Jaligny-sur-Besbre

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Jaligny-sur-Besbre

d'or au dauphin d'azur , à la quintaine d'argent au mât de gueules brochant sur le tout ; à la filière du même
Pays
drapeau de la France
     France
Région Auvergne
Département Allier
Arrondissement Arrondissement de Vichy
Canton Canton de Jaligny-sur-Besbre
Code Insee 03132
Code postal 03220
Maire
Mandat en cours
Marcel Achard
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes Val de Besbre Sologne Bourbonnaise
Coordonnées
géographiques
46° 22′ 51″ Nord
         3° 35′ 34″ Est
/ 46.380833, 3.592778
Altitudes moyenne : 245 m
minimale : 239 m
maximale : 307 m
Superficie 963 ha = 9,63 km²
Population sans
doubles comptes
694 hab.
(1999)
Densité 72 hab./km²
Carte de localisation de Jaligny-sur-Besbre

Jaligny-sur-Besbre est une commune française, située dans le département de l'Allier et la région Auvergne. Autrefois appelée Jaligny, elle a pris son nom actuel le 20 novembre 1967.

Sommaire

[modifier] Géographie

Jaligny est sis sur les contreforts des Monts du Forez et de la Madeleine, dans la vallée de la Besbre, affluent direct de la Loire. Cette région de la Moyenne Besbre, parfois appelée la « vallée des châteaux », se trouve en pointe de la riche plaine de Forterre. Elle est, de ce fait, l'une des aires les plus prospères de production de bovins charolais, de dindes et volailles fermières.

La commune est située au sud de Moulins, au croisement des axes Moulins - La Clayette (RD 989) et Dompierre-sur-Besbre - Lapalisse (CD 480).

[modifier] Histoire

Le nom de Jaligny vient du latin Castrum Gallinici, et Jaliniacum ou Jaligniacus (plus tardivement).

Jaligny est une des plus anciennes villes du Bourbonnais. Elle aurait été fondée en l'an 67 et doit sa célébrité à un château-fort important dont les différents seigneurs ont joué un rôle assez actif dans l'Histoire.

Ancien plan de Jaligny
Ancien plan de Jaligny

À l'origine, se dressait un castrum bâti, semble-t-il, pour commander le passage de la Besbre. C'était, comme Lapalisse, un point de défense où s'était établie de bonne heure une famille féodale, héritière d'un guerrier franc ou d'un noble sénateur gallo-romain. Une voie romaine venant de Treteau se dirigeait vers Jaligny en passant par le lieu-dit "La Pierre-qui-danse"[1]. On a trouvé à Jaligny plusieurs statères d'or et un tétradrachme gaulois au titre de Philippe de Macédoine.

Malgré ses dimensions modestes, Jaligny porte le titre de ville depuis l'époque médiévale. Jadis close de murailles, son enceinte avait la forme d'une demi-circonférence.

La terre de Jaligny appartint d'abord au sires de Jaligny (XIe et XIIe siècles), alliés par mariage aux sires de Bourbons en 1081. Élisabeth, fille de Guillaume de Jaligny, prit les armes pour récupérer l'héritage de son père. Après sa mort, son fils Alduin hérita du domaine. Il fut tué par des officiers du sire d'Amboise, avec lequel il était en compétition pour la possession de terres. Son fils, Hugues de Jaligny, lui succédera.

Dauphins d'Auvergne
Château de Jaligny
Château de Jaligny

Au milieu du XIIe siècle, il ne restait comme descendant mâle de cette famille que Guillaume de Châtillon, chantre d'Auxerre puis évêque de Laon. Il maria sa nièce, Isabeau de Châtillon, à Guiot de Château-Villain. Devenue veuve, elle épousa Robert III, comte de Clermont, dauphin d'Auvergne, en 1289 et lui apporta les seigneuries de Jaligny, Dompierre et Treteau.

À cette époque, les seigneurs de Jaligny ont pris une part active aux affaires du royaume. Le petit-fils de Robert III, Guichard Ier Dauphin, fit, en 1367, le siège du château, alors occupé par les Anglais. Il avait les titres et charges de seigneur de Jaligny, gouverneur du Dauphiné, chambellan du roi, conseiller du roi, échanson de France (1380[2]), grand maître des arbalétriers de France en 1379, de 1388 à 1394 et de 1399 à 1403[3]. Cette même année, il fit foi et hommage à Louis II, duc de Bourbon, en 1403, pour les fiefs du duché de Bourbonnais et fut reçu parmi les chanoines de Nevers[4]. Pendant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, il fut envoyé par Charles VI au duc de Bourgogne, en Mars 1414, pour recevoir, au nom du roi, le serment de paix[5]. Son fils, Guichard II Dauphin, grand-maître de l'Hôtel du roi (1409[6]), pris, lui aussi, part à la lutte contre les anglais. Il fut à la bataille d'Azincourt le 25 octobre 1415[7].

Maison d'Amboise

En 1489, par un mariage avec Guyon d'Amboise, seigneur de Ravel, Jaligny passa à la maison d'Amboise. En 1503, Guy d'Amboise rend hommage à la duchesse de de Bourbon pour sa femme, damoiselle Françoise Daulphine, « de son chastel, maison et ville de Jaligny, avec cens tailles, boys, laydes, four, péages, prés, garennes, estangs, en toute justice, haute, moyenne et basse, garde des sceaux et bailliages en ladite seigneurie et justice de Jaligny, avec le petit village de Charnay, où il y a trois estangs. » Le tout estimé à une valeur annuelle de 300 livres[8]. Le fief resta dans cette famille jusqu'au XVe siècle puis passa à la famille de La Fayette.

Maison de La Guiche

Après avoir appartenu à Antoine de La Rochefoucauld-Barbezieux, le fief passa, en 1545, à Charles de Chabanne, seigneur de La Palice. En 1595, la seigneurie échut à Jean-François de La Guiche (1570-1632), seigneur de Saint-Gérand, comte de La Palice, maréchal de France. En 1682, Jaligny fut racheté par Jean-Baptiste Larchier, conseiller à la cour des aides de Paris qui le revendit, en 1685, à Gabrielle de Marmande, veuve de Charles Guillaud, dont les descendants transmirent le fief, par mariage, à la famille de Barral, en 1760.

Marie (1872-1944), fille d'Edme de Barral épousa Paulin de Villardi de Montlaur, comte Georges de Montlaur, le 26 avril 1892. Seule héritière de la ligne aînée de Barral[9], elle transmit ainsi aux Montlaur la propriété du château et de nombreuses terres à Jaligny. C'est au château que fut établi, en juin 1940, après la percée de Sedan, le quartier-général du groupe d'armée n° 4 de l'armée française, commandé par le général Huntziger.

[modifier] Marseigne

Sur la rive gauche de la Besbre se trouve le faubourg de Marseigne, dont le nom ancien de Marsinha pourrait dériver du latin Martis signa : enseigne de Mars. Un prieuré y est déjà connu en 1293 comme dépendance de l'abbaye des bénédictines de Notre-Dame de Nevers. Le monastère aurait été bâti sur l'emplacement d'un ancien camp romain[10]. Les bâtiments furent détruits par un incendie au XVIIIe siècle. Il subsiste un beau logis à double corps, "le couvent". L'église paroissiale Saint-Blaise a été détruite à la révolution française. Le lieu-dit "La vieille cure" est le seul témoignage géographique de l'existence de cette ancienne paroisse.

Près de Marseigne, on a trouvé, en 1868 et 1869, un trésor, composé de bijoux d'or et d'un lingot de bronze, datant de l'âge du bronze.

En 1792, la commune de Marseigne fut rattachée à celle de Jaligny et paroisse Saint-Blaise à la paroisse Saint-Hippolyte.

[modifier] Le prieuré du Saint-Sépulcre

Saint Benoît de Nursie

Il y avait, non loin de la ville, un monastère bénédictin aujourd'hui disparu, le prieuré de Saint-Sépulcre. Fondé par Hector de Jaligny en 1036, au retour d'un pélerinage en Terre Sainte, le Moûtier de Jaligny[11] fut érigé en monastère en 1052. Le préambule de l'acte de fondation porte : La vie est éphémère et rude pour ceux qui ne se confient qu'à eux-mêmes ; des peines seront infilgées aux méchants et une récompense accordée aux bons. Hector de Jaligny ajoute que, pour assurer la paix éternelle de son âme, [il] fonde une église et la consacre au Saint-Sépulcre, en mémoire de la vive compassion dont le Christ fut ému quand il revint par le chemin de Jérusalem[12]. Il entend que sa fondation demeure à perpétuité telle qu'il l'établit et voue quiconque essaierait d'y changer quelque chose, fusse le roi même, aux châtiments qu'ont subi les traîtres Judas, Antiochus, Domitien, Néron, Datan et Ambiron[13]. On trouve aux Archives nationales une charte du 18 juillet 1303 portant procuration du prieur du Saint-Sépulcre de Jaligny, Étienne de Montaigu, pour être représenté à Montpellier devant le vicomte de Narbonne et recevoir de lui les avis du roi Philippe Le Bel au sujet de l’affaire du pape Boniface VIII. En 1379, Guichard Dauphin reprochait au prieur du Moûtier, Guillaume de Rochefort, d'avoir transformé, à son très grand préjudice, son prieuré en maison forte depuis une quinzaine d'années. Un accord fut néanmoins trouvé et le prieur autorisé à maintenir son prieuré en l'état, avec ses tours, eschiffres (guérites), murs et fossés, pour protéger les revenus importants du monastère, estimés à 300 livres par an[14]. En dépendait, notamment, le prieuré-cure de Cossaye[15]. Dès le XIVe siècle, les droits, cens et devoirs du fief de Toulon appartenaient au prieur de Saint-Sépulcre qui en a joui jusqu'à la révolution française[16]. Le prieuré fut, par la suite, donné à l'abbaye de la Chaise-Dieu[17]. Les bâtiments claustraux furent abandonnés par les moines à la Révolution.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 mars 2008 Marcel Achard PS Retraité de l'enseignement
mars 2008 Lucie Jaboin Retraitée
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : Cassini, Notice communale : Population avant 1962)
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
597 408 427 568 643 627 689 888 889
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
921 905 950 924 1 014 1 062 1 079 1 095 1 073
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 059 1 039 1 012 946 927 954 924 869 825
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
822 827 778 767 762 694 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

Château de Jaligny-sur-Besbre
Château de Jaligny-sur-Besbre
  • Un château Renaissance se dresse à l'entrée de Jaligny. Il fut bâti à la fin du XVe siècle à la place d'un édifice plus ancien, dont subsiste un châtelet d'entrée du XIVe siècle, autrefois rattaché à l'enceinte. Construit sur un plan rectangulaire, deux tours rondes flanquent sa façade ouest. Des lucarnes Renaissance à fronton triangulaires ont été ajoutées aux toitures au cours du XVIe siècle. La façade opposée est complétée, à l'angle sud-est, par un pavillon rectangulaire, dont l'étage contenait une chapelle, construite par le cardinal d'Amboise, premier ministre de Louis XII, et deux tours d'escalier.
  • Des vestiges de fortifications (une tour dans le bourg), antérieures au XIIe siècle.
  • Le château du Lonzat fut construit pendant la première moitié du XVIIe siècle. Le corps de logis à un étage est flanqué de deux tours carrées disposées en diagonale, auxquelles s'ajoute, au centre de la façade, une troisième tour édifiée au XIXe siècle. Les premiers seigneurs connus du Lonzat sont de la famille de Fradel, au XVIIe siècle.

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • René Fallet, écrivain et scénariste, habitait le quartier de Marseigne. S'inspirait souvent de personnages locaux et d'anecdotes glanées dans les estaminets jalignois, il a ainsi donné Jaligny et sa région pour cadre à plusieurs de ses romans. Certains d'entre eux ont été portés à l'écran, comme Un idiot a Paris (1967), dans lequel Jean Lefebvre interprète Roger Gouby, un « bredin », idiot de village ou La soupe aux choux de Jean Girault (1981). Ces films n'ont cependant pas été tournés dans la région.

[modifier] Évènements annuels

Les évènements sont liés aux traditions locales, qui sont essentiellement rurales et agricoles.

  • Le Concours agricole, institué en 1948, a lieu le week end, trois semaines avant Pâques. En 2007, il a rassemblé une quarantaine d’éleveurs qui ont présenté une centaine de bovins d’engraissement de race charolaise et quelques ovins. Les critères principaux de jugement sont l’état d’engraissement et la conformation.
  • La fête patronale, qui attirait par le passé de nombreux forains, a lieu un dimanche proche du 13 août, fête de saint Hippolyte.
  • Le Prix littéraire René Fallet (du nom de l'écrivain, voir ci-dessus) et le Prix Bourbonnais sont décernés chaque année depuis 1988, à l'occasion des « Journées littéraires du Bourbonnais », organisées à Jaligny par l'association « Agir en pays Jalignois ».
  • Une brocante se tient chaque année à la mi-octobre, aux alentours de la fête de saint Luc, patron d'un quartier de Jaligny. Autrefois, la coutume existait, à l'occasion de cette fête, d'organiser un banquet pour déguster une oie.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources et références

[modifier] Bibliographie

  • Marguerite de Lussan, Nicolas Baudot de Juilly, Histoire et règne de Charles VI, 1753
  • Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières: par une société de gens de gens de lettres, de savans et d'artistes, 1804
  • Georges Touchard-Lafosse, La Loire historique pittoresque et biographique, de la source de ce fleuve à son embouchure dans l'océan., Paris, 1851
  • François Gabriel T. Basset de Jolimont, L'Allier pittoresque, 1852
  • Aubert de la Faige et Roger de la Boutresse, Les fiefs du Bourbonnais, Paris-Moulins, 1896-1932
  • Lucien Fanaud, Voies romaines et vieux chemins en Bourbonnais, Moulins, 1960
  • René Germain, Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais, Éditions de Borée, 2004

[modifier] Références

  1. Lucien Fanaud, Voies romaines et vieux chemins en Bourbonnais, Moulins, 1960
  2. Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières: par une société de gens de gens de lettres, de savans et d'artistes, 1804, p. 511
  3. Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières: par une société de gens de gens de lettres, de savans et d'artistes, 1804, p. 505
  4. François Gabriel T. Basset de Jolimont, L'Allier pittoresque, 1852
  5. Marguerite de Lussan, Nicolas Baudot de Juilly, Histoire et règne de Charles VI, 1753, t. VII p.74
  6. Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières: par une société de gens de gens de lettres, de savans et d'artistes, 1804, p. 517
  7. Marguerite de Lussan, Nicolas Baudot de Juilly, Histoire et règne de Charles VI, 1753, T. VII p. 252
  8. René Germain, Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais, Éditions de Borée, 2004
  9. La comtesse Georges de Montlaur née Marie de Barral était la seule héritière de la ligne aînée de Barral, représentée au XIIIe degré par Pierre-François comte de Barral fils de Jean Baptiste-François de Barral-Clermont-Monferrat, comte de Barral, 2e marquis de La Bastie-d'Arvillard, baron de la Roche-Cormier etc., président à mortier au parlement de Grenoble et de Marie-Charlotte de Chaumont-Quitry, qui fut mariée par contrat signé à Versailles par Leurs Majestés et la famille royale le 12 février 1774 à Marie-Catherine Guillaud de La Motte, dame de Jaligny en Bourbonnais, fief encore conservé dans la descendance Villardi Quinson de Montlaur. Cité sur La baronnie-Marquisat de Montlaur en Languedoc et sa transmission dans la maison de Villardi-Quinson
  10. Lucien Fanaud, Voies romaines et vieux chemins en Bourbonnais, Moulins, 1960
  11. Maison forte aujourd'hui située sur le territoire de la commune de Thionne
  12. Georges Touchard-Lafosse, La Loire historique pittoresque et biographique, de la source de ce fleuve à son embouchure dans l'océan., Paris, 1851
  13. Datan et Abiron avaient tenté de lapider Moïse. On retrouve des conditions semblables dans de nombreux actes de fondation de cette époque, comme, par exemple, la donation de tous les droits et usages à l'abbaye de Saint-Gilles par Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, le 12 juillet 1096.
  14. Archives départementales de l'Allier
  15. Histoire de la commune de Cossaye
  16. Aubert de la Faige et Roger de la Boutresse, Les fiefs du Bourbonnais, Paris-Moulins, 1896-1932
  17. Georges Touchard-Lafosse, La Loire historique pittoresque et biographique, de la source de ce fleuve à son embouchure dans l'océan., Paris, 1851
  18. Photos de l'église Saint-Hippolyte
  19. Soldat romain du IIIe siècle converti par saint Laurent qui a été, selon la tradition, mis en pièces par des chevaux sauvages, sous l’empereur Valérien. Il est fêté le 13 août;
  20. Histoire de la foire aux dindes.
  21. Invités d'honneur (1950-1999)
  22. Invités d'honneur (1989-2005)