Or, en France, la première condition au moins n'est pas remplie et les trois autres de façon très inégale et toujours partielle. Si la proportion d'étrangers, et surtout de personnes d'origine non-métropolitaines (ce qui inclut les naturalisés, les Français d'origine étrangère et les français originaires d'outre-mer), est souvent élevée, elle ne l'est pas toujours davantage que dans certains quartiers anciens et dégradés des centre-villes (la Goutte d'Or à Paris, le Panier à Marseille), des anciennes banlieues ouvrières (les Macreux à Aubervilliers), voire des copropriétés appropriées par un groupe (le « triangle asiatique » de Choisy à Paris) ou en déshérence (les Bosquets à Montfermeil) ou des lotissements pavillonnaires médiocres (les Portugais de Champigny-sur-Marne, les Maghrébins des quartiers pavillonnaires de Vénissieux).

Si l'emploi du terme ghetto est historiquement et sociologiquement incorrect, le fait même qu'il ait été si souvent employé par les pouvoirs publics et par les médias qu'il soit devenu d'usage courant est significatif d'un « report du discrédit qui touche le territoire sur la population qui l'occupe ». La population des quartiers en difficulté rejette presque toujours cette image de ghetto. Lorsqu'elle emploie ce terme, c'est presque autant pour définir une situation d'isolement, un urbanisme jugé concentrationnaire, que pour faire référence à la proportion d'étrangers.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes et références