National Endowment for Democracy

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National Endowment for Democracy

Domaine d'activité : politique extérieure des Etats-Unis, promotion de la démocratie
Création : 1983
Personnes-clés : Carl Gershman (président)
Siège : Washington DC
Financement : public
Budget : 50 millions $
Publications : Journal of Democracy
Site Web : [1]

Think tank

Le National Endowment for Democracy (NED) est une association à but non-lucratif des États-Unis dont l'objectif officiel est l'éducation et la formation vers la démocratie à travers le monde. Il a été fondé en 1983 et la plus grande part de ses fonds provient du Département d'Etat des États-Unis, avec approbation du Congrès; par cette approbation, le gouvernement se dégage de toute responsabilité directe des agissements de la NED.
Cet organisme a été créé par Ronald Reagan pour poursuivre les actions secrètes de la CIA en soutenant financièrement et en encadrant des syndicats, des associations et de partis politiques.

Son financement est voté par le Congrès et figure dans le chapitre du budget du département d’État consacré à l’Agence pour le développement international (US Agency for International Development - USAID). La NED reçoit en outre des dons de trois associations, elles mêmes indirectement financées par contrats fédéraux : la Smith Richardson Foundation, la John M. Olin Foundation et la Lynde and Harry Bradley Foundation.

Elle redistribue l'argent reçu du gouvernement à quatre organisations qui agissent au niveau international :

  1. National Democratic Institute for International Affairs, lié au Parti démocrate. Il est présidé par l’ancienne secrétaire d’État Madeleine K. Albright.
  2. International Republican Institute, lié au Parti républicain. Il est présidé par le sénateur John McCain, rival malheureux de George Bush aux primaires de 2000 et aujourd’hui candidat républicain à la présidence des États-Unis..
  3. American Center for International Labor Solidarity, fondé par l'AFL-CIO. Il est présidé par John J. Sweeney en sa qualité de secrétaire général de la centrale syndicale AFL-CIO.
  4. Center for International Private Enterprise, fondé par la Chambre de commerce des États-Unis. Il est dirigé par Thomas J. Donohue en sa qualité de président de la Chambre de commerce des États-Unis.

Le NED a financé ou finance des groupes politiques luttant officiellement pour la démocratie en Europe occidentale dans les années 1980 ainsi que dans les années 2000 dans les pays de l'ex-union soviétique comme en Ukraine, ou encore dans les pays d'Asie centrale comme le Kirghizistan ou l'Ouzbékistan. Comme on peut le voir sur son site internet, toutes les régions du monde sont concernées par ces programmes d'« aides[1] ».

Le NED finança aussi le syndicat Solidarność en Pologne, dont la contrepartie a été, après l'arrivée de son leader Lech Walesa au pouvoir, une politique pro-US sans faille (commandes militaires de F16 malgré l'entrée dans l'UE, alignement total sur les positions de la Maison Blanche en Europe de l'Est,etc..).

Dans les années 1990, le NED a investi de l'argent, au moins 9.000.000 de dollar US[2], en Europe orientale, afin de soutenir le développement de l'économie libérale.

Le NED a été impliqué dans les campagnes de référendum et le coup d'Etat avorté d'avril 2002 contre la présidence d' Hugo Chávez au Venezuela[3], et également lors du renversement de Jean-Bertrand Aristide à Haïti en 2004.[4]

Ses détracteurs dénoncent ses liens présumés avec des régimes militaires en Amérique latine pendant les années 1980[5] et soutiennent que le NED, au lieu de « soutenir » la démocratie, s'oppose parfois sélectivement à celle-ci.

Reporters sans frontières est également financé par le NED, RSF est souvent accusé de partialité dans sa façon de lutter pour la liberté de la presse, notamment sur la situation à Cuba et au Venezuela.

Le système des instituts satellites s’inspire de ce qui avait été mis en place par les États-Unis, en tant qu’armée d’occupation, en Allemagne avec la Friedrich Ebert Stiftung, la Friedrich Naunmann Stiftung, la Hans Seidal Stiftung et la Heinrich Boell Stiftung. Aussi, utilise-t-elle ces fondations comme relais financiers dans ce pays plutôt que ses propres instituts. Sur le même principe, la NED a trouvé des partenaires dans divers États alliés, membres de l’OTAN ou de l’ex-ANZUS, notamment : la Westminster Foundation for Democracy (Royaume-Uni), l’International Center for Human Rights and Democratic Development (Canada), la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation Robert Schuman (France), l’International Liberal Center (Suède), l’Alfred Mozer Foundation (Pays-Bas).

À l’occasion de son vingtième anniversaire, la National Endowment for Democracy a dressé un bilan de son action d’où il ressort qu’elle finance et encadre actuellement plus de 6000 organisations politiques et sociales dans le monde. Elle revendique avoir entièrement créé le syndicat Solidarnoc en Pologne, la Charte des 77 en Tchécoslovaquie et Otpor en Serbie.

La NED publie le Journal of Democracy, diffusé mondialement, et Encuentro spécialement pour Cuba, ainsi que des livres collectifs. Elle organise des conférences avec les intellectuels qu’elle sponsorise (par exemple l’historien François Furet et le journaliste Jean Daniel pour la France). Enfin, elle forme des cadres politiques et syndicaux, partout dans le monde, à l’exercice de la démocratie.

Officiellement le budget de la NED n’est que de 50 millions de dollars. Mais à cette ligne principale s’ajoutent quantité de co-financement des opérations qu’elle organise. Ces participations extérieures, d’un montant évalué à plusieurs centaines de millions de dollars annuels, proviennent principalement du département d’État et du département du Travail, et avec discrétion de la CIA.Article du Reseau Voltaire[6]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. (en) Grants Program sur le site web du NED.
  2. (en) http://web.archive.org/web/20040415052656/http://www.maloca.com/zagloba/ned.htm
  3. André Maltais, « Venezuela : Offensive de Chavez contre des syndicats à la solde de la CIA », L'aut'journal, 21 février 2003.
    Paul W. Martin, « 4 000 000 $ US pour discréditer le régime Chavez », L'aut'journal, juin 2004
  4. Pierre Dubuc, Les dessous du coup d’État américain en Haïti, www.mondialisation.ca, 4 mars 2004.
    Vincent Larouche, « Haïti : Le Canada a financé la minorité anti-Aristide », www.mondialisation.ca, 2 décembre 2005
  5. « Ses premières armes, la NED les a faites aux dépens du Nicaragua sandiniste en finançant l’Union nationale de l’opposition (UNO) qui devait, par la suite, remporter les élections de 1989. », L'Aut'Journal.
    Article de Sourcewatch
  6. http://www.voltairenet.org/article12196.html Article de Thierry Meyssan, President du Reseau Voltaire

[modifier] Liens externes