Histoire de Lyon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'histoire de Lyon est très riche. Si le lieu est occupé depuis la préhistoire, la première ville date de la Rome antique.

Sommaire

[modifier] Antiquité

Icône de détail Article détaillé : Lugdunum.

[modifier] Christianisation

Seulement un siècle après la mort de Jésus-Christ, des chrétiens venus du Levant s'y installent. Saint Pothin et Sainte Blandine figurent parmi les premiers martyrs, morts en 177 sous le règne de Marc Aurèle dans une période incertaine pour l'Empire (peste, invasions barbares). Saint Irénée, successeur de Saint Pothin, est l'un des premiers théologiens chrétiens. Lyon devient l'un des centres intellectuels de la chrétienté, illustré au Ve siècle par Sidoine Apollinaire.

En 197, l'empereur Septime Sévère affronte et bat lors de la bataille de Lugdunum son concurrent Clodius Albinus, puis laisse ses soldats piller la ville qui avait soutenu Albinus. Septime Sévère connaissait pourtant bien Lugdunum, pour y avoir été légat, et ses deux fils Caracalla et Geta y étaient nés.

À la fin du IIIe siècle lors des réorganisations de la Tétrarchie, Lugdunum perd son rang de capitale des Gaules, au profit de Trèves, plus proche de la frontière du Rhin. Lugdunum n'est plus que le siège administratif de la petite province de Lugdunaise Ire.

[modifier] Haut Moyen Âge

En 437, des tribus germaniques burgondes sont installées comme fédérés en Sapaudia par le général romain Aetius après la destruction de leur royaume de Worms par les Huns. Ces Burgondes étendent leur domination lors de la désintégration de l'Empire d'Occident et en 461 font de Lyon la capitale de leur royaume, la Burgondie ou Bourgogne.

En 532, les fils de Clovis intègrent ce royaume sous la domination franque. Les rois francs suivants se disputent le royaume de Bourgogne, fréquemment possession du roi de Neustrie.

En ces temps troublés, les familles de la noblesse gallo-romaine pallient la disparition de l'administration impériale romaine. Certains de leurs membres sont élus évêques de Lyon par leur communauté : saint Rusticus, évêque de Lyon de 494 à 501, son frère saint Viventiolus (514-524), saint Sacerdos, fils de Rusticus et évêque de 544 à 552, qui désigna son neveu saint Nizier pour lui succéder de 553 à 573. Saint Nizier fut inhumé dans une église qui prit son nom.
L'incapacité des rois francs laissa le champ libre à l'élan des conquérants musulmans : solidement installés en Languedoc (notamment à Narbonne de 718 à 759), ils remontent le couloir du Rhône. Vers 725 ou 730 (selon les sources), un raid atteint Autun, ravage Lugdunum au passage (destruction de l'église Saint-Nizier) et revient avec butins et captifs réduits en esclavage. Une seconde expédition vers 737 prend temporairement le contrôle de la vallée du Rhône et atteint la Bourgogne. Les campagnes de Charles Martel et de Pépin le Bref rétablirent la domination franque sur le sud de la Gaule, écartant toute invasion sur Lugdunum pendant quelques générations[1].

[modifier] Moyen Âge

La ville est un foyer de la renaissance carolingienne, sous l'impulsion de son archevêque Leidrade - ami d'Alcuin -, du diacre Florus, puis d'Agobard.

Après le traité de Verdun et la succession de Charlemagne, la ville revient à Lothaire, comme le reste de la rive orientale de la Saône. Lyon devient dès lors une ville de Lotharingie.

L'administration de la ville est confiée à Gérard de Roussillon qui tente de se rendre indépendant, mais est chassé de la ville par Charles le Chauve en 870. Puis Boson l'incorpore en 879 au Royaume de Provence qui durera jusqu'en 928. Dans le même temps, signe de féodalité, l'ancien duché de Lyon se morcelle en comtés du Lyonnais, du Forez, du Beaujolais.

Les IXe et Xe siècle furent de nouveau une époque de raids de pillages : les Normands remontent le Rhône, en 911 les Hongrois ravagent la Bourgogne, les Sarrasins s'installent dans le massif des Maures jusqu'en 975, et multiplient les expéditions par les routes des Alpes.

En 952, Lyon fait parti du Royaume d'Arles. C'est l'époque où l'Église de Lyon accroît considérablement ses biens grâce à ses archevêques, Burchard Ier et Burchard II, parents du roi. En 1018, le royaume d'Arles est légué par son dernier roi Rodolphe III de Bourgogne au Saint Empire Romain Germanique. Par la suite, la ville sera administrée par ses évêques, relevant au temporel de l'Empereur, roi d'Allemagne, d'Italie et de Bourgogne, via l'Archichancellerie de Bourgogne.

Au fil des siècles, le nom de Lugdunum se simplifie : « Loudoun » est cité par un géographe arabe du VIIIe siècle, et « Lion » ou « Lyon » apparaît au XIIIe siècle.

La ville, bien que restant modeste par sa taille, rayonne sur le plan religieux.

Durant toute cette époque, Lyon est prise dans les différends entre pape et empereur, sous l'œil intéressé du roi de France, et, plus directement, soumise aux menées des maisons de Savoie (dans le cadre impérial), de Beaujolais et du Forez (pour le roi de France). Mais c'est le prince-archevêque qui exerce les pouvoirs laïque et religieux sur la ville.

Le mouvement général d'émancipation communale touche Lyon. Philippe IV de France intervient dans les différends qui opposent archevêque et bourgeois, et fait son entrée dans Lyon le 13 mars 1311. En 1312, le rattachement de Lyon au royaume de France est reconnu au Concile de Vienne, sans que l'empereur proteste. Lyon obtient sa charte communale le 21 juin 1320. Pendant la Guerre de cent ans, Lyon reste fidèle aux rois de France.

À partir de Louis XI, les rois de France en font le centre des activités françaises en Italie. Lyon profite ainsi très tôt du développement économique et culturel italien. C'est à cette époque que Lyon obtient les franchises pour ses 4 foires annuelles.

[modifier] Renaissance

Économiquement, la ville se développe surtout à partir du XVIe siècle avec la venue de banquiers florentins, de marchands attirés par les franchises royales et la tenue de quatre foires par an, l'installation d'imprimeurs, et le maintien de liens commerciaux avec l'Allemagne. Le commerce de la soie se développe particulièrement, par le travail des « canuts », les ouvriers en soie. Ceux-ci influencent également l'architecture, car ils ont besoin de pièces de plus de 4 mètres sous plafond pour y loger leurs métiers à tisser. De cette époque restent de nombreux immeubles de style Renaissance, témoins de la richesse d'une ville qui atteint une envergure européenne. A cette époque la ville est extrêmement prospère. C'est la première place bancaire européenne, devant Genève, et l'une des plus grande cité européenne. Le métissage y est très important, ce qui lui vaut le surnom de Myrelingues. La Cour y réside à de nombreuses reprises, et le roi François Ier envisage très sérieusement de s'y sédentariser et donc de faire de Lyon sa capitale. La mort du dauphin François dans des circonstances troubles, lors d'une partie de jeu de paume, viendra mettre fin à cette hypothèse, une partie de la bourgeoisie lyonnaise étant accusée d'avoir comploté contre lui. C'est donc à cette époque que François Ier lance les travaux de rénovation du Louvre et retourne à Paris.

Néanmoins la vie des gens simples reste difficile, voire empire par les spéculations des marchands. En témoigne la Grande Rebeyne, révolte de la faim qui a eût lieu le 18 avril 1529.

A l'avènement d' Henri II, Lyon est au faîte de sa puissance. C'est la ville la plus peuplée du royaume avec ses 50 000 habitants. La présence fréquente des derniers rois a entraîné une activité économique et culturelle intense. Cependant l'endettement est énorme et va signer un lent déclin.

[modifier] Les Guerres de religion

Les guerres de religion déchirent la ville. Au départ, les catholiques sont majoritairement modérés, mais quelques hérétiques sont brûlés vifs place des Terreaux (notamment le pasteur Monier en 1551). Les troubles prennent de l'ampleur à partir de 1560. Dans la nuit du 29 au 30 avril 1562, les Réformés s'emparrent des points stratégiques et Lyon passe à la Réforme[2]. Le baron des Adrets apporte son concours aux réformés. Mais le nouveau gouverneur, le maréchal de Vieilleville, rétablit la situation en faveur du roi : il désarme les huguenots le 15 juin 1563, met un terme aux affrontements, rouvre les églises et permet la construction de trois temples. Il est remplacé par Jean de Losses[3].

Charles IX entre le 13 juin 1564 dans la ville lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine[4]. L’édit interdisant le culte protestant dans la ville où se trouve le roi est pris à Lyon. Afin de conserver la ville, le fort Saint-Sébastien est construit en 1565, et accueille une garnison de 400 hommes.

La Saint-Barthélemy se répète à Lyon. Dès le 28 août 1572, le gouverneur François Mandelot est prévenu par courrier royal lui demandant de maintenir l’ordre. Les commerçants sont cependant mis au courant du massacre parisien par leurs contacts d’affaire, et quelques protestants sont assassinés, la municipalité composée de catholiques extrémistes et le gouverneur laissant faire. Le 31 août, les prisons sont forcées par des groupes déterminées : au total, 700 huguenots au moins sont massacrés[5]. L'expédition du baron des Adrets a également marqué la ville, qui met du temps à se redresser mais ne retrouve pas le prestige antérieur aux guerres, la plupart des imprimeurs émigrant à Genève. De même, les grandes familles bancaires fuirent Lyon pour n'y jamais revenir (75 banques italiennes en 1568, 21 en 1597)[6].

Durant la huitième guerre de religion, la ville adhère, comme la majorité de la France, à la Ligue catholique(soulèvement du 24 février 1589). Mais lorsque Henri IV se convertit au catholicisme en juillet 1593, la ville bascule dans l'autre camp, arrête son gouverneur, le duc de Nemours en septembre 1593, avec le soutien de l’archevêque Pierre d'Épinac[7]. En février 1594, la ville ouvre ses portes au lieutenant du roi d’Ornano. Henri IV de France y fait son entrée le 4 septembre 1595. Il met fin à l'autonomie communale par l'édit de Chany[8].

[modifier] Le XVIIe siècle

Au cours des deux siècles d'absolutisme royal, l'administration de la ville passe entre les mains des officiers royaux: d'abord les gouverneurs (recrutés notamment dans la famille Villeroy), puis lorque ceux-ci résideront plus souvent à la Cour qu'en province, les Intendants. (Voir également la Liste des Prévôts des marchands de Lyon)

À partir des années 1630, La tolérance règne et est même soutenue par l'archevêque Camille de Neuville de Villeroy sous son épiscopat (1653-1693). Vers 1630, sous l'impulsion du collège des jésuites (actuel lycée Ampère) Lyon devient un centre intellectuel de la République des Lettres. La richesse des notables lyonnais en font des amateurs éclairés de tableaux, médailles, et livres. La ville s'embellit avec la construction de l'Hôtel de Ville, Lyon bénéficie des largesses royales grâce à sa fidélité à la couronne lors de la Fronde.

Dans le dernier quart de ce siècle, la fabrique de soie accapare l'essentiel des forces économiques de la ville au détriment du négoce et de la banque, laissés aux étrangers, Genevois et Suisses.

[modifier] Le XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle la ville de Lyon est à l'étroit dans ses frontières historiques. En effet, la ville se limite à l'actuelle presqu'île et au Vieux-Lyon. Les pentes de Fourvière et de la Croix-Rousse sont inconstructibles, car il s'agit de terrains appartenant à l'Église, et la rive gauche l'est également dans sa grande majorité (à l'exception du faubourg de la Guillotière) car elle est situé en zone inondable (Brotteaux). C'est ce qui explique la propension des immeubles lyonnais de l'époque à gagner en hauteur.

Deux personnes vont mettre en place des plans pharaoniques pour agrandir la ville de Lyon. Morand, tout d'abord, prévoit d'assécher une partie des marais de la rive gauche et de lotir ces terrains suivant un plan en damier. C'est ainsi que verra le jour l'actuel cours Franklin-Roosevelt. Il relie ce nouveau quartier à la Presqu'île par un pont, le Pont Morand, d'abord en bois, puis en pierre. Le deuxième projet est celui de Perrache, qui projette de doubler la surface de la presqu'île en l'étendant au sud. Il mettra ce projet à exécution, mais n'eut pas le temps de le lotir et le quartier projeté ne fut pas construit.

Le XVIIIe lyonnais est marqué par deux inventions majeures qui furent testées chacune en 1783: le bateau à vapeur et la montgolfière.

Le 7 août 1786, les ouvriers en soie se mettent en grêve. C'est la Révolte des deux sous, qui sera réprimé le 10 août.

[modifier] La Révolution française et l'Empire

Sous la Constituante, Lyon devient chef-lieu du département de Rhône-et-Loire qui sera scindé en deux après l'insurrection lyonnaise.

Pendant la Révolution française, Lyon prend en 1793 le parti des Girondins et se soulève contre la Convention. La ville subit un siège de plus de deux mois avant de se rendre. La répression de la Convention est féroce. Le 12 octobre 1793, le conventionnel Barère se vante de son succès en ses termes : Lyon fit la guerre à la liberté, Lyon n'est plus. Lyon prend ainsi le nom de Ville-affranchie. Environ 2000 personnes sont fusillées ou guillotinées, et plusieurs riches hôtels particuliers autour de la place Bellecour détruits.

La prise de pouvoir par Bonaparte est perçue favorablement, comme la fin de la période noire et le retour à la paix civile. Le consulat et l'Empire favorisent l'industrie de la soierie et portent intérêt aux inventions de Jacquard. Bonaparte fait désigner son oncle Joseph Fesch au siège archiépiscopal en 1802. Lyon accueille favorablement Napoléon lors de son retour de l'Île d'Elbe, ce qui lui vaut une réaction royaliste lors de la seconde Restauration. Le dernier gouverneur militaire impérial Régis Mouton-Duvernet y est fusillé en 1816.

[modifier] La Restauration et la Monarchie de Juillet

Lyon en 1869 depuis la Croix-Rousse
Lyon en 1869 depuis la Croix-Rousse

Grâce aux compétences héritées de la soie, la ville entre dans la révolution industrielle avec l'industrie textile. Elle devient au XIXe siècle une importante ville industrielle, en grande partie grâce aux canuts. Le premier Conseil de prud'hommes de France fut constitué à Lyon le 18 mars 1806, pour arbitrer les litiges entre patrons et ouvriers de la soie.

La ville est reliée à Saint-Étienne par l'une des premières voies ferrées au monde (la première en France) par l'ingénieur Marc Seguin de 1827 à 1832. La mécanisation entraîne de nombreuses luttes sociales avec des crises insurrectionnelles, comme la « révolte des Canuts » en 1831.

Icône de détail Article détaillé : révolte des Canuts.

L'implantation du Métier à tisser de Jacquard marqua l'essor d'une culture sur les systèmes mécaniques complexes. Les inventions de la machine à coudre par Thimmonier et, ultérieurement celle du cinéma par les frères Lumière sont redevables des astuces mécaniques du métier à tisser enchaînant des séries d'actions successives, dont les progressions de bande par à-coup.

[modifier] Le Second Empire

Lors de la fête des lumières du 8 décembre 1852 débute la coutume des lampions aux fenêtres.

[modifier] Vie économique

Au début du second Empire, Lyon est encore la première place financière française. La modification de la structure économique qui va intervenir sous ce régime va remettre en cause cette prééminence à l'avantage de Paris. Toutefois la ville s'enrichit réellement sous le second empire, avec la poursuite de la révolution industrielle, notamment grâce aux capitaux lyonnais investits dans les usines et mines de la région stéphanoise. L'industrie chimique se diversifie et le textile est toujours aussi florissant.

Le second Empire est surtout marqué par la création du Crédit Lyonnais en 1863, par Henri Germain.

[modifier] Grands Travaux

Comme Paris, Lyon est marquée à cette époque par une série de chambardements urbanistiques. Claude-Marius Vaïsse, maire de Lyon et préfet du Rhône, est à l'origine de cette politique de Grands Travaux.

En 1848, le tissu urbain de la presqu'ile est considéré comme obsolète. Trois grandes percées sont réalisées pour aérer cet espace: la rue Impériale (rue de la République) et la rue de l'Impératrice (Rue de l'Hôtel de Ville, puis rue Président-Herriot) ainsi que la rue Victor-Hugo. La Rue Impériale fait vingt deux mètres de large et abrite les plus beaux cafés de Lyon. Des places sont également créées: la place Impériale (place de la République) et la place des Cordeliers.

C'est également à cette époque que le parc de la Tête d'Or est aménagé sur la rive gauche. Il s'agit d'un parc de 116 hectares, à cheval sur les communes de Lyon et de Villeurbanne, qui est encore aujourd'hui le plus grand parc urbain d'Europe.

Enfin, Lyon est dotée d'une grande gare, la gare de Perrache, reliant les voies ferrées en provenance de Paris et de Marseille, mais ignorant volontairement celles en provennace de Saint-Étienne. La Gare de Perrache permet la liaision Paris-Lyon-Méditerranée, et crée aussi une coupure au milieu de la Presqu'ile.

[modifier] Les débuts de la IIIe République

Après la défaite de Sedan la République est (trop) vite proclamée à Lyon. Des troubles vont éclater dans la ville, provoquant plusieurs exécutions, dont celle du Commandant Arnaud. La période 1870-1871 est d'ailleurs très agitée. En décembre, une insurrection éclate, la Commune de Lyon. Depuis le balcon de l'Hôtel de Ville, l'anarchiste russe Bakounine appelle à la Révolution internationale, persuadé que les Lyonnais, notamment les Canuts, sont des révolutionnaires. L'expérience fait long feu, et se termine dans un bain de sang. En avril 1871, la ville connaît de nouveau des troubles, à la suite de la Commune de Paris. Le préfet de l'époque, Louis Andrieux, ramène vite le calme, au prix d'une répression sévère.

Après la guerre, la décision est prise de construire la Basilique de Fourvière, afin d'expier les péchés de la Commune. La vie politique lyonnaise est encore sous la tutelle de l'État. La fin du XIXe siècle est marqué par de nombreux attentas anarchistes, à Lyon comme dans le reste de la France, dont les plus célèbres sont celui qui frappe le Café Bellecour et l'assassinat du Président Sadi Carnot en 1894 par Jeronimo Caserio.

Le maire le plus emblématique de cette période est le docteur Gailleton, nommé en 1881. Il entreprend d'améliorer l'hygiène publique, il crée de nombreuses écoles municipales, et est à l'origine des premières lignes de tramway. Il crée également la faculté de médecine et rénove certains quartiers comme les quartiers Grolée, Saint-Paul et la Mulatière. C'est à cette époque que Lyon récupère un de ses monuments emblématiques: la Fontaine Bartholdi, initialement prévue pour la Ville de Bordeaux et la place des Quinconces.

En 1900, Gailleton est battu par le socialiste Victor Augagneur. Celui-ci tente de créer une grande commune de Lyon en annexant les municipalités voisines, comme Oullins, La Mulatière, Villeurbanne, Vénissieux, Bron... Cette tentative échoue.

[modifier] Le Mandat Herriot

En 1905, un jeune normalien devient maire de Lyon en remplacement de Victor Augagneur, parti à Madagascar comme ministre plénipotentiaire: Édouard Herriot. Ce maire va rapidement s'imposer comme un grand maire et sera toujours réélu jusqu'à sa mort en 1957.

[modifier] Les Grands projets d'urbanisme

Le mandat Herriot est un mandat riche en projets d'urbanisme. Avant guerre, il réalise le nouveau quartier des Brotteaux, autour de la nouvelle gare homonyme, quartier encore fortement marqué par l'architecture haussmannienne. Il fait également construire un grand Lycée, à l'origine annexe du lycée Ampère, le Lycée du Parc, désormais emblématique du rayonnement intellectuel de la ville. D'autres projets voient le jour, sous l'influence notamment de l'architecte Tony Garnier, en forte connivence avec le maire. C'est donc à cette époque que sont lancés les grands chantiers marquants du mandat Herriot: les abattoirs de la Mouche (1906), qui comprennent notamment la Grande Halle (auj. Halle Tony-Garnier), l'Hôpital de Grange-Blanche (1910) qui devait remplacer le vieil Hôtel-Dieu, et le stade de Gerland (1914). À noter que tous ces chantiers sont terminés dans l'entre-deux guerres.

Après la première guerre mondiale, les projets s'accélèrent. L'Hôpital de la Charité est détruit, laissant sa place à la poste centrale et à une place en continuité de la place Bellecour (auj. Place Antonin-Poncet). Le quartier des États-Unis, quartier fortement inspiré de la cité idéale rêvée par Tony Garnier, est construit dans le VIIe arrondissement (cette partie de l'arrondissement deviendra plus tard le VIIIe). Le stade de Gerland est achevé, mais n'accueillera jamais les jeux olympiques de 1924 qui ont finalement échu à Paris.

D'autres projets vont avorter. En effet, la Ville lance à cette époque un concours par an, à chaque fois sur un site différent. Peu de ces projets verront réellement le jour. On peut toutefois citer celui de Tony Garnier qui prévoyait de prolonger l'axe Perrache - Victor-Hugo - Bellecour - République - Opéra jusqu'au boulevard de la Croix-Rousse, au prix d'importantes démolitions sur les pentes et d'une reconstruction dans un style moderne. Cette montée monumentale devait déboucher sur un monument aux morts de la Grande Guerre en lieu et place du Gros Caillou, qui aurait été visible depuis la rive gauche, pendant laïque à Fourvière. La démolition de l'Hôtel-Dieu fut également soumise à concours. Il n'en serait resté que le bâtiment XVIIIe de Soufflot, tandis qu'un nouveau quartier aurait vu le jour en plein cœur historique. Enfin, la démolition-reconstruction du secteur de la Guillotière, autour de la place du Pont fut également envisagée.

[modifier] Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, étant située en zone libre jusqu'en 1943, et très proche de la ligne de démarcation, la ville accueille les réfugiés et devient un foyer de résistance. Les traboules, très liées à l'histoire de Lyon, y contribuent beaucoup car elles permettent de fuir la Gestapo facilement. Jean Moulin est capturé à Caluire, dans sa banlieue. Le Centre d'histoire de la résistance et de la déportation, ancien siège de la Gestapo (voir Klaus Barbie, Paul Touvier), rend aujourd'hui hommage à ce passé. La ville est bombardée le 26 mai 1944 par l'aviation alliée, peu avant sa libération le 3 septembre 1944 par la première division française libre et les FFI.

[modifier] Les années 1980/1990

[modifier] Évolution récente

La population augmente fortement dans les années 60, comme dans le reste du pays. Des grands ensembles d'habitation sont construits en périphérie (La Duchère, pour accueillir les rapatriés d'Algérie, Mermoz, Rillieux…). La modernisation entraîne une série de grands travaux urbanistiques, comme l'entreprise de la construction d'un quartier d'affaires à la Part-Dieu, le tunnel autoroutier de Fourvière ou la construction d'un métro (inauguré en 1978). L'expansion urbaine a également suscité la construction d'une ville nouvelle à L'Isle-d'Abeau et d'un nouvel aéroport à Satolas (1975), rebaptisé depuis peu, aéroport Saint-Exupéry.

[modifier] Notes

  1. Voir Lucien Musset, Les invasions, le second assaut contre l’Europe chrétienne
  2. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858), p 230
  3. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858), p 253
  4. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858), p 253
  5. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858), p 286-287
  6. Jouanna, Arlette and Jacqueline Boucher, Dominique Biloghi, Guy Thiec. Histoire et dictionnaire des Guerres de religion. (Paris: Laffont, 1998) (ISBN 2-221-07425-4), pp. 421-422, Collection: Bouquins.
  7. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858) p 389
  8. Henri IV réorganise le Consulat en réduisant à 4 le nombre des échevins et et en leur donnat pour chef un prévôt des marchands qu'il nomme lui-même

[modifier] Sources

  • Lucien Musset, Les invasions, le second assaut contre l’Europe chrétienne, PUF, collection Nouvelle Clio – l’histoire et ses problèmes, Paris, 1965, 2e édition 1971
  • Visages du Lyonnais, ouvrage collectif - Ed des Horizons de France - 1952

[modifier] Bibliographie

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

Icône de détail La catégorie « Histoire de Lyon » possède une liste d'articles sur ce sujet.

[modifier] Sites internet

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Histoire de Lyon.