André Jeanbon Saint André

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André Jeanbon , dit Jean-Bon Saint-André ou Jeanbon Saint André, né à Montauban (Tarn-et-Garonne) le 25 février 1749, mort Mayence le 10 décembre 1813 est un révolutionnaire et un homme politique français.

André Jeanbon, baron de Saint-André
André Jeanbon, baron de Saint-André

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Avant la Révolution

De famille protestante, fils d'un foulon, élevé chez chez les jésuites, d'où il est retiré par son père calviniste, il étudie la navigation à Bordeaux, s'enrôle dans la marine marchande, atteint le grade d'officier et devient capitaine. Après trois naufrages et la perte de ses économies, il abandonne la marine, étudie la théologie à Genève et devient pasteur à Castres en 1773, puis est amené à démissionner en 1782 après un conflit avec le consistoire de Castres, reprend son ministère à Montauban en 1788, où il préside la Société des Amis de la Constitution au début de la Révolution en 1789.

[modifier] Sous la Révolution

Il échoue aux élections de l'Assemblée législative en 1791, mais entre au conseil municipal.

Élu, le 4e sur 9, député du Lot à la Convention nationale en 1792, Jeanbon quitte ses amis Jacobins pour rejoindre Paris, où il siège d'abord à droite en compagnie de ses amis Girondins. Mais il s'en désolidarise progressivement et rejoint bientôt les rangs de Montagne. Le 12 octobre 1792, il achève son évolution en se prononçant contre les Girondins, qui attaquent la Commune de Paris et réclament le renforcement de la garde de la Convention. En janvier 1793, il vote la mort du roi sans appel ni sursis, car, dit-il, «un roi par cela seul qu'il est roi, est coupable envers l'humanité, car la royauté même est un crime».

Devant les périls que court la République, avec la guerre contre les monarchies coalisées, et la guerre civile déclenchée par les royalistes, en Vendée, et par les fédéralistes, il prône l'union de la Convention avec le peuple contre ses ennemis.

Il se prononce contre les poursuites visant les massacreurs de septembre 1792, car «une grande révolution ne peut s'opérer que par des évenements de toute nature» .

Il est un des promoteurs et un défenseur de la création du Tribunal révolutionnaire.

Il est envoyé dans le Lot et en Dordogne pour accélérer la levée des 300 000 hommes et, à son retour, assiste à l'agonie de la Gironde.

Il est président de la convention du 11 au 25 juillet 1793. Le 10 juillet 1793, il entre au comité de salut public, où il prend en charge la Marine.

Chargé, en tant que président de la Convention, de prononcer l'éloge funèbre de Jean-Paul Marat, il s'exécute avec une sécheresse qui témoigne clairement de son peu de sympathie pour la victime de Charlotte Corday. La plupart du temps en mission, il se tient à l'écart des affrontements entre factions.

D'abord envoyé en mission aux armées de l'Est, le conventionnel est bientôt chargé de la réorganisation de la marine militaire, minée par l'insubordination. À Brest, où il est représentant en mission de septembre 1793 à mai 1794, il rétablit la discipline par des mesures très sévères, avec son collègue Prieur de la Marne, puis il participe, sur mer, aux opérations de Villaret de Joyeuse contre les Anglais ; Jeanbon participe ainsi à la bataille navale du 1er juin 1794, célèbre pour la résistance du Vengeur, à bord du vaisseau la Montagne, en compagnie de ce contre-amiral.

En mission lors du 9-Thermidor, qu'il désapprouve, il est remplacé par un thermidorien au sein du comité de salut public, sous prétexte des empêchements de ses missions en province. De fait, de juillet 1794 à mars 1795, Jeanbon est chargé d'une nouvelle mission dans les départements maritimes du Midi, spécialement Toulon, où il montre les mêmes qualités d'administrateur. Alors que la Terreur blanche sévit en France, il est arrêté le 28 mai 1795 (9 prairial an III), lors de la réaction qui suit l'insurrection du 12 germinal et celle du 1er prairial. Cependant, après l'adoption de la constitution de l'an III, le 24 septembre 1795 et l'échec de l'insurrection royaliste le 13 vendémiaire, une loi d'amnistie générale « pour les faits proprement relatifs à la Révolution » (en sont exclus les émigrés, les déportés, les accusés de Vendémiaire, ainsi que les faussaires) est votée le 26 octobre 1795, et il est libéré le 29 octobre.

Le Directoire le nomme alors consul général à Alger, puis à Smyrne en 1798. Lorsque l'Empire ottoman rompt avec la France, il est arrêté et passe trois ans en captivité.

[modifier] Sous le Consulat et le Premier Empire

Tombe du baron de Saint-André à Mayence
Tombe du baron de Saint-André à Mayence

Après sa libération, Bonaparte le nomme commissaire général des trois départements de la rive gauche du Rhin, en décembre 1801, puis préfet du département du Mont-Tonnerre à Mayence en septembre 1802, où il confirme sa réputation d'administrateur exceptionnel. En remerciement de ses services, Napoléon le fait chevalier de la Légion d'honneur en 1804, puis baron d'Empire, baron de Saint-André, en 1809. Le typhus l'emporte en 1813. Il est enterré au cimetière principal du Mayence.

Jean Bon de Saint André, franc-macon actif, fut le premier Vénérable Maître de la Loge « Les Amis de l'Union », fondée en 1803 à Mayence, et qui existe toujours aujourd'hui dans cette ville sous l'appellation « Die Freunde zur Eintracht ».

[modifier] Sources

[modifier] Bibliographie

  • Helmut Mathy, Jeanbon St. André. Kleiner Druck der Gutenberg-Gesellschaft, Mayence, 1969, 60 p. (ISBN 3775500928).

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