Ligue communiste révolutionnaire

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Ligue communiste révolutionnaire
Logo de la LCR 
Porte-Paroles Olivier Besancenot

Alain Krivine

Roseline Vachetta

Fondation 1930 (LCF)

1944 (PCI)

1969 (LC)

1974 (LCR)

Disparition {{{disparition}}}
Siège 2, rue Richard-Lenoir
93100 Montreuil
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Présidents du groupe
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Représentation du parti
Députés {{{Députés}}}
Sénateurs {{{Sénateurs}}}
Idéologie Extrême gauche, Altermondialisme, Internationalisme, anti-stalinisme, anticapitalisme, trotskisme, révolution, communisme, Écologie
Affiliation européenne Gauche anticapitaliste européenne
Affiliation internationale IVe Internationale (Secrétariat unifié)
Couleurs rouge
Site Web Lcr-rouge.org
voir aussi

Constitution française
Politique de la France
Gouvernement français
Président français
Partis politiques français
Élections en France

La Ligue communiste révolutionnaire (sigle LCR) est le principal parti politique français d'extrême gauche, avec Lutte ouvrière. Majoritairement d'inspiration trotskiste, la LCR est la section française de la IVe Internationale (Secrétariat unifié).

Ses porte-parole sont Olivier Besancenot, Alain Krivine et Roseline Vachetta.

Sommaire

[modifier] Activités

La LCR s'investit dans le mouvement social ; ses membres militent activement dans les organisations syndicales (en particulier les syndicats CGT, FSU et SUD), dans diverses associations du mouvement ouvrier, dans le mouvement altermondialiste et sont actifs dans maintes autres activités considérées comme liées à la lutte des classes (mouvement des sans-papiers, grèves, comités Palestine, etc.).

Elle compte à ce jour 3 100 adhérents[1].

[modifier] Histoire

[modifier] Avant 1968

La LCR est issue du mouvement communiste trotskiste, anti-stalinien. Elle rassemble des militants de deux entités déjà existantes : le Parti communiste internationaliste et les Jeunesses communistes révolutionnaires :

  • Le PCI est la section française de la Quatrième Internationale. Il est le produit de la fusion des deux organisations trotskistes existant pendant la Seconde guerre mondiale. Le PCI s'est particulièrement distingué par son soutien aux luttes de libération nationale en Indochine et en Algérie ainsi que par son soutien critique à Tito lors de la rupture de la Yougoslavie avec l'URSS. En 1953, le PCI connaît une importante scission donnant naissance au courant trotskiste lambertiste (représenté par le Parti des travailleurs en France). La cause de la scission est la décision d'aller faire de l'entrisme au sein du Parti communiste français.
  • Les trotskistes exécutent un travail entriste au sein de l'Union des étudiants communistes. Ils réussissent à y organiser un courant oppositionnel à la direction. Celui-ci se fait exclure en 1966 lors de son refus de soutenir la candidature de François Mitterrand à l'élection présidentielle, alors soutenue par le PCF. Le courant oppositionnel, exclu, forme les Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR). La JCR s'identifie aux révolutions coloniales (Cuba, Viêt Nam, Bolivie, etc.) et la compréhension de la dialectique des trois secteurs de la révolution mondiale : révolution anti-coloniale au Viêt Nam et en Amérique latine, mouvements étudiants et luttes ouvrières en Europe, luttes antibureaucratiques à l’Est (Tchécoslovaquie). Cet internationalisme les conduit à une opposition aux bureaucraties soviétique et chinoise et à considérer que leur politique s’inscrit dans la lignée de ceux qui, dans le mouvement communiste, se sont opposés au stalinisme : l’opposition de gauche trotskiste.

Cet internationalisme s’accompagne de la critique de l’orientation parlementaire modérée, de luttes pour une « démocratie avancée » du PCF. Les JCR considèrent que leur internationalisme « conséquent » doit les conduire à la Quatrième Internationale. D'où le congrès d'avril 1969 et leur fusion avec le PCI pour former la Ligue communiste, section française de la Quatrième Internationale.

[modifier] Mai 68

La JCR aborde Mai 1968 dopée par ses activités dans la lutte contre la guerre du Viêt Nam et son soutien aux mouvements anti-coloniaux.

Dès fin 1967 - printemps 1968, il y a une conjonction entre les luttes des jeunes travailleurs (Saviem, Rhodiaceta) et les mobilisations étudiantes. Mai 1968 débute avec les manifestations en solidarité, contre la « police » dans le mouvement étudiant de la Sorbonne jusqu'au 10 mai. Puis viennent les barricades où les JCR sont très présents. Le 13 mai 1968, la grève générale est décrétée avec occupation des usines.

Mai 1968 est un important mouvement étudiant et social en France. Il possède une dimension sociale, économique et politique qui ébranle le gaullisme et les données morales du pays. Le débat au sein des JCR est de savoir si mai 1968 correspond à une « crise pré-révolutionnaire ». La JCR considère qu'il s'agit d'une situation où la question du pouvoir est posée mais sans pouvoir être résolue.

La JCR multiplie ses effectifs par quatre lors des évènements. Elle possède une vision de Mai 1968 inspirée par la révolution russe avec l'analogie 1905/1917. Elle considère que Mai 1968 avait été une « répétition générale ». La conclusion qu'elle en tire est « qu'il manque le Parti ».

À partir de cette conclusion, elle prend un aspect de « phalange » alliée à une hyper-sélection militante et une implantation accrue au sein de la classe ouvrière. Le congrès de fondation de la Ligue communiste met en avant trois points :

  • la construction du parti révolutionnaire ;
  • l’adhésion à la Quatrième Internationale ;
  • la « dialectique des secteurs d’intervention ».

[modifier] L'après-mai 1968

Livre de la ligue communiste, paru en 1972 aux éditions François Maspero/poche rouge
Livre de la ligue communiste, paru en 1972 aux éditions François Maspero/poche rouge

Après les évènements de Mai 1968, la Ligue communiste estimant de grandes possibilités révolutionnaires mena une politique dite du « triomphalisme » avec des appels à la mobilisation des travailleurs incessants, la campagne d'Alain Krivine à l’élection présidentielle de 1969 où la LC appelle ses électeurs à s'organiser en « Comité rouge ». La LC menait une politique qu'elle juge aujourd'hui de « gauchiste » mais à analyser dans le contexte de l'époque. En effet c'était un « gauchisme modéré » par rapport aux mouvements maoïstes « spontanéistes », très importants à l'époque, qui appelaient à la « guerre civile ». La LC était principalement implantée, à l'époque, au sein de la jeunesse scolarisée et ouvrière. Puis, des mouvements d'extrême gauche en France, et surtout en Italie, allaient basculer dans le terrorisme. C'est le début des « Années de plomb ». La LCR n'y a pas basculé pour plusieurs raisons :

  • Elle ne tire pas ses origines uniquement de mai 68 puisqu'elle s'inscrivait dans la continuité de l'opposition de gauche trotskiste au stalinisme.
  • Elle connaît bien le monde du travail en France après son travail entriste au sein du PCF
  • Ses militants militent également dans les différents syndicats.
  • Ils avaient une orientation politique différente des maoïstes et de leur lutte contre le PCF

La LC considérait à l'époque le Parti socialiste comme un parti « bourgeois ». Pour la LC, la gauche était incarnée par le Parti communiste et la CGT.

Ce « gauchisme » avait également une dimension quasi militaire dans l'organisation par la Commission technique de la LC d'un service d'ordre (SO). Celui-ci organisait, en collaboration avec d'autres groupes d'extrême gauche, des attaques de meetings organisés par les organisations d'extrême droite. C'est ainsi que le 21 juin 1973, le service d'ordre de la Ligue, sous l'impulsion de son responsable, Michel Recanati, a organisé, en commun avec le Parti communiste marxiste-léniniste de France, l'attaque du meeting « contre l'immigration sauvage » tenu à la Mutualité par le mouvement d'extrême droite Ordre nouveau (successeur d'Occident) qui causa une centaine de blessés parmi les forces de l'ordre[2]. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Raymond Marcellin, décide alors la dissolution de la Ligue communiste, ce qui forcera ses militants à rester clandestins durant deux mois sous le nom de Front communiste révolutionnaire. Puis elle se reformera officiellement sous le nom de « Ligue communiste révolutionnaire ».

Cette action donne un regain de popularité à la LCR qui se renforce. Mais en même temps de nombreux débats parcourent la LCR après cet évènement, notamment sur la stratégie révolutionnaire, le rôle de la violence ou la notion d'« avant-garde ouvrière large ». Ces débats entraîneront un changement de stratégie politique de la LCR et la fin de la période dite « gauchiste ». En même temps se mettait en place l'Union de la gauche.

[modifier] L’Union de la gauche

Mai 1968 est un évènement qui a modifié les données de l'ensemble de l'échiquier politique. De Gaulle se retire, les énarques prennent le premier plan, la gauche définit une nouvelle politique : pendant les évènements elle est disloquée (Parti socialiste) ou débordée (Parti communiste). Elle se reconstruit. Au congrès d'Épinay en 1971, François Mitterrand s'allie au CERES de Jean-Pierre Chevènement pour proposer ce qu'ils appellent un « Front de classe » à savoir une alliance entre le Parti communiste, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche à travers un programme commun qui contient la rupture avec le capitalisme, les nationalisations de certains secteurs industriels et le droit de veto des comités d'entreprise.

La LCR considère que ce programme est « vidé de sa substance », le jugeant comme un programme radical, anticapitaliste mais pas sur la question centrale : l'État. Elle considère également qu'il s'agit d'un programme de « collaboration de classe ». Elle soutient cependant l'initiative sans soutenir le programme, dans le cadre d'une stratégie dite « unité, action, débordement ». Une minorité se constituera progressivement autour de Gérard Filoche (Matti), puis de Dominique Losay (Letourneau), pour aller vers un « Front unique ouvrier ». La LCR appelle à voter pour la gauche au deuxième tour des élections.

Progressivement la LCR s'éloigne du gauchisme soutenu par Daniel Bensaïd (Jebracq, Ségur), Pierre Rousset, Pierre de Verbizier la Treille (Vergeat), Yves Salesse (Boris)… qui soutiennent certaines actions terroristes. Charles Michaloux, "Garcin", Jeannette Habel, François Sabado et d'autres recentrent la LCR vers des positions plus ancrées sur le mouvement social (gauche de la CFDT notamment) qui laissent envisager à certains un éventuel rapprochement avec l'OCI (voir par exemple les écrits d'Edwy Plenel alias Krasny). Les anciens dirigeants de la JCR (Krivine, Weber, Bensaïd) sont marginalisés.

En 1975, une des tendances de la LCR, la tendance bolchévik-léniniste, rejette l'électoralisme de l'organisation, ainsi que son analyse de l'URSS. Elle rompt avec la LCR et constitue l'Union ouvrière qui évoluera vers des positions proches de l'ultra-gauche.

De 1975 à 1978, la majorité de la LCR perd tout contrôle sur son secteur étudiant pourtant formellement dirigé par François Sabado. Fort de son poids dans le mouvement étudiant de 1976, Dominique Losay (Stackhanov/ Letourneau) prend le contrôle du secteur étudiant et commence à imposer un tournant vers le syndicalisme. Avec François Cortes (Ulysse) ils ont la majorité absolue sur les étudiants de la Ligue. Derrière, avec Gilles C. (Swanee) une minorité plus polarisée sur les mouvements sociétaux échappe aussi au contrôle de la direction. Ces courants préfigurent les scissions et les exclusions ultérieures (vers les CCA autogestionnaires pour Swanee, vers la LCI/OCI pour Letourneau et Ulysse).

De 1977 à 1981, la LCR dénonce la « politique de division » du PCF qui voit l'union se faire à son détriment. La LCR défend le maintien de « l'unité des organisations ouvrières ». En 1981, la LCR n'obtient pas le nombre de 500 signatures d'élus pour pouvoir présenter un candidat à l'élection présidentielle. Elle appelle à voter pour Arlette Laguiller ou Georges Marchais au premier tour et pour Mitterrand au second.

En novembre 1979, exclusion de la tendance léniniste-trotskyste produit du regroupement de partisans français du Socialist Workers Party américain (SWP) (Dominique Losay alias Letourneau et Daniel Gluckstein alias Seldjouk) et de pro-lambertistes (Némo, Ulysse) ainsi que de la tendance bolchévique, pro-Nahuel Moreno (PST Argentin) lors du congrès de l'Haye les roses. Dans son intervention de réponse à Daniel Bensaïd pour la majorité, Dominique Losay alias Letourneau, au nom de la TLT, appelle au regroupement avec l'OCI (devenue PCI puis Parti des travailleurs) au sein une « conférence mondiale ouverte ». Les dissidents exclus, qui représentent 25 % de l'organisation, fondent la Ligue communiste internationaliste (LCI) qui fusionnera en octobre 1980 avec l'Organisation communiste internationaliste (OCI) « lambertiste ». Dominique Losay (Letourneau) et Christian "Leucate" (Némo) ne feront qu'un très bref passage à l'OCI alors que Daniel Gluckstein en deviendra le principal dirigeant.

[modifier] 1981-1988

Décembre 1981, les dissidents les plus connus sont :

Question socialiste prend le contrôle du courant Pour l'unité syndicale (PLUS, socialiste) de l'UNEF-ID et fonde SOS Racisme en 1984.

La LCR considère que la victoire de François Mitterrand en 1981 est un effet différé de mai 1968. Elle compare cette élection à celle du Front populaire de 1936 et considère que la dynamique de l'élection doit déboucher sur un nouveau « juin 1936 » (grève générale). Cette analyse de la situation l'amène à une stratégie politique qu'elle nomme « tournant ouvrier ». En effet, prévoyant la possibilité de la grève générale, elle veut être « là où ça se passe », c'est-à-dire dans les usines. La LCR veut « changer sa composition sociale par effet mécanique d'implantation ».

400 militants sont impliqués dans ce « Tournant ouvrier ». Mais, selon le bilan fait plus tard par la LCR, « le tournant ouvrier fut une mauvaise réponse à un vrai problème : sa faiblesse d'implantation dans les concentrations ouvrières, mais une mauvaise réponse car on ne peut se fabriquer une implantation ouvrière en transformant intellectuels, étudiants et employés en ouvriers. » Les maoïstes expérimentent cette politique dès les années 1960-1970 et font les mêmes constats.

En 1983, la situation politique change brusquement avec la « rigueur » du gouvernement de Laurent Fabius pour maintenir la France dans le système monétaire européen : suppression de l’indexation des salaires, report des 35 heures, blocage des salaires des fonctionnaires. La LCR juge que le gouvernement adhère aux thèses capitalistes et considère que cela accélère le « déclin du PCF » et la transformation « social-libérale » du Parti socialiste.

Puis vient la défaite électorale de la gauche en 1986, et l'arrivée de Jacques Chirac comme premier ministre. La LCR amorce alors un déclin, ayant surestimé les possibilités révolutionnaires de 1981. De plus, le virage brusque de la politique de François Mitterrand ne leur profite pas. Au contraire, tous les mouvements d'extrême gauche décroissent durant cette période (beaucoup d'électeurs se tournant vers le Front national). La LCR perd beaucoup de militants et donc de visibilité. Elle s'est cependant investie dans des conflits sociaux de l'époque, notamment dans les mouvements des ouvriers de l'automobile (Peugeot, Talbot) ou de la sidérurgie. Elle s'implique aussi dans la création et le développement de SOS Racisme, dans les mouvements de grèves étudiantes de 1986 contre la loi Devaquet ou le mouvement de grève à la SNCF la même année.

En 1988, pour l'élection présidentielle, la LCR décide de soutenir et de s'investir dans la campagne de Pierre Juquin, candidat dissident du Parti communiste. Sa candidature suscite le soutien du Parti socialiste unifié et de la LCR. Des comités de soutien se mettent en place dans toute la France, mélangeant des militants communistes, des militants du PSU, de la LCR. Le résultat est décevant : Pierre Juquin n'obtient que 2,08% des voix, tandis que Les Verts recueillent 3,8%, Lutte ouvrière 1,9% et le Parti des travailleurs 0,4%.

[modifier] Chute du mur de Berlin

En 1989, le mur de Berlin s'effondre, puis en 1991 l'URSS. L'économie de marché s'installe dans tous les pays de l'Est. Cela provoque un profond changement politique à l'échelle internationale. Les partis communistes s'effondrent, les partis socialistes de toute l'Europe abandonnent l'anticapitalisme et acceptent l'économie de marché. L'hypothèse politique défendue par la LCR n'est pas validée, à savoir qu'à l'effondrement du régime de l'Union soviétique succède une « révolution anti-bureaucratique » vers le socialisme. Or rien de tout cela ne se produit; même, une vague d'optimisme souffle sur les pays occidentaux durant les années 1990 (croissance économique, révolution numérique).

La LCR s'oriente alors vers la création d'un nouveau parti. Elle fait une analyse de la situation : « Nouvelle époque, nouveau programme, nouveau parti ».

  • Nouvelle époque car elle considère que le socialisme a perdu le siècle mais que le capitalisme n'a pas résolu ses problèmes, que ce n'est pas la fin de l'histoire et que la lutte des classes continue, et qu'il y aura donc de nouvelles crises, de nouvelles contradictions affichées par le capitalisme, de nouvelles guerres et donc de nouvelles révolutions.
  • Nouveau programme qui puisse prendre en compte le bilan du stalinisme et de la social-démocratie, pour une nouvelle stratégie de transition du capitalisme vers le socialisme, les effets de la mondialisation, l'aspect central de la démocratie socialiste ainsi qu'une première étape « à gauche du possible ».
  • Tout ceci doit donc entraîner la création d'un nouveau parti, un « parti anticapitaliste large » appelé de ses vœux. Ce projet a pour originalité de s'ouvrir également à ceux qui ne se reconnaissent pas nécessairement dans le « marxisme révolutionnaire » de la LCR. Il est défini comme étant « stratégiquement non délimité ».

Juin 1994 : scission des militants de Démocratie et Révolution (Gérard Filoche). Démocratie et Révolution rejoint le Parti socialiste (PS) en octobre 1994 et devient sous le nom de Démocratie et Socialisme le mensuel de la Gauche socialiste, courant du PS où se retrouvent notamment les anciens de Questions Socialistes.

Scission de militants du Mouvement d'action syndicale (MAS) qui fondent Questions Socialistes. En mai 1982 Questions Socialistes rejoint le Parti socialiste (PS).

[modifier] 1995 - 2006

En 1995, la LCR ne présente pas de candidat à l'élection présidentielle, et appelle à voter pour Robert Hue, Arlette Laguiller ou Dominique Voynet.

La LCR se revigore à partir du mouvement de novembre-décembre 1995 contre le plan Juppé. La LCR considère que ce fut la « première révolte anti-libérale ». Par la suite, la LCR s'immerge dans le mouvement altermondialiste, né suite aux manifestations de Seattle en 1999 ou Gênes en 2001.

En même temps, se met en place la « gauche plurielle » rassemblant le Parti socialiste, le Parti communiste, le PRG, le MRC ou encore les Verts, cette fois-ci sans programme commun. La LCR ne participe pas à cette nouvelle union de la gauche, qui ne s'inscrit pas dans une lutte contre le capitalisme (Clermont-Ferrand est la ville la plus importante qui, après un accord électoral ayant pour clause prérequise l'autonomie des élus trotskistes, eut sur ses listes des militants de la LCR. Ces militants constituaient l'opposition de gauche de la majorité et n'ont pas voté le budget de la municipalité, jugé contraire à leurs idées).

En 1999, lors des élections européennes, la LCR se présente derrière une candidature commune avec Lutte ouvrière. Pour la première fois lors de cette élection, l'extrême-gauche obtient cinq députés dont deux sont de la LCR (Alain Krivine et Roselyne Vachetta). Le 20 janvier 2000, les eurodéputés LO/LCR ne votent pas (3 contres et 1 abstention) une initiative du parlement européen sur la taxe Tobin, ce qui est critiqué par des députés français comme Alain Lipietz[3]. La LCR confirme ce refus car il s'agissait d'établir une commission sur la question dirigée par Charles Pasqua.

Manifestation en faveur des services publics à Paris, France, 19 novembre 2005
Manifestation en faveur des services publics à Paris, France, 19 novembre 2005

Lors de l’élection présidentielle de 2002, après le refus de LO de continuer l'aventure des listes communes de 1999, la LCR décide de présenter un candidat LCR pour la première fois depuis 1974 et la candidature d'Alain Krivine. Il s'agit d'Olivier Besancenot un jeune facteur de 27 ans inconnu dans le monde politique qui a été un an assistant parlementaire de Krivine au Parlement européen (1999-2000) Sa personnalité connaît un réel succès médiatique et remporte 4,25% des voix soit plus que le PCF qui obtient 3,37% des voix. Entre les deux tours, la LCR appellera à « battre Le Pen dans la rue et dans les urnes », qui sera interprété par presque tout le monde comme un appel à voter Chirac, au contraire de LO et du PT. Suite à cette élection, la LCR connaît une inflation du nombre de ses militants (environ 3000 membres) et de sa popularité.

Pour les élections régionales et européennes de 2003 et 2004, Lutte ouvrière ayant proposé de faire liste commune, la LCR accepte pour créer un pôle « à gauche de la gauche plurielle » mais malgré un résultat supérieur à celui des élections régionales de 1998, elle n'arrive pas à profiter de sa popularité avec l'effet « vote utile » en faveur du PS. En 2005, la LCR s'engage dans la campagne pour le « non » à la constitution à travers les collectifs unitaires de la Fondation Copernic auxquels participent certains militants du « non » de gauche (PC, PS, Verts, etc.). Grâce à cette campagne, la LCR et son porte parole, Olivier Besancenot connaissent un regain de popularité. Alain Krivine n'a pas souhaité se représenter pour être élu au bureau politique en janvier 2006.

La suite de la campagne pour le Non à la constitution européenne a amené d'importants remous au sein de la LCR. De nombreux débats ont animé l'organisation quant à l'attitude à adopter à propos du projet de candidatures unitaires de la gauche antilibérale. Lors d'une conférence nationale en juillet 2006 la LCR a déclarée la candidature d'Olivier Besancenot. Les tendances partisanes du processus unitaire antilibéral ont maintenu leur participation aux collectifs antilibéraux. Une minorité de la LCR avec Christian Picquet et Léonce Aguirre a cherché à poursuivre l'objectif d'une candidature unitaire antilibérale. La conférence nationale ayant déclaré la possibilité d'un retrait de la candidature d'Olivier Besancenot en cas d'accord avec les autres composantes et les collectifs. La majorité, avec François Sabado, Alain Krivine, Daniel Bensaïd, Ivan Lemaitre, a essentiellement appuyé la nécessité de refuser tout accord avec le Parti socialiste. Le Parti communiste français ne semblait pas répondre aux critère d'indépendance vis-à-vis du Parti socialiste. Il est à noter que toutes les tendances de la LCR estimaient indispensable l'affirmation de l'indépendance vis à vis du PS. Le désaccord à l'origine de cette forte polémique dans la LCR est de nature stratégique : la minorité pensant qu'il était possible de mener une bataille politique dans les collectifs pour obtenir une amélioration du programme et affirmer l'indépendance face au PS et la majorité pensant qu'il n'était plus possible de gagner des avancées positives dans les collectifs antilibéraux.

[modifier] 2007

Olivier Besancenot en meeting
Olivier Besancenot en meeting

Le 22 avril, la LCR, par la candidature d'Olivier Besancenot, recueille 1 498 581 voix, soit 4,08%, à l'élection présidentielle, ce qui représente une augmentation de 287 019 voix par rapport à 2002 et la place en 5e position[4]. Suite au 2e tour qui oppose Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal, Olivier Besancenot appelle ses électeurs à manifester le 1er mai pour les « mesures d’urgence sociales » qu'il a défendu durant la campagne, avant d'appeler à « voter contre Nicolas Sarkozy, sans pour autant soutenir Ségolène Royal » dans ce qui lui semble un « référendum anti-Sarkozy »[5].

Au premier tour des élections législatives, la LCR décide de présenter pour la première fois 492 candidats sur tout le territoire français. Avec un total d'un peu moins de 529 000 voix, la LCR progresse de 209 000 suffrages par rapport à 2002 (elle avait alors totalisé 320 000 voix dans 441 circonscriptions)[6].

La LCR échappe donc au recul qui touche l'ensemble des autres composantes de la gauche en dehors du PS. La majorité des militants estiment qu'il s'agit d'une « victoire » qui cautionne la ligne politique de critique ferme de la social-démocratie et du social-libéralisme (PS, PCF, Verts, etc.) ; d'autres, très minoritaires, pensent que la présence de la LCR lors de ce cycle électoral a pu participer à l'échec des autres partis de la gauche du « non ».


[modifier] Construction d'un nouveau parti anticapitaliste

À l'issue des élections de 2007 la LCR a annoncé la volonté de créer un nouveau parti anticapitaliste[7] implanté dans la jeunesse, les entreprises, les services publics, les quartiers populaires. Elle propose ainsi à tous les anticapitalistes de se rassembler pour construire les mobilisations qui, pour elle, doivent préparer un changement radical, révolutionnaire, de la société.

La LCR estime que ce nouveau parti doit :

  • Défendre un programme anticapitaliste dans les luttes sociales et aux élections ;
  • Se situer dans une indépendance stricte vis-à-vis du Parti socialiste et refuser de gérer les institutions avec celui-ci. Tout en centrant son activité sur la « lutte des classes », et la mobilisation sociale et politique ;
  • Tisser des liens internationaux avec toutes les organisations défendant des perspectives similaires.

À partir de septembre 2007, des réunions publiques ont été organisées dans les villes, entreprises et universités du pays afin de discuter des modalités de ce nouveau parti avec tous ceux, individuels, équipes militantes, courants politiques, pouvant être intéressés.

Les échéances de la constitution de ce parti ont été fixées lors de la réunion de juin 2007 de la Direction nationale de la LCR. Il est à noter que ce projet se distingue sur la plupart des points de celui du « parti anticapitaliste stratégiquement non délimité » des années 1990. Le moteur principal de la construction de ce parti est la LCR.

Lors du congrès national de janvier 2008, trois plates-formes (A, B et C) se sont exprimées sur ce projet. Pour la plate-forme A (majoritaire), le nouveau parti anticapitaliste doit être lancé par un processus de réunions locales aboutissant à la création de « comités pour un nouveau parti », qui seront centralisés au niveau national en juin, lors d'une Assemblée générale constituante rassemblant les délégués de ces comités. Elle mettra en place un « comité de pilotage » pour préparer le congrès de fondation et discuter du programme, du fonctionnement et de l’orientation du nouveau parti[8]. Ces comités seront constitués de tout individu, équipe militante, courant politique, pouvant être intéressé par ce nouveau parti et ses trois délimitations fixées, notamment l'indépendance stricte vis-à-vis du social-libéralisme du Parti socialiste.

Pour les plates-formes B et C (minoritaires), le nouveau parti ne doit pas se définir comme anticapitaliste et révolutionnaire, et doit s'adresser à l'ensemble des courants antilibéraux - les révolutionnaires devraient se satisfaire de constituer un des courants dans le nouveau parti. Pour ces plates-formes, il faut donc plutôt chercher à négocier un accord « par le haut » avec les directions d'autres courants constitués de la gauche antilibérale (par exemple des courants du PCF ou des courants minoritaires du PS comme PRS pour la B, ou les collectifs antilibéraux pour la C). Cependant un certain nombre de ces courants antilibéraux ne pose pas comme une de leurs priorités la question d'indépendance vis-à-vis du Parti socialiste.

La plate-forme A a très largement emporté le vote final avec 83% des voix (14% pour la B et 3% pour la C), une première au sein de la LCR, validant ainsi la première orientation.

Au cours des mois suivants, des comités pour la construction du nouveau parti sont mis en place dans de nombreuses villes.

[modifier] Résultats électoraux

À l'élection présidentielle de 2002, la LCR était représentée par Olivier Besancenot, le plus jeune candidat à ce poste (4,25% des voix).

Aux élections régionales de 2004, l'alliance Lutte ouvrière (LO)-LCR a obtenu un score national de 4,97% alors que les scores additionnés des candidats de Lutte ouvrière et de la LCR à l'élection présidentielle de 2002 approchaient les 10%.

Elle n'enregistre cependant qu'un léger recul par rapport aux élections européennes, où la candidate de l'alliance, Arlette Laguiller avait totalisé 5,18% des voix, et améliore même les scores globaux de l'extrême gauche aux élections régionales de 1998.

[modifier] Élections présidentielles

[modifier] Idées

La Ligue communiste révolutionnaire lutte pour une démocratie ouvrière, le « pouvoir des travailleurs » sur l'économie. Cette société serait mise en place par la révolution socialiste ainsi que l'abolition du capitalisme. Elle soutient activement et participe à tous les mouvements sociaux et défend au niveau électoral la mise en place d'un « plan d'urgence sociale », qui compte parmi lui des mesures telles que la hausse du SMIC à 1500 € net par mois, l'interdiction des licenciements, l'abrogation de tous les contrats dits précaires, l'élection d'une Assemblée constituante pour une nouvelle République. Cette démarche s'inscrit dans l'optique d'un « programme de transition » défendu par Trotsky dans son ouvrage du même nom. Elle se bat aussi -entre autres- pour l'écologie, le développement durable et le féminisme.

La Ligue communiste révolutionnaire se revendique du marxisme révolutionnaire, plus précisément du trotskisme. Elle défend donc l'idée de lutte des classes et analyse la société et ses mouvements en utilisant les outils d'analyses marxistes que sont le matérialisme dialectique et le matérialisme historique.

[modifier] Vie interne

La LCR est caractérisée par le droit de tendance offrant aux minorités en son sein, en désaccord ou non avec les stratégies de la majorité de l'organisation, d'exprimer leurs idées. Lors d'un congrès, les différents courants de pensée se cristallisent en plateformes (on utilise de façon alternée des lettres et des chiffres pour désigner les plateformes - ainsi en 2007 il y a eu les plateformes A, B et C, là où lors du congrès précédent il y avait plateformes 1,2,3,4 et 5). Chaque plateforme a le droit à un financement de ses activités de préparation du congrès, à la publication de tribunes dans le journal hebdomadaire etc. La Direction nationale, élue par le congrès, d'une centaine de membres, comprend des représentants de chaque plateforme au prorata des votes lors du congrès.

Entre les congrès également, différents courants ont le droit de produire des publications. Ainsi, par exemple, les courants Avanti, Démocratie révolutionnaire, Que Faire et Socialisme International, produisent des bulletins électroniques ou des revues.

Autre élément important, la Direction Nationale doit être paritaire - moitié hommes, moitié femmes, et différentes tactiques sont mises en œuvre pour assurer que c'est le cas. Souvent, l'ordre du jour d'une réunion de la direction nationale comprend un temps réservé pour des réunions non-mixte, permettant aux membres femmes de discuter des questions concernant l'oppression des femmes et pour s'assurer que ces problématiques sont suffisamment prises en compte par la Direction Nationale.

[modifier] Jeunes

La LCR est dotée d'un mouvement de jeunes : les Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR). Ils sont essentiellement présents dans les lycées et les universités, mais aussi dans plusieurs centre de formations d'apprentis (CFA). Ils disposent de plusieurs sections « Jeunes travailleurs ». Les JCR sont autonomes de leur organisation mère, leur permettant entre autres une plus ample liberté d'action et de décisions tout en restant étroitement liée à la LCR. Les JCR éditent un journal mensuel nommé Red. Le débat continue au sein de la LCR sur la meilleure façon de coordonner les deux organisations.

Les JCR ont décidé de participer à la construction du nouveau parti anticapitaliste. Leur approche souligne leur avis qu'il faudrait qu'il s'agisse d'un parti révolutionnaire en plus d'être anticapitaliste (ainsi les affiches "Pour construire un parti anticapitaliste et révolutionnaire.")

Il existe aussi des sections jeunes de la LCR. Ce sont des sections à part entière qui ont des activités globalement similaires à celles des JCR. Les sections jeunes sont généralement implantées dans les villes où les JCR n'existent pas, soit par manque d'implantation, soit par volonté des jeunes concernés d'être partie prenante du Parti, posant alors le problème de l'autonomie politique avec les militants « adultes ». La plupart de ces sections jeunes ont été fondées suite à un désaccord avec la ligne politique majoritaire des JCR.

[modifier] Controverse

En mars 2008, la direction du parti annonce sa décision de mettre fin au statut de permanent dont Christian Picquet bénéficiait depuis vingt-huit ans pour ses fonctions au secrétariat du bureau politique, dont il n'assurait plus la charge[9]. Ce dernier, chef de file de la tendance minoritaire (14 % au dernier congrès), s'oppose à la stratégie de construction du nouveau parti anticapitaliste[10], lui préférant un grand parti antilibéral allant de la gauche du PS à Lutte ouvrière et ce en négociant avec les différentes directions des partis.

De fait, la LCR ne parle pas de licenciement, mais considère que Christian Picquet est dépermanentisé[11]. Son courant, constitué en tendance publique (ses membres appliquent à l’extérieur de l’organisation une orientation indépendante de celle qu’a choisi la majorité) conserve le bénéfice d'un demi-poste de permanent[11], trois membres dont Christian Picquet sur un bureau politique de vingt personnes obtenus à la proportionnelle des résultats du congrès, une tribune hebdomadaire dans Rouge, et un financement de la tendance pour son fonctionnement par l'organisation[12].

Alors que l'opposition interne considère qu'il s'agit d'un licenciement politique[9], la direction déclare que ses moyens (4,5 postes pour l'exécutif national) ne lui permettent pas d'octroyer à la tendance minoritaire un poste entier de permanent, au vu de son score au dernier congrès[9]. Elle signale également que Christian Picquet ne participait plus aux réunions hebdomadaires du secrétariat du bureau politique depuis deux ans, de sa propre initiative[12].

[modifier] Publications

La LCR édite un journal hebdomadaire, Rouge, et une revue théorique trimestrielle, Critique communiste.

[modifier] Références

  1. « L’enjeu n'est pas de faire une LCR bis »
  2. [pdf] Rouge numéro 2000, 16 janvier 2003.
  3. Sur ce vote au parlement européen, lire les explications de l'Hebdomadaire Lutte Ouvrière et celles parues dans Rouge ainsi que la position de l'eurodéputé Alain Lipietz ainsi que du bureau d'ATTAC, tous deux partisans de cette initiative.
  4. Le site officiel du ministère de l'Intérieur de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales
  5. « La gauche unie contre Sarkozy », article du JDD, 23 avril 2007.
  6. « Les résultats de la LCR : en progrès, doit poursuivre ses efforts… », article de Europe Solidaire Sans Frontières, 14 juin 2007.
  7. La LCR veut se transformer en un "parti anticapitaliste", Le Monde, 8 juillet 2007.
  8. Le Congrès de la LCR adopte à une large majorité la stratégie d’un nouveau parti
  9. abc « Soupçons de purge à la LCR après un licenciement », C.F. Libération, 28 mars 2008, sur le site liberation.fr
  10. « "La direction de la LCR marche cul par-dessus tête" », Christian Piquet, propos recueillis par Matthieu Écoiffier, Libération, 25 janvier 2008, sur le site liberation.fr
  11. ab « Dans le rouge », portrait de Christian Picquet par Matthieu Écoffier, Libération,10 mai 2008, sur le site liberation.fr
  12. ab «  Mise au point à propos d’un article du Monde. », Le secrétariat du bureau politique de la LCR, le 28 mars 2008, sur le site lcr-rouge.org

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Paul Salles, La Ligue communiste révolutionnaire (1968-1981). Instrument du Grand Soir ou lieu d'apprentissage ?, Éditions Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2005. (ISBN 2753501947)
  • Raymond Marcellin, L'importune vérité - Dix ans après mai 68, un ministre de l'Intérieur parle, Éditions Plon, Paris, 1978 ; voir plus particulièrement le chapitre XIV, « Ne pas se tromper d'époque : les forces révolutionnaires mondiales ».
  • André Fichaut, Sur le pont - Souvenirs d'un ouvrier trotskiste breton, Éditions Syllepse, Paris, 2003.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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[modifier] Liens externes