Vieillissement

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La notion de vieillissement décrit une ou plusieurs modifications fonctionnelles diminuant progressivement l'aptitude d'un objet, d'une information ou d'un organisme à assurer ses fonctions.

Hans Baldung Grien : Les Âges et la Mort, c. 1540-1543
Hans Baldung Grien : Les Âges et la Mort, c. 1540-1543

Dans le cas d'un organisme vivant ([être humain] le cas échéant), c'est le processus (naturel ou exacerbé par divers stress subis in utero ou au long de la vie) qui conduit inéluctablement cet organisme à ne plus assurer son équilibre physiologique ; ce qui conduit cet organisme à la mort.

Chez l'Homme, le vieillissement est un processus complexe, lent et progressif, qui impliquant divers facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Ces facteurs sont en partie génétiques (vieillissement intrinsèque), et pour partie liée à l'histoire de vie de chacun (facteurs externes de vieillissement, acquis ou subis). Le vieillissement de certaines cellules commencent dès la naissance, voire in utero. Chez l'Homme, par convention, on parle de vieillissement à partir d'un certain âge (l’âge « mûr »), avant de différentier le 3ème âge (65 –89 ans) du 4ème âge ou grand âge (> 90 ans).

Il existe donc plusieurs définitions du « vieillissement », selon l'approche dans laquelle on se place.

- L'ensemble des phénomènes d'affaiblissement des fonctions physiologiques liés au vieillissement d'un organisme vivant constituent la sénescence (formé sur le mot latin senex, vieillard). L'état pathologique résultant de la sénescence est la sénilité.
- L'étude de la vieillesse et du vieillissement de l'Homme est la gérontologie (terme formé sur le mot grec geron, gerontos, vieillard).
- La médecine de la vieillesse est la gériatrie.
- On parle aussi d'une société vieillissante pour désigner la période durant laquelle le nombre de personnes âgées croît, suite à l'augmentation de l'espérance de vie et à la diminution des taux de natalité (inversion de la pyramide démographique dans certains pays tels l'Allemagne ou l'Estonie), observés sur presque toute la planète. Ce vieillissement de la population est devenu un sujet, socialement, politiquement et biologiquement préoccupant, qui explique une gérontologie biologique et sociale en plein essor, au moins dans les pays riches.
- On peut enfin aussi parler du vieillissement (éventuellement prématuré) d'un organe (la peau exposée aux UV par exemple)
par comparaison avec le « jeunisme », l’« âgisme » désigne la discrimination (généralement négative) vis à vis des « personnes âgées».

Sommaire

[modifier] Introduction

Le vieillissement de l'être humain est un phénomène « polysystémique » ; Il associe des interactions complexes entre des systèmes biologiques et d'autres niveaux de réalité (physiques, psychiques et socio-culturels). Le vieillissement met ainsi en jeu une grande “variété” de composantes, avec une complexité venant notamment des multiples boucles de rétroaction qui existent pour ces niveaux, dont aux niveaux génétiques, cellulaires (ex  : apoptose cellulaire), neurologiques, hormonaux pour ce qui concerne le champ du physiologique, lequel interfère avec les niveaux sociaux et psychiques.
Le vieillissement a donc des retentissements à la fois physiques, psychiques, sociaux et culturels (Il est culturel, notamment dans les significations et valeurs conférées à la vieillesse dans différentes cultures et aux différentes époques).
Le vieillissement a en outre des valeurs et significations variant selon le contexte culturel et l'époque considérée.

Pour une intelligibilité complète et profonde du phénomène du vieillissement, une approche écosystémique consiste à s’éloigner pour mieux percevoir, à relier pour mieux comprendre et à situer pour mieux agir. Le vieillissement présente une perspective plus large et plus globale que la simple sénescence, la gérontologie et son versant médical de la gériatrie, dans l'étroitesse d'un point de vue élémentariste et simpliste de l'arbre isolé et disjoint de la forêt, elle-même isolée et disjointe de sa fonction de niche écologique de faune et flore dans une biosphère dépendante de la lithosphère qui oriente et délimite les possibilités de survie, de développement et de reproduction des composantes de la biosphère.

[modifier] Vers une définition

[modifier] Catégories de vieillissement

Divers ordres de vieillissement sont habituellement considérés ;

  1. Au regard de l'état-civil, le vieillissement ou les âges de la vie sont quantitativement donnés par le calendrier dont le repérage diffère d'une culture à une autre où, seulement, dans l'Occident des trois grandes religions révélées, le nouvel an chrétien, hébraïque et musulman ne survient pas au même instant et où dans la seule chrétienté existent le calendrier julien et le calendrier grégorien; En réalité l'âge est un indice de vieillissement, mais qui ne renseigne pas sur le nombre de jour restant à vivre (qui tend à croitre dans les pays développés[1])
  2. Une approche plus physiologique, permise par les progrès des moyens d'investigation médicaux cherche à estimer le vieillissement physique des organes et notamment du cerveau, par exemple par la perte des neurones et l'appauvrissement en synapses, qui est dans le déroulement « normal » de la vie du corps humain (c'est-à-dire sans maladie) ;
  3. Le psychologue et le gérontologue ou le sociologue s'intéressent aussi au vieillissement subjectif (tel que vécu par la personne, pouvant être pour partie imaginaire), avec diverses attributions de sens au vieillissement.

[modifier] Approche écosystémique appliquée au vieillissement

Quelque soit l'ordre, le vieillissement pose la problématique du temps qui relie les divers niveaux et les différents champs des interrogations et des interventions sur le comportement humain. Dans le cadre des structures dissipatives de la dégradation entropique des systèmes physiques chez Ilya Prigogine, le temps du vieillissement est fluctuations et créations d'ordre et de désordre, d'activation et de désactivation des gènes et des virus, de changements et de bifurcations où le développement Lien vers un homonyme? est une variation quantitative du plus-ou-moins de la même chose, tandis que l'évolution est une variation qualitative d'une "chose" en d'autres "choses" des morphogenèses, des transformations et des métamorphoses. Dans le vieillissement au niveau organique, la perte des neurones est une variation quantitative, tandis que l'appauvrissement en synapses ou connexions nerveuses est une variation qualitative. Dans les discussions précédentes, nous avons vu que cet appauvrissement en synapses soit peut-être représentatif de l’appauvrissement psycho-affectif et social où le vieillissement est relié à moins d'intérêt pour les activités physiques et intellectuelles et à moins de relations sociales.

Le docteur Brian L. Mishara, professeur de psychologie communautaire à l'UQAM (Université du Québec à Montréal) et son collègue Robert G. Riedel de la Southwest State University au Minnesota ont étudié le vieillissement en termes chronologique, physico-biologique, psycho-affectif et social (Brian L. Mishara & Robert G. Riedel, 1984, pp. 12-26, Le vieillissement, PUF, Paris.). L'âge chronologique est, d'une part, relié à l'horloge biologique et, d'autre part, est déterminé par l'état-civil, dans l'attribution légale, sociale et politique des caractéristiques et propriétés à chaque période de la vie, telle que l'enfance, l'adolescence, la maturité et la vieillesse, dans le but premier de déterminer le degré de responsabilité légale du comportement.

Les religions et les cultures possèdent aussi le rite de passage d'un groupe d'âge à un autre, de l'enfance à l'adolescence à travers différents types d'initiation et de consécration, de l'adolescence à la maturité et de celle-ci à la vieillesse. Mishara et Riedel y distinguent, alors, l'âge physique et biologique, l'âge psychologique et émotif et l'âge social. Le vieillissement physique, chez Mishara et Riedel, est relié au dysfonctionnement du système immunologique, à la dégradation des cellules, à l'altération du système endocrinien et aux facteurs génétiques. Pour rendre compte des altérations, des dégradations et des dysfonctionnements, ils évoquent les théories de l'usure, les théories de l'eschaton ou des déchets et les théories génétiques. Les théories de l'usure sont souvent associées aux travaux de Hans Selye sur le stress qui est distinct de la fatigue ou de la surcharge physique, dans la mesure où le stress est une façon de percevoir les activités physiques ou intellectuelles dont une personne fait preuve, c'est-à-dire les valeurs et les significations qu'elle confère à ces activités. Dans les théories de l'usure, l'entropie des structures dissipatives de Ilya Prigogine est peut-être encore plus interessante, puisque le métabolisme basal ou dépense énergétique minimale du corps est mesurée par la quantité de chaleur dégagée par le corps en fonction de la surface corporelle, dans une situation d'activités physiques et sensorielles réduites au maximum, concevant, ainsi, le corps humain comme une machine thermique. Nous avons déjà mis en discussion précédemment l'influence du stress sur le système immunitaire chez des sujets de rang supérieur ou de rang inférieur dans la production de glucocorticoïdes qui détruisent les neurones et qui affaiblissent le système immunitaire. Les théories des dé-chets peuvent devenir opérationnelles avec le modèle systémique de Jay Forrester que Joël de Rosnay a si bien mis dans le public avec "Le macroscope" (1975). Ce modèle systémique de Forrester utilise les métaphores hydrodynamique de flux, de réservoirs, de vannes où l'accumulation des déchets du métabolisme finit par encombrer et empoisonner l'organisme. Les théories génétiques se rapportent au pouvoir des gènes dans la "programmation" des activations et des désactivations sélectives de certains gènes.

[modifier] Généralités sur le vieillissement animal

Peut-être plus qu'avec les chimpanzés, les humains partagent avec les macaques une proche parenté biologique et sociale. Le docteur Donald Price a rassemblé à l'Université Johns Hopkins de Baltimore, MD, une colonie de macaques les plus âgés connus, dans leur trentaine, qui, en termes humains feraient de vénérables nonagénaires. Chaque jour, ces animaux sont soumis à la surveillance médicale pour découvrir les bases biologiques des comportements anormaux qui peuvent survenir chez des sujets âgés. Aucun animal ne suit une trajectoire identique à celle d'un autre dans la détérioration des activités avec l'âge.

Ces conditions expérimentales et d'observation sont très éloignées des conditions de vie "naturelles" de ces sujets. Mais, les études de Jane Goodall sur le comportement social des chimpanzés, dans leur milieu sont difficilement généralisables aux études biologiques du comportement. D'autre part, les exigences des études sociales diffèrent de celles des études biologiques. Les études de Hans Selye sur les processus biologiques du stress ne débordent pas sur l'étiologie sociale de ce stress et demeurent, néanmoins, les fondements organiques de cette atteinte.

[modifier] Généralités sur le vieillissement humain

Le déclin des activités physiques et mentales se remarque principalement par une plus grande lenteur qui, recadrée, pourrait révéler une autre "réalité" d'un comportement réfléchi et précautionneux, à la suite des expériences acquises au cours de la vie et des confusions, déjà signalées par Ernest Hemingway, entre "action" et "agitation", souvent commises par des néophytes dans l'inexpérience et l'enthousiasme des découvertes. Le premier aspect est peut-être la dégradation continue de cent milliards de neurones à la naissance. Le poids du cerveau diminue, graduellement et sûrement, d'environ 10%, durant toute la vie, par la mort des neurones qui ne se produit pas au même rythme et aux mêmes régions chez toutes les personnes. Cette perte a lieu surtout dans les couches externes associatives, laissant les parties internes intactes, responsables des actes réflexes qui ne dépendent pas de l'apprentissage.

Elle se situe principalement dans le cortex cérébral, responsable de la motricité, la pensée et les sens. Mais, la perte du poids cérébral, avec l'âge, est moins signifiante et significative que l'appauvrissement en qualité et en quantité des connexions neuronales ou synapses qui permettrait à un neuropathologiste, dans sa dissection et son observation, de déterminer l'âge, à partir de la richesse en synapses. La plasticité ou labilité des synapses signifient que ces connexions neuronales se font, se défont et se refont à l'usage et à n'importe quel âge. Le cheval de bataille de Jean-Pierre Changeux est cette « plasticité synaptique » où les circuits neuraux se font par des activités d'apprentissage et se défont par inactivité. C'est un dispositif qui s'use quand on ne s'en sert pas.

Le docteur William T. Greenough, professeur de psychologie et président du programme de biologie du cerveau et du comportement à Champaign-Urbana en Illinois, a suggéré que la structure et la fonction cérébrales d'une personne reflètent en tous points de vue l'équilibre des interactions entre la croissance et la dégénérescence. Avec l'âge, la dégénérescence emporte sur la croissance. Mais, les expériences de Greenoygh sur l'Animal et sur l'Homme montrent aussi qu'en augmentant la complexité de l'environnement et l'intérêt du sujet pour cet environnement, la complexité cérébrale de ce sujet augmente aussi bien chez les personnes que chez les rats.

[modifier] Causes

[modifier] Un processus multidimentionnel

Le vieillissement résulte d’interactions des dimensions bio-psycho-sociales.

Selon l’approche psychosociale, le niveau d’étude, la catégorie socio-professionnelle, le niveau de ressources…. sont autant de facteurs d’inégalités face au vieillissement. En effet, loin de s’estomper, ces inégalités s’accroissent avec l’âge.

Dans une perspective biologique, le vieillissement résulte de l’interaction de facteurs génétiques et de facteurs de l’environnement dont les effets sont cumulatifs au cours du temps (Jeandel 2003).

Ces théories ne sont pas exclusives les unes des autres et se complètent pour expliquer les fortes inégalités qui existent en terme de vieillissement.

[modifier] Autre théorie

Une des théories sur les causes du vieillissement avancerait que le vieillissement serait une maladie génétique, une mutation semblable par exemple à la trisomie 21 ou à l'hémophilie. La grandeur de ce phénomène (tous les humains vieillissent) viendrait du fait que contrairement aux autres maladies génétiques, le vieillissement provoque une mort extrêmement tardive, n'affecte que très tard les fonctions de reproduction et provoque une dégénérescence mentale étalée sur une très longue durée. Toutes ces caractéristiques auraient permis à la maladie d'affecter un très grand nombre de personnes -tout le monde en fait- puisque les malades avaient la capacité de se reproduire sans problème provoquant la disparition des lignées saines. Il existerait également des vieillissements beaucoup plus rapides (sur 10 ou 20 ans) mais ces maladies génétiques extrêmement rares inhibent très tôt la capacité de reproduction empêchant la reproduction d'individus affectés. Ne pas oublier que ceci n'est qu'une "théorie intéressante" se basant uniquement sur une des nombreuses analyses existantes.

[modifier] Clinique

[modifier] Vieillissement normal

Le vieillissement est un phénomène dont les retentissements biologiques, psychologiques et sociaux sont étroitement liés.

[modifier] Aspects physiologiques

  • fonction respiratoire : la compliance thoracique diminue fortement avec l’âge, avec perte du recul élastique pulmonaire et diminution de force des muscles respiratoires. La fonction respiratoire de repos est altérée par une augmentation du volume résiduel et une diminution de la capacité vitale. Le flux sanguin artériel pulmonaire diminue et la pression artérielle pulmonaire augmente avec l’âge.
  • fonction circulatoire : les risques d’hypertension artérielle et d’artériosclérose augmentent avec l’âge.
  • fonction locomotrice : un vieillissement osseux est caractérisé par une diminution de l'anabolisme osseux, qui peut déboucher sur une ostéoporose et l’ostéomalacie ; le vieillissement articulaire caractérisé par l’arthrose ; le vieillissement musculaire caractérisé par une sarcopénie, entraînant une diminution de la force musculaire. La répétition d’effort est plus difficile, et la force et l’endurance se conservent plus longtemps que la résistance, la vitesse, la souplesse et la coordination des mouvements.
  • capacités sensitivo-sensorielles : Au niveau perceptif, apparaît une diminution des capacités sensitivo-sensorielles entraînant une instabilité posturale, ainsi qu’une altération au niveau de l’audition (presbyacousie) et de la vue (presbytie, cataracte).
  • aptitude physique : la puissance maximale aérobie décline, de même que la capacité aérobie moyenne.

D’une manière générale, le processus du vieillissement, après la phase de maturation, conduit à une diminution progressive des capacités de réserve fonctionnelle de l’organisme (Jeandel, 2003) entraînant des difficultés d’adaptations physiologiques. Ce déclin est accentué par la diminution de l’activité physique qui accompagne l’avancée en âge.

[modifier] Aspects psychologiques du vieillissement

Il est difficile de distinguer les modifications psychologiques directement induites par le vieillissement, de celles accompagnant parfois les conséquences de celui-ci (Ninot, 2004). Toutefois, certains changements se dégagent comme affectant la dimension cognitive et émotionnelle dans le cadre du vieillissement normal.


[modifier] Aspect émotionnel

Au plan émotionnel, le vieillissement s’accompagne de l’émergence de sentiments multiples comme par exemple l’inutilité, la sensation d’être une charge pour les autres, la solitude et l’abandon, la sensation de posséder un corps devenant incontrôlable. Trois aspects se dégagent : la personne âgée tend vers une maîtrise passive de l’environnement, une réduction de son activité et une préoccupation grandissante de son monde intérieur. On observe classiquement un désinvestissement de la réalité extérieure et un hyperinvestissement de soi (L’Ecuyer, 1994 ; Léger et Tessire, 1989), accentués par l’approche de la mort (Caradec, 2004).

[modifier] Aspect neurologique du vieillissement

Jean-Pierre Changeux a résumé et condensé les résultats de ces expérimentations sous la forme de la "labilité synaptique" et de la "stabilisation sélective" des synapses, dans l'apprentissage, au cours du développement qui peut se poursuivre jusqu'à un âge extrêmement avancé à travers les intérêts et les activités du sujet vieillissant.

La labilité synaptique et la stabilisation sélective s'appuient sur la création de nouveaux circuits et la destruction d'anciens circuits inutilisés ou peu utilisés, dans le “câblage” (Jean-Pierre Changeux & Antoine Danchin, pp. 58-88, "Apprendre par stabilisation de synapses en cours de développement", dans Le Cerveau humain, tome 2 de la série "L'UNITÉ DE L'HOMME", sous la direction d'Edgar Morin et de Massimo Piatelli/Palmarini, Seuil, Paris, 1974), selon que l'on adopte le modèle de l'horloge newtonienne ou celui de l'ordinateur qui s'auto-organise, à la limite, en "recâblant" les circuits de sa configuration, au besoin, à partir des composantes disponibles ou prises des circuits inutilisés ou peu utilisés. Ce qui signifie, en termes pratiques, que la compétence intellectuelle et physique soit ce qui s'use quand on ne s'en sert pas.

Plus nous apprenons et plus nous nous activons, plus les synapses se forment et se stabilisent à partir des neurones disponibles qui se trouvent en surabondance dans le cerveau. Les neurosciences désignent cette surabondance sous le nom de "redondance" où la moitié, environ, des neurones d'un groupement opérationnel ne sont pas utilisés et leur disparition n'affectera pas le fonctionnement de ce groupement, en refaisant de nouveaux circuits neuronaux par "recâblage" des synapses. La cybernétique et l'informatique, au départ, ont tenté d'imiter la structure et le fonctionnement du cerveau et, ensuite, deviennent le modèle ou la représentation de ce cerveau. Le poids cérébral est de l'ordre quantitatif du contenu, tandis que la richesse en synapses est de l'ordre qualitatif de la forme. L'accent sur le poids cérébral est représentatif de la conception de l'univers en termes d'objets, tandis que celui sur la richesse en synapses l'est de celle d'un univers en termes de relations.

Cette différence des conceptions de l'univers a de graves incidences théoriques et pratiques dans l'interprétation du vieillissement et l'intervention sur le vieillissement, c'est-à-dire sur son étiologie et sa thérapeutique. En mettant l'accent sur les synapses dans le vieillissement, on peut sortir du niveau organique de la neuropsychologie pour aborder les niveaux social et culturel de la psychologie sociale et de la psychologie communautaire. Greenough a dit qu'on peut arrêter et même inverser le processus de dégradation du cerveau chez les humains et chez les rats par des activités nombreuses, diverses et variées où le cerveau s'use lorsque l'on ne s'en sert pas. Dans la formalisation en mathématique et en thermodynamique, Ilya Prigogine (1947, p. 16) a déjà montré cet arrêt et cette inversion du processus entropique de dégradation où la variation entropique peut être scindée en deux parts. La partie objectale de l'univers est soumise à la loi de la conservation et de la dégradation de la matière-énergie, tandis que la partie relationnelle ne l'est pas. Prigogine a ensuite importé ce processus dual de dégradation-croissance (entropie-néguentropie) en biologie avec un article "La thermodynamique de la vie", dans la revue "La Recherche" (vol. 3, no. 24, pp. 547-562, juin 1972).

Pour sa part, le docteur Peter Davies du département de pathologie au collège de médecine Albert Einstein à New York ne croit pas qu'il y ait un rapport entre les capacités intellectuelles et l'état du cerveau, dans le vieillissement. Il dit avoir été frappé par la similarité entre des cerveaux des personnes âgées d'environ quatre vingt dix ou nonante ans et ceux des personnes dans la vingtaine. Il dit ne pas avoir de preuve, en macroanatomie, à l'effet que seul l'âge affecte l'esprit dont le cerveau est le substrat matériel nécessaire et insuffisant. Il s'agit de cerveaux normaux et sains, mais la redondance et la plasticité peuvent être compromises par des maladies.

Les manifestations de désorientation, de gaucherie, d'absence, d'amnésie de différentes formes ou d'irrationalité recouvrent le terme de « démence sénile » décrite par les docteurs Robert Terry et Robert Katzman comme une « dégénérescence mentale progressive des fonctions cognitives et mnésiques d'où résulte l'inaptitude à exhiber des activités courantes de la vie quotidienne chez les personnes âgées ».

La cognition, définie par le docteur Marian Perlmutter, gérontologue à l'Université du Michigan, comprend non seulement la mémoire, mais aussi les intelligences conceptuelle, pratique et sociale qui s'expriment sous forme de raisonnement, de prise de décision et de contacts sociaux dans les domaines courants de la vie quotidienne. La « démence sénile » n'est pas seulement la forme extrême du vieillissement, mais une symptômologie complexe de nombreuses maladies variées et diverses, comme la dépression et l'agressivité. Des études modernes sur la "démence sénile" datent du tournant de ce siècle, lorsque Aloïs Alzheimer, un psychiatre de l'Université de Breslau, a identifié une maladie qui porte son nom, maintenant. Une maladie dégénérative, progressive et irréversible qui érode sûrement et graduellement toutes les fonctions mentales.

Elle est caractérisée par une perte accélérée de neurones et d'autres modifications cérébrales qui laissent le cerveau rétréci comme un fruit sec. La discussion précédente sur les neurones et les synapses et sur l'entropie et la néguentropie s'applique aussi à la maladie d'Alzheimer qui représente de 50% à 60% des cas de "démence sénile", dont un autre 20% environ est attribuable à des accidents cérébrovasculaires et le reste à de grandes variétés et diversités de facteurs organiques, sociaux et culturels, comme les dépressions, les avitaminoses, les affections thyroïdiennes et les effets secondaires de certaines médications. Certaines formes sont réversibles et guérissables et d'autres ne le sont pas. Habituellement, la perte de mémoire est le premier symptôme de la maladie d'Alzheimer, mais elle est aussi le premier signe d'un désintérêt pour ce qui s'est passé et pour ce qui se passe « ici et maintenant », dans l'entourage d'une personne et à l'intérieur d'elle -même.

Quant à la mémoire, dans ses différentes formes, d'une part, il faut compter avec le phénomène des prédictions qui se réalisent d'elles-mêmes et, d'autre part, avec le phénomène d'une fonction qui se dégrade lorsque l'on n'en fait pas appel souvent et où les circuits neuronaux se défont par inactivité ou au profit d'autres circuits plus actifs. Le phénomène des prédictions qui se réalisent d'elles-mêmes est celui où à force de croire à sa prochaine perte de mémoire et d'en avoir peur, la personne arrive à la perdre effectivement. Ce phénomène des prédictions qui se réalisent d’elles-mêmes trouve son exemple illustratif biomédical dans l’effet placebo.

Cette maladie d'Alzheimer est progressive et se développent de nombreuses dysfonctions cognitives, absences, désorientations spatiales et temporelles, dépressions, variations d'humeur et de personnalité, et dégradations physiques jusqu'au point où la personne atteinte devient incapable de s'occuper d'elle-même, comme un retour à l'état de nourrisson. La majorité des cas de démence sénile du type d'Alzheimer se présente à la fin de la soixantaine et de la soixante-dizaine ou septantaine. Des formes précoces de cette démence sénile peuvent survenir avant et se développent très rapidement. Comme il n'existe pas de tests de laboratoire pour confirmer la présence de la maladie d'Alzheimer, le diagnostic se fonde uniquement sur une combinaison de symptômes ou de manifestations, en excluant d'autres sources possibles de ces manifestations et sur les incapacités progressives et de plus en plus nombreuses que présentent la personne. Un diagnostic certain ne peut se faire que par autopsie: l'encéphale est atrophié, ce que l'on peut observer par des techniques d'imagerie médicale des tomoscintillographies, et les neurones sont remplis de « fibres noires » appelés « enchevêtrements fibrillaires », comme les angiomes sont des enchevêtrements de vaisseaux sanguins qui se mettent en pelote d'entrelacements. Les « grains de beauté » sont des angiomes souscutannés; les angiomes peuvent se situer partout et sont congénitaux (c'est-à-dire de naissance), mais peut-être pas héréditaires.

On ne connaît pas encore l'étiologie de la maladie d'Alzheimer où l'un des membres d'une fratrie gémellaire monozygote peut l'avoir et l'autre pas. Mais, il semble avoir un facteur génétique difficile à trouver à cause des manifestations tardives, de telle manière qu'une personne peut avoir cette maladie et mourir avant qu'elle se déclare. De nombreuses questions sont restées sans réponses sur l'héritablité, de quelque forme, de cette maladie et sur les facteurs et les conditions qui activent le gène responsable de cette maladie, s'il existe. La connaissance des conditions et des facteurs qui activent cette prédisposition à cette maladie est d'une grande importance pour prévenir et retarder son occurrence.

L'étape suivante à la découverte du gène défectueux serait de trouver des thérapies géniques pour le corriger et surtout pour prévenir et retarder son activation, selon le docteur Peter Davies qui, pour cela, a organisé une banque de cerveaux des personnes atteintes de cette maladie, pour l'Association de la maladie d'Alzheimer, à des fins d'étude. En plus des études génétiques, les neurosciences se tournent vers la possibilité d'un virus à action retardée dont l'effet ne se fait sentir que quelques décennies après, de tels virus manifestent leur présence dans quelques cas de démence sénile. Le neurologue Carleton Gajdusek a reçu le prix Nobel pour la découverte de tels virus. Reliée à l'origine virale, l'idée du déclenchement de la maladie d'Alzheimer par affaiblissement du système immunitaire fait son chemin pour interpréter l'action retardée des virus dont l'effet ne se manifeste que plus tard. Les virus qui ont établi une tête de pont depuis longtemps dans le cerveau ne peuvent s'activer qu'au moment où les défenses du système immunitaire sont faibles.

[modifier] Mais...

Il reste toutefois difficile de délimiter les parts respectives du vieillissement et (par exemple) du défaut de stimulation dans le déclin de ces capacités. L’institutionnalisation accélère le déclin physique et cognitif des personnes âgées.

[modifier] Aspects physiologiques

[modifier] Approche fonctionnelle
  • La fonction respiratoire : la compliance thoracique est fortement diminuée avec l’âge ; on constate une perte de recul élastique pulmonaire et une diminution de force des muscles respiratoires. La fonction respiratoire de repos est altérée par une augmentation du volume résiduel et une diminution de la capacité vitale. Le flux sanguin artériel pulmonaire diminue et la pression artérielle pulmonaire augmente avec l’âge.
  • La fonction circulatoire : l’hypertension artérielle augmente avec l’âge et l’artériosclérose apparaît.
  • La fonction locomotrice : le vieillissement osseux caractérisé par une diminution de l'anabolisme osseux, pouvant déboucher sur une ostéoporose et l’ostéomalacie ; le vieillissement articulaire caractérisé par l’arthrose ; le vieillissement musculaire caractérisé par une sarcopénie, entraînant une diminution de la force musculaire. La répétition d’effort est plus difficile, et la force et l’endurance se conservent plus longtemps que la résistance, la vitesse, la souplesse et la coordination des mouvements.
  • Les capacités sensitivo-sensorielles : au niveau perceptif, apparaît une diminution des capacités sensitivo-sensorielles entraînant une instabilité posturale, ainsi qu’une altération au niveau de l’audition (presbyacousie) et de la vue (presbytie, cataracte).
  • L’aptitude physique : la puissance maximale aérobie décline ; la capacité aérobie diminue.

D’une manière générale, le processus du vieillissement, après la phase de maturation, conduit à une diminution progressive des capacités de réserve fonctionnelle de l’organisme (Jeandel, 2003) entraînant des difficultés d’adaptations physiologiques. Ce déclin est accentué par la diminution de l’activité physique qui accompagne l’avancée en âge.

[modifier] Aspects psychomoteurs

  • atténuation des réflexes au niveau des muscles et des articulations,
  • troubles de l’équilibre en station debout entraînant une démarche moins assurée,
  • tremblements séniles (tête et membres supérieurs), notamment quand on passe de l’état de repos à l’action,
  • troubles de la connaissance du corps propre,
  • troubles praxiques (acte volontaire),
  • troubles de la connaissance de son corps, du langage et de l’écriture.


[modifier] Endocrinologie du vieillissement

La synthèse des neurotransmetteurs est une direction prometteuse de recherches, parce qu'il est connu que des personnes qui souffrent de la maladie d'Alzheimer présentent un déficit de 60% à 90% des enzymes qui synthétisent l'acétylcholine, un neurotransmetteur important dans les dispositifs en rapport avec la mémoire. À l'autopsie des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, les cerveaux présentent des pertes de neurones du noyau basal de Meynert allant jusqu'à 90%, une toute petite partie du frontal qui envoie ses terminaisons nerveuses vers de larges et diverses surfaces du cortex cérébral. Ces neurones perdus produisent l'acétylcholine et leur perte explique le déficit de ce neurotransmetteur. Comme les instruments d'un orchestre qui contribuent à une symphonie, de nombreuses substances chimiques contribuent à l'orchestration du cerveau et de l'esprit humains, dans la seule partition de la chimie du cerveau et au seul niveau organique du comportement humain auquel il faut ajouter les niveaux social et culturel.

Le déficit de certains neurotransmetteurs suggère la perte des neurones qui les produisent, est située dans des régions stratégiques. Le professeur Alan Davison, de l'Hôpital National Queen Square de Londres, croit que beaucoup de changements de comportement associés avec le vieillissement normal et avec les maladies de la vieillesse viennent de la détérioration des neurones des zones spécifiques du cerveau. Il s'est focalisé sur l'hippocampe où la perte des cellules productrices d'acétylcholine affecte la mémoire et celle ci affecte à la suite les fonctions cognitives et les différentes formes de l'intelligence. En plus de l'hippocampe, il a étudié d'autres régions du cerveau, comme le cortex cérébral qui, avec l'âge, perd plus de neurones que les parties internes du cerveau qui gouvernent plus les fonctions végétatives.

La perte des neurones est d'environ 50% sur le cortex et affecte la production de noradrénaline et par la suite l'humeur et d'autres manifestations comportementales. Une perte de neurones, due vieillissement, dans des parties maîtresses du cerveau peut produire des grands effets dans le comportement humain, sans commune mesure avec la petitesse de ces parties atteintes. Que l'on songe à la mémoire dans de nombreux aspects du comportement humain où il n'y a pas de communication sans mémoire, quelque soient la signification et le niveau que l'on donne au terme de communication. Ces parties sont maîtresses parce qu'elles maintiennent le fonctionnement optimal d'autres parties du cerveau. Ces pertes de neurones producteurs de neurotransmetteurs et le déficit consécutif de ces neurotransmetteurs peuvent être compensées artificiellement par des médications appropriées risquées en injections intracrâniennes jusqu'aux régions cérébrales mises en cause et des chirurgies lourdes de greffe de tissus cérébraux provenant des fœtus pour prévenir ou arrêter des détériorations en chaîne d'autres parties du cerveau.

Ceci est peut-être du ressort de la fiction scientifique (Science Fiction) et de la bioéthique. Des neurotransmetteurs, les études se tournent vers les hormones où, depuis longtemps, les neurosciences ont soupçonné le stress comme un agent important du processus de vieillissement. Le docteur Robert Sopolsky, du département des sciences biologiques à l'Université Stanford, s'est penché sur les hormones reliées aux stress: les glucocorticoïdes, sécrétées par les glandes adrénales, sont absolument critiques pour le corps afin de sortir d'un état d'urgence, mais « trop de ces substances le rendent malade », dit Sopolsky qui a découvert que leur action prolongée et chronique tue les neurones, ceux de l'hippocampe, en particulier, chez une personne âgée. Après des expérimentations en laboratoire sur les cellules et sur les animaux, Robert Sopolsky s'est tourné vers des groupes de primates en Afrique Orientale où des babouins de haut rang, dans la hiérarchie sociale du groupe, sont moins soumis au stress que ceux des rangs inférieurs. Les premiers ont des réponses plus efficaces au stress que les deuxièmes. Les tests biologiques ont montré que les animaux des rangs inférieurs sont sous un stress chronique qui conduit à une surproduction d'hormones glucocorticoïdes et qui affecte leur pression artérielle, leur niveau de cholestérol et leur système immunitaire.

Mais, Sopolsky n'a pas montré l'effet sur le cerveau. Alors, Sopolsky a trouvé que le facteur le plus important de stress psychologique soit: la perte de contrôle et de prédiction des événements qui est un élément crucial dans les stress prolongé et chronique et, par la suite, affecte le vieillissement et tous les processus physiques et mentaux. Comme personne n'est omniscient et omnipotent pour prédire et contrôler tous les événements, Sopolsky suggère, alors, en termes humains, de changer la perception de ces événements, c'est-à-dire de leur attribuer d'autres valeurs et d'autres significations.

En exemple illustratif, la lenteur physique et mentale des personnes âgées pourrait être interprétée comme une prudence et une sérénité plus grandes, en contraste à la témérité et à l'agitation enthousiaste des plus jeunes.

Pour départager l'inné de l'acquis, les études sur le vieillissement se portent sur des paires gémellaires monozygotes où les deux membres, partageant le même bagage génétique, sont séparés à la naissance et ont grandi séparément. Un projet conjoint entre l'Université du Colorado et l'Institut Karolinska de Stockholm s'attache à ces études du vieillissement sur ces paires gémellaires, particulièrement, pour identifier les influences génétiques et environnementales dans les réponses des personnes âgées aux médications. La population étudiée comprend plus de sept cents paires gémellaires monozygotes. Par la suite et pour enrichir ces études, des paires gémellaires monozygotes, dont les membres ont grandi et vécu ensemble, ont été ajoutées. Jerald McClearn, alors professeur à l'Université du Colorado et maintenant à l'Université de Pennsylvanie, et ses collaborateurs ont trouvé les influences génétiques qui s'exercent avec la même intensité depuis la jeunesse jusqu'à la vieillesse, en ce qui concerne le "tempérament", la "personnalité" et les facteurs de santé.

McClearn a attiré l'attention sur les promesses de la génétique moléculaire qui a montré l'activation et la désactivation des gènes durant toute la vie, où les gènes en action ne sont pas les mêmes à différentes périodes de la vie. Il s'agit d'une « partition à deux voix », celle de la génétique et celle de l'environnement. Collègue de Mc Clearn, le docteur Nancy Pedersen de l'Institut Karolinska dit que ces études sur le vieillissement auprès des couples gémellaires monozygotes permettraient de mieux situer les influences génétiques et environnementales et de mieux intervenir sur le vieillissement par des médications et par l'enrichissement du milieu social de vie et des activités de la personne âgée elle-même, où l'esprit et le corps s'usent davantage lorsque l'on ne s'en sert pas.

[modifier] Aspects sociaux

On observe une diminution importante du réseau social chez la personne âgée. Des pertes relatives à la capacité de déplacement et à celle d’interaction avec l’environnement (vue et ouïe) sont subies par la personne âgée et l’amènent à limiter ses contacts avec l’extérieur et à se renfermer sur elle-même. Le déménagement en institution accentue cette diminution du réseau social et l’isolement.

e vieillissement psycho-affectif est peut-être dans un plus grand isolement social, une plus grande solitude que la personne âgée tente de combattre par la relation avec des médicaments et d'autres drogues, comme substi-tut à la relation sociale appauvrie, reliant ainsi le vieillissement psycho-affectif au vieillissement social. Au niveau organique du vieillissement physi-que, connaissant la contribution au vieillissement de différents termes ou systèmes, on peut envisager d'intervenir par des produits ou des procédés appropriés pour retarder son occurrence ou atténuer ses effets. Mishara et Riedel se sont tournés, ensuite, aux niveaux social et culturel pour mettre en discussion l'aspect social du vieillissement et de la mort, à travers les processus psychologiques et les attributions de valeurs et de significations culturelles à la vieillesse et à la mort.

Dans l'aspect social du vieillissement, ils traitent de grands thèmes comme la santé mentale et la sexualité. Dans la santé mentale, on trouve les troubles psychiques ou psycho-pathologies de différents ordres, comme l'une ou l'autre forme des dépressions reliée ou non à des atteintes organiques, et les troubles cérébraux que nous avons déjà mis en discussion précédemment. Le domaine de la sexualité dans le vieillissement est peut-être celui de l'amplification ou de la caricature des attitudes ou préjugés vis-à vis la sexualité dans ses différentes formes et à ses divers niveaux où les "minorités sexuelles" deviennent encore plus minoritaires en rejoignant la minorité des personnes âgées. La minorité se rapporte bien plus au statut de mineur, plutôt qu'à la quantité.

Par le statut de mineur, la personne âgée subit une répression sexuelle amplifiée, comme celle que subissent les fe-mes, les enfants et des membres d'autres groupes dits minoritaires. Quant au statut de mineur attribué aux personnes âgées, la société et la culture tendent, d'une part, à considérer le vieillissement comme une perte progressive de responsabilités dans le comportement, ce qui s'exprime par le retrait des activités professionnelles et, à l'extrême, par une mise sous tutelle. D'autre part, le retrait et l'isolement sociaux conduisent souvent les personnes âgées à se constituer en groupes sociaux à part, suivant un déroulement proche de celui des groupes ethniques, de femmes et d'handicapés, avec leurs sous-cultures, de telle manière que les lois et réglements sur l'égalité dans l'accès aux emplois mettent ensemble les femmes les handicapés, les minorités ethniques visibles ou non et les personnes âgées dans leurs mesures compensatoires.

La problématique sociale des personnes âgées rejoint, alors, celle des autres minorités, caractérisées par la pauvreté, la ségrégation et l'impuis-sance qui augmentent d'autant le niveau de stress qui accélère, en retour, le vieillissement, dans la perspective cybernétique de l'effet-retour ou feed-back. Ce feed-back , dans ce cas, est autoamplifacateur et autojustificateur où le vieillissement conduit au stress qui conduit au vieillissement. Cette problématique sociale du vieillissement, comme une voie vers le statut de mineur, rejoint la problématique psychologique de la perception de soi, de l'autodévalorisation, que l'on retrouve dans les groupes minoritaires.

Dans les cultures et les sociétés où la sécurité sociale est assurée par la famille, la parenté et la communauté proche, la responsabilité filiale est liée, comme son corollaire, à la responsabilité parentale, comme les différentes responsabilités communautaires sont liées, par exemple, en Chine et dans les pays sinisés, par les valeurs confucéennes de bénévolence, de courtoisie, de loyauté et d'obéissance mutuelles.

Ces problématiques peuvent se rejoindre 1) au niveau organique du vieillissement physique qui présentent des manifestations directement observables et mesurables que rendent compte l'endocrinologie, la génétique, l'immunologie et les neurosciences, 2) au niveau social des interactions sociales dans différents champs et à différentes occasions, 3) au niveau culturel des croyances, des valeurs et des significations conférées aux manifestations physiques du vieillissement et au vieillissement lui-même.

[modifier] conclusion sur l'aspect psycho-social

Le vieillissement psychologique est peut-être l'interaction entre ces niveaux distincts organique, social et culturel où chaque niveau est le contexte et l'environnement qui orientent et délimitent les activités et les structures possibles des termes ou systèmes du (ou des) niveau(x) inférieur(s) d'une hiérarchie de dépendance dont l'orientation est vérifiable par la " règle d'extinction " de la théorie des contextes bâtie sur la typologie logique de la Théorie des contextes d’Anthony Wilden en approche écosystémique. Chez les humains, on observe tant des personnes âgés brillantes et débordant d'activités (Pablo Picasso, Konrad Adenauer, George Bernard Shaw, Golda Meir par exemple...) que des personnes âgées plus atones ou égarées, bien qu'étant moins âgés.

Certaines cultures valorisent la vieillesse (Ex : "sages" africains, ou les "trésors nationaux vivants du Japon") alors que d'autres semblent la mépriser ou s'en désintéresser.


[modifier] Vieillissement pathologique

Voir :


La vieillesse est l'âge ultime de l'être humain, qui succède à l'âge mûr, appelé aussi par euphémisme le « troisième âge ». La vieillesse est généralement perçue dans la 6e décennie de la vie, car c’est à cette période que la conscience d’un vieillissement est la plus aiguë. Il n’y a pas réellement d’âge biologique de la vieillesse. Par contre, il y a une représentation de la vieillesse qui commence vers l'âge de soixante-cinq ans et correspond à une période de la vie où la plupart des personnes sont retirées de la vie active (retraite ou pension).

L'étude de la vieillesse et du vieillissement est la gérontologie (terme formé sur le mot grec geron, gerontos, vieillard). La médecine de la vieillesse est la gériatrie.

[modifier] La Fédération Internationale du Vieillissement

La mission de la Fédération Internationale du Vieillissement est d'informer, éduquer et promouvoir des politiques, des programmes et des pratiques afin d'améliorer la qualité de vie des personnes âgées à travers le monde. Elle représente les personnes âgées auprès des Nations unies, de l'Organisation Mondiale de la Santé, de l'Organisation des Nations unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), la Commission Économique et Sociale de l'Asie et du Pacifique pour les Nations unies (UNESCAP) et le Conseil de l'Europe.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Vieillissement d'une Information

  • Vieillissement d’une information : Dans la société de l’information, une information est déclarée vieillie dans l’un des cas suivants : Elle est banalisée (elle n’amène plus d’information au sens de la Théorie de l’information), elle n’a plus la bonne formalisation, elle n’a pas le bon débit, elle n’est plus pertinente. En comparaison, une information valide est régénérée et elle « circule ».
  • Vieillissement d’un système d’informations : Il ne remplit plus l’un de ses objectifs. Par exemple, la totalité des types d’informations n'est plus transmise car il y a un blocage sur un chainon intermédiaire appartenant à une autre génération technologique. Une rupture dans la continuité du système d’informations, quand les informations ne sont plus traçables, provoque une illégitimation des informations transmises.


[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Par exemple, grâce aux progrès de la médecine et probablement aussi de la conservation des aliments, selon l'INSEE ; pour les années 2000, 1 an de vie environ est gagné tous les 4 ans pour un français moyen vieillissant. Ce taux ne s'est ralenti ni en 2006, ni en 2007 ; En 2007 (comme en 2006), l'espérance de vie a augmenté de 3 mois, ce qui signifie qu'un français nés en 2007 peuvent espérer vivre 77,5 ans (84,4 ans si c'est une française). Source : BILAN DÉMOGRAPHIQUE INSEE 2007.