Science

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La science (latin : scientia, « connaissance ») désigne de nos jours à la fois une démarche intellectuelle particulière, et l'ensemble organisé des connaissances qui en découlent.

La science comme démarche s'inscrit idéalement en dehors des dogmes. Elle se base sur un examen raisonné et méthodique du monde[1] et de ses nécessités. Elle vise à produire des connaissances résistant aux critiques rationnelles, ainsi qu'à développer nos moyens d'action sur le monde.

La science relève historiquement de l'activité philosophique[2], et fut pendant longtemps un exercice spéculatif visant à élucider les mystères du monde par l'exercice de la raison. À la fin du Moyen Âge, la science s'est progressivement détachée de l'emprise de la théologie et de la philosophie.

Au cours de son histoire, la science s'est structurée en disciplines scientifiques : mathématiques[3], chimie, biologie, physique, mécanique, optique, pharmacie, médecine, astronomie, archéologie,économie[4], sociologie[4].

Sommaire

[modifier] Les catégories des sciences et les disciplines scientifiques

La science est classiquement divisée en plusieurs catégories dans lesquelles peuvent se placer les grandes disciplines scientifiques.

[modifier] Les catégories de sciences

La philosophe des sciences française Léna Soler, dans son manuel d'introduction à l'épistémologie, distingue d'une part les sciences formelles des sciences empiriques, d'autre part les sciences de la natures des sciences humaines et sociale[5].

Robert Nadeau explique de son côté qu'« on reconnaît généralement qu'on peut classer [les sciences] selon leur objet [...], selon leur méthode [...], et selon leur but »[6]:

  • Selon leur but, on peut distinguer les sciences appliquées et les sciences fondamentales.
  • Les différences de méthodes renvoient à la distinction entre sciences nomothétiques et sciences idiographiques, mais également entre sciences expérimentales, sciences d'observation et sciences spéculatives.
  • Le classement selon l'objet distingue entre sciences empiriques (qui regroupe sciences naturelles, sciences sociales et sciences humaines) et sciences logico-formelles.

Ces grandes catégorisations ne rendent pas compte de réalités plus complexes, une même science pouvant ainsi être pour partie expérimentale, pour partie observationnelle.

[modifier] Selon leurs buts : sciences fondamentales et appliquées

Les sciences fondamentales visent prioritairement l'acquisition de connaissances nouvelles. On ne peut cependant classer a priori une discipline particulière dans un domaine ou dans un autre. Les mathématiques, la physique ou la biologie peuvent ainsi aussi bien être fondamentales qu'appliquées, selon le contexte.

Les sciences appliquées (qu'il ne faut pas confondre avec la technique en tant qu'application de connaissances empiriques) produisent des connaissances en sorte d'agir sur le monde, c'est à dire dans la perspective d'un objectif pratique.

Certaines disciplines restent cependant plus ancrées dans un domaine que dans un autre. La cosmologie est par exemple une science exclusivement fondamentale. L'astronomie est également une discipline qui relève dans une grande mesure de la science fondamentale. La médecine, la pédagogie ou l'ingénierie sont au contraire des sciences essentiellement appliquées (mais pas exclusivement).

Sciences appliquées et sciences fondamentales ne sont pas cloisonnées. Les découvertes issues de la science fondamentale trouvent des fins utiles (ex : le laser et son application au son numérique sur CD). De même, certains problèmes techniques mènent parfois à de nouvelles découvertes en science fondamentale. Ainsi, les laboratoires de recherche et les chercheurs peuvent faire parallèlement de la recherche appliquée et de la recherche fondamentale. Par ailleurs, la recherche en sciences fondamentales utilise les technologies issues de la science appliquée, par exemple la microscopie, les possibilités de calcul des ordinateurs...

La science fondamentale ne doit pas être identifiée à une pure activité intellectuelle et spéculative, elle exige parfois des moyens considérables.

De ce point de vue, Stokes distingue quatre types de pratiques scientifiques. A propos du quadrant vide de Stokes, l'auteur de « Pasteur's quadrant » explique qu'il aurait pu s'appeler le quadrant de Peterson, mais que cet exemple est « trop limité » (p. 75 de « Pasteur's quadrant », voir à cette adresse)

[on peut introduire ici la question de la pluralité des valeurs de la science à partir de la pluralité des systèmes normatifs (CUDOS, PLACE, ...)

On entend souvent aujourd'hui[réf. nécessaire] que science fondamentale et science appliquée ne pourraient plus être distinguées. Outre qu'une telle idée est déjà ancienne[7], elle est très discutable[réf. nécessaire]

[modifier] Selon leurs méthodes

[modifier] Sciences nomothétiques et idiographiques

Une première distinction de cet ordre peut être faite entre les sciences nomothétiques et les sciences idiographiques :

  • Les sciences nomothétiques cherchent à établir des lois générales pour des phénomènes susceptibles de se reproduire. On y retrouve la physique et la biologie, mais également des sciences humaines ou sociales comme l'économie, la psychologie ou même la sociologie.
  • Les sciences idiographiques s'occupent au contraire du singulier, de l'unique, du non récurrent. L'exemple de l'histoire montre qu'il n'est pas absurde de considérer que le singulier peut être justiciable d'une approche scientifique.
La chimie : science expérimentale.
La chimie : science expérimentale.

[modifier] Sciences expérimentales et d'observation

Une seconde distinction peut porter sur le recours, ou non, à la démarche expérimentale :

  • Les sciences expérimentales, comme la physique ou la biologie, reposent sur une démarche active du scientifique, qui construit et contrôle un dispositif expérimental reproduisant certains aspects des phénomènes naturels étudiés. Ces sciences emploient la méthode expérimentale. Les résultats des expériences ne sont pas toujours quantifiables (exemple : l'expérience de Konrad Lorenz avec les oies grises, en éthologie).
  • Lorsqu'il n'est pas possible de contrôler un environnement expérimental, les scientifiques peuvent avoir recours à l'observation. Lorsqu'une discipline se forme autour de cette démarche, on parle alors de sciences d'observation. L'astronomie ou l'économie en sont des exemples classiques. Mais la frontière n'est jamais nette : il existe une économie expérimentale, et la physique des hautes énergies permet d'une certaine façon de tester expérimentalement certaines théories astronomiques. À ce diptyque expérimentation / observation, s'ajoute aujourd'hui la simulation informatique.

[Ajouter ici qqch sur la reproductibilité]

[modifier] Selon leur objet : sciences empiriques et logico-formelles

On peut enfin distinguer les sciences empiriques et les sciences logico-formelles.

Les premières portent sur le monde empiriquement accessible, et partent de notre expérience sensible de ce monde. Elles regroupent :

  • les sciences de la nature, qui ont pour objet d'étude les phénomènes naturels ;
  • les sciences humaines, qui ont pour objet d'étude l'Homme et ses comportements individuels et collectifs, passés et présents. [ne pas oublier de présenter les discussion sur leur caractère scientifique]

De leur côté, les sciences logico-formelles (ou sciences formelles) explorent déductivement, selon des règles de formation et de démonstration, des systèmes axiomatiques. Il s'agit par exemple des mathématiques ou de la logique[8] (idem que pour sciences humaines, mais pour d'autres raisons : la question du statut de science des mathématiques est discutée, il faut le dire).

Cette typologie n'est pas unique, voir l'article Typologie épistémologique.

[modifier] Les disciplines scientifiques

La sciences peut être organisée en grandes disciplines scientifiques, notamment : mathématiques, chimie, biologie, physique, mécanique, optique, pharmacie, médecine, astronomie, archéologie, économie, sociologie.

Les disciplines ne se distinguent pas seulement par leurs méthodes ou leurs objets, mais aussi par leurs institutions : revues, sociétés savantes, chaires d'enseignement, diplômes, etc.

Le classement en discipline est de plus en plus souvent jugé réducteur[réf. nécessaire]. Le périmètre de chaque discipline est souvent flou, et peut varier selon les époques et les lieux. De surcroît, les disciplines sont elles-mêmes structurées en sous-disciplines, qui à leur tour peuvent également être structurées. Et toutes ces structures disciplinaires peuvent se chevaucher.

[modifier] Les méthodes et valeurs scientifiques

S'il est difficile d'établir un consensus sur ce qui relève de la science et ce qui n'en relève pas, la plupart des auteurs, y compris certains parmi les plus relativistes, s'accordent à reconnaître certaines spécificités aux différentes pratiques scientifiques :

  • un certain « refus des dogmes » ;
  • un certain « rapport au monde » ;
  • un certain usage de la « raison » ;
  • une certaine « résistance aux critiques rationnelles ».
  • La finalité d'appréhender un phénomène en relation avec ce qui est connu de son environnement.

Une pratique intellectuelle qui s'éloignerait trop de ces impératifs idéaux ne pourrait plus prétendre au statut de science.

[modifier] Le refus des dogmes

La science ne s'est pas constituée historiquement contre les dogmes religieux[citation nécessaire], mais, en se développant, elle a parfois bousculé les modèles existants défendus par les institutions en place. Ces dernières étant souvent religieuses ou fortement liées avec une autorité religieuse, les relations entre science et religion ont été très conflictuelles en Europe jusqu'au XIXe siècle[citation nécessaire].

[modifier] La rencontre de la réalité

Il y a dans la démarche scientifique l'idée qu'il faut aller à la rencontre de la « réalité », se frotter à quelque chose qui résiste. [reprendre ici la question de la reproductibilité, la nuancer].

Ce « rapport au monde » renvoie également à un certain rapport à la vérité.

[modifier] Une démarche méthodique

Mais si personne ne défend plus l'idée d'une méthode scientifique unique et algorithmique, aucun auteur n'admet l'idée d'un complet relâchement méthodologique des sciences.

Ziman, p. 145

Cette méthode n'exclue pas l'imagination, le sens de l'esthétisme, le recours à l'analogie, ...

[modifier] Exposition aux critiques rationnelles

[modifier] Les valeurs de la science

Les méthodes scientifiques reposent sur un ensemble de pré-supposés philosophiques et ont elles-même donné naissance à un ensemble de valeurs.


[modifier] La dynamique du progrès scientifique

La dynamique d'évolution de la science n'est pas linéaire. Les logiques qui gouvernent les mécanismes de production de la connaissance sont de deux ordres : collectifs et individuels. Plusieurs théories se sont attachées à expliquer les facteurs d'évolution des sciences :

  • Rupture et continuité : ce thèmes est étudié par Gaston Bachelard et la notion d'obstacle épistémologique --> approche psychanalytique de la science; le continuisme ; la notion de révolution scientifique (Kuhn); ...
    • Le rôle des controverses :les controverses sont à la fois un moteur et une fenêtre sur la dynamique de la science.


  • Dynamiques collectives. La science est fondamentalement une entité collective, ce que prennent en compte les théories suivantes :
    • La tension essentielle : Polanyi, puis Kuhn, montrent que la science avance entre tradition et hétérodoxie[réf. nécessaire].
    • La construction de réseaux : Latour et Callon développent une conception renouvelée de la dynamique de la science, en soulignant la co-construction de la science et de la société[9]
    • Du mode 1 au mode 2 ?


  • Les moteurs de l'engagement. A la dynamique collective de la science s'ajoute les moteurs des pratiques scientifiques individuelles. Ce sujet fut longtemps ignoré des épistémologues et des philosophes des sciences, au nom de la distinction entre contexte de découverte et contexte de justification. La découverte scientifique n'était justiciable que d'une analyse psychologique. Cette distinction s'estompe aujourd'hui, et les philosophes commencent à porter leur regard sur les pratiques concrètes des scientifiques.
    • La libido sciendi
    • Systèmes d'incitation : les prix, le peer-review, ...


  • Les logiques de la découverte peuvent reposer sur :
    • L'imagination et l'esthétique,
    • Le rôle de l'analogie,
    • La sérendipidité, ou les découvertes heureuses par hasard.


[modifier] L'Histoire des sciences

Le chercheur français André Pichot distingue entre l'histoire des connaissances scientifiques et celle de la pensée scientifique. D'autres histoires sont également possibles, notamment celle des institutions scientifiques, celle des conceptions de la science, ou celle des disciplines. Retracer l'histoire des sciences demande de tenir ensemble chacun de ces fils.

De nouvelles approches de la science et de son histoire soulignent également la pluralité des origines de la science, tant moderne qu'ancienne. Il s agit alors soit de reconsidérer le caractère véritablement scientifique des traditions pré-héllénistiques (pour la naissance de la science), soit de réviser notre connaissance de la révolution scientifique qui vit apparaître la science moderne (voir par exemple « rethinking the scientific revolution » de ?).

[modifier] Histoire des sciences

Voir les articles Histoire des sciences, Chronologie des sciences, Découverte scientifique, Histoire des sciences (discipline).


[modifier] Histoire de la pensée scientifique

Voire aussi Histoire de la méthode scientifique.

Alors que la science n'était pas encore née, certaines des connaissances qui la constituent aujourd'hui étaient déjà bien formée. En astronomie ou en mathématiques, les hommes ont très tôt développé un savoir proto-scientifique.

Il faut attendre la Grèce du Ve  siècle av. J.-C. pour voir apparaître l'embryon d'une pensée scientifique. Cette opinion est notamment défendue par un auteur comme Geoffrey E. Lloyd, qui voit dans la Grèce le véritable berceau de la science (Lloyd 1990). Elle est aujourd'hui encore couramment admise en occident. Ainsi, Platon est-il introduit comme l'inventeur de la science dans l'ouvrage de synthèse de Pierre Wagner (Gourinat 2002a, p. 69), tandis que l'on doit à Aristote la dimension démonstrative de la science (Gourinat 2002b, p. 581) ainsi qu'une première forme de méthode (Lecourt 2001). On la retrouve également, et de manière explicite, chez Dominique Lecourt (Lecourt 2001, p. 6), ou encore chez André Pichot.[10]

La « pensée scientifique » serait finaliste au temps d'Aristote, puis elle a connu une première rupture avec le finalisme avec Galilée, et une seconde avec Darwin.

Au XVIIe siècle vient la « révolution scientifique »[11], ainsi que la mathématisation de la science[12].

Une pensée scientifique tournée vers les textes sacrée au temps de Thomas d'Aquin, puis vint Galilée.

Ce n'est encore que beaucoup plus tard que la science s'institutionnalise réellement, au cours du XVIIe siècle d'abord, cette institutionnalisation s'accélérant au XIXe et XXe siècles. L'un des principaux vecteurs de cette institutionnalisation est l'apparition des académies des sciences et sociétés savantes, puis de l'université.

C'est à ce moment là que le mot « science » prend son sens actuel. « Scientifique » apparaît peu après.

Selon certains auteurs, la science deviendrait ou serait aujourd'hui une « technoscience »[réf. nécessaire].

De grandes transformation depuis les années 1970, en particulier en ce qui concerne la PI (Pestre).

[modifier] Formation des disciplines scientifiques

Voir aussi Histoire des sciences (discipline)

La science s'est structurée en disciplines, qui chacune ont leur histoire. Joseph Ben David est l'un des grands auteurs ayant fait porter sa réflexion sur le mécanisme de formation des disciplines.

[modifier] L'historiographie des sciences

Cette discipline a considérablement évoluée depuis la fin des années 1970.

L'histoire des sciences n'est pas réductible à la construction d'une chronologie des découvertes scientifiques. Les historiens visent à élucider les mécanismes de production de la connaissance scientifique.

[modifier] Institutions et métiers scientifiques

La science n'est pas une démarche éthérée. Elle s'inscrit dans une réalité concrète, avec ses métiers, ses instruments, ses lieux, ses institutions. Elle est elle-même une institution.

L'idée d'une « science pure », simple quête du savoir libérée de toute influence économique ou politique, honneur de l'esprit humain, est très moderne.

[modifier] Les instruments de la science

La science ne pourrait se développer sans la technique et la technologie qui l'accompagne. Cela va des techniques de souffleur de verre jusqu'aux dispositifs ultra-technologiques des détecteurs de particules.

[modifier] Les lieux de la science

L'un des lieux de science est l'université, où se créé, se stocke et se transmet le savoir. Elle regroupe en effet des laboratoires de recherche, des bibliothèques et bien sûr des salles de cours. Elle illustre par elle même le lien entre recherche et enseignement supérieur.

Il existe aussi des laboratoires hors université, publics ou privés qui contribuent fortement au développement de leurs disciplines respectives.

Des endroits tels que le Futuroscope, la Cité des Sciences ou le palais de la Découvertes, la font aussi vivre et communiquer.

Les Etats ont développé des institutions de recherche scientifique. En France, il s'agit du CNRS, de grands établissements (tel le Muséum national d'histoire naturelle), des Établissement public à caractère scientifique et technologique, l'INRA, l'INRIA, le CNES, etc.

[modifier] Les métiers de la science

Le terme de « chercheur » regroupe une réalité assez hétéroclite: il peut être étudiant (en stage, en thèse ou en stage post-doctoral), ingénieur, technicien ou bien sûr docteur, grade clef de la recherche académique.

Néanmoins ce métier ne se résume pas à la figure du chercheur. Un laboratoire de recherche constitué uniquement de chercheurs ne saurait exister tant est importante la place du « support ». Il faut des personnels pour entretenir les locaux, envoyer les commandes, gérer le courrier, mettre en œuvre les appareillages, superviser le parc informatique, nettoyer les locaux etc...

De ce point de vue là le laboratoire ne s'éloigne donc pas d'une entreprise classique: les fonctions supports sont aussi importantes que les fonctions métiers. Ces fonctions peuvent être remplies par des personnels de recherche ou non.

[modifier] La science, une institution

La science est considérée elle-même comme une institution.

C'est classiquement la sociologie qui étudie la science en tant qu'institution à travers la recherche scientifique.

L'ensemble des actions entreprises en vue d'améliorer et d'augmenter l'état des connaissances dans un domaine scientifique constitue la recherche scientifique. L'organisation et la prise en charge des activités de recherche constituent un enjeu important de compétitivité et de prestige pour toutes les nations.

La recherche scientifique est devenue depuis quelques décennies un enjeu majeur pour le développement économique. C'est dans cette perspective que furent développés des outils statistiques visant à mesurer la production scientifique d'une nation, d'une région, d'une institution ou d'un individu.

Cette institution science porte également des éléments idéologiques.

[modifier] Mesurer la science

La scientométrie est un ensemble de techniques bibliométrique appliquées à la mesure des caractéristiques des systèmes scientifiques.

[modifier] Politiques de la science

Si l'organisation de la science est dans une large mesure le fait des scientifiques eux-mêmes, elle peut également être orientée ou structurée par des décisions politiques. Il s'agit d'en instrumentaliser la puissance.


[modifier] Utilité et applications de la science

La science peut être conçue comme une activité gratuite, uniquement dirigée vers la satisfaction intellectuelle des savants. Elle peut être vue comme la principale source de progrès, aussi bien matériel que moral. Elle peut enfin être conçu comme un moyen d'améliorer le confort par le développement de nouvelles techniques, ou enfin comme l'une des principaux moteurs de la croissance économique.

[modifier] Thèse de la science pure

Dans une lettre du 2 juillet 1830 adressée à Legendre, C.G.J. Jacobi écrit: « M. Fourier avait l’opinion que le but principal des mathématiques était l’utilité publique et l’explication des phénomènes naturels; mais un philosophe comme lui aurait dû savoir que le but unique de la science, c’est l’honneur de l’esprit humain, et que sous ce titre, une question de nombres vaut autant qu’une question du système du monde. »[13] C'est la thèse de la science pure. Le débat est toujours d'actualité.

[modifier] La science au service de l'humanité

La science serait avant tout un le moyen de faire le bonheur de l'humanité, en étant le moteur du progrès matériel et moral. Cette thèse est distincte de celle de la science pure, et pose le problème de l'autonomie de la science, en particulier dans son rapport au pouvoir politique.

La science offre :

[modifier] La science au service de la société

La science peut répondre aux demandes en matière de santé, mais également de sécurité. La science peut ainsi servir des objectifs militaires, ce qui n'est plus tout à fait la même chose que le service de l'humanité.

Pécresse : « la science est au service de la société »


[modifier] La science dans l'économie de la connaissance

Aujourd'hui, la science est couramment associé à l'enrichissement collectif.

[modifier] Économie de la science

La science s'inscrit de deux manières dans les débats économiques : comme objet d'étude, elle attire l'attention des économistes qui tentent d'en saisir la dynamique et d'en comprendre la nature[14] en mobilisant leurs propres instruments conceptuels. Comme enjeu, elle est au coeur des débats sur l'économie de la connaissance[15].

[modifier] La science comme objet économique

Pendant longtemps, la science fut considérée par les économistes comme un stock de connaissance nourrissant la croissance économique.

[modifier] La science comme enjeu économique

La science est depuis longtemps, depuis Roger Bacon au moins, un enjeu économique. Depuis quelques décennies, la place de la science dans le système économique s'est considérablement accrue avec le développement de ses applications industrielles, et plus généralement de la technoscience.


[modifier] Science et société

[modifier] Le grand public et la science

La compréhension de la science par le grand public est l'objet d'études à part entière, des revues sont consacrées à ce sujet (en particulier Public Understanding of Science). Cette notion de Public Understanding of Science (expression consacrée en Grande Bretagne, « science literacy » aux États-Unis, « culture scientifique » en France[16]).

« The term “scientific literacy” was coined in the late 1950s, and most probably appeared in print for the first time when Paul Hurd (Hurd, 1958) used it in a publication entitled Science Literacy: Its Meaning for American Schools (DeBoer, 1991; Roberts, 1983). »[17]


[modifier] Différentes formes de dialogue

Du modèle de l'instruction publique à la co-construction des savoirs (Callon et Lascoumes en particulier).

[modifier] Les enjeux éthiques

double dimension : éthique des chercheurs, mais également enjeux éthique propres aux développement scientifiques (bioéthique en particulier).

[modifier] Science et religion

Philosophiquement, la notion moderne de la science est apparentée à l'immanentisme, qui est une forme de rationalisme agnostique développée par Kant et Spinoza. Cette origine philosophique de la science explique en grande partie les difficultés épistémologiques et éthiques contemporaines.[réf. nécessaire]

[modifier] Science et démocratie

[modifier] Autonomie de la science

Cette question de l'autonomie de la science diffère d'un pays à l'autre. En France, cette autonomie est généralement confondue avec l'idée que la science doit être détachée des intérêts mercantiles. Dans les pays anglo-saxons, l'enjeu est plutôt son indépendance à l'endroit du pouvoir politique.

Un des principaux arguments en faveur de l'autonomie de la science est sa sérendipité, et l'on retrouve souvent l'exemple fameux de « l’électricité [qui] n’a pas été inventée en cherchant à perfectionner les bougies »[18].

« Il convient [d’] opposer [à l’utilitarisme][19] une autre conception de la science, conception traditionnelle chez nous, mais qu'il faut remettre en valeur avant qu'il ne soit trop tard. Pour nous, la science est l'effort méthodique entrepris par l'homme pour connaître le monde. Elle n'a d'autre objet, d'autre but que de savoir. L'homme est entouré de mystères: la science lui offre le moyen de les percer tous les jours davantage. C'est là son rôle fondamental et, par cela seul, bienfaisant. En d'autres termes, selon le mot profond de Jacobi, la science est faite pour l'honneur de l'esprit humain. »[20]

[modifier] Le scientisme

exemples de formes contemporaines de scientisme : Weinberg[21], Dawkins, Hawking, ...

[modifier] Définir la science

L'idée qu'il soit simplement possible de la définir est loin de faire l'unanimité. Alan Chalmers, après avoir examiné les principales théories de la science du XXe siècle, écrit « qu'il n'existe pas de conception éternelle et universelle de la science [...] Rien ne nous autorise à intégrer ou à rejeter des connaissances en raison d'une conformité avec un quelconque critère donné de scientificité » (Chalmers 1987, p. 267). Après avoir également constaté qu'aucun des critères de démarcation suggéré par les épistémologues du XXe siècle n'a arraché l'assentiment général, Robert Nadeau écrit pour sa part qu'on « ne peut apparemment formuler un critère qui exclut tout ce qu'on veut exclure, et conserve tout ce qu'on veut conserver » (Nadeau 1999, p. 126), tandis qu'André Pichot reconnaît dès l'introduction de La naissance de la science qu'il est « probablement utopique de vouloir [en] donner une définition a priori » (Pichot 1991, p. 7).

La définition proposée ci-dessus n'échappe évidemment pas à ce constat. Ainsi, non seulement un certain « dogmatisme » n'est-il pas absent de la démarche scientifique, mais il participe à sa bonne marche[22]. Les références à la raison et à la méthode sont également très discutables, lorsque l'on examine les pratiques concrètes des chercheurs[23]. L'idée même d'une production de connaissance est problématique : nombre de domaines reconnus comme scientifiques n'ont pas pour objet la production de connaissances, mais celle d'instruments, de machines, de dispositifs techniques[24].

Pour autant, cela ne signifie pas nécessairement, comme l'écrit Paul Feyerabend, que « la science est beaucoup plus proche du mythe qu'une philosophie scientifique n'est prête à l'admettre » (Feyerabend 1979, p. 332). Un sociologue comme Raymond Boudon s'appuie ainsi sur la notion d'airs de famille[25] pour critiquer l'idée que l'absence de définitions claires de la science déboucherait nécessairement sur la négation de toute spécificité de la science, c'est à dire finalement sur une forme de relativisme : « [Les] conclusions relativistes ne tiennent que grâce à l'a priori selon lequel à tout sentiment de distinction doit correspondre une distinction soit objective, soit sociale. En revanche, elles disparaissent lorsque l'on admet que les notions de « progrès » , d'« objectivité », de « vérité », de « science » [...] se matérialise[nt] de mille façons entre lesquelles il y a seulement des airs de familles »[26] (Boudon 1990, p. 359). Dans le même ordre idée, Robert Nadeau souligne, après avoir expliqué l'impossibilité de définir des critères de démarcation satisfaisants, que « tous [les épistémologues] s'entendent pour dire qu'il existe bel et bien telle choses que des énoncés (ou des activités) scientifiques [...]. Ce qui semble indiquer, ajoute-t-il, que le problème de la démarcation est bien réel et que pour l'épistémologie tout au moins, il demeure entier » (Nadeau 1999, p. 126). Mais il n'en reste pas moins, comme l'écrit Dominique Pestre, que « ce que nous mettons sous le vocable « science » n'est en rien un objet circonscrit et stable dans le temps qu'il s'agirait de simplement décrire » (Pestre 2006, p. 104). Du moins, une telle position serait aujourd'hui difficile à défendre parmi les spécialistes de la science.

[modifier] Une science mythifiée

C'est pourtant une telle représentation de la science qui circule parmi le grand public, le plus souvent accompagnée de quelques autres lieux communs, que l'on retrouve en particulier dans l'enseignement scolaire. Robert Nadeau, en s'appuyant sur une étude réalisée en 1984[27], considérait déjà, en 1986, que la culture scolaire est « constituée de clichés épistémologiques » qui formeraient ensemble « une sorte de mythologie des temps nouveaux » qui ne serait pas sans rapport avec une sorte de scientisme (Nadeau 1986).

Ces représentations courantes de la science sont étudiées par des chercheurs en sciences de l'éducation. On pourra citer parmi eux Norman G. Lederman, Yvonne Meichtry ou William F. McComas[28]. Ce dernier, en compulsant une série de manuels scientifiques américains destinés aux lycéens, identifie une dizaine de « Mythes » scientifiques (McComas 1998), à commencer par l'idée que les lois, et plus généralement les connaissances scientifiques, sont des vérités absolues et dernières, et que les preuves scientifiques sont non moins absolues et définitives. Une telle conception de la science est couramment véhiculée par les média, en particulier la télévision. Harry Collins écrit ainsi que à la télévision, la science est présentée comme générant des certitudes auxquelles elle conduit directement. Ce qui est incertain ou ambigu est issu de l'incompétence des scientifiques, ou d'une insuffisance expérimentale. Les problèmes qui se posent toujours seront de toute façon résolus par de futurs tests." On doit cependant relever, comme le note S. Holly Stocking, professeur de journalisme à l'université d'Indiana et ancienne journaliste du Los Angeles Times, que ce type de discours a son pendant, et que l'on reproche aux journalistes tant leur excès de confiance que leur méfiance excessive[29]. Le mythe de la science incarnant la vérité va ainsi de pair avec l'idée non moins mythique d'une connaissance scientifique toujours provisoire et instable. Mais aucune de ces conceptions n'est partagée par les spécialistes de la science, à l'exception de quelques scientistes ou relativistes radicaux finalement très minoritaires[30]

Murray Gell-Mann, un physicien américain.
Murray Gell-Mann, un physicien américain.

McComas repère également le mythe de la science comme application d'une « méthode scientifique » générale et universelle. Il cite les travaux de plusieurs historiens, sociologues ou enseignants dont les travaux montrent la faiblesse de cette idée reçue, mais il est également possible de s'appuyer sur les propos du grand physicien Murray Gell-Man, qui rappelle qu'en «  pratique, l'entreprise scientifique ne se conforme pas exactement à un quelconque modèle précis dictant les règles de sa conduite » (Gell-Mann 1997, p. 99). Autre lieu commun (toujours selon McComas), cette méthode scientifique consisterait en l'application de procédures codifée, en une sorte de démarche algorithmique ne laissant que peu de place à la créativité, à l'imagination ou à l'intuition, voire pas du tout. Les travaux de Gerald Holton, entre autres, montrent qu'il n'en est rien (Holton 1998). Toujours dans le registre méthodologique, McCormas signale la confusion courante entre science et expérimentation, ce que Robert Nadeau nomme l'« experimentalisme étroit » (Nadeau 1986) : il n'y aurait de science qu'expérimentale. Là encore, chacune de ces idées reçue est l'objet de très vives critiques par la plupart des spécialistes[réf. nécessaire].

D'autres lieux communs sont également signalés, comme l'idée que le progrès de la science repose sur sur le génie de quelques héros solitaire, la confusion entretenue entre science et technologie[31], ou encore l'idéalisation du processus de délibération au sein de la communauté scientifique, d'où toute passion et tout intérêt seraient exclus. A l'énumération de McComas peut également être ajouté le mythe de la mathématisation (ou de la formalisation) comme critère de scientificité[32], celui d'une science se résumant à la recherche des lois de la nature, celui de la pure objectivité des scientifiques, celui d'une science toute entière tournée vers le bienfait du genre humain, ou encore celui de la « science pure ».

La communauté scientifique n'est pas épargnée par les idées reçues. Louis Althusser, qui a produit un cours sur cette question, explique que « tout scientifique est affecté d'une idéologie ou d'une philosophie scientifique » (Althusser 1967, p. 76) qu'il appelle « Philosophie Spontanée des Savants » (et qu'il abrège en « P.S.S. »). Cette PSS, qui selon Althusser « fonctionne en silence » (Althusser 1967, p. 76), présenterait un « contenu [...] contradictoire » (Althusser 1967, p. 100) composé de l'association de convictions matérialistes et objectivistes et de croyances idéalistes (Althusser 1967, p. 100-101). À la suite d'Althusser, l'idée d'une philosophie spontanée des savants a été reprise par d'autres auteurs, sans que soit toujours conservé le sens que lui accordait le philosophe marxiste. Dominique Pestre l'oppose ainsi à l'idée que l'essentiel de ce qui concerne la science se passe « dans l'univers clos des laboratoires » (Pestre 2006, p. 94). Il peut s'agir également de l'idée d'une certaine « pureté » effective ou désirable de la science, qui serait ou devrait être détachée des contingences de ce monde[33]. Plus généralement, cette notion de philosophie spontanée des savants signale moins la croyance en un ensemble de mythes dénués de fondement que l'adhésion non questionnée à certaines intuitions métaphysiques ou philosophies, tenues alors pour évidentes, cependant qu'elles sont au cœur d'après discussions parmi les philosophes. Mais comme l'écrit Harry Collins, lui-même physicien de formation, la réflexivité, le retour philosophique sur soi-même et sur ses pratiques, n'est pas plus utile au chercheur que la grammaire générative ne l'était à Shakespeare[34].

[modifier] Qu'est-ce que la science ?

Pour dépasser ces idées reçues et ces philosophies spontanées, et commencer à comprendre ce qu'est la science, il faut s'adresser aux auteurs — philosophes, méthodologues, épistémologues, sociologues, anthropologues, psychologues, économistes... — qui ont cherché à penser la science depuis Platon et Aristote[35]. En près de 2500 ans de réflexions sur la science, le sens de ce mot a évolué, les pratiques qu'il recouvre également. La science elle-même a évolué, ainsi que les méthodes visant à en saisir le sens. Arrêtons-nous déjà quelques instant sur les changements de sens [introduire ici évolution étymo].

Le XXe siècle a marqué un tournant radical. Très schématiquement, aux premières réflexions purement philosophique et souvent normatives sont venus s'ajouter des réflexions plus sociologiques[36] et psychologiques[37], puis des approches sociologiques et anthropologiques plus audacieuses dans les années 1980, puis enfin des approches fondamentalement hétérogènes à partir des années 1990 avec les Science Studies, qui mêlent diverses disciplines pour comprendre la science, de la philosophie à l'économie en passant par l'anthropologie et la psychologie. Dans le même temps, le regard des analystes de la science se détourne progressivement des grands récits pour aller s'intéresser aux détails de la science en action[38]. Il s'agit d'une sorte d'immanentisation de la conception de la science : elle n'est plus considérée aujourd'hui comme une entité éthérée. La science est prise aujourd'hui dans toute sa complexité, et dans son intrication avec le cognitif, le social, l'institutionnel. Il s'agit aussi d'une acceptation de sa complexité. Ce mouvement ne s'est pas fait sans grandes controverses, en particulier autour des questions du relativisme[39]. Il semblerait aujourd'hui que les esprits s'apaisent, et certains auteurs s'attachent à faire converger les différentes approches, de la philosophie à la sociologie en passant par l'économie.

[modifier] Un corpus de connaissances et de méthodes ?

Pendant longtemps, la science était conçue comme un corpus de connaissances et de méthodes, objet d'étude de la Philosophie des sciences. La science est alors ordonnée et désincarnée.

Sans remonter jusqu'à Aristote, on peut commencer avec les philosophes comme Roger et Francis Bacon, Descartes, les empiristes, puis un peu plus tard Mach, Poincaré, Duhem, Bachelard, le cercle de Vienne, puis Popper, Quine, Lakatos. Les œuvres successives de ces savants et philosophes (parfois les deux), vont progressivement troubler l'image de la science. La plupart cependant en restait à une conception de la science comme corpus de connaissance, éloigné de la société. La science est l'objet de la philosophie.

Les analyses de la science (on parle parfois de métasciences) ont tout d'abord porté sur la science comme corpus de connaissance, et ont longtemps relevé de la philosophie et de l'épistémologie, (l'analyse de chaque discipline particulière relevant des épistémologies régionales). Il s'agissait des prémices de la philosophie des sciences, au XIXe siècle [réf. nécessaire].

Considéré comme un corpus de connaissance, l'étude de la science relève de l'épistémologie et de la philosophie des sciences.

Contexte de justification et contexte de découverte La philosophie des sciences et l'épistémologie ne se préoccupent traditionnellement que du contexte de justification. C'est là que se logerait la spécificité du discours scientifique.

Les approches philosophiques sont souvent normatives : il s'agit de définir les critères permettant de distinguer la bonne science de la mauvaise, la science des non sciences et des pseudo-sciences. Une part importante de ces réflexions relèvent en effet de la méthodologie, et émanent par ailleurs souvent d'acteurs importants de la scène scientifique. Il s'agit de comprendre en quoi consiste la méthode scientifique

Les premières spéculations philosophiques visant à élucider le problème de la connaissance remontent à l'Antiquité grecque, et furent en particulier développées par Aristote. Les grands schémas de pensée qui y furent développés n'ont en rien perdu leur actualité, et nous retrouvons aujourd'hui des oppositions pensées il y a plus de deux millénaires.

La science comme épistémé s'oppose à la doxa, à l'opinion, au sens commun. Une telle conception se retrouve en particulier chez Bachelard. Elle n'est cependant pas partagée par tous. Duhem fait une place au sens commun, et ne voit pas de rupture fondamentale avec la science. Aujourd'hui, l'idée d'une rupture entre la science et l'opinion est l'objet de critiques, qui en particulier montre les limites de cette idée en l'historicisant (voir les travaux de Bernadette Bensaude-Vincent).

La science serait comme l'application de la raison à l'exploration du monde qui nous entoure.

La science ne fonctionne pas par méthode déductive pure. Une série d'expériences ne validerait en effet des résultats qu'effectués à une date et en un endroit particuliers, sans possibilité logique de les généraliser. Bertrand Russell mentionne dans son ouvrage Science et religion (chapitre La science est-elle superstitieuse ?) ce qu'il nomme le scandale de l'induction, et qu'il voit comme un mal nécessaire.

[peut-on introduire la notion de reproductibilité à partir du rôle de l'induction en science ?]

La science avance par théorisation, mais aussi par modélisation. La notion de modèle est très importante. Si la notion de théorie est depuis longtemps centrale en philosophie des sciences, il a fallu attendre le milieu du XXe pour qu'elle se saisisse de la notion de modèle[40].

Les philosophes, comme les méthodologues, visent en particulier à distinguer science et non-science, à définir des critères (on pourra évoquer la tentation positiviste et la science comme langage).

Il s'agit de trouver le moyen de distinguer clairement science et pseudo-science.

Les propositions de critères sont innombrables (Nadeau)

Un exemple méconnu : l'opérationnalité proposé par Jean Ladrière (Universalis)

On doit également signaler le courant conventionnaliste.

L'échec du projet fondationnaliste : ce projet visait à établir des critères clairs permettant de s'assurer de la vérité d'une proposition, et en particulier d'une loi causale ou statistique : « on peut dire qu'en ce qui concerne les sciences empiriques tout au moins, le projet fondationnaliste a échoué : il n'a pas réussi à montrer comment pouvait être fondée la relation, d'abord entre expérience immédiate et énoncé d'observation, ensuite entre terme observationnel et terme théorique, enfin entre énoncé singulier et énoncé universel ou probabiliste. » (Nadeau 1999, p. 272). Cet échec, qui est en particulier celui des tentatives visant à résoudre le problème de l'induction, ruine l'espoir de faire tenir la notion de « science » dans la définition de sa méthode.

Le falsificationnisme : Chalmers expose les limites de la solution apportée par Popper au problème de la démarcation entre science et non science, qui est bien loin d'avoir l'universalité qui lui est généralement accordée[41]. Chalmers prend soin de préciser qu'il n'est pas vrai que « tout point de vue soit aussi bon qu'un autre », dénonçant ainsi le relativisme. Mais il n'en fait pas moins ce constat : il n'existe pas de critères de scientificité universellement valables.

Il faut aussi évoquer le débat entre réalisme et anti-réalisme.

Où l'on peut reparler des réflexions de certains savants qui, comme Weinberg, adhère sans réserve au réalisme métaphysique.

Il s'agit bien sûr de cette forme de réalisme métaphysique naïf pointé par Althusser[42].

Les travaux de Kuhn vont marquer une rupture fondamentale en philosophie, en histoire et en sociologie des sciences. Il va historiciser la science, et rejeter une conception « momifiée » de la science (Hacking cité dans Soler p. 965), ainsi que plus généralement le cadre de pensée que partageaient, malgré toutes leur différences, les héritiers de Popper et de Carnap.

Les difficultés à cerner la science peuvent déboucher sur certaines formes de relativisme, dont le fameux anarchisme épistémologique : Devant les difficultés soulevées par le problème de la démarcation, le relativisme apparaît comme une solution radicale : si la distinction entre le scientifique et le non scientifique est si difficile à saisir, c'est qu'elle n'a aucune existence en soi. Il est toujours loisible de tracer des frontières entre science et non science, mais elles restent toujours contingentes, relative à une époque et un lieu particulier. Il n'y a pas vraiment de « corpus » (d'où le point d'interrogation du titre de ce paragraphe).

[modifier] Une entité concrète, humaine et sociale

Au cours du XXe siècle, la sociologie a commencé à saisir la science sous l'angle institutionnel. Dans les années 1960 et 1970, une grande part de ces études s'inscrivait dans le courant structuraliste, duquel il s'est détaché au cours des années 1980 et 1990.

Depuis le début des années 1980, les sciences sociales cherchent à dépasser l'étude de l'institution science pour aborder l'analyse du contenu scientifique.

La sociologie des sciences aborde la science comme phénomène social, comme une institution sociale.

Longtemps abandonnée aux épistémologues et aux philosophes, la science a commencé à être l'objet de l'attention des sociologues au milieu du XXe siècle, avec les travaux fondateurs de Robert K. Merton, qui décrit la science comme un système normé (normes qui peuvent être inscrites, par exemple, dans le système d'évaluation par les pairs). Avec lui, la sociologie commence donc à s'intéresser à la science, non en tant que corpus de connaissance, mais en tant que communauté sociale.

[on peut introduire ici la question des valeurs de la science à partir de ces normes]

La science est également en interaction avec la société. Ces relations entre science et société sont également l'objet de l'attention des sociologues.

Si les tentatives de définition stricte de la science par la philosophie se sont soldées par un échec largement reconnue, les approches sociologiques n'ont pas permis non plus de dégager une conception bien nette de cet objet.

Merton respecte la distinction entre contexte de découverte et contexte de justification. Laissant le second à l'épistémologie, il ne porte son regard au premier, pour analyser les normes guidant les pratiques des scientifiques.

Il cherche à analyser les structures sociales de la sciences

Puis vint le temps de l'ouverture de la boîte noire.

À la suite des travaux de Kuhn, les sociologues dénoncèrent cette distinction, et firent porter leurs investigation sur le processus de production des connaissances lui-même.

Dans les années 1980 s'est développé un courant de la sociologie des sciences critiquant l'idée que les fait scientifiques avaient une existence en soi. On évoquera en particulier le constructivisme social.

On retrouve aussi le relativisme.

La science apparaît alors comme une idéologie, qui justifie sa position dominante par des appels rhétorique aux catégories de la Vérité ou de la Réalité.

Différentes tentatives d'élucidation de la nature de la science ont été faites. Mais si aucune n'a débouché sur définition de critères universellement valable, mais toutes ont enrichi notre compréhension de la science.

[modifier] Un ensemble complexe de pratiques hétérogènes

Au cours des années 1990, l'approche a encore évolué pour souligner les diversité, la pluralité des sciences.

Les sciences studies sont un courant récent regroupant des études interdisciplinaires des sciences, au croisement de la sociologie, de l'anthropologie, de la philosophie ou de l'économie.

On assiste au début du XXIe siècle à une certaine convergence des traditions. Les positions des sociologues et philosophes ont longtemps été opposées. Cette opposition commence cependant à s'estomper.

On s'oriente vers une épistémologie sociale. Mais Léna Soler (Dans le Wagner, Les philosophes et la science pp. 976-977 et ), écrit qu'au contraire on assiste au retour d'une épistémologie a-historique, en particulier le courant cognitiviste.

Au bout du compte, il y a plusieurs manières de comprendre la science — historique[43], philosophique, sociologique, économique, anthropologique, psychologique — qui entretiennent entre elles différentes sortes de rapport et se sont souvent ignorés, et qui commencent aujourd'hui à converger.

Aujourd'hui, quand bien même de nombreux auteurs continuent à défendre l'idée d'une unité sous-jacente de la science, plus personne ne nie cette pluralité et son importance.

Dans l'ordre : Mach, Poincaré, Duhem, Bachelard, Merton, Popper, Quine, Lakatos, Kuhn, Collins & Bloor, Latour & Callon. Et puis il y a aussi le débat internalisme/externalisme en histoire des sciences. Trois étape : 1) Une science ordonnées , 2) ouvrir le noyau dur , 3) Pluralité et hétérogénéité.


[modifier] La question de la neutralité et de la relativité

[modifier] Des sciences régionales ?

Pendant longtemps, la science fut considérée comme une tradition essentiellement occidentale, dont la vocation était universelle. La science n'avait pas de frontière. Depuis quelques années cependant, d'autres traditions historiques sont reconsidérée. De surcroît, Quelques auteurs remettent en question l'universalité de la science, et soulignent les spécificités régionales des pratiques scientifiques.

[modifier] Les styles scientifiques

Sans verser dans le relativisme culturel, d'autres auteurs aborde la question de la pluralité des « styles » scientifiques.

[modifier] Thèse de l'unité de la science

L'idée d'une certain idée de la science est récente, elle remonte au début de notre modernité, avec l'apparition des académies. Cette d'une unité profonde des différentes formes de science a été particulièrement prégnante au XIXe siècle et est aujourd'hui très disputée.


[modifier] Critiques de la science

La science est l'objet de critiques qui visent non seulement ses conséquences, mais également ses principes mêmes. Nous commencerons par présenter ces dernières.

[modifier] La science, expression de l'orgueil humain

La science, en tant que discipline permettant à l'Homme de comprende, analyser, étudier, mais aussi modifier son environnement, a été considéré comme l'expression de l'orgueil humain face à la nature.

[modifier] La science, désenchantement et religion

« It is sometimes claimed (Appleyard, 1992), that science erodes belief in a transcendential God. »[44]

Une forme de critique de la science vise avant tout son matérialisme. Voir Edgar Morin, Science avec conscience, Fayard, 1982.

[modifier] Une science aliénante

[modifier] La science au service de la guerre

Pendant la Première Guerre Mondiale, la Grande Guerre, les sciences ont été utilisées par l'état afin de développer les armes de guerre, ou créer de nouvelles armes chimiques.

[modifier] La science contre la démocratie

Au XXe siècle en particulier, la science est devenue un enjeu politique. L'apparition de la technocratie (le pouvoir aux techniciens) perceptible en particulier à partir de la première guerre mondiale, mais issu de la pensée positivistes s'est fondée sur l'exigence d'efficacité. La question de la légitimité poliutique de ces techniciens, non élus, a été posée.

[modifier] Une science de dominants

Ces critiques émanent en particulier des cultural studies, qui visent à dévoiler les soubassements idéologiques de la science. Elle ne serait que l'instrument de domination des mâles occidentaux.

[modifier] L'instrument du pouvoir

[modifier] Méta-sciences : les études sur la science

[modifier] Notes et références

  1. « Monde » doit s'entendre ici comme l'ensemble du réel, et non seulement comme le monde empirique. Il s'agit en particulier de ne pas exclure a priori les sciences formelles. Ces sciences ne sont certes pas empiriques, mais il serait déraisonnable d'affirmer sans précaution qu'elles ne portent pas sur le réel, ou sur un certain aspect de ce réel.
  2. Dominique Lecourt écrit ainsi au début du premier chapitre d'un livre de vulgarisation de philosophie des sciences (Lecourt 2001b, p. 6) qu'il existe « un lien constitutif [unissant] aux sciences ce mode particulier de penser qu'est la philosophie. C'est bien en effet parce que quelques penseurs en Ionie dès le VIIe siècle av. J.-C. eurent l'idée que l'on pouvait expliquer les phénomènes naturels par des causes naturelles qu'ont été produites les premières connaissances scientifiques. » On pourra également, à ce propos, consulter l'ouvrage de synthèse dirigé par Pierre Wagner, Les philosophes et la science (Wagner 2002). Pierre Wagner commence notamment l'introduction de ce livre par un première partie intitulée : « Quand science et philosophie étaient une seule et même chose. »
  3. Le statut de science des mathématiques est parfois remise en cause, du fait de leur rapport particulier à la « réalité ». Ce point sera abordé plus loin dans l'article. Quoi qu'il en soit, les mathématiques sont institutionnellement reconnues comme un ensemble de disciplines scientifiques, et les mathématiciens ont, dans les grandes institutions scientifiques, un statut de scientifique identique à celui de leurs collègues biologistes ou physiciens
  4. ab La scientificité de l'économie, de la sociologie, plus généralement des sciences humaines et sociales, est parfois mise en doute. Cette question sera abordée plus loin dans l'article. Quoi qu'il en soit, comme pour les mathématiques, les différentes disciplines des sciences humaines et sociales sont reconnues comme des sciences par les grandes institutions scientifiques
  5. Soler, pp. 21-22
  6. Nadeau, vocab technique, p. 636
  7. Ainsi, en 1949 déjà, le sociologue Henri Lévy-Bruhl, après avoir écrit qu'il « [importe de] maintenir une distinction nécessaire entre la science et ses applications », ajoutait : « Je sais que cette distinction n'est plus à la mode, et que l'on se gausse de l'appellation de « science pure », comme si ceux qui l'emploient prétendaient l'opposer à une science inférieure « impure ». » (Lévy-Bruhl H., 1949, « Pas de science dirigée », la Revue Socialiste, 27, avril 1949, pp. 249-255.
  8. Certaines approches de l'économie appartiennent également à cette catégorie (voir École autrichienne d'économie)
  9. Callon, 1986, Mapping the dynamic of science and etchnologie
  10. Cependant, pour répandue que soit cette lecture des origines de la science, elle n'est pas pour autant partagée par tous. David Pingree fait ainsi le procès de ce qu'il appelle cette « Hellénophilie », qui ne rendrait guère justice à une histoire des sciences sensiblement plus complexe (Pingree 1992).
  11. renvoyer au livre de Shapin pour nuancer cette idée de révolution
  12. Voir l'article de Marco Panza sur le double sens qu'il accord à ce terme. Noter également que cette mathématisation se poursuit[réf. nécessaire], et que beaucoup de sciences y échappent encore[réf. nécessaire]. Voir le séminaire La mathématisation comme problème, de Sophie Roux.
  13. C.G.J. Jacobi, letter to Legendre, July 2, 1830, in Gesammelte Werke, Vol. I, Berlin (1881), p. 454.
  14. Les économistes ne sont cependant pas directement impliqués dans les débats, évoqués dans les premiers paragraphe, visant à élucider l'être de la science. Ils importes les concepts où les critères forgés par les philosophes ou les sociologues pour nourrir leurs propres analyses
  15. mais ne doit pas être confondue avec elle, l'économie de la connaissance incluant également, par exemple, l'étude de l'impact du niveau d'éducation de la population sur la richesse d'une nation
  16. Durant, 1993, p. 129, cité dans Laugksch
  17. Rüdiger C. Laugksch, Scientific Literacy: A Conceptual Overview
  18. Rapport final des Assises nationales des Etats généraux de la recherche, Grenoble, 28-29 octobre 2004, p. 14
  19. Henri Levy-Bruhl vise en particulier une « conception utilitaire de la science qui tend à prévaloir non seulement en U. R. S. S., mais ailleurs, en Amérique; et dans notre pays même. On estime que les efforts intellectuels dépensés dans toutes les branches du savoir ne sont payés que par les résultats qu'ils peuvent donner. Pour reprendre une phrase célèbre, s'ils ne devaient pas aboutir à une amélioration de la condition humaine, ils ne vaudraient pas une heure de peine. » Il ajoute que «  Ce souci de l'utilisation pratique n'est pas, je le répète, spécial à la Russie. Il est très fort aussi aux États-Unis, sous la forme, à peine différente, du culte de l'efficiency, et tend à envahir les autres pays. » (Lévy-Bruhl H., 1949, « Pas de science dirigée », la Revue Socialiste, 27, avril 1949, pp. 249-255.)
  20. Lévy-Bruhl H., 1949, « Pas de science dirigée », la Revue Socialiste, 27, avril 1949, pp. 249-255.
  21. Voir la review de Fuller sur Weinberg, « Dreams of a final Theory » et de Wolpert, « The Unnatural Nature of Science » (review intitulée « Can Sciences Studies be Spoken in a Civil Tongue? »)
  22. Cette question de l'importance d'un certain dogmatisme scientifique pour l'avancée de la science est abordée par des auteurs comme Michael Polanyi, Thomas Kuhn ou, en France et plus récemment, Bernadette Bensaude-Vincent.
  23. Les anthropologues des sciences, à commencer par le premier Bruno Latour, occupent une place importante dans la critique des idéalisations de ces notions de raison et de méthode en science, qui de surcroît apportent le risque d'une certaine circularité de la définition de la science (la science pouvant être définie par la méthode, la méthode par la science)
  24. Voir par exemple la notion de recherche technico-instrumentale de Terry Shinn (Shinn 2000) ou les travaux de Bernward Joerges et Terry Shinn sur l'instrumentation (Joerges et Shinn 2001).
  25. Cette notion d'« air de famille » est proposée par Wittgenstein pour nommer ce qui peut lier les différentes manifestations de ces notions qui, comme la science, échappe à toute tentative de définition. Ce n'est cependant pas avec l'exemple de la science que le philosophe de Cambridge illustre ce que peut être un air de famille, mais avec la notion de jeu : « considère par exemple les processus que nous appelons « jeux » [...]. Qu'ont-ils tous de commun ? [...] tu ne verras rien de commun à tous, mais tu verras des ressemblances, des parentés, et tu en verras toute une série. [...] Je ne saurais mieux caractériser ces ressemblances que par l'expression d'« air de famille » [...] » (Wittgenstein 2004, p. 64).
  26. Boudon explique dans ce passage que ces notions « sont de type polythétique ». Cette notion a été forgée par l'anthropologue Rodney Needham (Needham 1975) : tandis que la représentation monothétique exige la présence d’au moins un caractère commun à toute la classe identifiée, la classification polythétique exige simplement que chaque membre de l’ensemble considéré partage au moins un caractère important avec au moins un autre élément de la classe. Pour rendre plus intuitive cette définition abstraite, Boudon s'appuie sur la notion wittgensteinienne d’air de famille
  27. Robert Nadeau et Jacques Désautels, Épistémologie et Didactique des sciences, étude faite pour le compte du Conseil des Sciences du Canada et publiée en 1984. Copie disponible auprès du Secrétariat du Conseil des Sciences du Canada: 100, rue Metcalfe, Ottawa, Ontario, KlP 5Ml.
  28. En particulier à l'occasion puis à la suite de l'introduction en 1996, aux Etats-Unis, de l'enseignement « Nature of Science » (NOS) (Lederman 2001, Lederman et Abd-El-Khalick 1998, Matson et Parsons 2006). Pour une revue de littérature des recherches en sciences de l'éducation sur les conceptions individuelles de la nature de la science, on pourra consulter Lederman 1992 et Meichtry 1993, cités dans Laugksch 2000. Ce dernier article permet de resituer cette question des conceptions de la science dans le cadre plus large de la problématique de la culture scientifique (en:Science literacy).
  29. Elle écrit ainsi que « On the one hand, journalist are frequently accused of making scientific more solid and certain than they are; on the other hand, there are times when journalists are lambasted for making science appear more uncertain and baffling than it, in fact, may be » (Stocking 1999, p. 23).
  30. En France, un auteur comme Bruno Latour, à la fois central est généralement associé au courant relativiste, se démarque explicitement du relativisme radical (comme s'en était démarqué Feyerabend en son temps)[réf. nécessaire]. De l'autre côté, des auteurs aussi peu suspect de relativisme que Jacque Bouveresse ou Ian Hacking n'entretienne aucune sympathie à l'endroit du scientisme[réf. nécessaire]. Finalement, les relativistes radicaux (comme Michel Maffesoli, ou Richard Rorty aux Etats-Unis et dans un tout autre genre) restent aussi isolés que les héritiers du positivisme, comme Bricmont (qui par ailleurs de démarque lui-même d'un positivisme trop étroit pour en défendre une version plus nuancée, dans Comment peut-on être « positiviste » ?)
  31. On peut à ce propos l'existence d'un mythe contraire, celui d'une différence absolue et intrinsèque entre technologie et science, celle-ci relevant du pur exercice intellectuel, étant une pure quête de connaissance.
  32. Dans son manuel d'épistémologie, Léna Soler relève ainsi que « la tendance est forte et répandue à faire de la mathématisation des sciences empiriques un critère de scientificité » (Soler 2000, p. 59).
  33. Pour une introduction simple à la critique de cette notion de science pure, voir le chapitre VI de Pestre 2006.
  34. « To be a successful practitioner one has no more need of this 'reflective' understanding of science than Shakespeare had need of generative grammar » (Collins 1987, p. 690)
  35. Il faut, en mentionnant ces auteurs anciens, mais aussi ceux des siècles suivants, craindre l'anachronisme. En effet, comme l'explique Pierre Wagner, il ne faut pas perdre de vue que bon nombre des questions qui nous occupent n'auraient pu être soulevées par ces auteurs, tout simplement « parce qu'il n'y avait, à leur époque, rien de comparable à ce que nous nommons aujourd'hui une « théorie scientifique » » (Wagner 2002, p. 12). Il est cependant toujours possible d'établir des parallèles et des comparaisons, et au demeurant les auteurs contemporains ne s'en privent pas. Ainsi, Anne Fagot-Largeault va-t-elle jusqu'à parler du « CNRS d'Aristote » à propos du Lycée (Fagot-Largeault 2002, p. 144)
  36. avec Merton
  37. Avec la naturalisation de l'épistémologie de Quine
  38. titre d'un livre fameux de Bruno Latour
  39. Un des épisodes les plus connus est celui de la guerre des sciences, avec à son acmé la fameux canular de Sokal et Bricmont
  40. Jean-Marie Legay et Anne-Françoise Schmidt, Question d'épistémologie. Modélisation des objets complexes et interdisciplinarité, une collaboration entre un biologiste et une philosophe. Papier en ligne sur HAL CCSD
  41. Il serait intéressant d'étudier de plus près les raisons du succès de la définition poppérienne de la science auprès des scientifiques
  42. Pour un exemple d'un tel réalisme, voir par exemple la conception de Steve Weinberg des lois de la physique, qui n'est plus aujourd'hui partagée par aucun philosophe professionnel (voir Lecourt ?). Voir aussi la review de Fuller sur Weinberg, Dreams of a final Theory et de Wolpert, The Unnatural Nature of Science (review intitulée « Can Sciences Studies be Spoken in a Civil Tongue? »)
  43. l'histoire sera traité à part, pendant longtemps elle est resté descriptiviste, aujourd'hui elle nourrit d'autres approches[réf. nécessaire]
  44. D. Boulter, Public perception of science and associated general issues for the scientist, Phytochemistry 50 (1999), p. 6.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

  • (fr) Science.gouv.fr le portail des sciences du ministère français de l'enseignement supérieur et de la recherche
  • (fr) [1] Site cherchant à présenter l'ensemble des connaissances scientifiques (enseignées de l'école à l'université) de manière cohérente et pédagogique.
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[modifier] Bibliographie

  • Raymond Boudon, L'art de se persuader des idées douteuses, fragiles ou fausses, Fayard, coll. « Points Essais », Paris, 1990
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  • Murray Gell-Mann, Le quark et le jaguar, 1997 [1994]
  • (en) Gerald Holton, Scientific Imagination, Harvard University Press, 1998
  • Louis Althusser, Philosophie et philosophie spontanée des savants, François Maspero, 1967
Théorie de la connaissance

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