Bergues

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Bergues

La tour carrée de l'abbaye de Saint Winoc
Pays
drapeau de la France
     France
Région Nord-Pas-de-Calais
Département Nord Nord
Arrondissement Dunkerque
Canton Bergues
(chef-lieu)
Code Insee 59067
Code postal 59380
Maire
Mandat en cours
Sylvie Brachet
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du canton de Bergues
Coordonnées
géographiques
50° 58′ 09″ Nord
         2° 26′ 06″ Est
/ 50.969167, 2.435
Altitudes moyenne : 6 m
minimale : 1 m
maximale : 22 m
Superficie 132 ha = 1,32 km²
Population sans
doubles comptes
4 209 hab.
(1999)
Densité 3 188 hab./km²
Gentilé Berguois


ou familièrement, les Berguenards

Carte de localisation de Bergues

Bergues (en néerlandais : Sint-Winoksbergen flamand occidental: Bergen, litt. Monts-Saint-Winoc) est une commune française, située dans le département du Nord et la région Nord-Pas-de-Calais. Les anciens y parlent encore le flamand occidental.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Le nom de la ville vient du néerlandais « groene berg » qui signifie 'colline verte'.

[modifier] Géographie

Bergues se situe dans le Blootland à environ 10 kilomètres au sud de Dunkerque.

[modifier] Communications

Par l'Autoroute française A25 : Dunkerque (10 km) et Lille (70 km), Tunnel sous la Manche (40 km) par l'autoroute française A16.


[modifier] Histoire

[modifier] Héraldique

Depuis le 15 novembre 1815[1] et par un arrêt royal de Louis XVIII, les armes de Bergues se blasonnent ainsi :

"Parti : au 1, d'argent au lion contourné de sable, lampassé de gueules ; au 2, d'argent à une fasce de sable, et un franc-quartier d'or, bordé de gueules et chargé d'un lion de sable." .

[modifier] Haut Moyen Âge

Selon la légende, Winoc, fils de roi breton, se serait retiré entre 665 et 675 avec quelques compagnons sur le Groenberg, une colline isolée en bordure des anciens marais côtiers. Leur implantation s'est toutefois rapidement développée jusqu'à devenir un petit monastère ; pour cette raison Winoc a de nouveau recherché le calme à Wormhout, plus au sud, où il est mort en 717.

Le cartulaire de St Bertin, écrit par les moines de l'abbaye de Sithiu à partir du VIIe siècle (actuellement Saint-Omer) mentionne que Bergues était jadis appelée le « Mont Baal ». Cela dénoterait l'existence d'un culte païen antérieur à l'installation de religieux chrétiens. Baal désigne une divinité locale que l'on invoque aux sommets des collines.

Dans la deuxième moitié du IXe siècle, lorsque les Normands ont commencé leurs incursions, le comte Baudouin II le Chauve construisit une fortification primitive. Plus tard, vers 1022, le comte Baudouin IV le Barbu érigea l'église Saint-Winoc sur les cendres laissées par les Normands et y fit déposer les ossements du saint. Les bases avaient ainsi été posées pour la future abbaye.

Le commerce, la situation très favorable près de la mer et la présence d'un centre spirituel important tel que l'abbaye ont été un stimulant pour le jeune établissement. Il est certain qu'à cette époque, en 1028, les comtes de Flandre ont bâti une véritable place forte. L'attribution d'une charte en 1240 a donné un élan supplémentaire à la ville qui a connu un développement topographique rapide. L'indépendance administrative a trouvé son expression dans le beffroi dont la construction a été autorisée par le comte en 1240.

Bergues devint un port et un centre textile d'importance régionale, avec à partir de 1276 son propre marché de laine et aussi au cours des siècles suivants 2 marchés d'étoffes et de toiles très courus. Les comtes flamands ont apporté à l'ensemble des fortifications munies de tours. Même la situation défavorable à la frontière avec la France ennemie n'a pas eu véritablement une influence, bien que la guerre soit manifeste dans l'histoire de saint Winoksbergen : en 1297 Robert II d'Artois conquit la ville qu'il a dû toutefois céder en 1301 ; Charles VI de France prend la place le 3 septembre 1383 et l'incendie ; en 1494, le coq rouge a crié au dessus du centre ; et en 1558 les pillages par les troupes du maréchal français de Thermes ont suivi.

Le châtelain de Bergues est l'un des héros du Tournoi de Chauvency qui eut lieu en 1285. Le trouvère Jacques Bretel raconte ses exploits lorsqu'il est aux prises avec Joffroi d'Âpremont, pendant la mêlée générale qui opposa plus de 500 chevaliers venus se mesurer lors de ces fêtes et jeux guerriers. Le châtelain se trouve en compagnie des seigneurs de Hondschoote, Haussy, Fléchin, Ligne, Lalaing, Montigny, Auberchicourt, ainsi que du fils du comte de Flandres, et du fils de Jean d'Avesnes,Florent de Hainaut.

[modifier] Époque moderne

En 1566, Bergues est au coeur des violentes manifestations iconoclastes qui s'acharnèrent sur les objets de culte catholique. Par deux fois, la ville reçoit la visite d'iconoclastes fanatiques. Dans le contexte de la révolte des Pays-Bas, Bergues est assiégé en 1583 par Alexandre Farnèse qui la prend et la met en ruine. Le roi d'Espagne, Philippe II, a permis sa reconstruction (un acte qui détermine fortement encore à présent l'aspect de Bergues).

La ville a toujours eu une fonction administrative et juridique, a été un centre spirituel florissant et a logé une garnison. L'implantation de familles nombreuses dans de magnifiques maisons de maître en a été une conséquence. Le port sur la Colme a pu héberger à ce moment-là 40 à 50 navires, reliés à la mer par le canal de Bergues.

Bergues est restée le 'chef-lieu' d'une châtellenie jusqu'à la Révolution.

Après un premier siège en 1652, les armées de Louis XIV prennent la ville en 1658, puis à nouveau en 1667, avant qu’elle soit définitivement rattachée à la France par la paix d'Aix-la-Chapelle en 1668. Le fort François proche de la ville est pris par Vauban en 1676[2], qui revoie largement les fortifications de Bergue par la suite. Le roi soleil a développé Dunkerque jusqu'à en faire une grande base maritime et une ville portuaire qui éclipse entièrement Bergues au cours des siècles suivants.

[modifier] Depuis la Révolution française

La Révolution française donne à Bergues un rôle politique très important. Dans le cadre de la réorganisation territoriale de la France en 1790, Bergues devient le chef-lieu d'un district (qui deviendra plus tard l'arrondissement de Dunkerque). C'est depuis Bergues que la Convention fait appliquer ses lois en Flandre maritime. Tous les objets du culte, les biens des émigrés et les réquisitions sont envoyés à Bergues. Sous la Terreur, le district de Bergues envoie dans ses prisons, plusieurs maires des communes environnantes qui avaient pris du retard dans les réquisitions de blé qu'il leur avait imposé. Le rôle du district déclina avec le 9 thermidor.

En même temps, la Révolution française marque le début d'un effondrement économique, un déclin et un appauvrissement permanent. Toutes les institutions ecclésiastiques sont supprimées et la plupart détruites ; à part le commerce de grains, toutes les activités ont disparu et éclipsé par le port de Dunkerque plus aucun navire ne vient. Il perd en outre l'intérêt militaire séculaire de par la proximité de la forteresse dunkerquoise, par laquelle les fonctions redondantes et superflues sont supprimées.

Au cours de la Première Guerre mondiale, les canons à longue portée et les bombardements aériens ont ravagé la commune.

Dans le cadre de la défense de Dunkerque, en 1940, Bergues a été la scène de combats vifs, des tirs d'artillerie et des bombardements qui l'ont touchée au cœur : lorsque le 2 juin de cette année une brêche a été portée dans la défense, la ville avait été ravagée à 60%. Quant au beffroi, dynamité le 16 septembre 1944 , il a été reconstruit en 1961. Bergues n'a plus qu'une importance régionale faible de nos jours entre autres dans le domaine de l'enseignement. À proximité de Dunkerque l'industrieuse, on vit entre les nombreux monuments, restes d'un passé riche. La vocation de la ville se trouve maintenant dans le tourisme qui s'est développé fortement ces dernières années.

[modifier] Communes limitrophes

Situation du canton et de la commune dans l'arrondissement
Situation du canton et de la commune dans l'arrondissement


Coudekerque
Bierne N Hoymille
O    Bergues    E
S
Socx Quaëdypre
Enclave: {{{enclave}}}

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 Sylvie Brachet DVG
mars 2001 mars 2008 André Declercq UMP
Henri Billiaert
Léon Claeys Sénateur
Toutes les données ne sont pas encore connues.


[modifier] Jumelage

Drapeau : Allemagne Erndtebrück (Allemagne), dans la province de Westphalie.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : Des villages de Cassini aux communes d’aujourd’hui[3] et INSEE[4])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
6 108 5 085 5 667 5 528 5 962 5 968 6 045 5 967 5 968
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
5 665 6 022 5 738 5 774 5 368 5 385 5 435 5 380 5 258
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
5 227 5 032 4 856 3 922 3 878 3 756 3 839 3 237 3 842
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 - -
4 469 4 545 4 485 4 488 4 163 4 209 3 923 - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

 Le Beffroi  (17 novembre 2004)
Le Beffroi (17 novembre 2004)

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Folklore et tradition

[modifier] Voir aussi

[modifier] Galerie d'images

[modifier] Liens internes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Bergues.

[modifier] Filmographie

L’action du film «Bienvenue chez les Ch'tis» se situe à Bergues.

[modifier] Insolite

Le 5 mars 2008, le panneau d’entrée à la ville de Bergues situé Porte de Cassel, a été dérobé[5]. Ce vol semble être la rançon du succès du film « Bienvenue chez les Ch'tis ».

[modifier] Notes, sources et références

[modifier] Liens externes