Thiérache

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Thiérache
localisation
Région administrative Picardie
Champagne-Ardenne
Nord-Pas-de-Calais
Département(s) Aisne
Ardennes
Nord
Superficie approximative km²
Villes principales Guise
Vervins
Hirson
Chimay
Géologie
Relief/Terroirs
Productions
Communes {{{nbcommunes}}}
Population totale hab.
({{{DatePop}}})
Régions voisines
Pays (div. territoriale)
Régions et espaces
connexes
Hainaut
Avesnois
Cambrésis
Région naturelle de France

La Grande Thiérache est une création du XXe siècle, à but essentiellement lucratif (pour bénéficier des subventions européennes, dans le cadre des Eurorégions). Pour ce faire, elle regroupe des régions de France et de la Belgique, située au nord du département de l'Aisne et débordant sur les départements du Nord et des Ardennes. Historiquement, sa capitale est Guise. Elle correspond globalement aux contreforts Ouest du massif ardennais.

Sommaire

[modifier] Géographie

La Grande Thiérache est donc une région éclatée, répartie entre deux États, trois régions françaises (Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Champagne-Ardennes) et deux provinces belges (Hainaut et Namur). Ces limites marquent profondément cet espace, centripète. Même la limite actuelle entre l'Aisne et le département du Nord, ancienne frontière de la France avant le XVIIe siècle, demeure une fracture importante dans l'espace social, malgré la ressemblance frappante des paysages. Toutes les structures tentant de réunir ces deux entités ont échoué.

[modifier] Environnement

Par leur richesse en forêts et en prairies , grâce à un maillage bocager localement préservé connectant ces milieux avec les Ardennes et via le massif ardennais avec des zones d'Europe centrale écologiquement très riches, la Thiérache et plus largement l'Avesnois sont un des grands réservoirs de biodiversité pour le nord de la France et la Belgique. Cette richesse a justifié la création du Parc naturel régional de l'Avesnois et font de cette région une des deux zones majeurs de la Trame verte et bleue du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais.

Le recul du bocage et des herbages, les remembrements, la périurbanisation et la fragmentation écologique du territoire par de nouvelles routes sont toutefois des causes importantes de recul de la biodiversité.

[modifier] La Thiérache historique

Elle se limite au département de l'Aisne.

Une légende tenace démentie par les découvertes archéologiques, fait de la Thiérache médiévale, un pays couvert de forêts. Le couvert forestier était plus important que dans les riches régions agricoles voisines, au sud, le Laonnois et à l'ouest le Vermandois, mais les défrichements du Moyen Âge, certes importants, ont été exagérés. Subsistent encore quelques belles forêts domaniales : les forêts d'Anor, Fourmies, Hirson, Trélon, Le Nouvion-en-Thiérache et de Saint-Michel.

Certaines formes curieuses de forêts sont typiques de Thiérache : ce sont les « haies » défensives, comme la haie d'Avesnes. Il s'agit d'une forêt circulaire entourant une ville, qui aurait eu une fonction défensive au moins dès le haut-Moyen Âge. La haie d'Avesnes a eu un rôle lors de la bataille de Watignies, en séparant les belligérants.

En général, ces haies, reliques probables de la forêt préhistorique dans certains cas, ont été défrichées. Seule la haie d'Avesnes demeure nettement visible de satellite, sous forme d'un arc de cercle visible y compris sur des cartes à petite échelle. Elle sera à nouveau tranchée par la création d'une nouvelle route à 4 voies, parallèle à l'ancienne RN2.

[modifier] Paysage

La Thiérache est trditionnellement un pays de bocage, curieusement intercalé dans sa partie sud entre les openfield champenois, picard et du Cambrésis. Cette particularité a deux origines :

  • Dans le Sud de la Thiérache, il existait au XIVe siècle un esprit frondeur et une forte tendance à l'individualisme agraire, qui ont développé quelques noyaux bocagers, étudiés par J. Sivery.
  • Au XIXe siècle, avec le décloisonnement de la région par le chemin de fer, les cultures aux faibles rendements, comme les céréales, ont été abandonnées au profit de l'élevage. La Thiérache, comme le Pays d'Auge en Normandie, s'est tournée vers la production de beurre, produit très valorisé sur le marché parisien. Le lait subsistant a été transformé en fromage. Mais ici, au lieu du camembert, on a produit le maroilles, à l'odeur forte mais au goût subtil et fin et la boulette d'Avesnes, produit dérivé du premier (brisures) dont la consommation est à réserver aux plus solides estomacs. Comme en Normandie, les prairies ont été plantées de pommiers qui produisent un cidre de qualité (et l'alcool de pomme qui va bien avec).

Le bocage s'est progressivement étendu du Sud vers le Nord. Les cultures céréalières dans l'extrême Nord de l'Avesnois, aux marges du Hainaut. Dans tous les cas, ce bocage ne présente pas de talus, à l'inverse des bocages bretons et normands. Depuis la fin du XXe siècle, la crise de l'élevage laitier a engendré un recul du bocage au profil de l'openfield.

Quelques industries locales florissantes au siècle dernier se sont éteintes (textile) ou sont devenues marginales (fonderies), travail de l'osier, (vannerie). La (boisellerie) a eu aussi son importance, et il en reste des traces à Felleries, où l'on tourne encore le bois, mais pour les touristes.

Une autre spécialité locale a été l'exploitation des calcaires bleus de l'étage givétien, dits "marbres" bleus, que les maisons locales présentent encore largement.

[modifier] Agriculture

Dans sa partie Nord-Pas de Calais, la Thiérache abritait encore en 2000 1035 exploitations, dont 690 presque exclusivement consacrées à l'élevage de bovins ; 24% des exploitations agricoles étaient à cette date mises aux normes (PMPOA et 33% s'apprêtaient à le faire rapidement, soit une modernisation totale de 57% des exploitations.

Surface agricole utile : 42 463ha de SAU en 2000 (-7% de 1998 à 2000)
Surface agricole utile moyenne :41ha par exploitation (Augmentation moy. de +6,9% de 1998 à 2000)

[modifier] Dominantes agricoles et tendances[1]:

Systèmes laitiers-herbagers purs (environ 400 exploitants sur 312 exploitations (280 dans le Nord, 32 en Pas de Calais), avec une référence laitière de 180.000 kgs), avec ;

  • mise aux normes faite à 50% en 2000, après de nombreux remembrements qui ont causé un fort recul du bocage et du pommier traditionnel ;
  • système herbager ou complété par une surface fourragère en faible proportion ;
  • troupeau moyen de 40 vaches (système herbager pur) à 60 vaches (herbe + maïs) sur une superficie de 40 à 60 hectares ;
  • des exploitants plutôt âgés, notamment dans le système herbager pur (50% des exploitants ont plus de 50 ans dans ce secteur, avec peu de candidatures de reprise : la diminution des exploitations pourrait atteindre 51% à 46% de 2000 à 2015 selon l'évaluation prospective du SRADDT, et les systèmes herbagers seraient les plus touchés, ce qui risque de fortement modifier le paysage de Thiérache). L'exploitant ne dispose généralement pas de salarié, et un des conjoint travaille à l’extérieur dans 50 % des cas.

Systèmes associant la production de lait et l’allaitement (130 exploitations) :

  • sans différence globale (que ce soit pour la taille de l'exploitation ou son résultat économique ;
  • tendance à la baisse de production de viande et à l'intensification laitière (il existe une forte demande de lait bio, qui pourrait être renforcée suite au Grenelle de l'environnement);
  • tendance à la baisse régulière du nombre d’exploitations (- 4,5% entre 1998 et 2000).
  • un résultat courant par an qui était en 2000 évalué à 12.000 à 18.000 €

[modifier] Patrimoine culture

[modifier] Notes et références

  1. Travail prospectif à horizon 2020 fait dans le cadre du SRADDT par le Conseil régional et la Chambre d'agriculture

[modifier] Liens externes

  • Terascia le portail de la Grande Thiérache
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