Laurence Rossignol

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Laurence Rossignol est une personnalité socialiste, vice-présidente du Conseil régional de Picardie, ancienne syndicaliste étudiante ; elle est aussi connue pour son engagement féministe.

Sommaire

[modifier] La militante lycéenne et étudiante

Laurence Rossignol rentre très tôt dans le combat politique, puisqu’en 1973, à 14 ans, alors qu’elle est encore collégienne, elle s’engage dans le mouvement contre la loi Debré sur le service militaire[1]. Par la suite, elle participera à d’autres mobilisations comme le mouvement contre la réforme Saunier-Seité en 1976. Les contacts qu’elle prend lors de ces activités militantes la conduisent alors à adhérer à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).

En 1976, elle obtient son bac et s’inscrit à l’Université Paris I Sorbonne où elle suit, jusqu'au DEA, des études de droit social. Toujours engagée, elle adhère au Mouvement d'action syndicale (MAS). Politiquement, à la LCR, et syndicalement, au MAS, elle se fait remarquer. C'est ainsi qu'elle intègre le Bureau national du MAS et le Comité central de la LCR. En 1980, l’ensemble de la gauche syndicale non communiste décide de s’unir dans une organisation commune, l’UNEF-ID. Le MAS participe donc au mouvement. Mais la direction de ce syndicat n’ayant pu, à son grand regret, s’entendre va la direction de l’UNEF-US, elle se trouve contrainte de former une tendance d’opposition appelée Tendance luttes étudiantes action syndicale. Laurence Rossignol participe alors à l’animation de celle-ci.

À l’automne 1981, le groupe de Julien Dray, y compris Laurence Rossignol, quitte la LCR pour le Parti socialiste. À l’UNEF-ID, cela se traduit par leur passage à la Tendance Plus où les nouveaux venus sont intégrés parmi le cercle des dirigeants. Laurence Rossignol, quitte le syndicalisme étudiant en 1983.

[modifier] Parcours professionnel

Professionnellement, après avoir travaillé quelques mois comme journaliste juridique La Vie Ouvrière, le journal de la CGT, Laurence Rossignol intègre les cabinets socialistes. Dès 1983, on la retrouve auprès de Pierre Joxe président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. En 1988, elle est chargé de mission dans l’équipe de Laurent Fabius alors président de l’Assemblée nationale. Puis en 1991, au cabinet de Frédérique Bredin ministre de la Jeunesse et des sports. Depuis, 1993, elle est chargée d’étude à la MNEF, devenue la LMDE.

[modifier] Au Parti socialiste

En 1981, à leur arrivée au Parti socialiste, Julien Dray Laurence Rossignol et les autres scissionnistes de la LCR s’organisent dans un embryon de courant nommé Question socialiste. Celui-ci par manque de relais dans le parti peine à émerger. Il faut attendre 1987 pour qu’il soit représenté au Comité directeur (devenu Conseil national) grâce à la nomination d’Isabelle Thomas. A partir de ce moment là, Question socialiste commence à se faire connaître. Suite à une série d’alliance à la gauche du parti, avec Jean-Luc Mélenchon en 1988 puis Marie-Noëlle Lienemann l’année suivante, il devient la Gauche socialiste. Dès lors, le courant progresse, obtenant par exemple 7,26% suffrage au congrès de 1992.

Le renforcement de la Gauche socialiste dont Laurence Rossignol est l’une des dirigeantes et porte parole, favorise son ascension dans le parti. En 1993, elle fait son entrée au Conseil national ("parlement" du PS) et au Secrétariat national où elle est chargée de la problématique de la Ville. A partir de cette date, elle est régulièrement investi de responsabilités au Secrétariat national : en 1994 c’est les problèmes de la jeunesse (avecBenoît Hamon; Renaud Lagrave et Christophe Rouillon) en 2004, le transport, en 200] et jusqu’à ce jour, les droits des femmes.

En 2002 lors de l’éclatement de la Gauche socialiste, Laurence Rossignol prend parti pour la stratégie prônée par Julien Dray. A savoir que suite à la défaite de Lionel Jospin au premier tour de l’élection présidentielle, le PS doit se reconstruire et que la Gauche socialiste a un rôle à y jouer. Elle intègre donc la motion majoritaire (dite motion A) au Congrès de Dijon. Mais elle s’éloigne de Julien Dray à l’occasion du référendum sur la constitution européenne. Alors que ce premier est favorable au oui, Laurence Rossignol soutient le camp du non. Peu après elle rejoint le courant de Laurent Fabius, qu'elle soutient lors des primaires du PS de 2006.

[modifier] Une élue de Picardie et ancienne membre du Conseil économique et social

Laurence Rossignol est implantée à Compiègne depuis 1997. Elle s’est présentées à trois reprises (1997, 2002 et 2007), et sans succès, aux élections législatives dans la cinquième circonscription de l'Oise (Compiègne-Sud).

Un an après son arrivée dans cette ville, en 1998, Laurence Rossignol est élue au conseil régional de Picardie. Et, lorsqu’en 2004 la gauche remporte les élections régionales, Laurence Rossignol est élue vice-présidente chargée de la vie associative, de la jeunesse et de l'économie sociale.

En 2001 Laurence Rossignol conduit la liste du Parti Socialiste aux élections municipales de Compiègne. Ne parvenant pas à battre Philippe Marini le maire sortant, elle est élue conseillère municipale d’opposition.

En 2008 elle prend la tête de la liste d'alliance de Gauche, Les Vertset Lutte Ouvrière y prennent place alors qu'ils avaient conduit précédemment une liste indépendante, dans la même optique : mettre fin à l'ère Marini. Elle est battue dès le premier tour de l'élection avec moins de 35% des suffrages.

Hormis ses mandats en Picardie, Laurence Rossignol a aussi été nommée, entre 1999 et 2004 au Conseil économique et social.

[modifier] Engagements féministes et associatifs

Dans les années 1970, Laurence Rossignol s’engage dans le combat féministe. On la retrouve parmi les Pétroleuses du MLF. Elle milite pour la cause des femmes et notamment, le doit à l’IVG. Tout au long de sa carrière politique, elle restera marquée par ce combat. Elle participera à de nombreuses commissions consacré au droit des femmes, notamment au Secrétariat du Parti socialiste. Mais elle participe aussi au débat public, comme en 2005, lorsqu’à l’occasion du Congrès PS du Mans elle dépose avec d’autres femmes un texte volontairement provocateur intitulé : « La femme, le fou et le colonisé[2] ». Dans ce texte, elle développe l’idée que les femmes, comme les descendants de colonisé sont toujours victimes des stéréotypes véhiculés par les anciennes générations (colonisateur dans un cas, machistes dans l’autre). Loin d’épargner son propre parti, elle l’égratigne avec par exemple ce proverbe africain cité au début du texte : « Quand les éléphants se battent, l'herbe est écrasée ».

En 1984, elle participe à la fondation de SOS Racisme.

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. Philippe Juhem, SOS-Racisme, histoire d'une mobilisation « apolitique ». Contribution à une analyse des transformations des représentations politiques après 1981, thèse de science politique sous la direction de Bernard Lacroix.
  2. Contribution présentée par Laurence ROSSIGNOL (60 CN), animatrice du Conseil des Femmes, Danièle POURTAUD (75 CN), Déléguée Nationale Femmes, Pervenche BERES (92 CN). – La femme, le fou et le colonisé ; Pour une critique socialiste de la domination masculine