Ménerbes
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Ménerbes | |
Pays | France |
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Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur |
Département | Vaucluse |
Arrondissement | Apt |
Canton | Bonnieux |
Code Insee | 84073 |
Code postal | 84560 |
Maire Mandat en cours |
Yves Rousset-Rouard 2001-2008 |
Intercommunalité | Communauté de communes de Pied Rousset en Luberon |
Latitude Longitude |
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Altitude | 112 m (mini) – 693 m (maxi) |
Superficie | 30,27 km² |
Population sans doubles comptes |
1 157 hab. (2006) |
Densité | 38 hab./km² |
Ménerbes est une commune française, située dans le département du Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Bâti sur un éperon rocheux du Luberon, entre Oppède à l'ouest et Lacoste à l'est, Ménerbes bénéficie du label accordé par l'association Les Plus Beaux Villages de France.
Sommaire |
[modifier] Géographie
La commune fait partie du parc naturel régional du Luberon.
[modifier] Accès
Au Nord passe la route nationale 100, véritable colonne vertébrale du réseau routier de la vallée du Calavon au nord du petit Luberon.
La route départementale 3 traverse la commune sur un axe est-ouest. Les routes départementales 103 et 109 partent en direction de Lacoste et Bonnieux à l'est et la route départementale 188 escalade une colline pour rejoindre Oppède à l'ouest. La D103 bifurque au pied du village pour rejoindre la nationale 100 au nord. Enfin, la route départementale 29 au nord-ouest fait la jonction entre la D3 et la D103.
La D103a permet de rejoindre le village perché depuis la D103 qui passe en contrebas.
[modifier] Relief
La commune s'étend jusqu'au sommet du petit Luberon où se trouve la continuité de la forêt de cèdres (venant de Bonnieux, puis Lacoste) au sud et descend vers la plaine du Calavon au nord. Nombreuses collines.
[modifier] Géologie
Le petit Luberon est constitué d'une zone très large de calcaires marneux coupés par des bancs de calcaire plus durs (Néocomien) formant de grandes falaises. Sur le versant nord dont la commune de lacoste fait partie, c'est le barrémien qui occupe la plus grande surface.
[modifier] Hydrographie
Plusieurs cours d'eau arrosent le territoire. Le principal est à la limite nord de la commune : le Calavon. Le Calavon prend sa source dans les Alpes-de-Haute-Provence, traverse les gorges d'Oppedette, traverse Apt et va se jeter dans la Durance vers Cavaillon. Son parcours total est de 66 kilomètres. Une particularité rare de cette rivière est qu'elle porte deux noms : d'abord celui de Calavon, puis celui de Coulon à partir du village des Beaumettes, au niveau, mais de l'autre coté de la commune de Ménerbes, en limite nord. Le changement de nom se fait à l'ancienne limite entre les tribus gauloises des Albiques (Apt) et des Cavares (Cavaillon). On peut aussi noter le Réal.
[modifier] Histoire
[modifier] Préhistoire
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- abri Soubeyras
Les premiers indices importants d'occupation humaine sur le territoire de Ménerbes ont été mis au jour dans l'abri Soubeyras, situé en rive gauche du Calavon à proximité du village des Beaumettes. Les fouilles conduites par M. Paccard dans les années 1950 ont permis de découvrir des niveaux attribués au Paléolithique supérieur (Magdalénien supérieur), au Néolithique et au Chalcolithique [1],[2]. Les travaux ultérieurs de J.É. Brochier ont permis de préciser l'attribution des niveaux paléolithiques et de reconnaître la présence de Tardigravettien, de Magdalénien et d'Azilien [3],[4]. Outre l'industrie lithique, le site a livré des sagaies en os, des baguettes semi-rondes et de nombreux vestiges fauniques (cerf, chevreuil, bouquetin, cheval, sanglier, marmotte) [5].
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- dolmen de la Pichouno
Le dolmen de la Pichouno (« la petite fille ») est l'un des deux seuls monuments mégalithiques de ce type en Vaucluse avec le dolmen de l'Ubac, situé sur la commune voisine de Goult. Il fut découvert en 1850 par un agriculteur qui le vida afin d'y entreposer des pommes de terre. Il fut identifié ensuite par l'abbé André, curé du village, qui l'étudia et le signala à la Société archéologique de France. Il aurait également découvert un deuxième dolmen à proximité du premier. Les monuments tombèrent dans l'oubli jusqu'à ce que l'un d'eux soit redécouvert en 1909 par André Moirenc, agent voyer à Bonnieux et archéologue amateur. Ce dernier effectua des fouilles et mit au jour quelques ossements et des silex [6],[7],[8].
Gérard Sauzade y fit de nouvelles fouilles en 1972. Si la chambre funéraire avait quasiment été vidée de tout matériel archéologique, le tamisage des anciens déblais permis de recueillir de nombreux ossements, des dents, une armature de flèche sublosangique en silex blond, deux perles discoïdes en calcaire et des fragments de poterie. Le monument lui-même est relativement bien conservé. Un couloir court permis d'accéder à une chambre funéraire dont les murs sont constitués de murs en pierre sèche montées en encorbellement. Le sol est formé d'un dallage irrégulier. La masse de la dalle de couverture est estimée à six tonnes [9],[10]. En l'absence de datation absolue, le type de monument et le mobilier associé semblent correspondre au Néolithique final (Chalcolithique).
[modifier] Antiquité
La commune a livré de nombreux vestiges traduisant une occupation gallo-romaine, en particulier aux quartiers des Alafoux (Ier siècle av. J.-C./Ier siècle après J.-C.), des Bas-Heyrauds (atelier et four de potier, fin du Ier siècle av. J.-C.), des Grandes Terres (fin du IIème ou IIIème siècle après J.-C.), au quartier Guimberts (autel à Sylvain, fin du IIème ou IIIème siècle après J.-C.), au quartier Saint-Alban (épitaphe et plaque de ceinturon de boucher, 70 à 100 après J.-C.). Différents vestiges découverts au pied du village pourraient également traduire la présence de villae romaines [11].
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- mutatio ad Fines
L'emplacement de la mutatio ad Fines, signalée par plusieurs sources antiques sur la voie Domitienne à la limite entre les territoires des Cavares de Cavaillon et des Albici du pays d'Apt, reste encore discuté. Pour certains auteurs, il se trouverait au lieu-dit Maricamp, sur la commune de Goult. Pour d'autres dont L. Pellecuer, il se trouverait au pied nord-ouest des Artèmes, sur le site des Bas-Heyrauds et donc sur la commune de Ménerbes [12],[13].
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- Castor d'Apt
L'Antiquité tardive est également marquée par l'histoire de Castor d'Apt dit Saint Castor. Originaire de Nîmes, il fonda un monastère en un lieu nommé Manancha dont l'emplacement demeure mystérieux mais qui pourrait se trouver sur le territoire de Ménerbes selon certains [11]. Vers 410, à la mort de l'évêque d'Apt, le clergé et la population de cette ville vinrent solliciter Castor pour lui confier le siège épiscopal. Celui-ci se réfugia alors dans une grotte du Luberon, peut-être celle du quartier de Ménerbes connue sous le nom de San Castro (Saint Castor). Les aptésiens finirent par le retrouver et le firent sacrer évêque. Parmi les miracles qui lui sont attribués, il aurait rallier son monastère depuis Apt par une nuit d'orage sans que ses vêtements soient mouillés et il aurait sauver des chasseurs un sanglier venu se réfugier sous son manteau [11]. L'eau d'un ruisseau de Ménerbes serait devenue ferrugineuse après que sa mule y a perdu l'un de ses fers. La source dont est issu le ruisseau en question se nomme encore la rouillouso ou « font rouilleuse » [14].
[modifier] Moyen Âge
Deux portes d'entrée, Saint-Sauveur et Notre-Dame, une imposante citadelle construite à partir du XIIe siècle et de nombreux souterrains témoignent de l'activité du bourg au Moyen Âge.
En 1274, Ménerbes est intégré au Comtat Venaissin[15].
[modifier] XVIe siècle
Durant les Guerres de religion, Ménerbes s'illustre comme haut-lieu du protestantisme assiégé par les forces catholiques royales. En 1573, les Huguenots prennent la ville à la suite de la trahison d'un prêtre et l'occupent jusqu'à la fin 1578 tout en soutenant le siège des troupes catholiques du Pape et du Roi de France.
[modifier] Révolution française
Ménerbes a été chef-lieu de canton après la Révolution (de 1790 au 8 Pluviôse an IX / 28 janvier 1801).
[modifier] Étymologie et nom provençal
Le nom de Ménerbes pourrait dériver de celui de la déesse romaine Minerva. En 1081, les textes font référence au village sous le nom de Menerba, et par la suite de Minerbium. L'ajout d'un "s" est tardif et d'origine savante [6],[16]. Certains auteurs font intervenir le préfixe pré-indo-européen men, qui signifie « rocher » ou « montagne » et que l'on retrouve dans « menhir » et « dolmen », mais cette étymologie semble peut fiable [6].
En provençal, le village se nomme Menèrba selon la norme classique et Menerbo selon la norme mistralienne.
[modifier] Héraldique
D'azur aux lettres gothiques M et B accolées, accompagnées en chef d'un croissant montant et d'un autre renversé en pointe, surmonté de deux clefs posées en fasce, le tout d'or. |
[modifier] Administration
Liste des maires successifs [17] | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
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18 juin 1995 | 2008 | Yves Rousset-Rouard | UMP | ancien député du département |
9 décembre 1994 | 18 juin 1995 | Alexis Deflaux | sans étiquette | |
27 mai 1977 | 9 décembre 1994 | Jean Bonansera | sans étiquette | Agriculteur |
26 octobre 1947 | 27 mai 1977 | René Conil | Conseiller général de 1949 à 1974 | |
20 mai 1945 | 26 octobre 1947 | Gilbert Grégoire | ||
19 mai 1935 | Félix Rambaud | |||
19 mai 1929 | 19 mai 1935 | Edmond Saunier | ||
17 mai 1925 | 19 mai 1929 | Louis Ravoire | ||
1915 | 17 mai 1925 | Véran Laugier | ||
1908 | 1915 | Louis Hilarion Ginoux | ||
1902 | 1908 | Camille Carbonnel | ||
1883 | 1892 | Édouard Guendon |
[modifier] Démographie
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Graphique de l'évolution de la population 1794-1999
[modifier] Économie
Exploitation de carrières de pierres de taille (dont la pierre blanche calcaire dite "pierre de Ménerbes").
Agriculture : Cultures fruitières et maraichères, oliviers, vignes avec production de vins en AOC côtes du Luberon. Champignonnière profitant du site des anciennes carrières en Luberon.
Le tourisme est important, dû à la vigne (tourisme du vin), au charme de la commune qui fait partie de l'association "les plus beaux villages de France" et à l'attrait du "triangle d'or du Luberon" et de ses massifs.
Les touristes pour se loger ont le choix entre : hôtels, locations saisonnières, gites ruraux, chambres d'hôtes, deux campings, camping à la ferme, etc.
[modifier] Vie locale
Le bourg possède un office notarial.
[modifier] Éducation
Ecole élémentaire Clovis Hugues
[modifier] Sports
Un boulodrome, deux stades (dont football), ainsi que de nombreux chemins de randonnées.
Quelques clubs sportifs.
Passage d'une piste cyclable reliant Cavaillon à Apt puis Forcalquier soit + de 100 km de pistes.
[modifier] Culte
Catholique, Chrétien (église et cimetière)
[modifier] Écologie et recyclage
[modifier] Lieux et monuments
- Le dolmen de la Pichouno, identifié en 1850 par l'abbé André.
- Le Castelet, petit château construit sur les ruines d'une ancienne forteresse.
- L'église richement décorée du XIVe siècle.
- Le beffroi et son campanile.
- La chapelle Saint-Blaise du XVIIIe siècle.
- De belles demeures datant du Moyen Âge et de la Renaissance.
- Au pied du village, un curieux musée du tire-bouchon avec plus de 1000 pièces.
- Non loin, l'abbaye de Saint-Hilaire, classée monument historique, ancien prieuré où Saint Louis s'arrêta en revenant de croisade.
- Dix oratoires.
- Le Moulin saint augustin
[modifier] Personnalités liées à la commune
- Clovis Hugues (1851-1907), poète et homme politique.
- René Bride (1906-1998), y repose dans la crypte de l'abbaye de Saint-Hilaire.
- Dora Maar (1907-1997), photographe et peintre française. Elle est plus connue comme l'amante et la "muse" de Picasso .
- Nicolas de Staël (1914-1955), peintre français d'origine russe. Il choisit de s'installer au Castelet en octobre 1953. Inspiré par les paysages du Midi, il a représenté le village sur une toile intitulée simplement Ménerbes (1953).
- Peter Mayle y a eu une maison (immortalisée dans son livre Une année en Provence).
- Yves Rousset-Rouard, actuel maire du village, est aussi producteur de cinéma (Emmanuelle, Les Bronzés ...)
- Pablo Picasso s'installa à la citadelle.
- Joe Downing (1925-2007), peintre franco-américain.
[modifier] Notes
- ↑ Paccard, M. (1956) - « Du Magdalénien en Vaucluse : l'abri Soubeyras à Ménerbes », Cahiers Ligures de Préhistoire et d'Archéologie, n° 5, pp. 3-33.
- ↑ Paccard, M. (1961) - « Nouvelle étude statistique des industries de l'abri Soubeyras (à Ménerbes - Vaucluse) », Cahiers Ligures de Préhistoire et d'Archéologie, n° 10, pp. 3-20.
- ↑ Livache, M. et Brochier, J.É. (2004) - « Le Paléolithique supérieur en Vaucluse : aux confins des mondes atlantique et italique », in: Vaucluse préhistorique, Buisson-Catil, J., Guilcher, A., Hussy, Ch., Olive, M. et Pagni, M., (Éds.), Ministère de la Culture et de la Communication, Éditions Barthélémy, pp. 95-110.
- ↑ Brochier, J.É. (2004) - « L'abri Soubeyras et les paysages tardiglaciaires dans le bassin du Calavon », in: Vaucluse préhistorique, Buisson-Catil, J., Guilcher, A., Hussy, Ch., Olive, M. et Pagni, M., (Éds.), Ministère de la Culture et de la Communication, Éditions Barthélémy, p. 102.
- ↑ Sauzade, G., Buisson-Catil, J., Texier, P.-J. et Guilbert, R. (1997) - « Préhistoire en Luberon », Courrier scientifique du Parc naturel régional du Luberon, n° 1, "20 ans de recherches", pp. 77-97.
- ↑ a b c Pellecuer, L. (1985) - « Ménerbes, des origines au Vème siècle », Bulletin de l'Association d'Histoire et d'Archéologie du Pays d'Apt, n° 9, spécial Ménerbes, pp. 1-3.
- ↑ Moirenc, A. (1909) - « Le dolmen de Ménerbes », Revue préhistorique, p. 341.
- ↑ Moirenc, A. (1909) - « Découverte à Ménerbes d'un dolmen », Annales de Provence.
- ↑ Sauzade, G. (1983) - Les sépultures du Vaucluse du Néolithique à l'Âge du Bronze, Université de Provence, Études Quaternaires, 6, 253 p.
- ↑ Sauzade, G. (1997) - « Les pratiques funéraires en Provence pendant la Préhistoire récente », in: Luberon des origines - des chasseurs-cueilleurs moustériens aux premiers paysans : 100 000 ans de peuplement préhistorique dans le Parc naturel régional du Luberon, Buisson-Catil, J., (Éd.), Notices d'archéologie vauclusienne, n° 4, pp. 54-56.
- ↑ a b c Bourgue, L., Bruni, R., Cossé, J., Deflaux, L., Muret, J.-P., Nicolaï, J.-P. et Pellecuer, L. (2006) - Ménerbes, forteresse imprenable, Association "Pour le Luberon" / Ménerbes Patrimoine, 110 p.
- ↑ Pellecuer, L. (1985) - « Le point sur Ad Fines », Archipal, hors série n° 41, pp. 16-24.
- ↑ Marchesi, H. (1990) - « Pour en finir avec ad Fines », in: L'occupation de la moyenne vallée du Calavon du Néolithique à la fin de l'Antiquité, Notices d'archéologie vauclusienne, 1. Vallée du Calavon, Service d'archéologie de Vaucluse, p. 40.
- ↑ Semonsu, G. (1985) - « Castor à Ménerbes », Bulletin de l'Association d'Histoire et d'Archéologie du Pays d'Apt, n° 9, spécial Ménerbes, pp. 3-7.
- ↑ Page sur Menerbes sur le site de l'agence Rosier
- ↑ Fénié, B. et Fénié, J.-J. (2002) - Toponymie provençale, Éditions Sud-Ouest, collection "Sud-Ouest Université", 127 p.
- ↑ Ménerbes, les anciens nous ont raconté, Ménerbes Patrimoine, 2007.
[modifier] Pour approfondir
[modifier] Bibliographie
- Nicolas de Staël, éditions du Centre Pompidou, 2003
- Patrick Ollivier-Elliott, Luberon, Carnets d'un voyageur attentif, Edisud (ISBN 2-85744-523-7)
- Jean-Paul Clébert, Mémoire du Luberon, Aubanel, 1995 (ISBN 2-7006-0206-4)