Eguisheim

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Eguisheim
Carte de localisation de Eguisheim
Pays France France
Région Alsace
Département Haut-Rhin
Arrondissement Colmar
Canton Wintzenheim
Code Insee 68078
Code postal 68420
Maire
Mandat en cours
Claude Centlivre
2008
Intercommunalité sans
Latitude
Longitude
48° 02′ 37″ Nord
         7° 18′ 24″ Est
/ 48.0436111111, 7.30666666667
Altitude 191 m (mini) – 764 m (maxi)
Superficie 14,13 km²
Population sans
doubles comptes
1 548 hab.
(1999)
Densité 109 hab./km²

Eguisheim est une commune française, située dans le département du Haut-Rhin et la région Alsace.

Ses habitants sont appelés les Eguisheimois et Eguisheimoises ou Eguisiens et Eguisiennes.

Sommaire

[modifier] Géographie

Eguisheim est un village typiquement viticole sur 339 hectares qui est situé à une altitude de 210 mètres. Il s'appuie sur des collines peu pentues du "Schlossberg" et bien exposées au soleil ce qui a permis la plantation de vignes. Eguisheim se trouve à 5 km au sud-ouest de Colmar qui peut être rejoint par la route nationale 83 en direction de Rouffach.

[modifier] Blason

De gueules à Saint Pierre de carnation, vêtu d'argent, le manteau d'or, tenant de sa dextre une clef renversée de sable et de sa senestre un livre fermé du même, sur une terrasse de sinople.

Le blason représente le portrait de Saint Pierre qui tient de sa main droite une clef de sable et sur la main gauche un livre fermé.

[modifier] Origine du nom

Eguisheim provient du nom latin Egino ou Hegino. Le nom propre Egeno ou Egino fut très fréquent dans les anciens titres qui correspond à un certain Egino, un descendant du duc Aldaric.

[modifier] Histoire

Reproduction d'une gravure (1885) se trouvant à la bibliothèque nationale représentant le château d'Eguisheim au temps de Hugues IV (1027-1048)
Reproduction d'une gravure (1885) se trouvant à la bibliothèque nationale représentant le château d'Eguisheim au temps de Hugues IV (1027-1048)

[modifier] Le village est occupé dès l'ère paléolithique

Plusieurs vestiges archéologiques trouvés sur le site en 1865 prouvent que Eguisheim fut occupée dès l'ère paléolithique. Le premier peuplement de la région peut être attribué aux "Cro-Magnons" qui sont venus de la Dordogne. Plus tard d'autres habitants sont venus s'installer dans la région en apportant leur civilisation et leurs coutumes, comme semble le témoigner les nombreuses sépultures découvertes au siècle dernier. Après les Celtes de la tribu des Séquanes, les Romains érigent un camp à l'entrée du village et développent la culture de la vigne. Plus tard encore les Francs vainqueurs des Alamans prennent possession de la région. C'est de cette époque que date la première culture de la vigne. La présence romaine sur les lieux est attestée par une tuile découverte en 1900 au pied de la colline du Schlossberg, portant la mention "Prima Legio Martia" un bataillon de légionnaires conduit par l'empereur Dioclétien (284-305).

[modifier] Les ducs d'Alsace

Le village d'Eguisheim vu depuis le sommet des Trois châteaux
Le village d'Eguisheim vu depuis le sommet des Trois châteaux

Du temps des Mérovingiens, l'Alsace était gouverné par les ducs. Le premier d'entre eux, Etichon (ou Aldaric, ou Attic) est le plus connu d'être eux. La mémoire alsacienne le désigne comme le père de Sainte Odile (VIIe siècle). Pépin le Bref avait mis fin à la souveraineté de cette dynastie en 754 puis était tolérée pour un certain temps à l'époque de Charlemagne. Après la dislocation de l'empire carolingien (IXe siècle) les comtes d'Alsace reprirent les rênes de la région. Vers l'an 1000, l'un des ducs d'Alsace, Hugues IV, après le décès de son frère Eberhard V en 996, se trouve propulsé à la tête du Nordgau. Cette famille liée aux dynasties les plus importantes compte dans ses rangs les comtes de Metz, les premiers empereurs du Saint Empire Romain Germanique notamment à travers Adélaïde, mère de Conrad II. Hugues IV d'Eguisheim s'est marié à Heilwige du comté de Dabo ( = Dagsbourg), situé à 68 kilomètres à vol d'oiseau d'Eguisheim. Le couple aura neuf enfants. Brunon le plus jeune des garçons fera une carrière cléricale et deviendra par la suite le pape Léon IX.

[modifier] Un village fondé par Eberhard

C'est Eberhard, petit-fils d'Aldaric, troisième duc d'Alsace et neveu de sainte Odile, qui construit le premier château d'Eguisheim. C'est autour de ce château que se développe le village d'Eguisheim sous forme de résidence fortifiée, vers 720. En 727, il demandera à Saint Pirmin de devenir abbé de l'abbaye de Murbach qu'il venait de construire.

[modifier] Village natal de Léon IX ?

Chapelle Saint-Léon IX
Chapelle Saint-Léon IX

Eguisheim est le village natal supposé de Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg, ancien évêque de Toul, qui devint pape sous le nom de Léon IX. Il devint d'abord évêque de Toul, charge qu'il occupa entre 1026 à 1051. Il est né le 21 juin 1002, probablement au château du Haut-Eguisheim à 5 km de Colmar. Il était le fils de Hugues IV d'Eguisheim et d'Hedwige du comté de Dabo (aujourd'hui en Moselle). Les ancêtres de Hugues IV descendaient directement des Etichonides. Selon certains historiens, Léon IX serait un lointain cousin de Sainte Odile.

[modifier] Les cours colongères

Il existait à Eguisheim cinq cours colongères qui avaient pour noms: le Girsberger, le Kyburg ou Braunschweiger, le Catharinen, le Zorn ou Escher, et enfin le Keiserdinghof. Les autres cours relevaient de cette dernière. Etait-ce la cour donnée à l'abbaye d'Ebersmunster par le duc Etichon, confirmée par Charlemagne en l'an 810, par les papes Lucius III (1183) et Honorius III (1224), enlevée par l'évêque Werner I pour être donnée à son frère le comte Radebotton de Habsbourg ?

[modifier] Catharinenhof

Est l'ancienne cour de Hohenbourg confirmée à l'abbaye par Léon IX (1051). Elle parvint aux Catherinettes de Colmar et fut appelée en dernier lieu "Unterlindenhof". Au siècle dernier, elle devint la maison Ginglinger. Aujourd'hui, cette cour est occupée par un restaurateur.

[modifier] Le Kyburg ou "Braunschweigerhof"

A longtemps appartenu au grand prévôt de la cathédrale de Strasbourg. En 1118, la comtesse Heilwige, fille de Gérard d'Alsace, donna des terres à Notre-Dame de Strasbourg.

[modifier] Le Girsbergerdinhof

Etait primitivment la cour de Marmoutier avec chapelle adjacente de Saint-Martin, citée dans le pouillé de l'abbaye (1128), dans une charte de l'évêque Ortlieb (1145) et confirmée par le pape Alexandre III (1179). Ulrich de Rappolstein acheta cette cour pour la somme de 160 mars d'argent et la donna en 1262 à l'abbaye de Pairis. Elle devint à partir de ce jour et resta jusqu'à la Révolution le Pairiserhof, occupée d'abord par la famille Brucker puis par la famille Bauer au XXe siècle. L'évêque Widerold (991-999) donna une cour, et Sainte Adélaïde des dîmes d'Eguisheim à l'abbaye d'Eschau, biens qui furent confirmés par Alexandre III (1180). Peut-être s'agit-il de l'Escherdinghof ?

[modifier] Marbacherhof

La cour de Marbach se rattache à la donation du comte Albert (1092) et à celle faite avant lui, par d'autres membres de la famille d'Eguisheim, confirmée par Innocent III (1212) et mentionnée dans les chartes de Pairis 1314,1334. Cette ancienne cour colongère appartenait à l'abbaye de Marbach de 1413 à 1590. Marbacherhof a au siècle dernier été occupée par Gabriel Horber. Elle est actuellement occupée par une restaurateur privé. On trouve sur le linteau du portail la lettre M. Le domaine comporte également une cave volumineuse

[modifier] Keyserdinghof

[modifier] Administration

Place du Château d'Eguisheim
Place du Château d'Eguisheim
Fenêtre d'une maison ancienne à Eguisheim; l'inscription dit: Cette maison est dans la main de Dieu. Dieu protège cette maison du feu. U.S.M. (les initiales du fondateur de la maison)
Fenêtre d'une maison ancienne à Eguisheim; l'inscription dit: Cette maison est dans la main de Dieu. Dieu protège cette maison du feu. U.S.M. (les initiales du fondateur de la maison)
Une rue typique d'Eguisheim
Une rue typique d'Eguisheim
Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 mars 2008 M. Pierre Hussherr
mars 2008 M. Claude Centlivre
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Jumelages

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1470 1519 1461 1438 1530 1548
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes
  • population provisoire pour 2004 : 1 541 [2]


[modifier] Église Saint-Pierre et Saint-Paul

L'église d'Eguisheim de Saint-Pierre et Saint-Paul a été érigée en 1220 sur une ancienne fondation carolingienne dont il ne subsiste plus que la base du clocher. Cet édifice gothique ne comporte plus que quelques éléments romans qui correspondent à une certaine époque. La tour à quatre étages comporte des fenêtres ogivales géminées, caractéristiqes de la période gothique. A l'intérieur de ce clocher se trouve un portail à sculpture romanes polychromes représentant dans le tympan un Christ bénissant, entouré des Sains apôtres Pierre et Paul. Sur le linteau est sculpté la parabole des sages et des Vierges folles qui chacune de leur côté frappent à la porte du paradis (du côté des Vierges sages, le Christ les accueille alors que chez les Vierges folles la porte reste fermée). La charpente du clocher date du XVIe siècle et soutient quatre cloches suspendues à des poutres. La construction a été faite de telle sorte que les vibrations ne se propagent pas à la maçonnerie. L'ancienne église d'Eguisheim, dédiée aux apotres Saint Pierre et Saint Paul, a été démolie en 1807. Il n'en reste plus que la tour romano-gothique avec un portail historié fort intéressant. Elle a cédé la place à une construction sans style, consacrée le 2 juillet 1809. On y voit encore une ancienne cuve romane que la tradition locale veut faire remonter au temps de Léon IX.

[modifier] Les anciennes traditions

Parmi les traditions portées à cette paroisse, mentionnons les processions qui s'y faisaient autrefois. A la fête de la Saint Marc, la population d'Eguisheim se rendait au couvent de Saint-Marc à Gueberschwihr tout proche. Le jour de l'Invention de la croix la procession se rendait jusqu'à la ville de Sainte-Croix-en-Plaine et à la fête de Saint Urbain les paroissiens allaient à cheval faire le tour de la banlieue. De là l'usage de porter encore aujourd'hui le buste de Saint Urbain à la procession du ban. Pendant la semaine des Rogations la procession se dirigeait en divers endroits: le lundi à Herrlisheim, le mardi à Feldkirch, le mercredi et le jour de l'Ascension autour d'Eguisheim. Le vendredi les paroissiens faisaient le tour à cheval autour du ban. Le samedi des Rogations la population se rendait à l'abbaye de Marbach.

[modifier] Chapelle Saint Léon IX

La chapelle, construite entre 1888 et 1894 et située dans la cour du château, repose sur les fondations du donjon. Elle est édifiée dans le style néo-roman, et la statue de Saint Léon IX se dresse sur la façade. La chapelle a été consacrée en 1894.

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Chapelle du château de Saint-Léon

[modifier] Bois polychromé de la Vierge ouvrante

Statue de la Vierge ouvrante se trouvant dans l'église Saint-Pierre & Paul
Statue de la Vierge ouvrante se trouvant dans l'église Saint-Pierre & Paul

A l'intérieur de l'église Saint Pierre et Paul se trouve une statue en bois polychromé d'une Vierge ouvrante du XIVe siècle ( hauteur 119 cm). Cette Vierge à l'enfant présente un visage au doux sourire. Elle porte l'enfant comme pour le présenter à tous ceux qui passent. Un morceau de bois évidé qui se trouve sous la gorge de la statue pourrait avoir contenu des reliques. La plupart des Vierges ouvrantes appartiennent à deux catégories: les passionistes et les trinitaires, représentant Marie comme fille, comme épouse et comme mère. Celle-ci est la seule qui existe en Alsace, et est différente puisque les peintures, du XVIIe siècle, représentent le saint sacrement. (classé M.H en 1978)

[modifier] Cloche de 1774

[modifier] Porche du XIIIe ou XIVe siècle

Le porche appartient à l'ancienne église d'Eguisheim dont les moulures sont de style roman, tandis que les lignes architecturales sont gothiques. Le portail comporte de chaque côté quatre colonnes dont le haut des chapiteaux est sculpté. Vers le haut des chapiteaux on distingue un tympan représentant le Christ bénissant la terre et à ses côtés les apôtres Pierre et Paul. La scène au-dessous représente la parabole des Vierges sages et des Vierges folles. Les premières sont accueillies à la porte du paradis par le Christ, alors que les secondes frappent à la porte du paradis qui reste fermé.

[modifier] Cour Unterlinden (1290)

Cour Unterlinden à Eguisheim
Cour Unterlinden à Eguisheim

Cette cour possède une remarquable disposition architecturale comprenant des bâtiments avancés. Ils permettaient de stocker les récoltes et de lieu pour évaluer et administrer les biens. Cette cour était dès 1290 une propriété appartenant au couvent des Dominicains de Colmar,qui est devenu aujourd'hui le musée d'Unterlinden.

[modifier] Cour de Pairis (1160)

L'abbaye de Pairis fondée en 1138 possède cette cour dès 1160. Les moines de Pairis utilisent cette cour pour stocker les récoltes et de centre administratif et aussi pour gérer les biens et d'endroit pour régler les litiges qui interviennent la bonne marche de la communauté. En 1262, la cour est agrandie grâce à l'adjonction de la cour voisine que possédait Marmoutier et qui est donnée par le sire de Ribeaupierre. Cette cour abrite à l'époque une chapelle dédiée à Saint-Martin qui est détruite pendant la Révolution.


[modifier] Obertor (1257)

Plan d'Eguisheim, ville construite en circulaire autour de la place du Château
Plan d'Eguisheim, ville construite en circulaire autour de la place du Château

[modifier] Autres curiosités

[modifier] Le pigeonnier

Le pigeonnier: Maison à colombages d'Eguisheim
Le pigeonnier: Maison à colombages d'Eguisheim


[modifier] Fontaine de 1557

[modifier] Fontaine de la Vierge (1563-1883)

[modifier] Fontaine Saint-Léon

Il s'agit d'une fontaine de forme octogonale qui est une des plus imposante de la région Alsace. Le bétail venait s'y abreuver et les habitants y puiser l'eau pour des usages domestiques. Une statue de Saint-Léon est placée au sommet de cette fontaine. Elle a été sculptée par un nommé Hugel de Sélestat et placée en 1842 financée par la famille Brucker et bénie en 1880 par M. le chanoine Sattler.

Fontaine Saint-Léon, place du château à Eguisheim
Fontaine Saint-Léon, place du château à Eguisheim
Fontaine octogonale de 1557
Fontaine octogonale de 1557


[modifier] Le reliquaire

Ce reliquaire, d'après la légende, contenant une châsse pourrait contenir une partie du crâne de Saint Léon. Ces reliques étaient auparavant exposées à l'abbaye de Lucelle fondée en 1123 qui l'avait reçue de Rome. Pendant la Révolution les reliques sont transférées à l'église de Bouxwiller dans le Sundgau. En 1869 elles sont reconnues comme de vrais reliques. En 1880, le curé Andlauer curé d'Eguisheim obtient l'autorisation de l'évêque de Strasbourg une partie du crâne qui sera transportée à Eguisheim le 23 décembre 1880. A la fête de Saint Léon en 1881 la châsse est exposée pour la première fois au public.

[modifier] Les trois châteaux d'Eguisheim

[modifier] Accès

Les trois tours qui se dressent au-dessus d'Eguisheim et de Husseren-les-châteaux sont perchés sur un petit sommet qui culmine à 591 mètres à l'est de Husseren-les-châteaux et à l'ouest d'Eguisheim. On peut rejoindre les trois tours des châteaux depuis le village d'Eguisheim en rejoignant la "Route des cinq châteaux" qu'il suffit de parcourir jusqu'au parking qui est bien signalé. A partir de cet endroit il faut marcher jusqu'au sommet qu'on rejoint en 10 minutes. On peut également rejoindre les trois châteaux en partant depuis Husseren les châteaux. En longeant le chemin derrière l'église, un chemin forestier permet de rejoindre le sommet en 30 minutes. Le sentier est très pentu. Il est donc déconseillé à ceux qui ne sont pas suffisamment entrainés.

[modifier] Les trois châteaux

Une partie des ruines du Dagsbourg
Une partie des ruines du Dagsbourg

Les trois châteaux sont appelés dans les anciens titres, le Dagsbourg, le Wahlenbourg et le Weckmund. Ce dernier a été érigé au XIIIe siècle et a probablement été construit par le duc Ulric de Vaudémont, petit fils de Gérard d'Alsace.Actuellement ils sont désignés sous le nom de Trois-Châteaux , die drei Exemer Schloesser. Le Wahlenburg, le plus ancien est connu depuis 1006. Il aurait fait l'objet d'un assaut dès 1026 par le duc de Souabe, Ernest de Souabe.Le Dagsbourg était celui qui était le plus imposant des trois et le moins ancien. Les comte d'Eguisheim sont les plus anciens seigneurs de la région. Descendants d'Etichon, ils ont dans leur lignée plusieurs maisons souveraines d'Europe. Ce château, castrum Hegensheim, mentionnée pour la première fois dans la Bulle de la Rose d'Or (1049) doit son origine selon la chronique d'Ebersmunster, au comte Eberhard, le fondateur de l'abbaye de Marbach. On en attribue la fondation au comte Hugues qui d'après Berler [3] , y avait établi sa résidence, avec la comtesse Heilwige [4]. Entre 1049 et 1054, Brunon d'Eguisheim le futur pape Léon IX aurait consacré une chapelle castrale qui était située dans l'enceinte même du château dédiée à Saint Pancrace.

Le Dagsbourg et le Wahlenbourg étaint entourés d'un fossé particulier. Le Weckmund, placé à l'avant-poste servait de vigie et de rempart aux deux autres auxquels il était relié par un pont-levis. A côté du Weckmund se trouvait une tour ronde, appelée Nellenbourg, que Billing nomme la tour d'oubli ou la prison de la forteresse. Dans l'encente commune des Trois châteaux, il y avait une chapelle dédiée à Saint Pancrace et consacrée par le pape Léon IX. Toutes ces constructions, sauf la chapelle, furent ruinées en 1466, à l'occasion de la guerre que le meunier Hermann Klee suscita contre la ville de Mulhouse.

[modifier] Légendes

Si l'on en croit une vieille légende, les Trois-Châteaux seraient l'un une source de feu, l'autre une source d'eau, et le troisième une mine d'or.Ailleurs on affirmait que les trois tours servaient de cadran solaire aux travailleurs de la plaine. A onze heures, l'ombre du château couvrait complètement la façade du Dagsbourg, à midi celle du Wahlenbourg, à une heure celle du Weckmund. A trois heures les Trois-Châteaux projettaient leur ombre tout droit devant eux sur la déclivité de la montagne.

C'est dans le château (Castrum Egisheimiensis) qui est mentionné la première fois dans "la Bulle de la Rose" en 1049 que serait venue au monde Bruno d'Eguisheim, fils du comte Hugues IV d'Eguisheim et Heilwige du comté de Dabo.

[modifier] La lignée des Eguisheim

Vestiges du château d'Eguisheim - Porte d'entrée du Wahlenbourg
Vestiges du château d'Eguisheim - Porte d'entrée du Wahlenbourg
Le donjon du Weckmund en travaux
Le donjon du Weckmund en travaux

Eberhard était le petit fils d'Etichon et le fils d'Adalbert. De ce dernier sortirent les deux branches des Luitfridigènes qui furent les comtes du Sundgau et des Eberhardigènes, les comtes de Nordgau. L'un de ceux-ci, Eberhard IV, fondateur de l'abbaye d'Altorf, eut plusieurs enfants, entre autres Adalbert I , souche de la maison de Lorraine, et Hugues III chef de la lignée Eguisheim-Dagsbourg. Son fils Hugues IV avait épousé Heilwige, fille et héritère du comte Louis de Dabo. C'est de ce mariage que naquit celui qui devint le pape Léon IX. Les Eguisheim s'allièrent par la descendance féminime avec les comtes de Vaudémont et les comtes de Metz.Un petit neveu de Léon IX, le comte Hugues VI, fut sunommé le petit soldat de Saint Pierre, indefessus miles S.Petri, à cause du zèle qu'il déploya pour défendre la cause de Grégoire VII contre l'antipape Guibert. Il fut assassiné par trahison dans le lit de l'évêque Othon, avec lequel il venait de se réconcilier à Haselach. Le dernier qui porta le titre de comte d'Eguisheim, fut Ulich de Vaudémont, petit fils de Gérard d'Alsace et petit neveu de Léon IX. Il fonda l'abbaye de Pairis et mourut sans enfants en 1144. Sa soeur Stéphanie ayant épousé le comte Frédéric de Ferrette, et c'est ainsi qu'une partie du comté d'Eguisheim passa aux Ferrettes, de même qu'un mariage devait un siècle plus tard amener le domaine des Ferrettes dans la maison des Habsbourg-Autriche.

Quant aux Eguisheim-Dagsbourg, ils s'éteignirent en la personne de Gertrude, fille d'Adalbert, comte de Metz et de Muha et de Gertrude de Baden. Celle-ci s'était mariée trois fois: premièrement à Thiébaut, duc de Lorraine, deuxièment à Thiébaut comte de Champagne et troisièment à Simon, comte de Linange. A sa mort en en 1225, ses biens échurent aux évêques de Metz, de Liège et de Strasbourg. Ce dernier hérita des terres de Dabo et en grande partie de celles d'Eguisheim. En 1251, le château d'Eguisheim était devenu un fief castral de l'évêque de Strasbourg et l'ancienne seigneurie fut incorporée dans le Haut-Mundat, formant un troisième bailliage composée des communes de Gueberschwihr, Gundolsheim, Ossenbihr, Orschwihr, Soultzmatt avec la vallée, la moitié de Westhalten, Wittelsheim, Obermorschwihr, Osenbach, et Weinfelden (Suisse) avec Eguisheim comme chef-lieu.

[modifier] Le château est plusieurs fois détruit

Le donjon du château de Wahlenbourg
Le donjon du château de Wahlenbourg
Porte de la partie haute du Wahlenbourg permettant d'accéder au logis seigneurial
Porte de la partie haute du Wahlenbourg permettant d'accéder au logis seigneurial

Les trois châteaux furent plusieurs fois ravagés et réparés. Le premier des trois édifices est détruit un première fois en 1026 au cours d'un assaut du duc Ernest de Souabe. Il fera l'objet d'une nouvelle attaque dès 1144 et une troisième fois en 1198. En 1298, le village d'Eguisheim assiste impuissant au siège de l'empereur Adolphe de Nassau, mais résiste néanmoins. Devant tant de vaillance les troupes de Adolphe de Naussau levèrent le siège. C'est à la suite de ces attques que le village fut entouré d'une muraille, octogonale comme celle du château sous Rodolphe de HabsbourgLe château et le village sont de nouveau pillés entre 1370 et 1380 par les Anglais, puis en 1444 par les Armagnacs conduits par le Dauphin de Fance, le futur Louis XI.

En 1466 lors de la guerre des Six deniers, le Wahhienbourg et le Weckmund sont détruits par les milices de Turckheim et Kaysersberg. Un meunier avait à cette époque réclamé son dû à la ville de Mulhoiuse. Il vint se plaindre auprès de Pierre de Réguisheim. Ce dernier alerta la noblesse alsacienne et emprisonna des ressortissants de Mulhouse. En signe de représaille, les bourgeois de cette ville, aidés des gens de Kaysersberg et de Turckheim vinrent mettre le siège aux châteaux qu'ils incendièrent. Le château était occupé alors par Pierre de Régisheim. Le Haut-Eguisheim ne s'en relèvera jamais.Le Dagsbourg est abandonné deux siècles plus tard.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Notes et références

  1. Eguisheim sur le site de l'Insee
  2. source : INSEE enquête de recensement annuelle
  3. Berler Chronicon, : Das Schlosz Dreyegenseheim, 1510
  4. Orthographié quelquefois aussi Helwige

[modifier] Bibliographie

  • Anonyme: Eguisheim: patrie de Saint-Léon . La ville et son église, Alsace, France. Riquewihr, La petite imprimerie, 1991, 16 pages
  • Brucker, Pierre Paul: Le château d'Eguisheim, berceau du pape Léon IX - Le Roux F.X. , Paris/retaux, Strasbourg, 1893, 95 pages
  • Comité d'Organisation, CCLE (Editeur scientiqfique): Eguisheim, 2 février 1945 cinquante ans plus tard - Commémortation du cinquantenaire de la libération d'Eguisheim., Eguisheim, CCLE, 1995 - Vidéocassette VHS Secam
  • Fleck, Philippe: Saint-Léon IX, voyageur de Dieu, Editions Coprur, Strasbourg, 2002 ISBN 2-84208-095-5
  • Muller, Claude: Eguisheim à l'époque contemporaine: 1870-1992 - Editions Coprur, Strasbourg 1992, 423 pages - Monographies des communes alsaciennes
  • Pierrot, Bernard: Eguisheim et Wettolsheim, possessions du prince-évêque de Strasbourg en 1578 - In: Au pied des trois châteaux, 1990, p. 33-53
  • Risacher, Bertrand: Les châteaux-forts d'Eguisheim du Haut Mundat du IXe siècle au milieu du XVe siècle. Mémoire de maîtrise, Strasbourg, 1993, 292 pages - Plans + illustrations
  • Schikele, M.,curé de Sainte-Madeleine à Strasbourg : Egisheim, Sutter & Cie, Rixheim, 1892, 17 p. (Extrait de la Revue Catholique d'Alsace)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes