Côtes-du-rhône villages

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Côtes-du-rhône
méridionales (région viticole)
Désignation(s) : Côtes-du-rhône
méridionales
Appellation(s)
principale(s) :
AOC Côtes-du-rhône Villages
Type
d'appellation :
AOC régionale côtes-du-rhône Villages (95 communes)
AOC côtes-du-rhône Villages avec nom de commune (18 villages)
Reconnue depuis : 13 juillet 1951
Pays : France
Région parente : Vignoble de la vallée du Rhône
Sous-région(s) : Côtes du Rhône
Climat : méditerranéen sous influence du mistral
Sol : maigre et aride gréseux ou argilo-calcaires
Superficie
plantée :
7 698 ha
dont 2 211 ha en AOC régionale côtes-du-rhône Villages
et 5 487 ha en AOC côtes-du-rhône Villages avec nom de commune
Cépages dominants : blanc : clairette, bourboulenc, roussanne, grenache
rosé : grenache, carignan, cinsault, camarèse
rouge : grenache, syrah, mourvèdre, cinsault
Vins produits : Rouge, rosé et blanc
Production : Villages régionaux : 79 599 hectolitres pour un rendement de 36 hl/ha
Villages communaux : 203 019 hl pour un rendement de 37 hl/ha[1]

L'AOC côtes-du-rhône Villages est une appellation des côtes-du-rhône méridionales qui se retrouve sur quatre départements : Ardèche, Drôme, Gard et Vaucluse. Elle se subdivise en deux :

  • AOC régionale côtes-du-rhône Villages.
  • AOC côtes-du-rhône Villages avec nom de commune.

Sommaire

[modifier] Histoire

Dans le cadre de la création des appellations d'origine contrôlée, le classement en côtes-du-rhône Villages est le résultat, à la demande des vignerons, de la reconnaissance par la justice ou l'INAO d'un terroir jouissant d'une incontestable notoriété constatée par des usages locaux, loyaux et constants.

La première action fut menée dans les côtes-du-rhône gardoises, en 1942, par les syndicats de vignerons de Chusclan et de Laudun. Ils demandèrent au tribunal d'Uzès une reconnaissance judiciaire de la qualité et de la valeur originales de leurs vins. Cette demande jointe à un cahier des charges qui impliquaient un statut spécial et plus sévère pour la production fut agréée[2]. Le procès ayant traîné, les responsables vignerons demandèrent alors de bénéficier des dispositions du décret du 13 juillet 1951.

La législation ayant changé, le 24 novembre 1953, à la demande de l'INAO, plusieurs arrêtés ministériels furent pris reconnaissant à des villages de la Drôme, du Gard et du Vaucluse, le droit d'utiliser sur leurs étiquettes l'expression côtes-du-rhône suivie du nom de leur commune. Il s'agissait de Chusclan pour cinq communes, de Laudun, pour trois, de Cairanne et de Gigondas.

Le 21 juin 1955, Vacqueyras obtenait le même droit pour sa commune et celle de Sarrians, puis ce fut le tour de Vinsobres, le 7 septembre 1957.

Le 16 juin 1965, un nouveau décret imposa l'épreuve de la dégustation préalable[3]. Ce qui permit de classer en côtes-du-rhône Villages en date du 2 novembre 1966 : Rochegude, Saint-Maurice-sur-Aygues, Vinsobres, pour la Drôme ; Laudun et Chusclan, pour le Gard ; Cairanne, Gigondas[4], Rasteau, Roaix, Séguret, Vacqueyras, Valréas et Visan, pour le Vaucluse.

En une décennie furent classés : Rousset-les-Vignes et Saint-Pantaléon-les-Vignes en date du 18 mars 1969 ; Sablet suivis de Saint-Gervais, le 9 mai 1974 puis de Beaumes-de-Venise avec les communes de Lafare, La Roque-Alric et Suzette le 27 juillet 1979.


Entretemps, en 1967, avait été officialisée l'AOC régionale côtes-du-rhône Villages. Elle concernait alors les meilleurs parcelles des terroirs de soixante quatorze communes des côtes-du-rhône[5]. Elles sont aujourd'hui au nombre de quatre-vingt-quinze[6].

[modifier] Géographie

Une diversité géographique importante caractérise l'ensemble des vignobles appartenant à cette appellation. Robert W. Mayberry dans son ouvrage sur les vins de la vallée du Rhône[7]a réussi pourtant à en faire une synthèse. Deux éléments sont toujours communs, le premier est climatologique, c'est le mistral, le second est lié aux sols, c'est l'exposition des coteaux où est plantée la vigne.

« L'importance du mistral pour ces vignobles en coteaux est double et dépend de quelle façon les pentes sont orientées face au vent. Une exposition nord, face au mistral, par exemple pour les vignes d'AOC Laudun de Saint-Victor-la-Coste, provoque un assèchement des grappes et une concentration du jus. Une exposition sud, procurera un abri contre le vent et quelque fois un micro-climat chaud comme à Vinsobres[8] avec des récoltes plus précoces. »

De plus, les pentes des coteaux, par la façon dont elles drainent l'air, offrent au vignoble une bonne protection contre les problèmes de moisissure, de pourriture grise, de coulure ou encore contre les gelées printanières. Leur pédologie est aussi primordiale. L'argile des coteaux est un sol froid excellent pour le corps et l'acidité du vin tandis que le calcaire est dit l'être pour les arômes et que le sable est facteur de finesse comme à Sablet ou sur les hauteurs de Saint-Gervais.

[modifier] Terroirs et vins

Pierre Charnay, inspecteur régional de l'INAO et qui fut l'un des principaux acteurs de la création de cette appellation Villages[9], a commenté ainsi ses terroirs et ses vins :

« Cette distribution nominative est éparpillée sur tout le territoire des côtes-du-rhône méridionales. Les sols et les mésoclimats accusent, par conséquent, des différences d'une commune à l'autre et déterminent des nuances... Nous dirons simplement que Rasteau, Cairanne, Sablet, Vacqueyras[10] et Visan, offrent les vins les plus puissants, les plus amples, les plus virils. Les treize autres villages ont une harmonie plus légère, au corps plus féminin. Ces variations de style ne changent rien à la qualité de chacun. Mieux, elles nous éloignent de cette uniformité si dangereuse dans les vins d'appellation d'origine. »

Les degrés alcooliques ont été définis par décret : Pour leurs trois couleurs, les Villages régionaux doivent titrer 12°, tandis que les Villages communaux doivent plafonner à 12° pour les blancs et les rosée et à 12,5° pour les rouges. Sur des sols argilo-calcaires les vins produits sont généreux, amples, colorés et charnus. Ils dégagent à l'agitation des arômes puissants. Sur des terres arides et caillouteuses, le même encépagement va donner des vins fins, élégants et fruités dont le nez révèlera des arômes de fruits blancs ou rouges sinon floraux pour les blancs et les rosés.

[modifier] Encépagement

Vins blancs
  • Cépages principaux : 80% minimum de grenache, clairette, marsanne, roussanne, bourboulenc, viognier[11]
  • Cépages secondaires : 20% maximum de tous les autres cépages blancs de l'AOC côtes-du-rhône
Vins rosés
  • Cépages principaux : 50% minimum de grenache, 20% minimum de syrah et/ou mourvèdre[12]
  • Cépages secondaires : 20% maximum de tous les autres cépages de l'AOC côtes-du-rhône
Vins rouges
  • Cépages principaux : 50% minimum de grenache, 20% minimum de syrah et/ou mourvèdre[13]
  • Cépages secondaires : 20% maximum de tous les autres cépages rouges de l'AOC côtes-du-rhône

[modifier] Côtes-du-rhône Villages avec nom de commune

En 2008, la liste de ces communes s'établit comme suit :

Cairanne [14]

Le point culminant du terroir de Cairanne, le Belvédère des côtes-du-rhône, est situé à 320 mètres d'altitude. La commune étend son vignoble entre le talweg de l'Aygues, rivière torrentueuse et ses dépôts alluvionnaires. Il s'abaisse graduellement de la colline de Ventabren[15] par terrasses et coteaux jusqu'à la plaine caillouteuse du Plan-de-Dieu.

Des fouilles au quartier Saint-Michel, au lieu-dit des Plantades, ont mis à jour des débris d'amphores et une statuette de bronze. Un monument élevé à son fils par Cassius Severianus, intendant de la Narbonnaise pour l'empereur Probus, est la preuve de son passage ou de sa résidence en ce lieu[16].

Perché au sommet d'une colline, le village fut un fief de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui dut le rétrocéder au pape Jean XXII en 1320. Le souverain pontife se réserva la dîme annuelle qui s'élevait à douze tonneaux de vin du cru.

En 1766, une délibération du Conseil de Ville ordonna que désormais : « Les aubergistes et cabaretiers ne pourront vendre aux particuliers que du vin du lieu et en bouteilles cachetées. Les messieurs de la police sont chargés de mettre le sceau aux dites bouteilles et les vendeurs devront justifier l'origine de leur vin ». Au siècle suivant, vers 1850, il y eut une forte demande de vin blanc. Celui-ci était consommé « bourru » sur les places de Saint-Étienne et Lyon.

Les vignerons de la commune obtinrent la dénomination Côtes-du-Rhône Cairanne en 1953, puis fut classé en AOC Côtes-du-Rhône Villages Cairanne en 1967. Aujourd'hui le vignoble s'étend sur 760 hectares et produit 24 540 hectolitres par an.

Ses vignes ont conquis garrigues et coteaux. Les rouges évoluent des arômes de fruits à noyaux en leur prime jeunesse vers des notes de cuir et de truffes en vieillissant. Ce sont des vins de grande garde.

Chusclan [17]

Le village dépendait au XVIIe siècle de la Viguerie d'Uzès qui portait le nom de la « Côte du Rhône ». L'AOC Villages Chusclan est attribuée aux communes de Chusclan, d'Orsan, de Bagnols-sur-Cèze, de Codolet et de Saint-Étienne-des-Sorts. Elle fut d'abord accordée pour les vins rosés en 1967 puis, en 1971, pour les rouges. Les vignes sont implantées sur des terrasses gréseuses et caillouteuses ainsi que sur quelques bancs sableux.

L'histoire de la gastronomie a retenu que le vin de Chusclan fut fort apprécié à la cour de Louis XIV grâce aux "lapins d'Arbousset", une recette concoctée par le maréchal de Grammont.

Les vins rouges colorés, équilibrés, aux notes fruités sont marqués par des arômes de laurier et d'épices. Vins de semi-garde, ils s'apprécient, généralement, avant leur cinquième année.

Laudun [18]

Tout comme Chusclan, le village dépendait de la Viguerie de la « Côte du Rhône ». L'AOC Villages Laudun regroupe les communes de Laudun, Tresques et Saint-Victor-la-Coste. Le vignoble a colonisé les pentes pierreuses et gréseuses de ces trois communes avec une préférence pour les sols squelettiques peu humides.

Les rouges souples et fins, aux tnnins élégants et ronds, où domine l'assemblage grenache/mourvèdre/syrah, donnent des vins au potentiel aromatique important avec une belle capacité de maturation.

Massif d'Uchaux [19]

L'AOC Villages "Massif d'Uchaux" est un nom géographique qui regroupe les communes de Lagarde-Paréol, Mondragon[20], Piolenc, Sérignan-du-Comtat et Uchaux. L'altitude de ce massif oscille entre 100 et 280 mètres d'altitude.

La vigne a été plantée sur un terroir daté du secondaire où elle se complaît sur des grès siliceux ou calcaires. Cette AOC Villages a été reconnue par le décret du 25 août 2005.

Plan de Dieu [21]

Cette AOC Villages ne porte pas un nom de commune mais de lieu-dit. Le "Plan-de-Dieu" reçut son nom des religieuses de Prébayon quand elles quittèrent le massif des Dentelles de Montmirail pour s'installer ici. C'était pour elles le meilleur terroir à vignes, la plaine de Dieu.

Cette terrasse du diluvium alpin, qui sépare les torrents de l'Aygues et de l'Ouvèze, est constituée de galets à prédominance calcaire et de teinte gris clair. Ils sont liés entre eux dans une matrice argilo-sableuse rouge qui sert de réserve hydrique.

Ce terroir se partage entre les communes de Camaret-sur-Aigues, Jonquières, Travaillan et Violès.

Puyméras [22]

Cette AOC Villages regroupe cinq communes sur un terroir très vallonné à savoir Puyméras, Mérindol-les-Oliviers, Mollans-sur-Ouvèze, Faucon et Saint-Romain-en-Viennois.

Le vignoble s'est installé sur des coteaux entre 220 et 600 mètres d'altitude. Il est cultivé sur des terrasses caillouteuses au sol de galets englués dans une matrice sablo-caillouteuse rouge. Il a été classé par décret le 25 août 2005.

Rasteau [23]

Le village émerge au-dessus de ses vignes plantées soit en terrasses, soit en croupes arrondies. Tout comme Cairanne, Rasteau a la quasi totalité de son vignoble sur la montagne de Ventabren. Cette ancienne terrasse du diluvium alpin est composée d'une matrice d'argile rouge, très riche en galets roulés de quartz et de calcaire gris.

Les pentes de ses coteaux exposés plein sud font un paravent au mistral. Ce vignoble produit des AOC Villages d'une grande qualité tant en blanc, rosé et rouge.

Les rouges dégagent à l'agitation un nez de cassis et d'épices douces. Charnus et bien structurés, ils ont un beau potentiel de vieillissement.

Sur la commune, une chapelle du XVIIe siècle est placée sous le vocable de Notre-Dame des Vignerons.

Roaix [24]

Une partie des vignes de Roaix sont aussi implantées sur les coteaux de Ventabren. La présence de silex taillés et de débris de poteries gallo-romaines provent que ce territoire fut occupé de la préhistoire à l'antiquité.

Au cours du XIIe siècle, les templiers de la commanderie de Richerenches, installèrent ici un de leur temple. Ce furent eux qui développèrent le vignoble sur les terres caillouteuses des hautes terrasses du lit de l'Ouvèze ou sur les pentes des coteaux composées d'argile rouge décalcifiée.

Les vignes fournissent des rouges élégants et légers qui se révèlent parfaits entre quatre et cinq ans.

Rochegude [25]

Comme à Cairanne, Cassius Severianus, l'intendant de la Narbonnaise, résida à Rochegude. Il fit graver une cippe, stèle funéraire[26] dont l’inscription rappelait son affection et celle de son épouse Veltia Maternilla pour Infantus, leur enfant chéri.

Le baron Le Roy de Boiseaumarié trouvait ce vin rouge remarquable par sa finesse, sa générosité et surtout par un bouquet sui generis que ne possédait aucun autre vin des côtes-du-rhône. Ses rouges élégants, légers tout en étant chaleureux dégagent un bouquet complexe de notes fruités.

Rousset-les-Vignes [27]

Au cours du XIe siècle, les moines bénédictins de Saint-Pantaléon construisirent à Rousset-les-Vignes un monumental prieuré adossé à la montagne de la Lance qu'ils placèrent sous la protection de dom Mayeul de Cluny et commencèrent à implanter le vignoble sur les coteaux gréseux.

Puis, ils firent entourer de remparts leur établissement et l'agglomération qui s'était créée autour. Un château, construit au XIIe siècle par les comtes de Valentinois[28], somma le village ; ses fortifications furent reprises au XIVe siècle et elles furent totalement restaurées au cours du XVe siècle.

Ce fut lors de la présence des papes à Avignon que cette commune devint une enclave pontificale en terre baronniarde. En 1451, elle fut assiégée par des bandes pillardes qui ne purent forcer les remparts. La paix revenue le village médiéval pris son aspect Renaissance.

Le prieuré clunisien fut abandonné lors de la Révolution, c'est aujourd'hui une propriété privée.

Le vignoble est resté sur les pentes élevées des coteaux du village. Il donne des vins rouges aux arômes de petits fruits rouges qui, grâce à la finesse de leurs tanins, se révèlent de bonne garde.

Sablet [29]

Le terroir de Sablet est constitué de collines de saffre[30] dominées par des dalles du miocène quasi verticales. À ces sols gréseux et sableux s'ajoutent des terres où domine l'argile décalcifiée mélangée à des galets.

Le village est devenu célèbre dans le monde de la littérature contemporaine grâce à sa "Journée du Livre" qui se tient chaque année à la fin du mois de juillet. Les plus grands auteurs y participent et ils considèrent comme un honneur de pouvoir parrainer cette manifestation. Un lien étroit s'est créé entre eux et leurs amis vignerons. D'ailleurs, tous les ans, ceux-ci sortent en cette occasion une « Cuvée spéciale » millésimée qui leur est offerte.

Les vins rouges amples et pleins de corps se caractérisent par des saveurs de fruits mûrs et secs.

Saint-Gervais [31]

Situé dans la vallée de la Cèze, le vignoble de Saint-Gervais a depuis longtemps délaissé le fond des vallons pour partir à la conquête des pentes des coteaux.

Ceux-ci sont composés d'un sol gréseux où se retrouvent des plaques d'argile rouge. Le sommet du plateau, où déjà les cisterciens de l'abbaye de Valbonne avaient implanté leurs vignes est composé de sols caillouteux ou sableux[32].

Le vignoble produit des vins rouges où dominent des arômes de fraises, cassis et framboises. Ces vins équilibrés, amples et onctueux se conservent très bien en cave.

Saint-Maurice-sur-Eygues [33]

Aux portes des Baronnies, Saint-Maurice-sur-Eygues jouit d'un climat particulièrement clément à l'abri de la violence mistral. Son terroir est composé de sols argilo-calcaires plus ou moins gréseux.

Ce fief des Dauphins du Viennois a toujours produit des vins réputés. De nos jours sa production atteint des sommets de qualité en particulier avec ses vins blancs remarquables par leur fraîcheur et leur persistance aromatique. Ses rouges pleins d'élégance supportent parfaitement le vieillissement.

Dans le hall d'accueil de la cave des vignerons est exposé un tonneau du XIIIe siècle, un des plus anciens de la vallée du Rhône.

Saint-Pantaléon-les-Vignes [34]

Au Xe siècle, en plaine, fut édifiée une abbaye bénédictine par les moines de Saint-Saturnin-du-Port, maison-mère de Cluny pour toute la partie méridionale du Royaume d'Arles. Elle fut placée sous la protection de saint Pantaléon. Une population de paysans et d'artisans s'installa sous la protection des clunisiens et un important vignoble fut implanté tout autour. C'est l'origine de Saint-Pantaléon-les-Vignes.

Ce fut au cours du XIVe siècle, alors que les papes s'étaient installés à Avignon, que la commune, qui dépendait jusqu'alors du comté de Valentinois, devient une enclave pontificale.

En 1451, des bandes pillardes investissent le village qui est rasé avec son château[35], son église abbatiale et ses bâtiments conventuels. Pour se protéger, la population et les moines se réfugient derrière l'enceinte de Rousset-les-Vignes. Le danger passé, les Saint-Pantaléonnais retournent chez eux. Mal leur en prit puisque cette fois c'est le baron des Adrets, la terreur des guerres de religion. Ce qui contraignit les habitants à un nouveau retour à Rousset.

C'est en 1918, que le conseil municipal demanda que la commune puisse rajouter à son nom le qualificatif "les Vignes", ce qui lui fut accordé[36].

Le vignoble produit des rouges charnus aux tanins ronds permettant de conserver et d'apprécier des bouteilles de 10 ans d'âge.

Séguret [37]

Le vignoble de Séguret a colonisé les collines de saffre de cette commune reliquat d'une « mer voconcienne ». Le village médiéval est perché sur un éperon. Ses fortifications partaient du front des maisons au pied de la colline pour remonter jusqu'à son sommet. Il en reste de remarquables vestiges avec la Porte Reynier dite aussi Portail de la Bise et la Porte des Huguenots qui a conservé ses vantaux en bois ferrés.

Les vigerons du village élaborent des rouges élégants marqués par des notes d'épices et d'amande. Ce sont des vins de semi-garde à consommer dans les 5 ans.

Une confrérie vineuse existait ici depuis 1685, grâce aux vignerons elle a pu renaître depuis 1985 sous le titre de « Confrérie des Chevaliers du Gouste-Séguret, Compagnons de Saint-Vincent ».

Signargues [38]

Sous ce nom de lieu-dit se regroupent en AOC Villages les communes de Domazan, Estézargues, Rochefort-du-Gard et Saze.

Ce lieu est entré dans l'histoire en 736, après une victoire de Charles Martel contre les Sarrasins dans la plaine de Signargues, près de Remoulins. La légende veut qu'il fallut trois jours entiers pour enterrer les morts. En commémoration, le roi Franc fit construire sur ces lieux, une chapelle dédiée à Saint-Jean des Vignes.

Valréas [39]

La commune de Valréas est au centre d'un bassin miocène riche en coquilles de lamellibranches, débris d'oursins et de très nombreuses dents de requins. C'est un terroir très favorable à la vigne. C'est ce que savait Jean XXII quand le 13 août 1317 il acheta cette commune au Dauphin du Viennois pour 16 000 livres tournois.

Ses terroirs diversifiés permettent d'obtenir soit des rouges souples, fins et peu tanniques, aux notes fraîches de fruits et d'anis, parfaits à déguster entre 3 et 5 ans, soit de remarquables vins de garde, dans les vallons où souffle le pontias[40] qui acquièrent en vieillissant un nez puissant de musc, de champignons des bois et de cuir.

L'Hôtel de Simiane[41]a été édifié aux XVIIe et XVIIIe siècle par les Royer de la Valfrenière. C'est l'ancienne demeure de Pauline de Grignan, la petite-fille de Madame de Sévigné.

La « Nuit du Petit Saint-Jean » se célèbre depuis plus de cinq siècles. Le défilé historique en costumes d'époque qui accomagne le char du petit saint Jean à travers les rues de la ville a lieu traditionnellement chaque nuit du 23 juin, veille de la fête.

Visan [42]

Situé dans l'Enclave des Papes, Visan est entouré de collines couvertes par le vignoble. La diversité de leurs sols est importante. On trouve des terrains sablonneux sur celles de Frigollet et de Roussillac, un substrat argilo-calcaire à Notre-Dame et Coste-Chaude et un terrain caillouteux à Rousseton et La Bastide.

Les vignes produisent des rouges de garde, vins de grande ampleur à la bouche qui évoluent des notes fruités et minérales vers des senteurs de fruits mûrs et de venaison. Ils possèdent un beau potentiel de vieillissement.

Un peu à l'écart du village se trouve l'antique chapelle de "Notre-Dame des Vignes" où chaque année la « Confrérie des Vignerons de Visan » se rend en pèlerinage lors de la fête d'été. Une inscription est gravée sur ses murs qui affirme : « Posuerunt me custodem in vinæ »[43].

[modifier] Côtes-du-rhône Villages sans nom de commune

Ardèche

Bourg-Saint-Andéol, Saint-Just, Saint-Marcel-d'Ardèche, Saint-Martin-d'Ardèche

Drôme

Bouchet, Mirabel-aux-Baronnies, Montbrison-sur-Lez, Nyons, Le Pègue, Piégon, Suze-la-Rousse, Taulignan, Tulette, Venterol

Gard

Aiguèze, Castillon-du-Gard, Cavillargues, Comps, Cornillon, Fournès, Gaujac, Montfrin, Pont-Saint-Esprit, Pujaut, Roquemaure, Sabran, Saint-Alexandre, Saint-Hilaire-d'Ozilhan, Saint-Marcel-de-Careiret, Saint-Michel-d'Euzet, Saint-Nazaire, Saint-Pons-la-Calm, Sauveterre, Valliguières, Vénéjan

Vaucluse

Bédarrides, Bollène, Buisson, Caumont-sur-Durance, Châteauneuf-de-Gadagne, Courthézon, Grillon, Morières-lès-Avignon, Orange, Richerenches, Saint-Marcellin-lès-Vaison, Saint-Roman-de-Malegarde, Sainte-Cécile-les-Vignes, Saint-Saturnin-lès-Avignon, Sorgues, Vaison-la-Romaine, Vedène, Villedieu

[modifier] La Fête tournante des côtes-du-rhône Villages

Elle fut crée, en 1971 à Vacqueyras par Maurice Seignour, maire du village et président national des courtiers en vin. Le principe adopté fut que chaque année une commune de l'AOC côtes-du-rhône Villages accueillerait cette manifestation.

[modifier] Galerie photographique

[modifier] Notes et références

  1. Source ; déclaration de récolte 2005.
  2. Aprèsdésignation des experts judiciaires, le tribunal d'Uzès statua lors de son audience du 6 février 1947. Il reconnu l'originalité de l'appellation "Chusclan" sur les terroirs de cette commune ainsi que sur ceux d'Orsan, Bagnols-sur-Cèze, Codolet et Saint-Étienne-des-Sorts ; de même pour l'appellation "Laudun" sut cette commune et celles de Tresques et de Saiont-Victor-la-Coste.
  3. Seuls alors les vins de l'appellation locale Lirac étaient soumis à cette épreuve.
  4. Le terroir de Gigondas est passé par décret en appellation locale au cours de l'année [1971.
  5. Seules les communes ayant obtenus avant ce décret l'AOC côtes-du-rhône Villages conservèrent alors le droit d'utiliser le nom de leur commune.
  6. Les côtes-du-rhône Villages sans nom de commune
  7. Robert W. Mayberry, op. cité.
  8. En 1987, lors de l'édition de Wines of the Rhône Valley, a guide to origins, le village de Vinsobres faisait encore partie des Côtes-du-rhône Villages. Il a accédé à l'appellation locale depuis le 17 février 2006.
  9. Pierre Charnay, in Le Grand Livre des Côtes-du-Rhône.
  10. Vacqueyras est depuis 1999 passé en appellation locale des côtes-du-rhône.
  11. Le premier encépagement conseillé était composé à 80% minimum de clairette, bourboulenc et roussanne
  12. L'encépagement originel prévoyait 60% maximum de grenache, 15% maximum de carignan, 15% minimum de cinsault et camarèse
  13. Le premier encépagement retenu était composé à 65% maximum de grenache, 25% minimum de syrah, mourvèdre et cinsault
  14. Cairanne
  15. D'après le toponymiste Charles Rostaing, Ventabren touve ses racines dans un nom pré-celtique VIN-T, signifiant hauteur et que l'on retrouve dans Ventoux, et un suffixe celte BREN désignant une colline.
  16. En 280, l’empereur Probus avait annulé le décret de Domitien sur les vignes, mettant fin à la pénurie créée par l’édit de Dèce, trente ans plus tôt. Le gouverneur de la Narbonnaise Cassius Severianus ordonna de replanter massivement le vignoble en Narbonnaise et en Aquitaine.
  17. Chusclan
  18. Laudun
  19. Massif d'Uchaux
  20. En 1290, une charte donnait l'autorisation de la vente de vin sur la commune de Mondragon.
  21. Plan de Dieu
  22. Puyméras
  23. Rasteau
  24. Roaix
  25. Rochegude
  26. Cette cippe découverte sur le territoire de Rochegude, est aujourd’hui au Musée Calvet d’Avignon. Elle mesure 1, 16 mètre de haut sur 0, 75 mètre de large.
  27. Rousset-les-Vignes
  28. De cette construction du XIIe siècle, il ne reste que les soubassements. Ce château était désigné comme le castrum de Rosseuf en 1214.
  29. Sablet
  30. Le saffre ou safre est du sable jaune à grésification irrégulière d'âge helvien. C'est lui qui a donné son nom à Sablet.
  31. Saint-Gervais
  32. Le lieu-dit "Les Cellettes" a un terroir uniquement composé de sable.
  33. Saint-Maurice-sur-Eygues
  34. Saint-Pantaléon-les-Vignes
  35. Le château actuel date du XVIIIe siècle.
  36. Cet ajout mettait fin à la confusion postale entre le Saint-Pantaléon de la Drôme et le Saint-Pantaléon du Vaucluse.
  37. Séguret
  38. Sinargues
  39. Valréas
  40. Vent frais qui descend des pré-Alpes.
  41. L'Hôtel de Simiane est de nos jours le siège de la mairie de Valréas.
  42. Visan
  43. Ce qui se traduit par « Ils m'ont placé là pour être la gardienne de leurs vignes ».

[modifier] Bibliographie

  • G. Pierrefeu et P. Le Roy de Boiseaumarié, Circuit touristique Côtes-du-Rhône, Drôme-Vaucluse, Éd. Havas, Avignon, 1956.
  • Ph. Huguier, Vins des Côtes-du-Rhône, Éd. A. Robert, Marseille, 1973.
  • P. Le Roy de Boiseaumarié, Histoire de l'appellation Côtes du Rhône, Éd. Reflets Méditerranées, Avignon, 1978.
  • Pierre Charnay, Vignobles et vins des Côtes-du-Rhône, Éd. Aubanel, Avignon, 1985.
  • Robert W. Mayberry, Wines of the Rhône Valley, a guide to origins, Rowman & Littlefield Publishers, Totawa, New Jersey, U.S.A. , 1987.
  • Guy Jacquemont et Patrick Galant, Le Grand Livre des Côtes-du-Rhône, Éd. du Chêne, Paris, 1988.
  • Charles Pomerol, sous la direction de, Terroirs et vins de France. Itinéraires œnologiques et géologiques, Éd. du BRGM, Orléans, 1990.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes