Antipape

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Antipape Félix V, le dernier antipape historiquement significatif.
Antipape Félix V, le dernier antipape historiquement significatif.

Un antipape est une personne qui a exercé la fonction et porté le titre de pape mais dont l'avènement à cette charge n'est pas ou plus reconnu aujourd'hui comme régulier et valable par l'Église catholique romaine.

Sommaire

[modifier] Papes et antipapes

Lors de certaines périodes turbulentes de l'histoire de l'Église, des élections irrégulières ont porté sur le trône pontifical des prétendants alors qu'un pape exerçait déjà. D'autres antipapes ont été élus pendant une vacance du trône de façon irrégulière. Enfin, il est arrivé que les électeurs se divisent en factions rivales et élisent deux papes différents le même jour. Beaucoup de ces antipapes ont été simplement nommés par des souverains pour servir leur intérêt propre, mais la nomination fut à certaines périodes de l'histoire un moyen légitime de désigner le pape.

Si le cas de la plupart des antipapes est facile à déterminer, les chaos de l'histoire de l'Église ne permettent pas toujours d'établir avec certitude qui était régulièrement pape et qui était antipape. Certains cas ont été tranchés bien plus tard. D'autres font encore débat (lire à ce sujet l'introduction de l'article Liste détaillée des papes). La régularité d'une élection n'est pas toujours le seul facteur pris en compte pour décider : parfois la rivalité entre deux papes ennemis a perduré parce qu'il était impossible de dire qui était moins illégitime que l'autre. Dans le cas de la rivalité entre Innocent II et Anaclet II, par exemple, l'histoire a tranché pour le premier après la mort naturelle du second. Dans le cas du grand schisme d'Occident, un concile a déposé les trois papes rivaux, en a élu un quatrième, et c'est après coup qu'il a été décidé que seuls seraient considérés comme légitimes les papes de Rome et illégitimes ceux d'Avignon et de Pise, alors même que ce concile avait été initialement convoqué par le pape de Pise. Enfin, dans le cas de la rivalité entre Léon VIII et Benoît V, la liste de l' Annuario pontificio n'a pas tranché et les reconnaît légitimes tous les deux !

La reconnaissance a posteriori de certains papes et l'exclusion d'autres a occasionné des anomalies dans la numérotation des noms des papes.

En principe on ne retient comme antipapes que ceux qui ont connu une certaine audience et qui ont été soutenus par des souverains ou des États. Cela exclut en général des gens comme les deux Benoît XIV et tous les « antipapes » contemporains qui n'ont qu'une poignée de fidèles.

[modifier] Antipapes des débuts du christianisme et du haut Moyen Âge

D'après la tradition catholique, le premier des antipapes, Hippolyte, fut élu en opposition au pape Calixte Ier par un groupe divergent à Rome au troisième siècle. Hippolyte termina toutefois sa vie en exil dans les mines de Sardaigne, à la suite des persécutions impériales, en compagnie du successeur officiel de Calixte Ier, Pontien, et se réconcilia avec ses pairs.

[modifier] Grand schisme d'Occident

En 1378, la papauté se divisa en deux lignées rivales, celle de Rome et celle d'Avignon. Celle de Rome se divisa en 1409 avec l'apparition des papes de Pise. Après bien des vicissitudes, le concile de Constance déposa les trois papes et élut en 1417 un pape unique : Martin V. Les papes de Rome sont aujourd'hui seuls considérés comme légitimes. Si ceux d'Avignon ont tôt été déclarés antipapes, ceux de Pise ont longtemps fait débat.

[modifier] Papes de Rome (légitimes selon la tradition catholique romaine)

[modifier] Papes d'Avignon (antipapes selon la tradition catholique romaine)

[modifier] Papes de Pise (antipapes selon la tradition catholique romaine)

[modifier] Après le grand schisme d'Occident

  • antipape Félix V, pontificat de 1439 à 1449

L'affaire du grand schisme d'Occident avait considérablement affaibli le prestige de la papauté. Désormais, l'opposition au pape s'exprima de moins en moins par la recherche d'un autre candidat pour le poste, et de plus en plus par la négation de la fonction de pape elle même. Les obédiences issues de schismes ultérieurs se passèrent de pape ; ce fut la fin des antipapes et le début de la Réforme protestante au tournant du XVIe siècle.

[modifier] Antipapes contemporains

Si l'Annuario pontificio ne recense plus d'antipape après 1449, certains catholiques traditionalistes considèrent le rite paulinien, qui a remplacé le rite tridentin après le concile Vatican II, comme hérétique [réf. nécessaire]. Ils citent la bulle de Paul IV Cum ex Apostolatus du 15 février 1559 qui déclare nulle et non avenue la nomination d'un prélat coupable d'hérésie [réf. nécessaire]. Ils définissent donc Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II et Benoît XVI comme antipapes [réf. nécessaire]. Le sédévacantisme est une doctrine qui affirme la vacance du pouvoir pontifical. Certains groupes s'en réclamant ont cependant nommé leurs propres papes. [réf. nécessaire]

[modifier] Antipapes de fiction

Icône de détail Article détaillé : Antipapes imaginaires.

[modifier] Voir aussi