Réforme protestante

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La Réforme protestante est le nom donné à la remise en cause des croyances et des pratiques de l'Église catholique romaine par de nombreux théologiens au XVIe siècle. Cette contestation a conduit à une scission de l'Église catholique romaine et à la formation des Églises protestantes.

Sommaire

[modifier] Le contexte historique

Le Moyen Âge a cédé sa place à la Renaissance et à l'époque moderne, à la suite de deux révolutions.

La première fut une révolution intellectuelle caractérisée par l'arrivée de l'humanisme et de la Renaissance artistique. À l'intérieur de cette révolution, une nouvelle vision du monde et de l'homme est apparue. C'est avec cette révolution qu'un retour à l'Antiquité est survenu dans le domaine artistique.

La deuxième révolution fut une réforme religieuse. Celle-ci a eu un impact considérable sur l'avenir de la religion.

Historiquement, la Réforme protestante est le nom donné à la remise en cause de l'Église catholique romaine par de nombreux théologiens tels que :

Elle avait été préparée par d'autres théologiens comme :

Elle a donné naissance au protestantisme. La tradition veut qu'elle ait commencé avec l'affichage par Martin Luther de 95 thèses contre les travers de l'Église, sur la porte de l'église du château de Wittenberg, le 31 octobre 1517. Mais c'est sa nouvelle compréhension de l'Évangile qui en définit le contenu : un salut donné gratuitement à cause de Jésus-Christ, connaissable par la seule Bible mise à la disposition de tous sans intermédiaires humains.

Cependant, Pierre Chaunu écrit dans le Temps des Réformes que le premier réformateur fut Lorenzo Valla qui démontra que la donation de Constantin était un faux fabriqué. Dans cette optique, peut-être peut-on considérer Pierre Valdo, fondateur du mouvement vaudois, comme un précurseur de la Réforme au tournant des XIIe et XIIIe siècles puisque il préconisait aussi un retour aux Écritures.

Se juxtaposant à la Réforme, réagissant aux mêmes interrogations, aux mêmes constatations, avec d'autres réponses, la Contre-Réforme (ou Réforme catholique) fut initiée par le concile de Trente.

[modifier] Les causes

La Réforme religieuse a été amenée par plusieurs facteurs. L'Église avait acquis suite à l'effondrement de l'empire Romain d'Occident (Ve siècle et VIe siècle) un rôle prépondérant dans l'organisation de la société. Elle organisa entre autres les premières universités qui étaient à l'époque des centres de préservation de la culture antique et des lieux de réflexion théologique et philosophique.

La période allant du début du XIIe siècle à la fin du XIIIe siècle verra l'Église médiévale atteindre des sommets de puissance et d'influence avec entre autres choses la construction de magnifiques cathédrales gothiques, l'extension des ordres monastiques et de leurs œuvres, la création des universités suite à l'impulsion intellectuelle donnée par Abelard et de nombreux autres théologiens mais aussi corolaire au pouvoir de l'Église catholique : l'Inquisition et les croisades.

La période allant de 1305 jusqu'au concile de Trente verra la chute du prestige de l'Église catholique avec en particulier le transfert de la papauté à Avignon (1309-1377) et la montée de la contestation avec les pré-réformateurs John Wyclif (1328-1384) et Jean Hus. L'action des humanistes, dont le plus grand représentant est Érasme, ira dans le même sens mais s'appuiera plus sur les élites que sur le peuple.

Une optique moderne voudrait que l'Église catholique ait volontairement cherché à défavoriser l'individu. Un tel point de vue ne peut être correctement évalué qu'en analysant les différentes composantes de l'Église catholique et de la société du Moyen Âge en les confrontant dans une analyse de longue durée aux civilisations qui ont précédé (civilisations celtique et romaine). Les causes de la Réforme sont de quatre ordres : politiques, économiques, culturelles et théologiques.

[modifier] Causes politiques

Depuis longtemps, le monde chrétien craquait de toute part. Le XVIe siècle de l'ère commune était l'aboutissement d'un long chemin. Décimé par la peste noire, obsédé par la mort, mourant de guerres et de famines, menacé par l'Empire ottoman, l'histoire semblait aboutir vers le Jugement Dernier qui paraissait proche. D'autre part, les gens recommençaient à avoir peur des êtres surnaturels, comme les sorciers, les loups, le diable, l'astrologie avec des hommes comme Nostradamus était populaire, etc. Tous les gens étaient apeurés, plus que jamais, les superstitions s'emparaient d'eux. Certains groupes en particulier les illuminés de Münster ou des prédicateurs comme Melchior Hoffman annonceront « la fin des temps » et la venue prochaine du royaume du Christ, dénonçant de cette manière l'Église de Rome et son pouvoir temporel et les abus qu'ils subissaient des princes de ce monde.

Au nombre des causes politiques on peut mentionner :

  • Le comportement de certains papes qui tenaient plus du prince temporel ou du chef de guerre que du guide spirituel.
Un pape, Alexandre VI (né Rodrigo Borgia), avait maîtresses et enfants, se comportait en chef de guerre et jouissait des richesses de ses États, malgré le sacerdoce. Il était devenu l'Antéchrist au yeux de certains. Ailleurs, l'Inquisition sévissait.
  • La collation des bénéfices ecclésiastiques
En France, par exemple, par un accord entre le pape et le souverain, Louis XI se fait reconnaître le droit de désignation aux plus hautes dignités cléricales (1472).
Un témoin de 1484 déclare devant l'Assemblée du Clergé : « Sous Louis XI, on a vu déshonorer l'état entier de l'Église, les élections cassées, les indignes promus aux prélatures et aux bénéfices, les saintes personnes délaissées sans aucune dignité, abandonnées à une condition vile et ignominieuse. » (Dans Auguste Bailly, op. cit.).
Afin de soustraire l'Église de France au pouvoir du pape, les souverains enrichissaient des serviteurs dévoués par la collation des bénéfices. Il se crée ainsi une étrange assemblée de prélats courtisans qui servent le roi dans ses armées et son conseil, encaissant les revenus des biens qui leur sont confiés tandis que la charge est déléguée à un autre qui se paie sur le fidèle.

[modifier] Nationalisme et ambitions politiques

Les monarques de cette époque Charles Quint ou François Ier contestaient de plus en plus le pouvoir temporel de l'Église catholique. Ils vénéraient l'idée de la soumettre à leur emprise pour assurer leur plein pouvoir sur leurs royaumes. Le prestige de l'Église n'était plus suffisant, en particulier après sa « captivité » à Avignon de 1309 à 1377 qui se terminera par les querelles entre papes et anti-papes (1378-1417) finalement résolues par le concile de Constance(1414-1418). Rome, puisqu'elle proclamait être souveraine sur l'ensemble de la chrétienté, devait trouver un moyen de redorer son blason : c'est ce qu'elle tentera de faire par la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome, un bâtiment grandiose et coûteux qui ne sera pas du goût de tous dans une chrétienté de plus en plus indépendante politiquement et religieusement.

[modifier] Lire aussi

  • Bailly Auguste, La Réforme en France, jusqu'à l’édit de Nantes, Arthème Fayard, Paris, 1960

[modifier] Causes économiques

La peste noire qui sévit entre 1347 et 1350 dans toute l'Europe, et revint ensuite épisodiquement, causant la mort de plus du tiers de la population européenne, fut peut-être l'une des causes les plus déterminantes des bouleversements ultérieurs. Par exemple, on accusa les Juifs d'être responsables de ce fléau.

[modifier] Liens externes

  • Cahiers de Médiologie n°4

[modifier] Causes religieuses et théologiques

Contre quoi protestaient les protestants au XVIe siècle ?

  • la débauche de certains prêtres et moines qui vivaient publiquement en concubinage, s'emplissaient les poches avec l'argent des fidèles qui devaient débourser pour à peu près tout : baptêmes, mariages, funérailles, actes des registres d'état civil, les aumônes, les indulgences...
  • les indulgences : l'Église catholique apostolique et romaine avait inventé le rachat de la peine temporelle due aux péchés. Le pêcheur pouvait payer des indulgences, délivrées par l'Église à prix coûtant. En cela, il obtenait la remise de la peine du purgatoire (après une confession valide).
  • le trafic des reliques : l'Église vendait des morceaux de la Vraie Croix, des linceuls de Joseph, des voiles de Marie

La « goutte d'eau qui fait déborder le vase » se déroule au XVe siècle quand Lorenzo Valla découvre et prouve que la Donation de Constantin au pape Sylvestre Ier est un faux. Par ce document, le pape prétendait avoir hérité de la dignité des derniers empereurs ayant réellement gouverné l'empire romain. Lorenzo Valla invente la critique textuelle et démontre que ce document prétendu du IVe siècle a été fabriqué au VIe siècle.

Ces abus ne sont pas vraiment des causes de la Réforme. En effet, au XIIe siècle ces abus étaient au moins aussi nombreux et pas de Réforme sauf celle de Saint Bernard pour les moines. Ceux qui critiquent le plus durement les abus, comme Érasme, ne passeront pas à la Réforme. Et lorsque les abus disparaîtront de l'Église catholique, après le concile de Trente, les protestants ne redeviendront pas catholiques. Les véritables causes de la Réforme sont donc ailleurs que dans les abus de l'Église.


La diffusion de l'imprimerie permit de mettre en évidence ces incohérences dans le comportement du clergé de l'époque.

Après quoi, plus rien ne sera comme avant. L'Occident accueille les réfugiés d'Orient suite au siège et à la chute de Constantinople en 1453. Les intellectuels voient des manuscrits qu'ils n'ont jamais eus en main. On se met à examiner les Écritures.

[modifier] Action des humanistes

Les humanistes ont dénoncé le manque de discernement de l'Église. De plus, c'est avec eux que l'esprit critique et la recherche de la vérité se développèrent. Certains souverains, qui au tout début étaient contre la Réforme, ont appuyé celle-ci. Le sentiment national encouragera davantage la réforme.

[modifier] Causes culturelles

L'invention de l'imprimerie, la diffusion du papier en Occident, la possibilité d'imprimer la Bible et de la traduire en plusieurs langues furent des causes déterminantes de la Réforme. En effet, alors que les textes sacrés étaient jusqu'alors lus pendant les offices en latin, les possibilités techniques permirent aux hommes de cette époque de constater les incohérences entre le comportement du clergé et ce que prescrivaient les évangiles. C'est de cette façon que Luther dénonça les abus liés aux indulgences.

[modifier] Conséquence : Les réformes

[modifier] Réformes protestantes

Plusieurs réformes sont survenues pendant cette révolution religieuse. Il y a eu la réforme luthérienne, calviniste et anglicane. Ces trois réformes sont toutes d'origine catholique, mais ont toutes leurs particularités. Voici la description de chacune des réformes protestantes.

[modifier] Réforme luthérienne

La réforme luthérienne a été introduite par le moine augustin Martin Luther. Celui-ci vivait dans l'anxiété de son époque. Lorsque le pape Léon X a commencé la vente d'indulgences, Luther s'est révolté. C'est le 31 octobre 1517, qu'il apposa les 95 thèses, contre les indulgences sur la porte de la chapelle du château de Wittenberg. Le pape l'excommunia en 1521. « Luther affirme d'abord que, pour être sauvé, il suffit à l'homme d'avoir la foi, c'est-à-dire la confiance en Dieu. […], Luther rejette la tradition et ne reconnaît que la Bible comme unique source de foi. […] Luther prône, Dieu lui fera comprendre sa parole. C'est l'affirmation du libre examen et de la liberté de conscience face à la tradition et aux commandements humains deux thèmes qu'il développera dans son ouvrage De la Liberté du chrétien. De plus, la doctrine de Luther garde deux sacrements seulement : le baptême et la Cène. Les principes de Luther sont invoqués par des princes allemands alors, ils confisquent les biens de l'Église. Le luthéranisme s'introduisit avec commodité dans la plupart des pays germaniques. En 1529, à la diète de Spire on a décidé de tolérer le luthéranisme dans les endroits où il était déjà implanté. Par contre, même si cela ne faisait pas l'affaire des luthériens, on empêcha la propagation de cette religion dans les provinces du Sud. Les citoyens allemands n'avaient pas de liberté de culte. Seuls les princes choisissaient la religion de leurs sujets. Il y eut en particulier une répression des groupes anabaptistes.

[modifier] Réforme calviniste

Jean Calvin (1509-1564), un jeune homme originaire de Noyon en Picardie viendra à la réforme vers 1530 ; outre la réforme luthérienne, plusieurs raisons peuvent être données pour expliquer son adhésion aux idéaux de la réforme, parmi lesquelles on trouve sa soif d'étudier et l'influence de son cousin Robert Olivétan.
Un jour, il fut obligé de fuir la France à cause des persécutions qui s'étaient déclarées dans ce pays. Alors, il se réfugia à Genève pour l'écriture du livre l'Institution de la religion chrétienne. Ce livre le hissa au rang des docteurs du protestantisme.
Le calvinisme, tout en reprenant la doctrine de Luther, développera d'autres thèmes, aura d'autres accents, toujours dans un cadre de réforme de l'Église catholique.

Au centre du message de Calvin on trouve la gloire de Dieu. Pour lui, l'homme ne trouvait un sens à sa vie que quand il avait cet objectif suprême au cœur de ses motivations. Dieu était souverain mais cependant pas l'auteur du péché, Dieu était cependant plus grand que tous les rois tous les papes et tous les décrets de Rome, c'était bien là l'intention de celui qui deviendra le principal théologien de la Réforme. Selon Calvin, pour savoir si l'on était voué au ciel il fallait regarder trois signes. Si l'on avait la foi, c'était une preuve de cette prédestination. Si l'on pratiquait des vertus, c'en était une autre. En tout dernier lieu, il fallait persévérer dans la foi. Calvin ne condamnait ni ne louait le fait d'être riche, tout dépendait de l'usage qui en était fait comme la lecture de son chapitre sur la liberté chrétienne (livre 3 chapitre 19 paragraphe 9 de l'Institution de la religion chrétienne) nous l'indique ou encore son commentaire sur « tu ne déroberas point » dans cette même Somme théologique (livre 2 chapitre 8 paragraphe 45 et 46). Le calvinisme s'enracina facilement dans les régions où les activités commerciales et financières étaient importantes (ex: Suisse, Pays-Bas…) mais aussi dans des régions comme l'Écosse sous l'influence de John Knox. « Calvin conserva seulement deux sacrements : le baptême et la Cène. Les pasteurs ne sont plus nommés par les princes, mais élus par les fidèles eux-mêmes. Le culte se réduit au chant de psaumes et à la prédication de la parole de Dieu. On le célèbre dans un temple austère, sans images ni crucifix. » Dans l'Église réformée qu'il a dressée à Genève, Calvin ne décidait pas de tout. Il réussit à faire un État où l'Église et le conseil de la ville travaillait ensemble à réguler les mœurs. En 1559, il crée l'Académie pour former de nouveaux pasteurs. Calvin mourut à la suite d'une maladie, le 27 mai 1564. En même temps que la réforme calviniste, en Angleterre, une nouvelle religion prend forme. Voir aussi : Église d'Écosse.

Icône de détail Article détaillé : Réforme écossaise.

[modifier] Réforme anglicane

Icône de détail Article détaillé : Réforme anglaise.

La réforme anglicane commença surtout lorsque le roi Henry VIII fut excommunié par le pape parce qu'il était considéré comme schismatique. Par contre, le roi continua avec la doctrine catholique, mais créa une nouvelle religion, l'anglicanisme, que ses successeurs firent évoluer. En 1534, l'« Acte » de Suprématie fut délibéré par le Parlement d'Angleterre. Ceci plaça l'Église sous le commandement du roi qui prit possession de nombreux monastères pour s'en approprier les biens. L'anglicanisme fut sujet à plusieurs transformations, mais se stabilisa sous le règne d'Élisabeth Ière d'Angleterre. Cette religion fit un lien entre le catholicisme et le protestantisme. « Une première mesure donne à la reine le droit de gouverner l'Église; un autre rend obligatoire un livre de prière (prayerbook) unique. […] Enfin, les Trente-Neuf Articles de 1563 fixe les croyances. […] Du calvinisme, il emprunte une grande partie de sa doctrine, mais conserve la hiérarchie du clergé et des cérémonies du culte catholique. » Il faut préciser que la Bible garda toujours une place importante dans l'anglicanisme. Avec cette religion, deux seuls sacrements sont restés : le baptême et l'eucharistie. Par contre, la Communion anglicane n'a pas seulement des diocèses en Angleterre. Elle en a eu aussi dans d'autre pays.

Les réformes protestantes se sont toutes enchaînées les unes aux autres. Même si les réformateurs ont gardé la base catholique héritée du IVe siècle d'une Église associée au pouvoir temporel , ils ont tous affirmé le SOLA FIDE (par la foi seule) SOLA GRATIA(par la grâce seule) SOLA SCRIPTURA (les écrits bibliques comme unique autorité de foi et de vie) et un culte rendu à Christ seul sans autres intermédiaires .

Réformes Anabaptistes et mouvements révolutionnaires

Depuis le IVe siècle et l'établissement du christianisme comme religion d'état sous l'influence des empereurs romains Constantin et Théodose ,des groupes déjà connus pour leur rigorisme et leur recherche d'une Église « pure », se séparèrent d'avantage de l'Église officielle qui était reconnue et protégée par l'État. C'est là la dynamique des groupes « anabaptistes » qui existèrent premièrement dans l'empire romain puis dans l'empire byzantin et qui subsistèrent en parallèle à l'église médiévale catholique et romaine.

Pétrobrussiens et Henriciens

Vaudois

Les Anabaptistes dans le Saint-Empire romain germanique

Dans la lignée et suivant la même dynamique que les mouvements précédents on trouve en suisse alémanique, particulièrement à Zurich et plus au Nord et à l'est de l'Europe des groupes disparates qui furent au XVIe siècle regroupés sous le vocable péjoratif d'anabaptistes(« rebaptiseur », wieder-taufer en allemand).le baptême des enfants nouveau-nés après s'être généralisé au IVe siècle de notre ère est devenu une véritable institution d'état; refuser de baptiser son enfant c'était se mettre hors la loi.

[modifier] Contre-réforme catholique

Pour remédier à son problème de réforme, le catholicisme fit tout ce qu'il pouvait. Il fallait absolument que la propagation du protestantisme soit arrêtée. Le concile de Trente et la Compagnie de Jésus sont deux exemples de ces moyens mis en œuvre pour stopper la réforme.

[modifier] Concile de Trente

(assimilable à 1545-1563)

« Le redressement interne est surtout l'œuvre du concile de Trente convoqué par le pape Paul III à la demande de Charles Quint pour faire face à la réforme protestante. Le concile s'ouvre en 1545. Quant à Charles Quint, il souhaite faire du concile une sorte de vaste forum où protestants et catholiques discuteraient librement, ce dont le pape ne veut pas. » Le concile de Trente répondait aux propos des protestants et réaffirmait plus exactement qu'au départ les doctrines voulues par Rome. Le catholicisme s'appuyait beaucoup sur la tradition comme autorité englobant la Bible. Les réformateurs ne jugeaient pas le passé, les pères de l'Église ou certains conciles, avec mépris, mais affirmaient qu'il y avait là des contradictions nombreuses et des superstitions populaires qui déformaient le message de L'Évangile ce qui nécessitait un retour complet à la Bible , seul livre inspiré et infaillible pour eux.

Le concile de Trente (en Italie) réaffirma l'autorité des papes, du clergé sur les laïcs , de la Tradition, des conciles, les mérites dans le salut, le purgatoire, les prières pour les morts, le sacrifice de la messe et l'intercession de Marie et des saints. Le catholicisme gardait toujours ses sept sacrements. » Le concile de Trente permit d'arrêter l'expansion et même de reconquérir les endroits déjà perdus. Ce concile consacra la rupture de la chrétienté occidentale en deux : le catholicisme et le protestantisme. Par contre, le concile de Trente n'était pas la seule opération pour enrayer le protestantisme.

[modifier] Les Jésuites

Même si le concile de Trente a beaucoup aidé dans la reconquête des pays écartés, la compagnie de Jésus a amplement aidé dans le travail. Leur fondateur est Ignace de Loyola (1491-1556). C'est en 1534 qu'il créa son ordre, voulant militer et être soumis au pape. Dans cet ordre, une discipline semblable à celle de l'armée faisait place. Tous les membres devaient obéir au supérieur, appelé « général ». La Compagnie se soumettait donc aux ordres du pape pour sauver le catholicisme. L'étude des Jésuites était surtout destinée à la prédication et à l'enseignement. Ces hommes n'hésitaient pas à aller partout dans le monde pour convertir les protestants. En 1556, les Jésuites se comptaient par milliers. Vingt ans plus tard, ils étaient 5000, que ce soit en Amérique latine, en Asie ou en Nouvelle-France. Bref, les Jésuites ont finalisé l'arrêt de l'expansion du protestantisme. Après ce concile les conflits qui avaient caractérisé le XVe siècle et le début du XVIe prirent une nouvelle dimension, une dimension religieuse.

[modifier] Conséquence immédiate : les guerres de religion

Le XVIe siècle commença dans la violence et dans le sang avec les conflits entre la France et l'Espagne pour la domination de l'Italie. Les principaux protagonistes furent François Ier et Charles Quint. En 1529 la « paix des Dames » marquera la fin de la septième guerre d'Italie. Des considérations religieuses s'ajouteront à ces conflits dynastiques surtout après le concile de Trente et le début de la Contre-Réforme. Les guerres de religion ont été d'une ampleur incomparable, d'une extrême violence. Ces affrontements ont fait le tour de la carte de l'Europe que se soit en Allemagne, en France ou aux Pays-Bas. Voici une meilleure description de ce phénomène.

[modifier] Répartition du phénomène

L'unité chrétienne n'étant plus qu'une utopie, des conflits d'une grande ampleur se préparèrent : nommés à tort ou à raison « guerres de religion » (on parlait à l'époque de « troubles »), la dimension religieuse étant variable selon les époques, les lieux et encore plus selon les individus. En France, aux Pays-Bas et en Allemagne les répressions sociales et religieuses étant sévères , des guerres civiles éclatèrent, puis avec les prises de position des princes et des magistrats, elles devinrent des « guerres de religion ». L'empereur Charles Quint combattit l'hérésie avec son armée. Les luthériens, pour se défendre, établirent la Ligue de Smalkade.

Après cette guerre, la paix d'Augsbourg (1555) permit aux princes de choisir eux-mêmes la religion de leurs sujets, selon le principe Cujus regio, ejus religio (tel prince, telle religion).

La France quant à elle, entra en convulsion un peu après l'Allemagne. Pendant 36 ans (1562-1598) les guerres de religion ne cessèrent pratiquement pas. C'est pendant ces guerres que les Provinces-Unies furent créées. En effet, une révolte où se mélangeait sentiment national, intérêts commerciaux et religieux éclata en 1566. Cette révolte, dont l'origine est lointaine, confronta les partisans des réformes calvinistes aux partisans de l'hégémonie espagnole et catholique. Dans les coulisses, plusieurs alliances s'étaient formées. Parfois, ces alliances étaient contre-nature : François 1er, tout en réprimant les réformés français soutiendra les princes allemands pour gêner Charles Quint, de même, il fera alliance avec les Ottomans contre ce même Charles Quint. La papauté tergiversera entre la France et l'Espagne pour contrer la Réforme, du côté protestant Maurice de Saxe combattra au côté de Charles Quint contre d'autres princes protestants avant de faire volte-face et de le défaire à Innsbruck en 1552. Tous ces conflits contribuèrent à amener la guerre de Trente Ans.

[modifier] Guerre de Trente Ans

Situation religieuse de l'Europe centrale en 1618, à la veille de la guerre de Trente Ans.
Situation religieuse de l'Europe centrale en 1618, à la veille de la guerre de Trente Ans.

La guerre de Trente Ans commença en Allemagne en 1618 jusqu'en 1648. Cette guerre débuta par une révolte des Tchèques protestants à cause de l'archevêque de Prague qui avait interdit le culte réformé dans la ville d'où il détenait son pouvoir. Richelieu essaya d'arrêter la guerre, mais n'y parvint pas entièrement. L'Allemagne était complètement ravagée par cette guerre qui fut la plus meurtrière de ce temps. La fin de cette guerre fut établie par la paix de Westphalie (1648). Celle-ci affirma de nouveau le droit des princes d'imposer leur religion à leurs sujets. Bref les guerres de religion ont été très meurtrières, surtout la guerre de Trente Ans.

La réforme religieuse a eu beaucoup d'impacts sur l'Occident, comme les guerres de religion. C'est à partir de cette époque que de multiples religions sont apparues. De plus, ces religions sont encore présentes dans la société occidentale d'aujourd'hui. Après cette époque, le catholicisme a gardé une place prépondérante dans la mentalité de la population.

[modifier] Conséquences plus lointaines : liberté de conscience et une nouvelle vision du monde

Emile G. Léonard a parlé de Calvin comme étant le fondateur d'une nouvelle civilisation, c'est probablement vrai à bien des égards mais il ne faut pas attribuer l'œuvre de la Réforme du XVIe siècle à une seule personne ni dissocier ce mouvement de tout ce qui le préparait dans la société médiévale, des mouvements qui s'épanouirent ou s'affrontèrent lors de la Renaissance. Une chose est certaine : l'évolution des sociétés ayant adhéré à la Réforme présente de nombreux contrastes par rapport au reste de l'Europe, la France qui en fut considérablement influencée au XVIIe siècle représente ainsi un destin particulier.

Désenchantement du monde et alphabétisation

Dans leur lutte contre les superstitions de Rome et les dérives de la spiritualité anabaptiste, le luthéranisme et le calvinisme contribueront au désenchantement du monde. En effet dans ces deux traditions théologiques et particulièrement dans le calvinisme, cela n'est pas le diable, les êtres célestes ou le miraculeux qui sont omniprésent, mais Dieu. Pour le chrétien, Dieu est souverain et il a révélé sa volonté dans l'Écriture : (les 66 livres qui composent la Bible). Un Dieu tout-puissant contribue à rassurer le croyant face au surnaturel, aux peurs moyenâgeuses en tout genre : enchantements, possessions, sortilèges… Dieu, ses attributs, sa volonté et ses commandements sont connus par l'Ecriture, par l'emploi de moyens ordinaires (la lecture, la réflexion), d'où l'usage de la raison. Dieu ne se révèle pas par des songes, des visions, des transes, des convulsions, ou par des êtres bénéficiant de révélations ou pouvoirs surnaturels (prêtres,saints, astrologues) mais par le texte biblique. La mesure d'un homme dans la spiritualité protestante réside dans sa compréhension, sa capacité à expliquer et son obéissance à l'Ecriture. Le capitalisme sera plutôt le signe d'un affaiblissement de cette piété, d'où la nécessité de mouvement de réveil avec des leaders comme John Wesley ou Charles Finney qui insisteront beaucoup sur la sanctification, le renoncement à soi et la charité.

Protestantisme et contestation des monarchies absolutistes

Protestantisme et action sociale

[modifier] Sources

  • Les informations contenues dans ce texte sont tirées de diverses encyclopédies, manuels de niveau collège et articles de périodiques
  • Emile Léonard : Histoire générale du protestantisme, Presse universitaire de France, 1961
  • Verduin Leonard : The Reformers and their stepchildren, Eerdmans Publishing, 1964
  • Séguy Jean : Les Assemblées anabaptistes-mennonites de France, Mouton & Co, 1977
  • Estep William : Renaissance and Reformation, Eerdmans Publishing, 1986
  • Perry Marvin, Chase Myrna, Jacob James, Jacob Margaret, Von Laue Theodore : Western Civilization, ideas,politics, and society, 3e édition, Houghton Mifflin Company, 1989
  • Érasme : Œuvres choisies, Librairie générale française, 1991
  • Delumeau Jean, Naissance et affirmation de la Réforme, PUF, 1973

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes