Bloc identitaire

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Le Bloc identitaire est un mouvement politique identitaire français créé le 6 avril 2003. Le logo du Bloc identitaire représente un sanglier stylisé. C'est une composante d'un nouveau courant de l'extrême droite française apparu récemment et appelé « mouvance identitaire ».

Sommaire

[modifier] Création

Suite à la tentative d'assassinat perpétrée par Maxime Brunerie, – membre du Mouvement national républicain (MNR) et sympathisant d'Unité radicale –, contre le président de la République française Jacques Chirac lors du défilé du 14 juillet 2002, le groupe Unité radicale est dissous le 6 août 2002. Les conclusions de l’instruction menée par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy rendues en juillet 2004 avaient établi que l'attentat, isolé, n'avait pas de lien avec l’engagement politique de Maxime Brunerie. Deux des dirigeants d'Unité radicale (Fabrice Robert et Guillaume Luyt) participent peu après au lancement du site les-identitaires.com et de l'association Les identitaires, avant de contribuer, en avril 2003, à la fondation du Bloc identitaire - Mouvement social européen. Fabrice Robert devient président du Bloc identitaire et Guillaume Luyt vice-président[1].

[modifier] Idéologie

Le Bloc identitaire se donne pour objectif de « fédérer les jeunes Français et Européens fiers de leurs racines et de leur héritage ». Il se présente comme étant « né de la rencontre de militants issus de parcours politiques divers mais partageant tous le même rejet du système dominant :

  • dégoût du matérialisme, du consumérisme et de l'exploitation des travailleurs par le grand actionnariat international ;
  • opposition au métissage ethnique et à la culpabilisation permanente des peuples européens ;
  • dénonciation de la non-représentativité du système électoral français et de la confiscation de la démocratie par une oligarchie (technocratique, financière, syndicale et médiatique) ;
  • refus du prêt-à-penser et du terrorisme intellectuel ;
  • hostilité à l'impérialisme, qu'il soit nord-américain ou islamique. »

Le Bloc identitaire se positionne de diverses manières dans le corpus idéologique d'extrême droite. Il prend une posture ruraliste en « défen[dant] la ruralité comme alternative à la schizophrénie urbaine » et en s'opposant à l'« horreur mondialiste. » Même s'il défend les « racines et de l'héritage » européen, le BI utilise peu les thèmes du traditionalisme catholique. Ainsi introduit-il le thème de « la conjugaison de la résistance identitaire au féminin[2] ».

Le Bloc identitaire fustige de manière radicale l'immigration avec des slogans comme « racaille immigrée » et demande « Pas de kärchers, mais des charters ! ». Ses membres affirment défendre les personnes de « souche européenne » et les « petits blancs de banlieue[3] ». De plus, le Bloc identitaire entend donner à ses actions une dimension européenne puisque, par exemple, il soutient « nos frères serbes du Kosovo » contre les Albanais musulmans au Kosovo.

[modifier] Structures connexes

Le Bloc identitaire est à l’origine de l’agence de presse Novopress[4] et du label musical Alternative-s. Il pilote plusieurs associations qui se veulent à vocation humanitaire et sociale : Comité d’entraide aux prisonniers européens, Solidarité-Kosovo, Solidarité des Français, Soulidarietà… Il a créé avec l'association Terre et peuple le Conseil représentatif des associations blanches. Il entretient des liens étroits avec les mouvements identitaires suisses, belges et portugais. Il publie le trimestriel ID Magazine.

Le Bloc identitaire est également proche des Jeunesses identitaires. Les deux dirigeants du bloc ont reconnu leur « influence » sur celles-ci[5]. Enfin, le nom de domaine du site officiel des Jeunesses identitaires a été déposé par Nos racines qui utilise la même boîte postale que le Bloc identitaire[6],[7] (ainsi que les sites : Les identitaires, Solidarité-Kosovo, Soulidarietà, La maioun, Nissa rebela, Novopress, Expulsion Sans Frontières).

De plus, le porte-parole des JI, Philippe Vardon, est membre du groupe de musique Fraction (anciennement Fraction Hexagone) dont fait aussi partie Fabrice Robert[8]. Enfin lors de sa création, le BI décrivait les Jeunesses identitaires comme son « mouvement de jeunesse ». Néanmoins dans son dossier de présentation de janvier 2005[9], les liens semblent avoir évolué car le BI adopte la position suivante : « En aucune manière les Jeunesses identitaires ne sont le mouvement de jeunesse du Bloc. »

[modifier] Actions et lobbying

Le Bloc identitaire s'est notamment fait remarquer par l'organisation d'actions de « lobbying ».

En 2003, ses militants ainsi que ceux des Jeunesses identitaires ont déclenché une campagne médiatique contre le groupe de rap Sniper, accusé d’être « anti-français » et raciste « anti-blanc », en saturant les organisateurs de concerts et les municipalités où ceux-ci avaient lieu de coups de téléphone, de fax et de courriels. Cette campagne a été reprise par des députés de la droite parlementaire UMP et s'est traduite par l'annulation de plusieurs concerts. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, a été interpellé à ce sujet à l’Assemblée par la député Nadine Morano et 200 députés ont demandé – sous l'impulsion du député François Grosdidier – l’interdiction de groupes de rap présentés comme faisant l’apologie de la violence et du racisme, cependant sans succès.

En 2004, c’est Cesare Battisti (ancien membre des Prolétaires armés pour le communisme, condamné dans son pays pour plusieurs braquages et assassinats) qui est pris pour cible par les militants identitaires. Cesare Battisti est alors menacé d’expulsion et le Bloc identitaire déclenche alors une campagne contre lui : manifestation devant l'ambassade de France à Rome, alerte des parlementaires français, intrusion de ses militants en plein conseil municipal de Paris, protestations auprès des « soutiens » de l'ancien terroriste (notamment les librairies qui diffusent une pétition en sa faveur), publication d'un entretien avec le fils de Lino Sabbadin, assassiné par Battisti[10], etc. Les menaces sur sa sécurité et celle de ses proches font partie des éléments qui entraînent la cavale de Battisti en août 2004. En avril 2006, Cesare Battisti, toujours en fuite, publie aux éditions Rivages et Grasset un livre intitulé Ma Cavale. Il y accuse notamment le Bloc identitaire d’avoir été financé par l’ambassade d’Italie pour l’« agresser[11] ». À la suite de cette publication, les dirigeants du Bloc identitaire ont porté plainte contre Battisti et ses éditeurs pour diffamation.

[modifier] Soupes identitaires

Depuis 2003, le Bloc identitaire organise ou appuie, d'abord directement puis par l'intermédiaire d'associations satellites ou amies, la distribution de « soupes identitaires » aux sans domicile fixe. Ces distributions ont lieu dans plusieurs villes en France et en Belgique : à Strasbourg par le collectif Solidarité alsacienne proche d'Alsace d'abord, à Nice par l'association Soulidarietà, à Paris par l'association Solidarité des Français ainsi qu'en Belgique : à Bruxelles par l'association Renaissance sociale et à Anvers par l'association Antwerpse Solidariteit proche du Vlaams Belang. Le principe de ces soupes identitaires est de contenir du porc ce qui a pour conséquence d'exclure les juifs et les musulmans pratiquants qui la refusent.

Ces distributions sont l'objet de vives critiques (comme celles de la députée européenne Catherine Trautmann) car jugées par certains comme « discriminatoires et xénophobes[12] ». Le préfet du Haut-Rhin a interdit la distribution de la soupe identitaire à Strasbourg le 21 janvier 2006. La distribution a également été interdite à Paris. Pour sa part, le Bloc identitaire défend les soupes identitaires en arguant que « le porc est partie intégrante du patrimoine culinaire de la France[13] ». L'association provencale Soulidarietà revendique « de servir "lu nouostre davant lu autre"[14] (« les nôtres avant les autres ») ».

[modifier] Dirigeants et membres du Bloc identitaire

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

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