Patrimoine religieux de Caen

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Surnommée « la ville aux cent clochers », la ville de Caen possède un riche patrimoine religieux constitué d'églises et d'abbayes anciennes, dont une grande partie a été détruite après la Révolution et lors de la bataille de Caen en 1944. L'urbanisation du XXe est venue toutefois enrichir ce patrimoine. Après avoir rappelé le contexte qui a permis la construction de ces lieux de culte, dont il ne subsiste parfois plus aucune trace, cet article se propose de présenter une liste exhaustive, ainsi qu'une description de tous les édifices religieux de Caen.

Sommaire

[modifier] Contexte général

[modifier] Églises et congrégations fondées avant la Révolution

À la veille de la Révolution française, le patrimoine religieux caennais était particulièrement dense. La ville était parsemée de 23 églises ou chapelles. À ces lieux de culte ouverts aux paroissiens, il faut ajouter les deux abbayes urbaines et les 15 couvents disséminés dans la cité et ses faubourgs.

Le premier lieu de culte caennais a été exhumé lors de fouille à l'Abbaye aux Hommes. Il s'agit d'un fanum placé au centre d'un vicus (place de commerce ou grosse agglomération rurale) qui fut fondé au Ier siècle et qui se développa au nord de l'actuelle abbaye aux Hommes. Ensuite, de l'Antiquité à la Révolution française, on peut distinguer trois grandes périodes dans l'histoire religieuse de Caen.

Le Haut Moyen Âge. La fondation des premières églises le long de l'ancienne voie romaine au VIIe siècle (Saint-Martin à proximité de l'ancien fanum, Saint-Julien de Calibourg, Saint-Pierre de Darnetal et Saint-Jean) témoigne de l'implantation du christianisme en Normandie. Ces églises étaient le centre de petits villages isolés dans la vallée de l'Orne et des Odon.

Le Bas Moyen Âge. Au Xe siècle, un nouvel essor religieux accompagne le grand redémarrage du duché de Normandie. Les églises Saint-Étienne-le-Vieux, Saint-Sauveur, Saint-Georges, Saint-Gilles[1] et probablement Saint-Michel-de-Vaucelles sont édifiées à cette époque. Une ville, constituée de plusieurs noyaux, commence à se structurer sur l'axe reliant Saint-Pierre à Saint-Martin en passant par Saint-Sauveur. Ce mouvement est confirmé et accru au XIe siècle par la politique de Guillaume le Conquérant et Mathilde de Flandres. En fondant les deux grandes abbayes caennaises, ils font d'un gros bourg de constitution anarchique la seconde capitale de la Normandie, au détriment de Bayeux qui voit sa prééminence remise en cause. Le couple ducal fonde à la même époque les églises Saint-Ouen et Saint-Nicolas dans le Bourg-l'Abbé, pour développer de nouveaux quartiers à l'ouest de l'abbaye, mais l'urbanisation dans ce secteur ne se développa qu'à partir de la fin du XIXe siècle[2]. La ville de Caen s'est développée tout au long du Moyen Âge malgré les guerres qui l'ont ravagée. De nombreuses congrégations religieuses (Jacobins, Croisiers, Cordeliers, Capucins) se sont installées dans l'enceinte de la cité ducale, surtout du XIIe siècle au XIVe siècle.

L'âge classique. Au début du XVIIe siècle, plus du tiers de la population caennaise était protestante. La construction en 1612 du temple protestant, puis sa destruction suite à la révocation de l'Édit de Nantes en 1685 s'inscrit dans l'histoire tumultueuse des guerres de religion. L'implantation du calvinisme fut suivi d'un mouvement de Contre-Réforme qui se retrouve à Caen par l'introduction de la réforme de Saint-Maur dans les deux abbayes, reconstruites au XVIIIe siècle, et par la fondation de nouvelles congrégations religieuses, tels que les Nouvelles et Nouveaux Catholiques. La multiplication des ordres religieux marque ce retour à l'ordre catholique qu'incarne parfaitement la figure de Jean Eudes qui fonda à Caen dans les années 1640 la Congrégation de Jésus et Marie. Malgré l'opposition des élites caennaises, protestantes ou catholiques modérés, les Jésuites s'installèrent également à Caen en 1603 où ils fondèrent un collège en 1609 afin de former les consciences catholiques. Le collège a été détruit en 1944, mais l'héritage jésuite est toujours présent par le biais de l'église Notre-Dame-de-la-Gloriette.

Fondation ou construction Nom avant la Révolution Ré-utilisation par des religieux au 19e ? Nom après la Révolution Etat après la Seconde guerre mondiale Nom aujourd'hui
VIIe Saint-Pierre, Temple de la Raison de 1793 à 1795 Oui Saint-Pierre Bombardée, mais restaurée Saint-Pierre
VIIe Saint-Jean Oui Saint-Jean Bombardée mais restaurée Saint-Jean
VIIe Saint-Julien Oui Saint-Julien Détruite (ruines) /
VIIe Saint-Martin Non Détruite pendant la Révolution Vestiges /
 ? Notre-Dame-des-Champs Non Détruite peu avant 1820 / /
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Notre-Dame-de-Froide-Rue Oui Saint-Sauveur Intacte Saint-Sauveur
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Saint-Michel-de-Vaucelles Oui Saint-Michel-de-Vaucelles Intacte Saint-Michel-de-Vaucelles
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Saint-Étienne-le-Vieux Non Saint-Étienne-le-Vieux Bombardée (en partie ruinée, interdite au public) Saint-Étienne-le- Vieux
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Saint-Sauveur Non Vieux-Saint-Sauveur (dite aussi Halle au grain et Halle au beurre) Bombardée, en cours de restauration Vieux-Saint-Sauveur (dite aussi Halle au beurre)
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Saint-Georges Non Saint-Georges Bombardée mais restaurée Saint-Georges
Deuxième moitié du Xe - Première moitié du XIe Saint-Gilles Oui, mais désaffectée en 1864 Saint-Gilles, puis vieille église Saint-Gilles à partir de 1864 Détruite (ruines) /
1059 Abbaye aux Hommes Non Bureaux de la Préfecture, puis Lycée impérial ou royal, Lycée Malherbe à partir de 1892 Intacte Lycée Malherbe, puis Hôtel de ville de Caen
1065-1077 Saint-Étienne (abbatiale), Temple de l'Être suprême de 1793 à 1795 Oui Saint-Etienne (église paroissiale à partir de 1802) Intacte Saint-Etienne
1059 Abbaye aux Dames Oui Hôtel-Dieu, puis Hospice Saint-Louis Intacte Hospice Saint-Louis, puis Conseil régional de Basse-Normandie
1062-1130 La Trinité (abbatiale) Oui La Trinité, puis église paroissiale Saint-Gilles à partir de 1864 Intacte Saint-Gilles
1061 Sainte-Paix (sur Mondeville jusqu'en 1718) ou Saint-Marc-de-Toussaint Non Sainte-Paix (en grande partie détruite en 1838) Bombardée, en partie restaurée Sainte-Paix (vestige du chœur)
Fin XIe Saint-Ouen Oui Saint-Ouen Intacte Saint-Ouen
Vers 1080 Saint-Nicolas Non Saint-Nicolas Intact Saint-Nicolas
 ? Saint-Gerbold[3] (Venoix) Oui Saint-Gerbold (Venoix), détruite en 1809 / /
XIIe Chapelle du Nombril-Dieu (Maladrerie de Beaulieu) Non Maladrerie transformée en prison au XIXe ; chapelle utilisée comme magasin, puis détruite en 1875 pour l'extension du centre pénitentier / /
XIIe Hôtel-Dieu (chapelle) Oui Détruit en 1830 pour aménager le quartier de la rue Singer / /
 ? Chapelle Saint-Thomas-l'Abattu Non / / /
? Chapelle du Reclus (ou Notre-Dame-des-Cheveux) Non / / /
 ? Chapelle Sainte-Marguerite et Sainte-Agathe Non / / /
1219 Saint-Sépulcre (collégiale) Non Saint-Sépulcre Intacte Saint-Sépulcre
1220 Couvent des Cordeliers Oui Couvent des Bénédictines (refondé vers 1816) Bombardée, en partie restaurée Chapelle de la Miséricorde (église anglicane)
1306 (1356) Couvent des Croisiers (Couvent des Béguines avant 1356) Détruit pendant la Révolution / Vestiges /
13e Couvent des Carmes Non Grenier à sel Détruit en totalité /
13e Couvent des Jacobins Détruit pendant la Révolution / / /
1577 Couvent des Capucins Oui Institut du Bon-Sauveur Intacte Institut du Bon-Sauveur
1603-1609 Collége Royal-Bourbon des Jésuites (ancien collège du Mont) Les Jésuites sont chassés de France en 1763 Bureaux de la Préfecture, de l'inspection académique, musée Détruit presque en totalité /
1612 Le Godiveau (temple protestant) / Détruit en 1685 /
1616 (1626) Couvent des Carmélites Détruit pendant la Révolution / / /
1622 (1653) L'Oratoire Non  ? Détruit en totalité /
1624 Couvent des Ursulines Non Détruit au milieu du 19e / /
1631 (1632) Couvent de la Visitation Non Reconverti en Caserne de la Remonte, renommé Quartier Lorge En partie bombardée Quartier Lorge
1641 (1657) Notre-Dame-du-Refuge, Notre-Dame-de-la-Charité (après 1646) Oui Notre-Dame-de-la-Charité Détruit en totalité /
1643 Couvent des Petites Bénédictines Non Temple Protestant (dans les dépendances) Détruit en totalité /
1643 (1664) Séminaire des Eudistes Non Hôtel de ville de Caen Détruit en totalité /
1658 Couvent des Nouvelles Catholiques Non  ?  ? /
1682 Couvent des Nouveaux Catholiques Non  ?  ? /
1684-1689 Sainte-Catherine-des-Arts Oui Notre-Dame-de-la-Gloriette Intacte Notre-Dame-de-la-Gloriette
1720 Institut du Bon Sauveur Oui Couvent des Capucins (refondé vers 1859) Détruit en totalité, reconstruit  ?

[modifier] Églises et congrégations fondées du début du XIXe au milieu du XXe

La chapelle du Bon Sauveur, reconstruit au XIXe à l'emplacement du couvent des Capucins
La chapelle du Bon Sauveur, reconstruit au XIXe à l'emplacement du couvent des Capucins

La Révolution. Comme dans le reste de la France, la Révolution française est une coupure franche dans l'histoire religieuse caennaise. Suite au vote de la constitution civile du clergé le 12 juillet 1790, les couvents et abbayes sont fermés. En 1793, les églises sont également désaffectées, à l'exception des églises Saint-Pierre et Saint-Etienne, transformées en temples pour le culte de la Raison et de l'Être suprême. Un certain nombre d'édifices religieux ont alors été vendus à des particuliers qui les démantèlent pour en vendre la pierre (couvent des Croisiers, église Saint-Martin). D'autres ont été démolis afin de percer de nouvelles rues qui portent encore aujourd'hui leur nom (Jacobins, Carmélites). De nombreux couvents servent de prisons puis de casernes militaires. C'est le cas du couvent de la Visitation, toujours en partie occupée par l'armée.

La mutilation du patrimoine religieux.Suite à l'entrée en vigueur en 1802 du Concordat de 1801, la plupart des églises sont rouvertes, toutefois les paroisses sont restructurées et les églises changent de nom en fonction de ce nouveau découpage ; les paroisses Notre-Dame-de-Froide-Rue et Saint-Sauveur sont fusionnées au profit de Notre-Dame qui prend alors le nom de Saint-Sauveur. Les églises non rouvertes au culte (Saint-Nicolas, le Vieux-Saint-Sauveur, Saint-Étienne-le-Vieux) servent de dépendances militaires (écuries, magasin à poudre,...) ou civils (dépôt de mendicité, halle aux grains, grenier à sel) et subissent de véritables mutilations (rajout de plancher pour entreposer le fourrage). Elles sont peu entretenues et, au milieu du XIXe siècle, certaines églises sont menacées de démolition : Saint-Étienne-le-Vieux est sauvée in extremis grâce à l'action d'Arcisse de Caumont et la flèche du Vieux-Saint-Sauveur est démolie. En 1863, les édiles caennaises en décidant de démolir le chœur de Saint-Gilles, qui perd son statut d'église paroissiale l'année d'après, montrent le peu de cas qui est fait du patrimoine religieux de la ville.

La recomposition du paysage religieux caennais. Parallèlement, certains congrégations religieuses reprennent leurs activités à Caen tout au long du XIXe siècle. En 1805, les Filles du Bon Sauveur se réunissent à nouveau en s'installant dans l'ancien couvent des Capucins. Ces derniers font leur retour à Caen vers 1859 et logent dans les anciens locaux occupés avant la Révolution par les Filles du Bon Sauveur. Les Filles de Visitation s'installe dans l'ancienne maison abbatiale des bénédictins et les Petites Bénédictines trouvent asile dans l'ancien couvent des Cordeliers. En définitive, les Caennais ont assisté à un véritable jeu de chaise musicale et le patrimoine religieux de la ville s'enrichit assez peu à cette époque (chapelle du Bon Sauveur, chapelle de la Visitation, clocher de l'ancien couvent des Cordeliers).

Ordre Moral et anticléricalisme. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les idées laïques progressent en Europe occidentale. L'église catholique reste toutefois très puissante malgré son conservatisme. De nouvelles institutions religieuses sont fondées à Caen (Miséricorde, Capucins, Carmel). Parallèlement, alors que la ville construit l'école normale d'instituteurs (actuel rectorat) sur les hauteurs de la rue Caponière (1883-1887), les catholiques construisent en 1885 son pendant confessionnel, le pensionnat Saint-Joseph, sur les hauteurs de Saint-Martin. En 1905, la Séparation de l'Église et de l'État permet à ce dernier de confisquer le couvent des Ursulines qui est détruit quelques années plus tard pour construire le lycée de filles (actuel collège Pasteur).

Les nouvelles paroisses. L'urbanisation des alentours de Caen s'accélère à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. De nouveaux quartiers apparaissent et des églises sont construites pour les nouveaux paroissiens (Sainte-Thérèse sur la rive droite et Saint-Jean-Eudes sur la rive gauche). Le pensionnat Saint-Joseph et l'Institut Lemonnier, fondé par les Salésiens en 1926, furent également construit en périphérie de la ville ancienne.

Fondation ou construction Existant avant 1800 ? Nom de la communauté ou de l'église Évolution Nom actuel de l'édifice
1803 Oui Temple protestant dans les dépendances de l'ancien couvent des Bénédictines Détruit en totalité en 1944 /
1805 Oui Les Filles du Bon Sauveur (ancien couvent des Capucins) Intact Le Bon-Sauveur
1810 Oui L'Ordre de la Visitation dans l'ancienne maison abbatiale des bénédictins Intact Couvent de la Visitation
Vers 1816 Oui Les Bénédictines dans l'ancien couvent des Cordeliers Bombardée en 1944, chapelle en partie restaurée Clinique de la Miséricorde Chapelle de la Miséricorde

(église anglicane)

 ? Oui Les Ursulines à la place de l'Hôtel Le Marchant Détruit vers 1914 pour bâtir le Collège Pasteur /
1844 (1865) Non Communauté de la Miséricorde Détruit en totalité /
Vers 1859 Oui Les Capucins dans l'ancien couvent des Filles du Bon-Sauveur Détruit en totalité en 1944, mais reconstruit ?
1868 Oui Le Carmel Détruit en 1944, mais reconstruit Le Carmel
Années 1870 Oui Église Saint-Gerbold (Venoix) (en remplacement de l'église vers l'Odon détruite en 1809) Intact Église Saint-Gerbold (Caen)
1885 Non Pensionnat Saint-Joseph Intact Institution Saint-Joseph
1908 Non Chapelle de l'hôpital Clémenceau Intact Chapelle du CHR
1920 Non Église Sainte-Thérése ? Église Sainte-Thérése
1926 Non Institut Lemonnier (Salésiens) Détruit en totalité /
1933 Non Église Saint-Jean-Eudes Intact Église Saint-Jean-Eudes

[modifier] Églises et congrégations fondées ou reconstruites après 1945

Les bombardements de 1944 ont détruit une partie importante du patrimoine religieux caennais. Dans le centre-ville, la plupart des églises et couvents ont été touchées et certains complètement anéantis (Saint-Gilles, Saint-Julien, Bénédictines, Miséricorde, Charité). Les congrégations délogées par la guerre se sont alors faites construire de nouveaux couvents à la périphérie de la ville (Bénédictines à la Folie-Couvrechef et Charité à la Guérinière).

À partir des années 1950-60, la Reconstruction de la ville s'est accompagné de l'apparition de quartiers nouveaux. Le patrimoine religieux s'est alors enrichi de nombreuses églises.

À la fin du XXe siècle, de nouveaux cultes se développent en Europe occidentale. De nombreuses églises évangéliques ont alors été aménagées dans les différents quartiers de la ville. Les Musulmans ont quant à eux été privés pendant longtemps d'un lieu de prière décent. Afin de remédier à cet état de fait, une mosquée est en cours de construction à Hérouville-Saint-Clair.

Reconstruction de lieux de cultes existants sur des sites différents Création de nouveaux lieux de culte dans les quartiers récemment urbanisés Développement de cultes nouveaux
Couvent des Bénédictines Église Notre-Dame-de-la-Grâce-de-Dieu Chapelle de la Miséricorde (Culte Anglican)
Nouveau couvent de la Charité, puis hôpital de la Charité Église du Sacré-Cœur (Guérinière) Église chrétienne adventiste du septième Jour (Culte Adventiste)
Temple protestant (1959) Église Saint-André (Calvaire Saint-Pierre) Église évangélique de la Folie-Couvrechef
Église Saint-Julien Église Saint-Bernard (la Pierre-Heuzé) Église évangélique de la Grâce de Dieu
Synagogue (1966) Église Sainte-Claire (Folie-Couvrechef) Église évangélique du quartier Sainte-Thérése
Église Saint-Joseph (Chemin Vert) Église évangélique du Vaugueux
Église Saint-Paul (Chemin Vert) Église de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours

(Culte Mormon)

Culte Musulman (Guérinière)

[modifier] Culte catholique

La ville de Caen est riche de nombreux édifices religieux, notamment dédiés au culte chrétien catholique. A ce titre, elle a acquis le surnom (exagéré) de "ville aux cents clochers". Ces momuments ont malheureusement souffert du bombardement allié du 6 Juin 1944 qui a réduit à néant les trois quarts de la ville ainsi que de nombreuses églises.

[modifier] Édifices disparus

Beaucoup d'édifices religieux ont disparu de l'espace public. Certains ont été démolis après la Révolution et tout au long du XIXe siècle, d'autres ont été détruit en 1944. La plupart ont totalement disparu, mais certains demeurent à l'état de vestige

[modifier] Chapelles de l'Hôtel Dieu

L'aménagement du quartier Singer en 1830 entraîne la destruction de l'Hôtel-Dieu, sa chapelle de la fin du XIIe siècle y compris.



[modifier] Chapelle Palatine Saint-Georges - après 1060

Les vestiges de la chapelle palatine Saint-Georges, qui ne doit pas être confondue avec l'église de la paroisse Saint-Georges, se trouvent dans l'enceinte du château à proximité de la Salle de l'Échiquier.

Dès 1060, Guillaume le Conquérant fit construire ce qui fut appelé à partir du XIIe siècle le Vieux Palais[4]. Cet ensemble était constitué de la capella (chapelle palatine réservée au duc-roi et à ses proches) bâtie en même temps que l''aula (salle d'aparat avant la construction de la Salle de l'Échiquier par Henri Ier Beauclerc) et que la camera (appartements privés). Comme il était l'usage au XIe siècle, la chapelle se trouvait dans un bâtiment perpendiculaire à la salle d'apparat. Ce bâtiment à nef unique fut reconstruit au XVe siècle et on détruisit probablement son chœur à cette même époque.

Bombardée en 1944, il ne subsiste de cette chapelle qu'une partie du soubassement mis à jour lors des fouilles de Michel de Boüard dans les années 1960. Ces vestiges ont alors été rendus lisibles au sol par des graviers sombres.

Il existait bien sur à Caen des églises avant 1060 ; l'état de ces édifices étant invisible après les étapes de reconstruction successives ayant abouti aux églises telles que nous les conaîssons aujourd'hui. Pour exemple, la présence d'un édifice de la première moitié du Xème siècle a été décelé lors des fouilles archéologiques de l'église Saint-Gilles



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[modifier] Couvent des Croisiers

L'église fut construite à la fin du 14e et en grande partie détruite après la Révolution. Il reste des vestiges dans la cour du 7 rue des Croisiers et dans la cour du 29 rue Gémare (Hôtel le Dauphin).



[1] Image Satellite

[modifier] Couvent des Carmélites


[modifier] Couvent des Carmes

L'église des Carmes fut ravagée le 6 Juin 1944; au vue de son état, une restauration aurait pu être envisagée, il fut néanmoins décidé de la raser.
Deux nefs composaient l'église de ces religieux. La nef principale avait sa voûte en bois sur laquelle on avait représenté l'histoire de la vie de Jésus. A ce propos, voici ce qu'écrit en 1862, la revue de l'art chrétien:

La voûte de l'église des Carmes à Caen par exemple est encore décorée de grandes scènes qui représentent la vie de Jésus Christ et qui ont été exécutées par un peintre de l'école de Restout sinon par un membre de cette famille d artistes J'indique ici ces peintures ignorées parce qu'elles s'effacent tous les jours les curieuses nefs de l'église des Carmes étant aujourd hui transformées en magasin.
REVUE DE L'ART CHRÉTIEN.

De plus, au XVIème siècle, l'historien |M. de Bras nous renseigne à propos d'un contre autel et d'un tableau présents dans cette église, dans les termes suivants:

J'ai été en la plus grand part des plus fameuses villes de ce royaume mais je n'ai vu aucun plus beau et plus singulier contre autel que celui des Carmes de cette ville qui était à petits personnages es levez peints et dorés de fin or battu où les mystères de l'Incarnation, Nativité, Passion, Résurrection, Ascension Mission du sainct Esprit et le dernier jugement étaient représentées voire de tant exquis artifice qu'il etait réputé entre les plus suroptueux et invitait ceux qui le contemplaient en grande dévotion.
SIEUR DE BRAS.

Dans la même église des Carmes un Trespassement de Notre Dame placé au devant du pupitre et eslevé à grands personnages de la Vierge Marie et des douze Apostres selon le naturel et si bien représentez qu ils sembloyenl déplorer le trespas de ceste Vierge mère.



[modifier] Couvent de la Charité


[modifier] Couvent des Jacobins

L'église des Jacobins fut ravagée et pillée par les Protestans en 1562, et elle a été abattue par suite de la révolution.


[modifier] Couvent de la Miséricorde


[modifier] Couvent de l'Oratoire


[modifier] Église Notre-Dame-de-Sainte-Paix

Construite en 1061 par Guillaume. A porté aussi le nom de église de Toussaints puis le nom de St-Marc. Les protestans l'abattirent en 1562 et fut réédifé en partie dans le XVII° siècle Cette église, situé rue d'Auge, ne doit pas être confondue avec la chapelle Sainte-Paix, qui subsiste en partie aujourd'hui rue du Marais. Elle a été détruite lors de bombardement en 1943.

[modifier] Église Notre-Dame-des-Champs

Cette église était située vers l’angle des rues Desmoueux et du Docteur-rayer, près du cimetière des Quatre-Nations. Elle fut détruite vers 1810.

D’après l’Abbé de La Rue, cette église aurait été fondée par les seigneurs de Beauregard puisque le patronage de Notre-Dame-des-Champs leur appartenait. Selon Daniel Huet, on trouvait autrefois dans cette église des tombeaux très anciens. Pour l'Abbé de la Rue, les origines de cette église remonterait à l'époque mérovingienne :

Ses murs avoient une épaisseur qu'on ne rencontre pas ordinairement dans les édifices de cette espèce ; et, comme d'ailleurs, on descendoit plusieurs degrés pour entrer dans cette église, cette forme de bâtisse au-dessous du sol, étant absolument dans le genre des constructions Saxonnes, annonçoit par la même une grande antiquité.
ABBÉ GERVAIS DE LA RUE[5].

Comme cette chapelle était située à mi-distance entre le château de Caen et l'abbaye aux Hommes, elle fut choisie par Charles VII de France lors du siège de Caen de 1450 pour loger plusieurs princes de sa cour. Quand elle fut démolie au début du XIXe, on exhuma le corps d'un guerrier, enveloppé dans sa cotte de maille, que l'on supposa donc tué pendant le siège.

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[modifier] Église Saint-Gilles

Contruite au X1° siècle sous Guillaume le conquérant. Ce ne fut, dans son origine, qu'une chapelle, Sa paroisse était nommée St-Gilles de Couvrechef


[2] Image Satellite

[modifier] Église Saint-Julien

Existait en 1160.


[3] Image Satellite

[modifier] Église Saint-Martin

Construit entre 650 et 833. Celle qui a été détruite pendant la révolution avait été construite sans tour


[4] Image Satellite

[modifier] Édifices en partie détruits ou désaffectés

Certains édifices religieux ne sont plus utilisés comme lieux de culte. Une partie d'entre eux est occupée pour un usage différent (culturel le plus souvent), alors que certains sont totalement fermés au public, notamment du fait de leur mauvaise état de conservation.

[modifier] Église Sainte-Paix (vestiges) - 1061

Il s'agit une fois de plus d'un chantier ducal, preuve de la formidable ardeur de construction du Conquérant. Afin de perpétuer le souvenir d'un concile provincial (1047) au cours duquel sont imposées la Trêve de Dieu et la loi du couvre-feu, le Duc Guillaume fait construire l'église Sainte-Paix en 1061 sur la rive droite de l'Orne où elle relève de la commune de Mondeville jusqu'en 1718. Elle est une première fois dévastée par les protestants en 1562 (elle est en partie reconstruite au XVIIe siècle). Elle est abattue de nouveau lors de la Révolution Française. En 1835, les restes de l'édifice sont intégrés dans une usine à gaz qui sera la cible de violents bombardements en 1944. Seul le chœur de l'église subsiste aujourd'hui.



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[modifier] Église Saint-Nicolas

  • XI (1083) : Église complète, façade harmonique non achevée, narthex ouvrant sur l’extérieur
  • XIII : Hauts toits de pierre de forme conique coiffant le chevet.
  • XV : Tour méridionale sur une souche plus étroite ; voûtement de la nef, des collatéraux et du chœur.

L'église s'inspire de la tradition monastique bénédictine normande (Abbatiale de Cerisy ou Boscherville). Elle présente une façade harmonique non achevée, le narthex ouvre sur l’extérieur ; elle comporte 7 travées dont l’élévation latérale est à trois étages : Grandes arcades moulurée seulement aux trois dernières travées retombant sur des piles cruciformes, chapiteaux très simples, niveau intermédiaire comportant deux meurtrières non moulurées ouvrant sur les combles des bas-côtés, l’étage supérieur comporte une grande fenêtre non ornée. La croisée des transepts est surmontée d’une tour lanterne.
Les bras du transept comportent chacun une absidiole (5 arcatures au Nord, 3 au Sud). Le niveau moyen de l’élévation du chœur est plus décoré (4 étroites baies au lieu de 2, inscrites dans de courtes arcatures en plein cintre). L'élévation extérieure est d’un grand dépouillement, fenêtres non moulurées inscrites dans de grands arcs en plein cintre. La tour centrale ne comporte qu’un étage percé de hautes baies en plein cintre.
Le chœur moins austère : deux arcatures plaquées par travées à la base du chœur, voussure des baies moulurées, cordon de billette au niveau des archivoltes du second étage, corniche a modillon et hautes demi-collones.

Longueur totale : 66 m. Longueur de la nef : 35 m. Largeur de la nef : 10 m. Longueur du transept : 33 m. Profondeur du chœur : 19 m.


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[modifier] Église du Vieux Saint-Sauveur

L'église Saint-Sauveur, qui fut sans doute fondée à la fin de l’époque carolingienne, est un édifice dont les plus anciennes parties remontent à la fin du XIe siècle ou début du XIIe siècle (pour la tour notamment). On l'appelait dès 1130 St-Sauveur-du-Marché, ancien nom de la place où elle se trouvait. Elle fut remaniée à plusieurs reprises au cours des XIVe et XVe siècles ; un nouveau chœur fut bâti entre 1530 et 1546 dans le style gothique flamboyant. En 1698, le cimetière qui entourait l'église fut déplacée afin d'agrandir la place Saint-Sauveur ; la place laissée libre sur la rue de la Chaîne (actuelle rue Pasteur) et la rue Saint-Sauveur fut envahie par des maisons Quand la place Saint-Sauveur fut réaménagée en profondeur dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, la façade du XVe siècle fut recouverte par un nouveau portail de style classique.

Fermée en 1791, elle ne fut jamais rouverte au culte. En 1802, les paroisses Notre-Dame et Saint-Sauveur furent fusionnées ; Notre-Dame-de-Froide-Rue prit alors le nom de Saint-Sauveur et l'ancienne église Saint-Sauveur devint le Vieux-Saint-Sauveur. Au XIXe siècle, cette dernière fut transformée en halle aux grains, puis en halle au beurre. Le 9 août 1837, la flèche construite au XVIe siècle fut abbattue pour cause de vétusté malgré les protestations des Caennais de l'époque. Enfin elle est très endommagée en 1944 lors de la destruction de l’Université. Depuis la fin des années 1980, elle fait l'objet de nombreuses restaurations (arcs-boutants, choeur et dernièrement, croisillon du transept).


[5] Image Satellite

[modifier] Église Saint-Georges


[6] Image Satellite

[modifier] Église Saint-Etienne-le-Vieux (ruine)

Probablement bâtie au XIV° siècle, a beaucoup souffert lors du siège de 1417 de l'artillerie d'Henri V

  • XIV : Tour-lanterne octogonale, verrière du chevet et parties basses de la nef
  • XV-XVI : Église reconstruite




[7] Image Satellite

[modifier] Chapelle de l'École Normale (ou du "Palais ducal")

Elle fut construite en 1865 à partir d'un prétoire du XIVème siècle se trouvant au sein de la salle de reception des hôtes improprement appelée "palais ducal" de l'abbaye aux hommes.


[8] Image Satellite

[modifier] Église du Saint-Sepulcre



[9] Image Satellite

[modifier] Édifices dédiés au culte

[modifier] Abbaye aux Dames

Icône de détail Article détaillé : Abbaye aux Dames.

Les dimensions de l'église abbatiale de la Trinité sont plus modestes que celles de l'abbaye aux hommes, l'abbatiale Saint-Étienne. Néanmoins si sa nef est plus courte, moins large et plus basse, l'église de la Trinité est aussi plus ornementée et décorée que son illustre compagne.

Force est de constater que la façade ne présente ici ni la même simplicité, ni la même puissance qu'à Saint-Étienne; le principe de façade harmonique y est néanmoins le même: deux tours carrées encadrant la façade rectiligne de la nef. Quatre contreforts délimitent verticalement la façade de la nef et les souches des deux tours. L'étage inférieur des tours comprend un porche élevé; le second niveau n'est percé que d'une petite baie en plein cintre non moulurée; le troisième niveau est décoré de trois arcatures aveugles dont les archivoltes moulurées reposent sur des colonnettes; le quatrième étage est couvert d'étroites arcatures très élancées et décorées. Une rangée d'oeils-de-boeufs, de gargouilles et enfin, une balustrade de la période classique viennent achever quelque peu maladroitement ces deux tours. Le portail principal a été défiguré au XIXème siècle par un tympan sculpté figurant la Sainte Trinité; le deuxième étage est percé de trois larges baies; le troisième d'arcatures aveugles encadrant deux baies moulurées. Le tout est couronné d'un gable décoré. Un cordon saillant relie la base des baies de chaque étage.


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[modifier] Église Abbatiale Saint-Etienne - 1063

Icône de détail Article détaillé : Abbaye aux Hommes.
  • XI (1063) : Église actuelle
  • XII (1115) : Voûtement sexpartite remplaçant le plafond de bois
  • XIII : Chœur et flèches des tours de la façade

La façade de l'abbatiale, qui frappe d'abord par son épure et sa rigueur, est le premier exemple d'une formule appelée à dominer la construction des plus grandes églises d'Occident: la "façade harmonique normande". Celle ci consiste en deux tours occidentales d'élévation identique plantées sur la première travée des collatéraux, alignées sur la porte principale de la nef, de sorte à créer une façade rectiligne.
Les trois niveaux inférieurs de la façade forment un bloc carré, contribuant a l'aspect massif de l'ensemble. Excepté quelques ornements géométriques aux voussures des trois portails et au pignon de la nef, la nudité de ce bloc est frappante: l'impression d'ensemble est soumise aux lignes architecturales, aux quatre contreforts massifs d'abord, qui accompagnent le regard du sol vers les tours; aux dix grandes fenêtres ensuite, dont la base est prolongé par des cordons saillants.
Les tours se divisent en trois étages de hauteur égale dont la progression accentue l'élan du regard vers le ciel. L'étage inférieur est aveugle et compte sept arcatures étroites sur chaque face. Le second niveau est plus orné et moins dense: cinq arcatures dessinées par des demi colonnes jumelées. Le troisième niveau, enfin, est plus aéré et largement décoré: deux grandes baies comportent chacune deux baies séparées par une colonne; les écoinçons sont décorés et les archivoltes moulurées.
Deux flèches de pierre du XIIIème coiffent ses deux tours romanes. Elles consistent en deux octogones effilés posées sur des bases carrées, garnie de huit clochetons eux-même octogonaux pour la tour Nord (triangulaires pour la tour Sud).

La nef, en plus de la travée d'entrée, logée entre les deux tours et coiffée de la tribune d'orgue, compte huit travées, flanquées de collatéraux. Leur élévation est formée de trois étages de hauteurs à peu près égales: en bas, de grandes arcades en plein ceintre, à double rouleau (la voussure externe est moulurée); l'étage des tribunes reproduit la même formule; les fenêtres hautes offrent, pour deux travées, quatre arcatures décorées, symétriques deux à deux. L'unité élémentaire de cette élévation est de deux travées, subtilement délimitées par l'alternance des supports (pile faible constituée d'une simple demi colonne, recevant l'arc doubleau de la voute; pile forte constituée d'une demi colonne reposant sur un dosseret, supportant un doubleau et deux ogives).
Les bas-côtés sont voutés d'ogives, les tribunes sont voutés en demi berceaux, la nef est vouté d'ogives sexpartites, chaque groupe de deux travées ayant reçues une croisée d'ogives aux nervures moulurées retombants sur de courtes colonettes raccordées aux dosserets des piles fortes.
Le transept comporte deux croisillons au fond desquelles se trouvent une tribune et donnant sur une absidiole, la croisée supporte une tour lanterne octogonale où courent des arcatures dessinées au premier étage par des colonnes cylindriques.

L'exterieur présente l'humble élévation suivante: le mur collatéral est rythmé par une succession de baies et de larges contreforts, l'étage supérieur, plus élaboré, propose une bande continue d'arcatures plaquées, deux étroites arcatures aveugles séparant les baies les unes des autres. Le chevet, entièrement remanié à la période gothique, est coiffé par deux couples de clochetons qui, une fois de plus, participent à l'incroyable impression d'élan vertical, donné aussi de ce côté de l'église. Les deux collatéraux se rejoignent au niveau de l'abside en un déambulatoire qui donne sur 13 chapelles absidiales.

En résumé, l'abbatiale Saint-Etienne est héritière des innovations accomplies dès 1040 à Notre-Dame de Jumièges, elle-même s'inscrivant dans la tradition carolingienne et ottonienne: alternance des piles, vastes tribunes voutées, articulation en doubles travées, déambulatoire, massif à deux tours. D'autres éléments sont totalement nouveaux: façade harmonique, continuité parfaite entre le vaisseau de nef et la façade, coursière faisant le tour de l'édifice et voutement sexpartite. L'influence de cette abbaye, dont la construction coïncide avec la conquête de l'Angleterre par les Normands, apparaît à Winchester, Ely, Peterborough ou encore à Durham.


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[modifier] Église Saint-Pierre

  • XIV : Façade ornée d'une immense rose, clocher gothique
  • XV : Nef et bas-côtés
  • XVI (1518) : Abside renaissante

Dénommée successivement : Darnetal, St-Pierre-sous-Caen, St-Pierre-du-Châtel, St-Pierre-en-Rive. La tour fut élevée en 1308, l'aile droite en 1410, l'aile gauche peu de temps après, le grand portail ou Portail Neuf en 1384 et celui sous la tour restauré en 1608 avec des ornement en statues. L'abside fut monté sur pilotis, les voûtes du choeur et des ailes furent construite en 1521 par Hector Soyer.



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[modifier] Église Saint-Jean


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[modifier] Église Saint-Sauveur (anciennement Notre-Dame-de-Froide-Rue)

Selon la tradition populaire, l'église Notre-Dame de Froide-Rue aurait été fondée au VIIe siècle par Saint-Regnobert[6] ; tous les ans, on célébrait la fête de l'ancien évêque de Bayeux comme étant le fondateur de la paroisse[5]. De l'édifice roman primitif, il ne reste aucune trace. Il en va de même pour l'édifice roman construit au XIIe siècle. L'église dans sa configuration actuelle a été composée en trois étapes. Le clocher et la nef la plus à l'est, dédiée à Saint-Eustache, ont été érigés au XIVe siècle. Au XVe siècle, l'édifice a été transformé en église-halle par l'adjonction d'une deuxième nef prolongée par une abside à trois pans ouverts par des baies en arc brisé ; un grand arcs en ogive a alors été percé et la base de la tour a été remaniée pour l'intégrer à l'intérieur de l'édifice. Le portail ouvrant sur la rue Froide et la porte en bois ciselé qui le clôt datent également de cette époque. Probablement ébranlée par la construction de la grande arche séparant les nefs[6], l'abside de la nef Saint-Eustache fut reconstruite au XVIe siècle ; les soubassements et les ouvertures en plein cintre témoignent de cette rénovation dans un style Renaissance, terminée en 1546 [6].

Lors de son passage dans la ville, Saint-Ouen aurait déposé à Notre-Dame les reliques de Saint-Marcouf ; des inscriptions gravées dans une chapelle rappelleraient cet évènement[5]. En 1153, l'église fut érigée en prébende de la cathédrale de Bayeux par l'évêque Philippe de Harcourt[6] ; le chanoine de Froiderue bénéficiait ainsi du patronage, de la collation et du déport[7] de cette église[5]. En août 1323, Philippe VI autorisa les paroissiens à se doter d'un lieu de sépulture propre, les corps des paroissiens étant jusqu'alors inhumés dans les cimetières des autres paroisses. Des maisons à proximité de l'église furent achetées et on aménagea à leur place un cimetière qui fut agrandi en 1393 [5]. Jusqu'à la Révolution, l'eau bénite était consacrée une fois par an dans les fonts baptismaux pendant la fête de l'Épiphanie ; cet usage, courant dans plusieurs églises orientales, avait pourtant été banni du culte catholique lors du concile de Rouen de 1072[5]. Supprimé lors de la Révolution, le culte a été rétabli en 1802 ; les paroisses Saint-Sauveur et Notre-Dame furent alors fusionnées au profit de cette dernière et l'église changea de nom pour devenir l'église Saint-Sauveur.

La totalité du bâtiment est classée monument historique depuis 1840 [8]. L'église était autrefois entourée de maison sur deux côtés. Seule les façades sur la rue Froide et la rue Saint-Pierre étaient visibles. En 1944, les maisons cachant la nef Saint-Eustache furent détruites pendant les bombardements ; lors de la Reconstruction, on décida de laisser intacte la perspective sur l'édifice en créant la place Pierre-Bouchard.



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[modifier] Église Saint-Ouen

Construite entre 1067 et 1077, appelée parfois St-Ouen-sur-l'Odon ou Paroisse de Villiers [10] Image Satellite

[modifier] Église Saint-Michel de Vaucelles

  • XII : Tour romane avec un étagement des arcatures dont la décoration est de plus en plus riche suivant l'élévation à trois niveaux.
  • XIV : Flèche pyramidale coiffant la tour romane
  • XV : Chœur et chapelles
  • XVI : Nef et collatéraux
  • XVIII (1780) : Façade classique avec une fronton triangulaire à colonnes doriques surmonté d'une tour octogonale



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[modifier] Église Notre-Dame-de-la-Gloriette

Par des lettres patentes du 6 décembre 1608, Henri IV, malgré la résistance des habitants de Caen, fit donation aux Jésuites du Collège du Mont, situé rue Saint-Étienne (actuelle rue Arcisse de Caumont). Cette maison manqua longtemps d'église et dut se contenter d'une chapelle. En 1667, les Jésuites achetèrent à la ville, moyennant une rente, des terrains dans le Pré aux Ébats situé dans l'île des Petits Près alors en cours d'urbanisation. Ce fut là qu'ils jetèrent, en 1684, les fondements de leur église, dont la première pierre fut posée, par le poéte Jean Regnault de Segrais, en qualité de premier échevin de la ville. Les travaux, dirigés par le Père André, procureur des Jésuites, furent achevés en cinq ans et l'église fut consacrée le 31 juillet 1689 sous le nom de Sainte-Catherine des Arts.

Après la suppression de l'ordre de Jésuites en 1762, l'église fut donnée à l'Université qui la loua, dit-on, à un marchand de farines. À partir de 1791, l'abbé Chenin y célèbre culte constitutionnel ; puis à partir de 1793, elle devient le lieu de réunion des fêtes décadaires[6]. À cette époque, on y entreposa également le mobilier confisqué dans les autres églises ; à tel point qu'elle faillit être transformée en musée quand la ville de Caen cherchait un local pour ouvrir le musée des Beaux-Arts[9]. Elle fut finalement rendue au culte catholique en 1802 et devint paroissiale sous le nom de Notre-Dame, en remplacement de celle de Froide-Rue rebaptisée Saint-Sauveur. Au XIXe siècle, elle fit l'objet de quelques travaux de rénovation et d'embellissement. En 1909, la totalité de l'édifice a été classée monument historique (CLMH, 09/07/1909[8]). Depuis plus d'une décennie, le diocèse de Bayeux et Lisieux prête l'église à la Maîtrise de Caen qui y tient une vingtaine d’auditions par an.

Comme la plupart des églises jésuites, la façade principale a fait l'objet d'un soin particulier et s'inspire de l'église du Gesù ; les portes secondaires et probablement les oculi au-dessus de ces ouvertures ont été percées en 1846-1847[6]. A contrario, les autres façades de l'édifice sont restées nues. À cela, on peut apporter deux explications. L'une est pratique ; l'église a été érigée à proximité de la courtine complétant les remparts de Caen, construite dans les années 1590, et n'était donc pas visible de ce côté. L'autre raison est plus symbolique ; l'église est traitée comme un décor de théâtre, les Jésuites étant féru des arts de la scène dans leur enseignement, comme nous le démontre d'ailleurs la première dédicace de l'église[10]. L'église a été construite sur un terrain marécageux au bord du Petit Odon, recouvert dans les années 1930 ; de ce fait, la façade penche légèrement vers la droite. Le parvis de Notre-Dame est délimité par une rangée d'arbres et séparé de la rue Saint-Laurent par des chaînes qui servées autrefois à fermer la rue de l'université (actuelle rue Pasteur)[6] ; ce site est classé monument historique (SC, 30/03/1939[8]).

L'église est orientée à l'ouest, c'est à dire dans le sens inverse des autres. De plan basilical, la nef est encadré par deux bas-côtés, surmontés de tribunes en 1846-1847[6], et le transept est très légèrement saillant ; l'abside semi-circulaire est aveugle et le cul-de-four du chœur fut décoré en 1876 d'une scène de l'Assomption, peinte par Perrodin[6]. Les doubleaux du chœur ont été ornés à la fin du XIXe siècle de symbole des litanies, œuvre de l'atelier Jacquier. Enfin en 1901, la coupole du transept fut revêtie d'une Glorification de Saint-Jean-Eudes par Henri Lerolle[6].

L'autel formé de six colonnes de marbre, qui soutient un baldaquin, provient de l'abbaye aux Dames, dont le monastère avait été supprimé en 1790. L'ange, qui parait planer au-dessus du tabernacle, est attribué à un Brodon (Guillaume Brodon ou ses fils André et Michel, architectes ayant participé à la construction), qui l'aurait imité de Landier.



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[modifier] Chapelle du Bon Pasteur


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[modifier] Chapelle du Monastère de la Visitation


Dite aussi aussi ancienne chapelle du couvent des Visitandines, sa construction, qui débute en 1636, se termine en 1668. Elle est sise rue Caponière.



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[modifier] Église Saint-Paul - 1949

[modifier] Église Saint-André

Elle est sise au 5, avenue Thiès, dans le quartier du Calvaire Saint-Pierre

[modifier] Chapelle du Carmel

[modifier] Aumôneries catholiques

  • Aumônerie des lycées Malherbe et Charles de Gaulle (Parvis Notre-Dame)
  • Aumônerie du campus (10, rue Petit Clos St-Marc dans le quatier de la Folie-Couvrechef).
  • Aumônerie du collège Institution Saint-Pierre (146, rue de Bayeux dans le quartier de la Maladrerie)
  • Aumônerie du Lycée Jeanne D'arc (27, rue Claude Chappe dans le quartier de la Maladrerie)
  • Aumônerie du Collège Saint-Pierre
  • Aumônerie du Lycée Saint-Pierre
  • Aumônerie de l’Institution Lemonnier
  • Aumônerie du Lycée Sainte-Marie
  • Aumônerie du Lycée Sainte-Ursule
  • Aumônerie du Lycée l'Oasis
  • Aumônerie du "Phénix"

[modifier] Culte protestant

[modifier] Église Réformée de France

Le Temple réformé de Caen
Le Temple réformé de Caen

Le Godiveau (détruit.) Construit en 1611, il est détruit en 1685, lors de la Révocation de l'Edit de Nantes (qui invalide la liberté de culte accordée aux protestants par Henri IV).


Le Temple réformé de Caen. Le temple actuel, construit en 1959, est sis au 19, rue Mélingue. Il remplace l'ancien temple détruit en 1944.

[modifier] Culte anglican

La Chapelle de la Miséricorde, ancienne chapelle des Cordeliers, puis des Bénédictines, est désormais affectée au culte anglican.


[15] Image Satellite

Les anglicans disposent également d'une aumônerie au n°39 de la rue du Chemin Vert.

[modifier] Culte mormon

Église de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours, sise au 2, rue Pierre Anne.

[modifier] Culte évangélique

  • Église évangélique de la Folie-Couvrechef (6, rue Pierre de Coubertin)
  • Église évangélique de la Grâce de Dieu (186bis, rue de Falaise)
  • Église évangélique du quartier Sainte-Thérése (32, rue Jean Mermoz)
  • Église évangélique du Vaugueux (rue du Vaugueux)

[modifier] Culte adventiste

Église chrétienne adventiste du septième Jour Elle est sise au 20, rue Quebec.

[modifier] Culte musulman

[modifier] Mosquée

Elle est sise rue gutemberg, salle du Presbytère de la Guérinière.

[modifier] Culte israélite

[modifier] Synagogue

La communauté juive est implantée depuis le Moyen Âge à Caen dans le quartier Saint-Julien. La rue aux Juifs témoigne encore aujourd'hui de cette longue histoire. En 1966, les fonds levés par les donateurs locaux et par l'American Jewish Joint Distribution Committee permettent de construire une nouvelle synagogue au 46 de l'avenue de la Libération nouvellement perçée sur les ruines du quartier du Vaugueux. Aujourd'hui, la communauté est composée d'environ 150 familles[11].

[modifier] Notes et références

  1. « Saint Regnobert, douzième Évêque de Bayeux, convertit les Saxons à la foi chrétienne : qualifié pour cela Second Apôtre du Bessin, comme y ayant accompli l'oeuvre commencée par Saint Exupère ; ce qui a donné lieu à quelques-uns de le croire successeur immédiat de celui-ci.[...] Il fleurit en 620, et mourut vers 666. On le croit fondateur de quatre églises paroissiales à Caen. » Extrait de Mémoires d'antiquités locales et annales militaires, politiques et religieuses de la ville de Caen et de la Basse-Normandie, Gervais de La Rue, Caen, Mancel, 1842[(fr) texte intégral]
  2. En 1848, on recensait à Saint-Ouen 47 habitations seulement.
  3. Treizième Évêque de Bayeux
  4. Par opposition au nouveau palais aménagé dans le donjon, construit par Henri Ier Beauclerc et détruit pendant la Révolution.
  5. abcdef Gervais de La Rue, Essais historiques sur la ville de Caen et son arrondissement, Poisson, Caen, 1820 [(fr) texte intégral (page consultée le 6 juin 2008)]
  6. abcdefghij Philippe Lenglart, Caen, architecture et histoire, éditions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2008
  7. Déport : privilège d'un évêque ou d'un autre ecclésiastique en vertu duquel il percevait, pour un temps, le revenu des bénéfices vacants de son diocèse (Source : TFLI)
  8. abc Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine du Calvados
  9. Rémy Desquesnes, Caen 1900-2000 : un siècle de vie, Fécamp, Éditions des Falaises, 2001
  10. Dossier pédagogique du Musée de Normandie, Caen à l'époque classique : [pdf] De la place royale à l'Abbaye-aux-hommes
  11. Source : Sylvain Guichard

[modifier] Voir aussi

  • Arcisse de Caumont, Statistiques Monumentales du Calvados
  • Lucien Musset, La Normandie Romane, 1. Basse-Normandie, La Pierre-qui-Vire, éditions Zodiaque, 1967

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes