Empire mongol

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Évolution de l'empire mongol ██ Empire mongol En 1294 l'empire a été scindé en : ██ Horde d'Or ██ Khanat de Djaghataï ██ Houlagides ██ Empire du Grand Khan (Dynastie Yuan)
Évolution de l'empire mongol ██ Empire mongol En 1294 l'empire a été scindé en : ██ Horde d'Or ██ Khanat de Djaghataï ██ Houlagides ██ Empire du Grand Khan (Dynastie Yuan)

L'Empire mongol, peut-être le plus vaste empire ayant jamais existé, fondé au XIIIe siècle par Gengis Khan, ses fils et petits-fils et leurs armées. Il couvrit jusqu’à environ 33 millions de km carrés, surpassé seulement par l’Empire britannique.

À son apogée, à la fin du XIIIe siècle, l'Empire mongol s'étendait de la Méditerranée au Pacifique et de la Sibérie à l'Inde et à l'Indochine, sans compter les États vassaux de Russie et d'Indochine.

À partir de 1260, il se divisait en quatre ulus (mongol ulus, uls : pays, région) :

L'empire éclata au XIVe siècle avant d'être partiellement rétabli par Tamerlan sous le nom d'Empire timouride, mais certaines principautés (khanats) maintinrent une continuité dynastique jusqu'en 1920.

Sommaire

[modifier] Avant Gengis Khan

Les Mongols vivaient à 1000 km au nord-ouest de Pékin.

Avant l’avènement de Gengis Khan, les différents peuples mongols se faisaient régulièrement la guerre. Une première tentative d’unification des peuples mongols avait échoué en 1161.

Temüdjin, qui allait devenir Gengis Khan, naît en 1155 d’un chef de clan. Il est donc de bonne famille mais sa naissance ne le place pas d’emblée dans la classe des hauts dirigeants de la société mongole.

À la suite de l’assassinat de son père pour des raisons politiques, sa famille est exclue du clan et est condamnée à mener une existence errante.

[modifier] Les conquêtes de Gengis Khan

Grâce à son charisme, Temüdjin réussit à réintégrer le clan et à la suite de diverses amitiés et alliances, il obtient une position de direction. Lors d’une guerre, il vainc un peuple voisin, les Merhits.

Après ses premiers succès militaires, vers 1196, une assemblée des chefs de clans mongols le proclame khan (c’est-à-dire souverain).

En 1206, après qu’il eut vaincu quelques autres peuples voisins, une seconde assemblée le nomme Tchingis Qaghan (souverain océanique, c’est-à-dire souverain universel). Le nom de Tchingis Qaghan deviendra Gengis Khan en français. À ce moment, Gengis Khan ne contrôle que quelques peuples autour de la Mongolie.

En 1207, il s’empare de la Sibérie méridionale. Dans les années suivantes, plusieurs peuples importants de l’Asie centrale se soumettent à lui pour éviter d’être attaquées.

En 1215, il prend Pékin. De 1218 à 1222, il s’empare de l’Iran et de l’Afghanistan.

À sa mort en 1227, il contrôle une bande de terre de 2500 km (distance nord-sud) qui s’étend de la mer Caspienne à la mer de Chine.

[modifier] Khans de l'Empire mongol de la lignée de Gengis Khan

  1. Gengis Khan, premier dirigeant (Khan) mongol et empereur (Khagan) de l'Empire mongol, (1155-1227).
  2. Ögödei, 2e Khan de l'Empire mongol, (1227-1241)
  3. Güyük, 3e Khan de l'Empire mongol (1241-1248)
  4. Möngke (ou Mangu Khan), 4e Khan de l'Empire mongol (1248-1260)
  5. Kubilai Khan, 5e Khan de l'Empire mongol (1260-1279) il conquiert la Chine dont il devient empereur, instituant la Dynastie Yuan (1279-1294).

[modifier] Les conquêtes des successeurs de Gengis Khan

Durant les 30 années qui suivent, les trois successeurs de Gengis Khan sont des diplomates et des guerriers habiles. Ils complètent les conquêtes de la Chine, de l’Iran, de l’Irak, de la Syrie, de l’Anatolie et de l’Europe orientale.

L’Europe centrale et occidentale tremblent mais ne sont pas envahies. Les Mongols renoncent à conquérir l’Europe centrale et occidentale à cause de la fatigue consécutive à de très longues guerres, mais aussi à cause de l’exiguïté des pâturages de la plaine hongroise et de la difficulté de manœuvrer la cavalerie mongole dans les forêts européennes. Les techniques de guerre mongoles ne sont pas adaptées à la géographie de l’Europe.

Les Européens savent les Mongols à leur porte et veulent mieux connaître ces adversaires potentiels. Une intense activité diplomatique se déploie. L’Europe découvre l’Asie. Les voyages de Marco Polo datent de cette époque.

En 1260, à la mort du Grand Khan Mongka, l’empire se scinde en 4 parties : la Chine à l’est, le Djaghataï au centre, l’Ilkhan au sud-ouest (Iran, Irak et Syrie) et la Horde d'Or au nord-ouest (Russie et Europe orientale).

En 1260, l’empire mongol perd sa première grande bataille lorsque l’Égypte s’empare de la Syrie.

Les 4 parties de l’empire ne coopèrent plus. Dans les années suivantes, les Mongols reprendront la mauvaise habitude de se battre entre eux.

[modifier] Un si petit peuple, un si grand empire

Les peuples mongols ne comptaient que quelques centaines de milliers de personnes, la Mongolie en entier de 1 à 1.5 millions de personnes. Il est tout à fait extraordinaire qu’un si petit peuple ait pu conquérir et contrôler un si grand empire.

Les très grands succès de ce petit peuple s’expliquent par les caractéristiques suivantes :

  • les Mongols étaient des hommes d’une grande force physique et mentale, façonnés par un environnement rude ; ils enduraient le froid, la faim et la souffrance ; ils étaient disciplinés ; ils ne se rendaient jamais ; ils étaient tout dévoués à leurs chefs ;
  • selon leur religion et leur culture, un seul peuple et un seul souverain devaient dominer le monde comme un seul Dieu dominait les cieux ; ils croyaient être ce peuple dominateur ;
  • c’étaient de très bons cavaliers qui apprenaient à monter à cheval en très bas âge et passaient leur vie sur un cheval ;
  • leurs généraux étaient des tacticiens très bons et très rusés ; l’image populaire qui représente les Mongols comme des cavaliers fous qui attaquaient et se battaient dans le plus grand désordre est totalement inexacte. Les archers montés étaient d'ailleurs l'unité principale des armées mongoles ;
  • ils ont utilisé la terreur comme arme de guerre ; ils étaient sans merci pour les vaincus, allant même jusqu’à tuer tous les hommes, femmes, enfants, chiens et chats dans une ville conquise : par contre, ils traitaient bien les peuples qui se soumettaient sans combattre ;
  • ils savaient recruter de bons administrateurs chez les peuples qu’ils dominaient et ils leur faisaient confiance ;
  • ils instauraient la paix dans les territoires conquis en mettant fin aux guerres tribales et en pourchassant les malfaiteurs de tout ordre ;
  • ils favorisaient le commerce entre les régions en construisant des infrastructures et en réduisant les taxes ;
  • ils prônaient une justice qui était la même pour les puissants et les humbles ;
  • ils pratiquaient une sollicitude envers les démunis (une forme de redistribution de richesse) ;
  • ils étaient tolérants envers toutes les religions ;
  • ils ne pratiquaient aucune forme de racisme ; ils n’ont pas imposé leur langue ou leurs coutumes aux peuples conquis.

[modifier] La science et les arts sous l'empire

Le siècle de la domination mongole est une période de grandes réalisations scientifiques et artistiques et de profond renouvellement de l’inspiration.

Ces succès sont dus à

  • l’émergence de traditions populaires, jadis refoulées par les élites et les lettrés ; les Mongols, en raison de leur nature plutôt fruste, préféraient la culture populaire à la culture élitaire ;
  • la promotion des basses classes sociales ;
  • les influences qu’exercent les unes sur les autres les diverses civilisations de l’empire.

[modifier] L'évolution des quatre régions de l'empire et la décadence

[modifier] La Chine et la Mongolie

La Chine était un pays vassal de l'empire mongol, tout comme la Mandchourie, la Corée, une partie du Xinjiang et maints états d'Asie du Sud-Est. En ce qui concerne le Tibet, le degré de vassalité par rapport à l'empire mongol reste très discuté : dans cette partie du monde, il existait une relation Maître spirituel-Protecteur pouvant s'appliquer entre individus mais aussi comme base de relation diplomatique entre états. Les documents d'époque, pris objectivement, montrent que le relation diplomatique entre le Tibet et l'empire mongol fut officiellement de ce type là (d'où l'instauration du Bouddhisme tibétain comme religion d'état dans l'empire mongol après la visite du 3e Dalaï Lama, Sonam Gyatso). Il y eut quelques contingents de l'armée mongol stationnés au Tibet mais dans un but de protection du gouvernement tibétain des Dalaï Lama. En tout état de cause, la Chine n'est pas assimilable à l'empire mongol, elle n'en fut qu'une partie soumise. L'empire mongol n'est pas non plus assimilable à la Chine.

Le dernier empereur de Chine de la dynastie Yuan, Togoontomor, fut renversé en 1368 par Ming Hongwu, fondateur de la dynastie Ming. Ses tentatives pour restaurer la dynastie Yuan fut infructueuse, les Mongols retournèrent dans leur patrie et Karakorum redevint le centre politique de la Mongolie.

[modifier] L'Ilkhan (Iran, Irak et Syrie)

Icône de détail Article détaillé : Ilkhan.

Après 1282, la pression musulmane est très forte dans l’état, les véritables mongols n'étant plus représentatifs des rênes du pouvoir, demeurant une véritable minorité.

À partir de 1317, l’état est plus musulman que mongol, en ce sens que malgré la présence de dirigeants mongols (les mongols demeurent païens), le véritable pouvoir est aux mains de dirigeants musulmans.

Sous Abu Saïd (1317-1336), le roi fainéant, la société et l’état se décomposent. Lorsqu’il meurt, en 1336, sans héritier direct, le pays sombre dans l’anarchie.

[modifier] Le Djaghataï et l’Empire timuride

Icône de détail Article détaillé : Khanat de Djaghataï.

Cet état est aussi musulman. Il est difficile à gouverner car instable : le Nord est nomade, païen et pauvre alors que le Sud est musulman, sédentaire et riche.

En 1334, la Sogdiane (aujourd’hui l’Ouzbékistan) fait sécession. Pour la reconquérir, Tughlug Timur se fait musulman et la reconquiert en 1360.

Son successeur, Timur le BoiteuxTamerlan – sèmera la terreur de l’Inde à la Russie et à la Méditerranée et créera l’Empire timuride.

L’empire survivra jusqu’en 1500 (arrivée des Ouzbeks).

[modifier] La Horde d'Or (Russie et Europe orientale)

Icône de détail Article détaillé : Horde d'Or.

Les russes remportent une première victoire contre les Mongols en 1380.

À partir de 1430, la Horde d’Or se brise en morceaux.

Le dernier morceau est toléré par les puissances régionales voisines jusqu’en 1920 parce qu’il constitue une zone tampon bienvenue entre l’Inde, la Russie et l’Iran. En 1920, ce territoire est finalement conquis par la Russie et le dernier descendant de Gengis Khan tire enfin sa révérence.

[modifier] Chute de l’Empire Mongol et domination par les Manchous

[modifier] Bibliographie

  • Roux, Jean-Paul, Gengis Khan et l’Empire mongol, Gallimard, Baune-Les-Dames, France, 2002. (ISBN 2-07-076556-3).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Lien externe