Autopsie

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L'autopsie (ou examen post-mortem ou nécropsie) est l'examen médical des cadavres. Il vient du grec « Le voir de vos propres yeux ». Nécropsie vient du grec « voir la mort ».

Sommaire

[modifier] Réalisation

L'autopsie commence par l'ouverture du corps, pour en extraire les viscères qui sont inspectés, pesés, et disséqués. Des examens histologiques (ou anatomo-pathologiques) peuvent aussi être effectués, en laboratoire. La principale incision pour l'examen des viscères abdomniales et thoraciques consiste en une longue incision de la base du cou au pubis. On pratique aussi l'incision en Y ; celle-ci consiste en une incision qui comme son nom l'indique, part de deux branches espacées sur le torse pour finir en une seule à l'approche du pubis. Le cerveau est examiné après ablation du scalp, et ouverture de la boîte cranienne à l'aide d'une petite scie circulaire. Les autres parties du corps (face et membres) sont rarement examinés par la dissection. Après avoir remis les organes en place, les incisions sont recousues aussi soigneusement que possible, pour la levée de corps et les funérailles du défunt.

[modifier] Buts

L'objectif de l'autopsie médicale est d'établir la cause de la mort (cause principale, et causes indirectes s'il y a lieu), de déterminer l'état de santé du sujet avant son décès, et si les éventuels traitements reçus étaient bien choisis. De nos jours, l'allongement de l'espérance de vie et les polypathologies font que bien souvent, un individu meurt porteur de plusieurs maladies (6 à 15). Dans ces cas, la cause de la mort n'est pas toujours évidente, et l'autopsie intervient parfois pour établir la réalité des faits. Ainsi, une autopsie pourrait révéler jusqu'à 25% d'erreurs de diagnostics, le quart de ces dernières pouvant modifier significativement la prise en charge du patient[1].

Les autopsies foetales sont pratiquées dans deux indications : en cas de mort fœtale in utéro et après interruption médicale de grossesse pour malformations foetales. Dans le premier cas elle permet de déterminer ou de préciser le diagnostic, d'apporter des informations complémentaires, de corriger une estimation de la probabilité de récidive lors d'une grossesse ultérieure. Dans le second cas, les autopsies, rarement normales, permettent un diagnostic de qualité du diagnostic prénatal, d'estimer un risque de récidive (modification des conseils en vue d'une grossesse ultérieure).

Un second type d'autopsie sont celles réalisées par les étudiants en médecine sur les corps d'individus ayant donné leur corps à la science, en vue d'apprendre l'anatomie humaine.

Enfin, l'autopsie telle que la pratique le médecin légiste est demandée dans les cas de mort brutale ou suspecte, sur demande de la justice. Le cas le plus caricatural est sans doute celui des homicides maquillés en suicide, où l'autopsie devra déterminer si des éléments materiels objectifs prouvent que l'individu a été assassiné et ne s'est pas suicidé.

[modifier] Fréquence

Dans les pays occidentaux, le nombre d'autopsies pratiquées est en diminution constante depuis les années 1950. En France, par exemple, le taux de nécropsies est passé de moins de 15% en 1988 à moins de 4% en 1997. Le taux est variable suivant les pays, sensiblement plus important en Scandinavie, elle est de 12.4% aux États-Unis (1993)[2]. De nombreux médecins et scientifiques s'élèvent aujourd'hui pour dénoncer l'abandon des pratiques nécropsiques, qui tend à détériorer la qualité des soins en ne donnant plus cet œil objectif sur la prise en charge médicale qu'ont eu les défunts[3].

[modifier] Législation

Elle dépend des pays et du but recherché (médicolégal ou scientifique).

L'autopsie à but médical ou scientifique est autorisée dans certains pays (Hongrie, Autriche...) sans qu'il soit nécessaire d'avoir le consentement de la famille, la plupart cependant demandent l'accord des proches.

La conservation des tissus post-mortem posent également des problèmes légaux.

En France, l'autopsie fœtale nécessite l'accord des parents en cas de recherche "autres que celles ayant pour but de rechercher les causes du décès". Dans le cas de la recherche des causes du décès, "la famille doit être informée des prélèvements effectués" et il y a obligation de "restauration décente du corps".

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Shojania KG, Burton EC, McDonald KM, Goldman L, Changes in rates of autopsy-detected diagnostic errors over time: a systematic review, JAMA, 2003;289:2849-2856
  2. Burton JL, Underwood J, Clinical, educational, and epidemiological value of autopsy, Lancet, 2007; 369:1471-1480
  3. Shojania KG, Burton EC, The vanishing nonforensic autopsy, New Eng J Med, 2008;358:873-875

[modifier] Voir aussi