Laurent Fabius

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Premier ministre de la
République française
Laurent Fabius à Toulouse en avril 2007, lors d'un meeting de Ségolène Royal
Laurent Fabius
9e Premier ministre de la Cinquième République
Parti politique Parti socialiste
Nommé le 17 juillet 1984
Nommé par François Mitterrand
Mandat du 17 juillet 1984
au 19 mars 1986
Prédécesseur Pierre Mauroy
Successeur Jacques Chirac
Autres fonctions Ancien ministre, ancien président de l'Assemblée nationale, ancien premier secrétaire du PS
Ancien député européen, ancien maire du Grand-Quevilly, ancien membre du conseil général de Seine-Maritime et conseil régional de Haute-Normandie
Député de Seine-Maritime et conseiller municipal
Gouvernement Gouvernement Laurent Fabius
Naissance 20 août 1946
Paris
Cinquième République
v · d · m
Laurent Fabius
Parlementaire français
Naissance 20 août 1946
Décès
Mandat Député
Début du mandat mars 1978
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription quatrième circonscription de la Seine-Maritime
Groupe parlementaire Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Ve république

Laurent Fabius, né le 20 août 1946 à Paris, est un homme politique français, ancien premier ministre, membre du Parti socialiste, député-maire du Grand-Quevilly, et président de l'agglomération de Rouen.

Sommaire

[modifier] Biographie

Laurent Fabius est le fils d’André Fabius, antiquaire, d'une famille d'origine juive ashkénaze, et de Louise Mortimer, américaine.

Il est élève au Janson-de-Sailly, Paris XVIe. Après le baccalauréat, il s’inscrit en hypokhâgne au lycée Louis-Le-Grand. Il est admis à l’École normale supérieure, où il passe l’agrégation de lettres et intègre parallèlement l’Institut d’études politiques de Paris.

Lors de ses études à Sciences-Po, il est responsable de la Conférence Olivaint. Élève de l’École nationale d’administration, promotion François Rabelais (1971-1973), il sort dans les trois premiers et devient auditeur au Conseil d’État. Il est nommé maître des requêtes en 1981.

En 1970, il participe à l’émission La Tête et les jambes où il se révèle un excellent cavalier et candidat.

Il est, aujourd'hui, divorcé de la productrice Françoise Castro, psychosociologue de formation, avec qui il a eu deux enfants :

[modifier] Carrière politique

[modifier] Débuts politiques (1974-1984)

Remarqué par des proches de François Mitterrand, c’est peu après sa sortie de l’ENA, en 1974, qu’il adhère au Parti socialiste et rencontre François Mitterrand dont il devient le directeur de cabinet en 1979. Il travaille à ses côtés jusqu’à sa victoire de 1981 : c’est ainsi qu’il le défendra vigoureusement au congrès de Metz en avril 1979, en affirmant contre Michel Rocard que : « entre le Plan et le marché, il y a le socialisme ».

Parallèlement, il est élu premier adjoint au maire du Grand-Quevilly en 1977, puis député de la quatrième circonscription de la Seine-Maritime (Elbeuf, Le Grand-Quevilly). Il pose ainsi les bases de ce qui deviendra son fief électoral.

À la suite de la victoire de François Mitterrand en 1981, il est nommé ministre du Budget, fonction lors de laquelle il instaure l’Impôt sur les grandes fortunes, aboli en 1987 par le gouvernement de Jacques Chirac et ancêtre de l’Impôt de solidarité sur la fortune. Les œuvres d’art étant exclues de l’assiette de recouvrement de l’impôt nouvellement créé, une polémique le visant débuta : en effet, la fortune familiale de ses parents est bâtie sur le commerce des œuvres d’art. Il conteste être à l’origine de cette mesure. Selon la biographie de Jean-Gabriel Fredet[1], c’est Jack Lang, alors ministre de la Culture, qui aurait obtenu cette exonération, contre l’avis de Fabius. En 1983, il plaide pour une application fidèle du programme de la gauche, soutenant un flottement du franc et le protectionnisme industriel. Toutefois, il se rallie finalement au « tournant de la rigueur » voulu par Pierre Mauroy et décidé par le Président pour maintenir la France dans le Système monétaire européen.

Puis à partir de 1983, il devient ministre de l’Industrie et de la Recherche, puis ministre de la Modernisation industrielle du temps où les plus importantes entreprises industrielles étaient dans le giron de l'État. Dans cette fonction, il a entrepris de profondes restructurations qui l'ont fâchées avec le Parti communiste et la CGT, surtout après sa célèbre sortie sur les « canards boiteux », mais qui lui ont acquis l'estime de nombreux dirigeants d'entreprises. Deux anciens membres de son cabinet, Louis Schweitzer et Serge Weinberg, ont depuis fait carrière dans l'industrie.

[modifier] Premier ministre (1984-1986)

[modifier] Une arrivée difficile

À la suite de l’échec du projet de réforme de l’éducation mise en œuvre par Alain Savary, François Mitterrand décide de changer de Premier ministre, et remplace Pierre Mauroy par Laurent Fabius le 17 juillet 1984 à ce poste. À 37 ans, il est le plus jeune Premier ministre de la République. Arrivé dans une situation de crise, il poursuit la « politique de la rigueur » afin de maîtriser la dette de l’État et l’inflation. En conséquence, le Parti communiste refuse de participer à son gouvernement.

[modifier] Une nouvelle politique étrangère

Sur le plan diplomatique, Laurent Fabius empiète parfois sur le domaine de François Mitterrand. Ainsi, en 1985, il prend fait et cause pour la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud : il rencontre l’évêque anglican Desmond Tutu lors d’une grande réunion à Paris en mai 1985 et obtient que la France impose des sanctions au régime de Pretoria : embargo commercial, suspension de tout nouvel investissement et rappel de l’ambassadeur de France. En juillet 1985, lors d'une interview donnée au quotiden Le Matin, il se définit ainsi : « Au jeu des définitions, je dirais que je suis un socialiste moderne, pragmatique et amoureux de la liberté ».

Au cours de cette même année 1985, en décembre, il s’oppose au Président qui invite le général Jaruzelski, chef de la République populaire de Pologne, alors que ce dernier réprime la contestation du syndicat Solidarność, conduit par Lech Wałęsa. Il fait part de son trouble à la tribune de l’Assemblée nationale, ce qui provoque le mécontentement de Mitterrand.

Enfin, il dénonce les excès du régime de Fidel Castro alors même que les proches du Président (Danielle Mitterrand et Jack Lang) sont régulièrement invités par le chef de l’État cubain.

[modifier] Deux scandales

Son passage à l’Hôtel Matignon est aussi marqué par deux scandales retentissants :

  • Le scandale de l’affaire du sang contaminé viendra aussi entacher le bilan du passage de Laurent Fabius à Matignon : selon ses détracteurs, des retards dans la mise en œuvre de mesures préventives auraient entraîné la contamination par le virus du sida de patients ayant subi une transfusion sanguine. Suite à la révélation de l’affaire en 1991, et suite à la déclaration de François Mitterrand du 9 novembre 1992 : « Les ministres doivent rendre compte de leurs actes », il demande la levée de son immunité parlementaire pour être jugé. Finalement, il est relaxé du délit d'« atteinte involontaire à la vie » le 9 mars 1999 par la Cour de justice de la République, qui affirme, dans ses attendus, que « Compte tenu des connaissances de l’époque, l’action de Laurent Fabius a contribué à accélérer les processus décisionnels. » Malgré ce verdict l’innocentant, ce scandale a été régulièrement évoqué à son encontre. Laurent Fabius avait alors dénoncé un complot mené par une « droite haineuse » la même selon lui qui s'en était pris avant-guerre à Roger Salengro, à Léon Blum et à Jean Zay.

[modifier] Entre députation et présidence de l'Assemblée Nationale (1986-2000)

Suite à la défaite de la gauche aux législatives de 1986, il quitte Matignon le 20 mars 1986. Il retrouve son siège de député lors de ces élections. Pendant le duel télévisé avec Jacques Chirac, celui-ci le rabroue sèchement en le traitant de « roquet ». Laurent Fabius le reprend en ses termes : « Vous parlez au Premier ministre de la France ».

Il devient président de l’Assemblée nationale en 1988 après la dissolution qui suit la réélection de François Mitterrand. Il conduit la liste socialiste lors des élections européennes du 18 juin 1989 : il est élu, mais réalise un très mauvais score. Le Canard enchaîné titrera même : « Pour Fabius, c’est la pelle du 18 juin » (en référence à l’Appel du 18 Juin de De Gaulle).

Il s’engage à la fin des années 1980 et au début des années 1990 dans une rivalité avec Lionel Jospin pour s’assurer le contrôle du Parti socialiste, et échoue à deux reprises :

Finalement, Laurent Fabius est élu premier secrétaire du Parti socialiste en janvier 1992, et le restera jusqu’au Congrès du Bourget, qui suit la défaite de la gauche aux législatives de 1993. Cependant, il subit une perquisition menée par le juge Renaud Van Ruymbeke, le jour même de son installation au siège du parti, le 9 janvier 1992. En octobre 1993, la défaite de la gauche aux législatives l'oblige à céder la place à Michel Rocard.

Ne pouvant se présenter lui-même à l'élection présidentielle en raison de l'affaire du sang contaminé, il se range derrière Henri Emmanuelli contre Lionel Jospin. Élu maire du Grand-Quevilly en 1995, il obtient la présidence du groupe socialiste à l’Assemblée nationale la même année, poste qu’il quitte pour retrouver la présidence de l’Assemblée en 1997, suite à la victoire de la Gauche plurielle aux législatives et la nomination de Lionel Jospin au poste de Premier ministre.

Lors de cette nouvelle traversée du désert, il prend le temps de voyager et de mesurer les problèmes soulevés par la mondialisation, envisageant même de postuler au Fonds Monétaire International. À l'époque, des rumeurs médiatiques annoncèrent effectivement son intention de prendre la direction de cette grande institution financière internationale. Loin de se vanter de ne pas posséder de Sicav et définitivement rallié sans arrière-pensée aux lois du marché, il s'est désormais efforcé d'incarner dans la gauche française une tendance plutôt libérale, proche des positions de Tony Blair et de Gerhard Schröder.

Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde du 25 août 1999, il dénonce l'emballement de la machine fiscale responsable de la fameuse « cagnotte » et pronostique : « La gauche ne court pas beaucoup de risques d'être battue par la droite, mais elle peut l'être par les impôts et par les charges ». Le 3 février 2000, dans une entretien accordé au quotidien La Tribune, il déclare : « Nous devons aussi alléger l'impôt sur le revenu, à mon avis, pour l'ensemble du barème : en bas, afin d'éviter les « trappes d'inactivité », au milieu pour réduire la charge des classes moyennes, en haut, afin d'éviter la fuite ou la démotivation des contribuables aux revenus les plus élevés » précisant le 7 mars 2000 dans un entretien accordé aux Échos : « Nous devons pour 2002 ramener les prélèvements obligatoires, qui ont considérablement gonflé, à leur niveau de 1995 ».

[modifier] Le ministère de l'Économie (2000-2002)

Lionel Jospin et Laurent Fabius, le 11 avril 2000.
Lionel Jospin et Laurent Fabius, le 11 avril 2000.

Non intégré dans les premiers gouvernements Jospin, il rentre en grâce suite à la démission du successeur éphémère de Dominique Strauss-Kahn, Christian Sautter, victime d’une fronde des agents de son ministère, celui de l’économie, face à un projet de réforme interne dont le but était d'établir un lien « entre les rémunérations et la manière dont les tâches sont accomplies » et qui fut considéré comme une provocation par les syndicats. C'est la période du grand remaniement ministériel où Lionel Jospin nomme dans son gouvernement les principaux « éléphants » du PS, jusque là écartés. Il est nommé ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie le 27 mars 2000. Cependant pour équiliber politiquement sa présence, le premier ministre fait entrer au gouvernement Jean-Luc Mélenchon, Catherine Tasca, un représentant des verts Guy Hascoët et un communiste Michel Duffour.

Laurent Fabius enterre le projet de son prédécesseur et à Bercy, il met en œuvre la deuxième phase de la réforme des 35 heures, tente de poursuivre la politique de réduction de la fiscalité et de maîtrise des dépenses menée depuis 1997, pronant l'application du principe de sincérité dans les comptes de l'État à l'instar de ce qui se fait dans les entreprises, et tente une modification des pratiques de recrutement dans la fonction publique. Sa politique lui est immédiatement reprochée par ses adversaires plus à gauche, estimant qu’il sacrifie ainsi le social, ce qui renforce la critique de son libéralisme, souvent exercée à son encontre. Cependant, même si le Premier ministre donne l'impression d'écouter son ministre de l'économie en déclarant : « Je retiens donc l'idée avancée par Laurent Fabius et par quelques autres que nous devons poursuivre cette politique d'allègement des impôts. Et l'objectif que je fixe au gouvernement, c'est que d'ici à la fin de la législature nous revenions à un taux de prélèvement qui soit celui qui existait en 1995 », il refuse finalement de conditionner la baisse des impôts à celle des dépenses, et considère les cadeaux fiscaux comme des prélèvements sur les surplus dégagés par la croissance et non pas comme les vecteurs d'une réforme fiscale de fond. De plus, dans une logique d'efficacité électorale, il concentre la baisse des impôts sur les deux tranches les plus basses — les « trappes d'inactivité » évoquées par Laurent Fabuis et rien pour les revenus moyens et les tranches les plus élevées — et autorise une large progression des dépenses portée par les investissements dans les hôpitaux, de nouveaux recrutements dans l'Éducation nationale et plus généralement dans toute la fonction publique, contrairement à son engagement sur le gel des effectifs dans la fonction publique.

Laurent Fabius est également le ministre du passage à l'euro, et fut partisan d'une taxation des flux de capitaux. Premier ministre de l'Économie à accepter de dialoguer avec les représentants de l'organisation anti-libérale ATTAC, il participe aussi au Forum social européen aux côtés de José Bové.

Essayant d'amadouer les syndicats et de vaincre les réticences de la majorité plurielle, persuadée d'être reconduite aux affaires, Laurent Fabius reste en poste jusqu’à la défaite de Lionel Jospin à l’élection présidentielle d’avril-mai 2002. Quelques mois avant la nomination de ce dernier, Laurent Fabius avait pronostiqué : « Lionel Jospin aura deux haies à franchir. S'il perd les législatives, la présidentielle sera aussi perdue » et en décembre 1999 il déclara « Pour gagner, il faut un bilan, mais il faut aussi un projet ».

[modifier] Une nouvelle ligne politique (2002-2007)

[modifier] Numéro deux du Parti Socialiste

Lionel Jospin ayant annoncé au soir du premier tour de l'élection présidentielle, le 21 avril 2002, qu’il se retirait de la vie politique, Laurent Fabius est la principale tête d'affiche pour mener les élections législatives qui suivent, difficiles pour la gauche. Dès lors, il affiche ses ambitions présidentielles. C’est François Hollande qui est réélu premier secrétaire du Parti socialiste tandis que Laurent Fabius devient son second au Congrès de Dijon. Il affiche alors une ligne marquée à gauche et par le rejet du libéralisme : il estime que c’est le rejet massif du libéralisme qui explique la défaite socialiste aux élections de 2002. Il prône également ce qu’il nomme une « opposition frontale » à la droite, et exclut toute alliance future avec l’UDF qui, après la réélection de Jacques Chirac, commence à prendre son autonomie.

[modifier] Le référendum constitutionnel

Au cours de l’année 2004, il se fait remarquer en devenant le plus important responsable socialiste à s’opposer au traité établissant une Constitution pour l’Europe. Dès fin 2003, il évoque son hésitation à l’égard du projet qui prend forme, évoluant ensuite d’un « non sauf si » en juin 2004 à un non définitif qu’il défend au sein du parti socialiste. Ce faisant, il déclenche une vive polémique au sein de l’ensemble des partis socialistes européens, dont la plupart sont acquis au « oui ». Par référendum interne, les militants socialistes décident toutefois le 2 décembre 2004 de soutenir le « oui » par 55 % des voix.

Contrairement à d’autres opposants au TCE au sein du parti socialiste, son courant décide néanmoins de faire campagne pour le « non ». Lors du référendum national du 29 mai 2005, le « non » l’emporte. Le « oui » est ratifié par 16 pays sur 25 (dont 14 par procédure parlementaire sans consultation de la population) et est rejeté par les 2 derniers scrutins directs en France et aux Pays-Bas, les autres scrutins directs prévus (dont celui de la Grande-Bretagne) étant alors annulés.

Son positionnement contre le Traité constitutionnel européen a fait l’objet de nombreuses critiques, particulièrement parmi les socialistes et une partie de la gauche. Il est accusé de manque de sincérité et de cohérence dans son rejet du libéralisme : celui-ci serait en contradiction avec la politique économique qu’il a menée, de 1984 à 1986 et de 2000 à 2002, qualifiée de social-libérale. Ses détracteurs voient dans cette décision une manœuvre opportuniste de positionnement en vue de la présidentielle de 2007. Selon ses partisans, elle est conforme à son évolution dès le lendemain de la défaite historique du PS le 21 avril 2002.

[modifier] Exclusion de la direction du Parti socialiste

Le 4 juin 2005, le Conseil national vote son exclusion, ainsi que celle de ses amis, des instances de direction du parti. Ce faisant, le Parti socialiste veut clarifier sa ligne politique, tout en prenant le risque de la division, en interne et avec son électorat.

Lors du Congrès du Mans de novembre 2005, Laurent Fabius dépose une motion contre la majorité sortante, à laquelle il avait appartenu, avec le soutien de Jean-Luc Mélenchon, André Laignel, Alain Vidalies et Marie-Noëlle Lienemann. Avec le score de 21,21 %, elle arrive en troisième position derrière la motion défendue par la direction sortante (53,6 %) et celle du Nouveau Parti socialiste (23,6 %). Au congrès du Mans, il accepte de voter un texte destiné à faire la synthèse entre les motions, texte qui inclut certains de ses amendements. Il évite ainsi de faire partie d’une minorité du Parti socialiste. Il choisit cependant de ne pas réintégrer la direction du parti, laissant ce soin à d’autres membres de son courant.

[modifier] Élection présidentielle de 2007

Le 10 janvier 2006, Laurent Fabius se déclare candidat à l’investiture du Parti socialiste pour l’élection présidentielle de 2007. Sa candidature a été officialisée le 1er octobre 2006 lors d’un discours prononcé à Fleurance en marge d’un congrès de chercheurs. Étaient en lice pour l’investiture avec lui, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn. À l’issue des primaires du 16 novembre 2006, vainqueur dans son département de la Seine-Maritime, en Haute-Corse et à Mayotte, il arrive cependant en troisième position avec 18,66 % des voix des militants et annonce dès le lendemain son soutien à Ségolène Royal, désignée candidate du Parti socialiste dès le premier tour avec 60,65 % des voix.

Pendant la campagne de 2007, alors qu'il avait auparavant durement critiqué Ségolène Royal, il a pris sa défense au moment où elle a rencontré les premières difficultés. Il démissionne du bureau national du PS en juin 2007

Il est réélu député de la quatrième circonscription de la Seine-Maritime en juin 2007. Le 3 avril 2008, il prend la tête de l'communauté d'agglomération de Rouen, qu'il avait déjà occupé entre 1989 et 2000, avec comme objectif de la faire évoluer en communauté urbaine[3].

[modifier] Le courant des Fabiusiens

Au sein du Parti socialiste, Laurent Fabius dispose d'un courant et de nombreux soutiens attachés à sa personne. Les proches de Laurent Fabius ou ceux partageant ses idées politiques sont appelés « fabiusiens » ; ses principaux « lieutenants » sont Claude Bartolone, député de Seine-Saint-Denis et Alain Claeys, député de la Vienne.

Historiquement, les fabiusiens se sont opposés aux « rocardiens », puis aux « jospinistes », et plus récemment aux « hollandais » et encore plus récemment à Ségolène Royal.

Lors du référendum sur le Traité constitutionnel européen de 2005, le courant des fabiusiens a défendu le « non », malgré le vote des militants du PS en faveur de ce texte. Des fabiusiens comme Jack Lang ont à cette occasion rompu avec Laurent Fabius.

À l’occasion de la désignation du candidat PS pour la présidentielle de 2007, de nouveaux militants, issus notamment du courant Nouveau Parti socialiste se rallient à Laurent Fabius, comme le groupe Nouvelle Gauche de Benoît Hamon et une partie des anciens soutiens d’Arnaud Montebourg.

[modifier] Affiliations

Il est membre de la Commission trilatérale depuis 1998, du club Le Siècle, et participe, en 1994, à la réunion du groupe Bilderberg[réf. nécessaire]. Il a été élu administrateur de l'Institut François-Mitterrand.

[modifier] Carrière politique

[modifier] Mandats électifs

[modifier] Mandats locaux

Mairie
  • 21/03/1977 - 13/03/1983 : adjoint au maire du Grand-Quevilly (Seine-Maritime)
  • 14/03/1983 - 19/03/1989 : adjoint au maire du Grand-Quevilly
  • 20/03/1989 - 18/06/1995 : adjoint au maire du Grand-Quevilly
  • 1989 - 2000 : président du SIVOM (Syndicat intercommunal à vocation multiple) de Rouen, puis du district de l'agglomération de Rouen
  • 19/06/1995 - 18/03/2001 : membre du conseil municipal du Grand-Quevilly
  • 19/06/1995 - 30/03/2000 : maire du Grand-Quevilly
  • 31/03/2000 - 18/03/2001 : adjoint au maire du Grand-Quevilly
  • 18/03/2001 - 2008 : adjoint au maire du Grand-Quevilly
  • 2001-2008 : vice-président de la Communauté d'agglomération de Rouen
  • Depuis 2008 : 1er adjoint au maire du Grand-Quevilly
  • Depuis le 3 avril 2008 : Président de la communauté d'agglomération de Rouen.
Conseil général
  • 01/06/2000 - 01/08/2002 : membre du Conseil général de Seine-Maritime
Conseil régional

[modifier] Mandats nationaux

Députation
  • 03/04/1978 - 22/05/1981 : député de la 4e circonscription de Seine-Maritime
  • 02/07/1981 - 23/07/1981 : député de la 4e circonscription de Seine-Maritime
  • 02/04/1986 - 14/05/1988 : député de la 4e circonscription de Seine-Maritime
  • 06/06/1988 - 01/04/1993 : député de la 4e circonscription de Seine-Maritime
  • 02/04/1993 - 21/04/1997 : député de la 4e circonscription de Seine-Maritime
  • 01/06/1997 - 27/04/2000 : député de la 4e circonscription de Seine-Maritime
  • 01/06/2002 - 18/06/2007 : député de la 4e circonscription de Seine-Maritime
  • 19/06/2007 - en cours  : député de la 4e circonscription de Seine-Maritime

[modifier] Mandats européens

Députation européenne

[modifier] Fonctions ministérielles

  • 22/05/1981 - 22/06/1981 : ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des finances, chargé du budget
  • 23/06/1981 - 22/03/1983 : ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du budget
  • 22/03/1983 - 17/07/1984 : ministre de l’Industrie et de la recherche
  • 19/07/1984 - 19/03/1986 : Premier ministre (Gouvernement Fabius)
  • 27/03/2000 - 05/05/2002 : ministre de l’Économie, des finances et de l’industrie du gouvernement de Lionel Jospin

[modifier] Fonctions politiques
  • Secrétaire national du PS 1979
  • Secrétaire national du PS, chargé des élus et du territoire 2002-2005

[modifier] Bibliographie

[modifier] Ouvrages de Laurent Fabius

  • La France inégale (1975)
  • Le Cœur du futur (1985)
  • C’est en allant vers la mer (1990)
  • Les Blessures de la vérité (1995) : prix du livre politique en 1996
  • Cela commence par une balade (2003)
  • Une certaine idée de l’Europe (2004)

[modifier] Ouvrages sur Laurent Fabius

  • Les Brûlures d’une ambition, de Jean-Gabriel Frédet, Hachette Littérature, 2002
  • L’Homme qui voulait être président, de Jean-Michel Helvig, Robert Laffont, 2006

[modifier] Décorations

[modifier] Notes

  1. Jean-Gabriel Fredet, Les brûlures d’une ambition, Hachette Littératures, 2002
  2. Laurent Fabius dit : « Avoue que tu as des ambitions présidentielles et que c'est pour ça que tu cherches à m'éliminer » ce à quoi Jospin réplique « Nous allons devoir nous supporter encore longtemps. À moins que les hasards de la vie n'en décident pour nous. » en faisant allusion à l'accident de voiture dans lequel Jean-Pierre Stirbois, le numéro deux du Front National venait de trouver la mort le 5 novembre 1988.
  3. « Avec un projet de vaste Communauté urbaine, Laurent Fabius reprend les commandes de l'agglomération de Rouen », DrakkarOnLine, 3 avril 2008

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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[modifier] Chronologies

Précédé par Laurent Fabius Suivi par
Pierre Mauroy
Premier ministre
23 juillet 1984 - 20 mars 1986
Jacques Chirac
Jacques Chaban-Delmas
Président de l'Assemblée nationale
1988 - 1992
Henri Emmanuelli
Pierre Mauroy
Premier secrétaire du Parti socialiste
1992 - 1993
Michel Rocard
Philippe Seguin
Président de l'Assemblée nationale
1997 - 2000
Raymond Forni
Christian Sautter
Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie
2000-2002
Francis Mer
Tony Larue
Député de Seine-Maritime, circ. 4
depuis 1978
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