SOS Racisme

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SOS-Racisme est une association française créée en 1984 dont le but est de lutter contre toutes les formes de discrimination raciale.

Logo de l'association
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Sommaire

[modifier] Histoire du mouvement

SOS Racisme est depuis sa création, qui fait suite à la « marche des beurs », proche du Parti socialiste. Plusieurs personnalités du PS, eux-mêmes issus des mouvements trotskistes (tels que Julien Dray ou Harlem Désir) et d'autres mouvements de gauche ont participé à la création de l'association. Un livre, Histoire secrète de SOS Racisme, dénonce l'instrumentalisation politique de l'antiracisme à travers SOS racisme.

Les mots d'ordre de l'association sont ceux du métissage et de la fraternité symbolisés par le slogan « Touche pas à mon pote ». Dès l'origine SOS Racisme considère que le combat contre les discriminations passe par une réflexion sur l'urbanisme et le rôle de l'école. Ainsi, elle a dénoncé, dès le début des années 90, la constitution de ghettos urbains en périphérie des grandes villes. Elle mettra en avant le mot d'ordre de "intégration" et citera souvent des "exemples" de réussite sociale de gens d'origine immigrée.

À travers les « testings », elle cherche à apporter des preuves en matière de discrimination dans les domaines de l'accès au logement, du travail en général et de l'hôtellerie et du monde de la nuit en particulier. Ce travail a donné un certain nombre de résultats - des boîtes de nuit, des restaurants et quelques agences immobilières ont été condamnés pour discrimination raciale.

À la fin des années 1990, lorsque les mouvements antiraciste se déchirent autour de la question du Proche-Orient, SOS Racisme va clamer son attachement au processus de paix mis à mal avec la seconde intifada et dénoncer la résurgence d'un nouvel antisémitisme en France comme dans la publication en 2002 des antifeujs, le livre blanc des violences antisémites en France co-signé avec l'UEJF. Depuis les deux associations sont des partenaires priviligiés et organisent les soirées « Rire contre le racisme » qui se tiennent au Zénith une fois par an en présence d'artistes comme Michel Boujenah, Dany Boon, Jean-Marie Bigard ou Gad Elmaleh. En 2003, l'UEJF et SOS Racisme ont également créé une association étudiante dénommée FEDER (Fédération des Enfants de la République) qui concourt dans les scrutins universitaires.

En février 2006, SOS Racisme a pris position en faveur de la publication des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten dans Charlie Hebdo, entre autres.

Le 14 octobre 2007, en collaboration avec Libération et Charlie Hebdo, SOS Racisme organise un grand rassemblement au Zénith de Paris contre l'amendement Mariani stipulant l'autorisation au recours de tests ADN dans le cadre du regroupement familial.

[modifier] Revendications

Selon son président Dominique Sopo, le mouvement a été très tôt attiré par le mouvement altermondialiste, mais prend actuellemment ses distances en raison d'un « manque de clarté » au sujet du fondamentalisme musulman et de l'antisémitisme. SOS Racisme est défavorable à la discrimination positive mais est pour l'anonymat des CV.

[modifier] Activités

  • Constitution de partie civile durant des procès pour des accusations de faits à caractère raciste ;
  • Aide juridique à des plaintes personnelles pour discrimination ; pour des étrangers ;
  • Aide à l'embauche sans discrimination (CV anonymes) ;
  • Testing pratiqué à l'entrée de boîtes de nuit, auprès d'agences immobilières ou d'employeurs potentiels afin de démontrer toute forme de discrimination qui s'y exercerait ;
  • Actions médiatiques.

[modifier] Critiques

  • SOS Racisme a été critiqué à l'extrême gauche par divers mouvements de l'immigration et d'autres (les anarchistes ont très tôt dénoncé ce groupe, selon eux créé de toutes pièces par le PS). Ainsi, Hamé, du groupe de rap La Rumeur, a écrit dans un La Rumeur Magazine (n°1, 29 avril 2002), qu' « (…) au travers d’organisations comme SOS racisme, crée de toutes pièces par le pouvoir PS de l’époque pour contribuer à désamorcer le radicalisme des revendications de la Marche des beurs : l’égalité des droits devient l’égalité devant l’entrée des boîtes de nuit. La justice pour les jeunes tués par la police disparaît sous le colosse slogan médiatique "Touche pas à mon pote !" ou "Vive le métissage des couleurs !", etc. »
  • Malek Boutih, président de SOS Racisme jusqu'en 2003, a aussi été critiqué pour ses prises de position ultérieures, effectuées en tant que chargé des questions d'immigration au PS, concernant les "quotas d'immigration".
  • Dieudonné a reproché à SOS Racisme d'avoir créé une "hiérarchie du racisme", une "course à la martyrisation".
  • Dans Fier d'être français (Fayard, 2006), l'historien Max Gallo critiquait le choix de la main jaune comme logo : « Il y a eu Vichy et l'étoile jaune ? On créa de toutes pièces, d'en haut, parmi les idéologues qui savaient ce qu'ils faisaient, la petite main jaune de SOS Racisme, pour faire comprendre que les citoyens de souche récente étaient en somme les Juifs d'aujourd'hui. (...) De l'étoile jaune à la petite main jaune de SOS Racisme, on créait la première de ces confusions historiques qui allaient empoisonner les débats français. » (pp.106-107)
  • Des philosophes et autres penseurs intellectuels tels que le philosophe Finkielkraut, ainsi que certaines plaintes à l'encontre de SOS Racisme dénoncent une "non reconnaissance" du racisme anti-blanc. Notamment lors des violences pendant les manifestations de lycéens en 2005, où son vice-président, Patrick Klugman, avait rejeté une pétition nommée « Appel contre les "ratonnades anti-Blancs" » en argumentant que « la définition binaire (Blancs-Noirs) n'est pas la bonne grille d'analyse » et qu'il faudrait « démontrer à David, Kader et Sébastien qu'ils ne sont pas seulement des victimes ».
  • Certains critiques et des internautes ont également reproché à SOS racisme de ne pas soutenir et défendre (ou très peu) les citoyens français d'origine asiatique contre les propos et les actes racistes "anti-asiatiques" dans les médias, dans la vie courante ou dans la classe politique (reportage sur "les restaurants asiatiques" par Envoyé Spécial en 2005, reportage Le Droit de savoir "J'ai infiltré le milieu asiatique" sur TF1 en 2006, des propos courants comme "chinetoc", la diversité dans les médias et dans la classe politique dans lesquels les français d'origine asiatique sont exclus...)

[modifier] Présidents de SOS Racisme

[modifier] Mission de Médiation

Mercredi 4 octobre 2006, Dominique Sopo a accepté une mission de médiation à la demande de Nicolas Sarkozy, Ministre de l'Intérieur, concernant l'affaire des expulsés de Cachan. Il a accepté cette mission avec Patrick Gaubert, président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme. Selon le Ministère de l'Intérieure et les explications de Claude Guéant, cette mission aurait débuté plusieurs jours avant l'annonce faite à la presse.

[modifier] Bibliographie

  • Harlem Désir :
    • Touche pas à mon pote (1985)
    • SOS Désirs (1987)
  • Fodé Sylla - Qui a peur de Malcom X ? (1993)
  • Malek Boutih - La France aux Français ? Chiche ! (2001)
  • Dominique Sopo :
    • SOS Antiracisme (2005, éditions Denoël)
    • Manifeste pour l'Egalité, 60 propositions pour que ça change (2007, éditions First)
  • Collectif - Qu'est-ce que SOS Racisme ? (2006, éditions de l'Archipel)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes