Piégon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Piégon
Carte de localisation de Piégon
Pays France France
Région Rhône-Alpes
Département Drôme
Arrondissement Arrondissement de Nyons
Canton Canton de Nyons
Code Insee 26233
Code postal 26110
Maire
Mandat en cours
Serge Roux
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Val d'Eygues
Latitude
Longitude
44° 18′ 10″ Nord
         5° 07′ 37″ Est
/ 44.3027777778, 5.12694444444
Altitude 259 m (mini) – 805 m (maxi)
Superficie 10,21 km²
Population sans
doubles comptes
274 hab.
(1999)
Densité 26 hab./km²

Piégon est une commune française, située dans le département de la Drôme et la région Rhône-Alpes.

Sommaire

[modifier] Géographie

La commune de Piégon s'étend essentiellement sur les contreforts et des terrasses dominées par les premières montagnes des Baronnies. L'essentiel des terres sont situées entre 250 et 350 mètres d'altitude. La montagne de Buisse et celle de Gourbeau constituent les points culminants de la commune (787 et 704 mètres). Elle est traversée par deux petits cours d'eau : le ruisseau du Grand Vallat qui devient la Gaude en entrant sur le territoire de Mirabel-aux-Baronnies et le Gourbeau. Au sud, le Lauzon forme la limite avec Puyméras (dans le Vaucluse).

[modifier] Histoire

Piégon avant Piégon

Les plus anciennes traces d’occupation humaines sur le territoire de la commune de Piégon datent de la période néolithique. Au début des années 1980, en effet, René Gras et René Enguent repèrent sur le site de la colline de La Garenne, les traces d’un probable atelier de taille de silex. Ils réalisèrent aussi un sondage archéologique sur le versant occidental de la colline de Fontatières qui leur permis de découvrir les traces d’un four de la période néolithique. Pour la période protohistorique, aucun vestige n’a été retrouvé, mais l’occupation du territoire de Piégon est probable. La région relève alors de la confédération des Voconces, dont Vaison est la capitale méridionale. C’est d’ailleurs probablement en lien avec cette agglomération, devenue cité alliée de Rome, que des villae se développent sur le territoire de Piégon. Des traces de villae ont ainsi été repérées dans les quartiers du Jas, de Grange Neuve, de Grande Basse ou du Haut Lauzon. Le long de la route départementale 538 de petits autels votifs ont également été retrouvés. Au cours du haut Moyen Age, le territoire qui va former la commune de Piégon est probablement sous la domination d’une agglomération, peut-être fortifiée, installée dans les environs de Mirabel-aux-Baronnies. Au cœur de ce territoire, une chapelle dédiée à Saint-Martin, et entourée d’un cimetière, est bâtie au nord-est de l’actuelle ferme de Grange Basse. Elle sert d’église paroissiale pendant une partie du Moyen Age.

Piégon, bourg castral

Il faut en fait attendre le milieu du XIIe siècle pour trouver la première mention de Piégon. Certains membres d’une famille de Podio Guigonis, alliés aux Artellar (des environs de Sahune), aux Humbert (de Rochebrune) ou aux Cairanne, assistent alors à plusieurs donations à la commanderie de Roaix (entre 1165 et 1219). Au début du XIIIe siècle, le fief entre dans l’aire d’influence des Mondragon-Montauban qui dominent la région de Nyons et, à ce titre, est officiellement intégré au Dauphiné en 1315 et au royaume de France en 1349. Le village de Piégon se développe à l’ouest et en contrebas d’un château, fondé au XIe siècle qui occupe le sommet de la colline. Deux rues desservent une cinquantaine de maisons, entourées de murailles. Une seule porte, au nord, permet d’accéder au village et au château. La possession du château permet de contrôler la route principale qui allait de Nyons au Buis, ce qui explique l’existence d’une châtellenie à Piégon au début du XIVe siècle. A l’ouest du village, une chapelle, Notre-Dame de Cadenet, est peut-être le siège au Moyen Age d’un prieuré qui dépend, depuis le milieu du XIIIe siècle au moins, du chapitre cathédral de Vaison. Elle ne devient église paroissiale qu’au début du XVIIe siècle après la destruction, au cours du XVIe siècle, de l’église du village, anciennement église castrale et dédiée à saint Pierre.

Des seigneurs laïcs prédominants

Les seigneurs laïcs occupèrent jusqu’à la Révolution une place très importante dans l’économie villageoise : ils possèdent les terres les plus riches et les fermes les plus prospères. A partir du XVIe siècle, ils disposent du moulin à huile et prélèvent un pourcentage important de la presse de l'huile d'olive. Après les Piégon (XIIe-XIIIe siècles), les Bourdeaux (XIVe siècle), les Autanne (XVe-XVIe siècle), ce sont deux familles, les Planchette et les Agoult qui, à partir du début du XVIe siècle et jusqu’en 1790, possèdent principalement la seigneurie de Piégon. Leurs rivalités séculaires aboutissent en 1675 à un accord et à la constitution de deux seigneuries indépendantes, toutes les deux situées sur le territoire de la commune : Piégon d’une part qui regroupe l’essentiel des droits et des terres qui reste possession des Agoult et Le Pontillard, autour d’une bâtie noble, installée à proximité d'un antique passage entre Nyons et Vaison qui revient aux Planchette. Les relations entre le communauté d’habitants et le seigneurs sont donc marquées par la domination, mais aussi des tentatives d’émancipation ou de résistance, comme en 1747 face au nouveau seigneur de Piégon, le Duc de Montpezat, époux d’une Agoult.

Une commune républicaine, radicale et socialiste

Ces tensions s’expriment à nouveau au moment de la Révolution. La possession des propriétés du seigneur, devenues bien national après l’émigration des Agoult, est en effet un enjeu de discordes entre des spéculateurs extérieurs à la commune et la population qui escomptait récupérer les plus belles terres. Jusqu’à la Restauration, le village est aussi réfractaire aux tentatives de normalisation, notamment religieuses, entamées à partir de l’Empire. Mais à partir des années 1830, les oppositions semblent s’atténuer et la commune est dominée par deux familles qui possèdent les domaines agricoles les plus importants et qui occuperont tour à tour le poste de maire. En 1870, Piégon bascule toutefois dans le camp républicain, voire radical puis « avancé ». A partir de cette date, et jusque dans les années 1970, elle est un des communes les plus à gauche du canton de Nyons.

Piégon après Piégon

Le village, en partie abandonné au cours de la fin du Moyen age et réoccupé au XVIe siècle, concentre jusqu’au début du XXe siècle, l’essentiel de la population et des activités économiques de la seigneurie puis de la commune. Il est toutefois progressivement abandonné à partir des années 1880 et définitivement au milieu des années 1930, après des menaces d’écroulement de la mairie et de l’école. Une nouvelle mairie-école est construite en contrebas de la butte du village et à l’ouest de l’église Notre-Dame de Cadenet. Les fermes qui se sont développées à partir du XVIe siècle à l’extérieur du village abritent désormais tous les habitants de la commune. Depuis les années 1970, la population s'est profondément renouvelée, même si, au contraire des autres communes environnantes, les élus de Piégon ont cherché à contrôler l'expansion démographique de la commune.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 mars 2008 Aline Eichenberger
mars 2008 Serge Roux
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
205 220 205 232 268 274
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  • La chapelle Notre-Dame de Cadenet : cette chapelle, qui est l'église paroissiale de la commune depuis le début du XVIIe siècle, est inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Elle devrait son nom aux cades pluricentenaires qui se trouvent à proximité. Une légende veut en effet qu'une statue de la Vierge ait été trouvée au pied d'un de ses arbres où s'agenouillait régulièrement une des vaches du paysan qui la retrouva. Le nom de Cadenet vient peut-être d'une population gallo-romaine, les Cadienses, mentionnée dans une inscription gallo-romaine trouvée sur le territoire de Mirabel-aux-Baronnies au XVIIIe siècle. Cette chapelle est de fondation romane, mais elle a été très remaniée. Une petite ouverture, ainsi que des modillons le long du mur sud extérieur de la nef, attestent cette origine. A l'intérieur, le nef est composée de trois travées irrégulières, d'une travée de chœur qui ouvre sur deux chapelles situées de part et d'autre et d'une abside semi-circulaire. Le tout est voûté en plein cintre, alors que l'abside est recouverte d'une voûte en cul de four. De la terrasse qui est au sud, on peut admirer un large panorama sur la campagne de Piégon.
  • Vestiges de l'enceinte du village déserté au XIXème siècle.
  • Pontillard : maison forte du XIVème siècle.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Piégon sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes