Calavon

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Calavon ou Coulon
Longueur 84 km
Débit moyen 0,91[1] m3.s-1
mesurés à Oppède
Surface du bassin 450 km2
Se jette dans la Durance
Bassin collecteur le Rhône
Pays France France
Cours d’eau - Hydrologie

Le Calavon ou Coulon est une rivière du département français de Vaucluse, affluent de la Durance, entre le Luberon et les Monts de Vaucluse. Prenant sa source vers le village de Banon (Alpes-de-Haute-Provence) à 800 m d'altitude, il forme la vallée du Calavon en passant par les villes d'Apt et Cavaillon; 80 km plus bas, il se jette dans la Durance au nord de Cavaillon.

Il a creusé les spectaculaires gorges d'Oppedette ou canyon d'Oppedette.

À la traversée d'Apt, il se chargeait des effluents de la ville et surtout de ceux des fabriques de fruits confits : il en sortait sous forme d'un égout noirâtre et puant qui lui valut le surnom de « rivière la plus polluée de France » dans les années 1980. Son état s'est considérablement amélioré depuis, grâce à l'action du parc naturel régional du Luberon qui s'est investi dans l'aménagement et la gestion directe du Calavon/Coulon et de ses affluents dès 1990.

Au niveau de Bonnieux, il passe sous un pont romain remarquablement conservé : le Pont Julien, datant du Ier siècle après J.-C., mesure 118 m de long et a 3 arches en grand appareil. Depuis quelque temps, un pont tout neuf est venu préserver le Pont Julien de la circulation.

[modifier] Dénominations

Le Calavon (nommé ainsi en raison de ses brusques colères qui inondaient la vallée[réf. nécessaire]) change de nom pour devenir Coulon en arrivant dans la plaine du Comtat, dans le village des Beaumettes, à proximité de l'endroit où se situait dans l'Antiquité la limite entre les territoires des peuples gaulois des Albiques - dans la montagne, vers Apt - et celle des Cavares - dans la plaine, vers Cavaillon.

Sur la voie Domitienne (via Domitia) qui suit la vallée entre Cavaillon et Apt, les itinéraires antiques indiquent une mutatio dite ad fines (aux limites). L'emplacement de cette mutatio reste discuté mais certains l'associent aux vestiges antiques découverts au lieu-dit Maricamp (camp des Maures)[réf. nécessaire], situé en rive gauche à proximité de Notre-Dame de Lumières. Pour d'autres auteurs, la mutatio se situerait quelques kilomètres en aval, au lieu-dit des Bas-Heyrauds, sur la commune de Ménerbes [2],[3].

Étant donné qu'à l'époque des Gaulois, il y avait fréquemment des sanctuaires aux points de passage des limites entre les tribus, il est très possible que le sanctuaire - et pèlerinages - de Notre-Dame de Lumières ait pris la suite d'un lieu de culte antique. D'ailleurs, le nom était autrefois Notre-Dame de l'Imergue, du nom du ruisseau qui y passe et rejoint le Calavon : l'Imergue, peut-être un Liminicus antique (rivière des limites)[réf. nécessaire].

[modifier] Crues

Alternant périodes de sècheresse et crues, les inondations du Calavon peuvent être aussi bien imprévisibles que spectaculaires.

C'est ainsi que le décrivait en 1863 Marie Azalaïs Martin, la « felibresso dou Couloun » :

« ... un gaudre claperous
que - d'abord simple riéu sourti di cauno aupenco
quouro, crentous, s'encour dins li prat fresquierous
quouro, coume un béu flume estènd sis erso rousso
pièi tout-d'un-cop feroun, boumbis sus li roucas
sauto de baus en baus, e, dins sa folo courso
emporto aubre et restanco, anouge et serpatas. »

« ... un torrent caillouteux
qui - d'abord simple ruisseau sorti des grottes alpestres
tantôt, timide, s'enfuit dans les fraîches prairies
tantôt, comme un beau fleuve déploie ses blondes vagues
puis tout-à-coup, farouche, bondit sur les rochers
se précipite d'escarpement en escarpement, et, dans sa course folle
emporte arbres et digues, agneaux et serpents. [réf. nécessaire] »

Années de fortes crues : 1935, 1942, 1951 et 1994.

[modifier] Notes et références

  1. Moyenne interannuelle des débits de 1997 à 2005 inclus. Le Calavon est extrêmement irrégulier selon les années. Durant cette période de 9 ans, le débit moyen a oscillé entre un maximum annuel moyen de 2,37 m³ par seconde en 2000, et un minimum annuel moyen de 0,074, soit 74 litres par seconde en 2005.
  2. Pellecuer, L. (1985) - « Le point sur Ad Fines », Archipal, hors série n° 41, pp. 16-24.
  3. Marchesi, H. (1990) - « Pour en finir avec ad Fines », in: L'occupation de la moyenne vallée du Calavon du Néolithique à la fin de l'Antiquité, Notices d'archéologie vauclusienne, 1. Vallée du Calavon, Service d'archéologie de Vaucluse, p. 40.