Directoire

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Directoire (homonymie).
Louis XVI coiffé du bonnet phrygien

Article de la série
Révolution française

Causes
Préludes
L'Assemblée constituante
et ses suites (1789-1791)
L'Assemblée législative
et la chute de la monarchie
(1791-1792)
Commune de Paris (1792)
Convention nationale
Guerre de Vendée
Terreur
Directoire
Chronologie


Le Directoire est le régime politique français chargé du pouvoir exécutif entre le 26 octobre 1795 (4 brumaire an IV) et le 9 novembre 1799 (18 brumaire an VIII). Il succède à la Convention nationale.

Sommaire

[modifier] Histoire

Période intermédiaire entre la terreur et le 18 brumaire, le Directoire apparaît comme une époque méconnue de la Révolution française. Face aux figures de Robespierre et de Bonaparte, le Directoire avec son exercice collégial du pouvoir a été plus délaissé par l'historiographie. Selon la Constitution de l'an III (cf. titre IV, article 32), le pouvoir exécutif est délégué à un Directoire de cinq membres, nommé par le Corps législatif, faisant alors les fonctions d'Assemblée électorale, au nom de la Nation. Les cinq premiers Directeurs sont Reubell, Barras, La Révellière Lépeaux, Carnot et Letourneur. Chaque année un Directeur (choisi par tirage au sort) doit céder sa place. Après le coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797), et avant le remplacement de Barthélémy (déporté) et de Carnot (en fuite), le Directoire est aux mains d'un triumvirat (Reubell, Barras, La Révellière Lépeaux). Le Directoire fut parfois qualifié de République bourgeoise ou des propriétaires. Le Directoire siège au Palais du Luxembourg.

Le Directoire fut, au commencement, une époque de gloire pour les armées françaises : toute l'histoire militaire de ce temps est dans les noms de Bonaparte, de Kléber, de Desaix, de Masséna, de Moreau. Nomination le 29 brumaire an VII (19 novembre 1798), de Nicolas-Noël Boutet en qualité de Directeur général des Manufactures d'Armes et Ateliers de réparation de France.

À l'intérieur, le travail du Directoire tendit à rapprocher peu à peu les intérêts, à éteindre les passions et les haines, à asseoir le nouveau gouvernement, sans employer de moyens odieux et criminels ; cependant il se vit dans la nécessité de recourir à une banqueroute, qui fut déguisée sous le nom de tiers consolidé.

Malgré les succès militaires de Napoléon Bonaparte en Italie (1797), qui permettent de lever d'importantes contributions de guerre, le Directoire, mené par Barras (« le roi des Pourris » selon Bonaparte), devient rapidement synonyme de corruption et de déroute financière de l'État (inflation des assignats).

À la suite de quelques échecs, on ne tarda pas à accuser les Directeurs d'incapacité ; d'ailleurs ils étaient sans cesse en lutte entre eux.

Sieyès et ses amis ont désigné Joubert pour être l'exécutant du coup d'État qu'ils préparent contre le Directoire. Mais le sort en décide autrement. Joubert est tué à la bataille de Novi le 28 thermidor an VII. Bonaparte y met fin par son coup d'État du 18 brumaire, qui donne naissance au Consulat. Les cinq Directeurs sont alors Barras, Sieyès, Gohier, Ducos et Moulin.

[modifier] Liste des directeurs

Icône de détail Article détaillé : Directeur (Directoire).

[modifier] Un à-côté du Directoire : Incroyables et Merveilleuses

Un Incroyable et une Merveilleuse
Un Incroyable et une Merveilleuse

Une fureur de divertissement s'est emparée de la société du Directoire. Depuis que la Terreur est terminée la jouissance est à l'ordre du jour.

Les jolies femmes cèdent à la mode de l'antiquomanie : robes à la Diane ou à la Flore, tuniques couleur chair largement ouvertes sur le flanc et au décolleté généreux. On se vêt, ou plutôt on se dévêt de tulle, de gaze ou de linon transparent qui ne cache rien des formes. L'exposition des produits de l'industrie nationale organisée en 1798 témoigne de cet engouement pour le luxe.

« Ah ! S'il voyait ! »Gravure satirique anonoyme de 1797 montrant un « aveugle » déchirant « par mégarde » la robe transparente d'une Merveilleuse qui expose ainsi ses fesses au public.
« Ah ! S'il voyait ! »
Gravure satirique anonoyme de 1797 montrant un « aveugle » déchirant « par mégarde » la robe transparente d'une Merveilleuse qui expose ainsi ses fesses au public.

Le grand luxe de ces Merveilleuses - c'est ainsi qu'on appelle les beautés du temps - c'est la perruque, ou plutôt la multitude de perruques, car il en existe pour toutes les heures du jour : généralement blondes, on en voit des noires, des bleues, des vertes.

Les cavaliers de ces dames sont nommés les Incroyables, ou plutôt les Incoyables, car ils jugent élégant de supprimer les r (le r de Révolution, de Roi ou ceux qu'on entend dans Terreur) et même toutes les consonnes, devenant ainsi presque inintelligibles. Ils arborent des accoutrements excentriques : habit vert à grands godets, taille pincée, large culotte, énorme cravate sous laquelle le menton disparaît. Ils ont le nez chaussé de grosses lunettes et sont coiffés en « oreilles de chien », leurs cheveux tombant sur les oreilles. Leurs parfums à base de musc leur valent aussi le surnom de « muscadins ». Le bicorne sur la tête, ils tiennent en main un gourdin qu'ils appellent leur « pouvoir exécutif » et grâce auquel ils peuvent tenir le haut du pavé.

Cette jeunesse dorée, qui dépense sans compter, se retrouve à Paris dans tous les lieux à la mode : théâtres, tripots, glaciers, Tivoli ou Frascati, allée des veuves aux Champs-Élysées ou galerie du Palais-Royal. La danse est à l'honneur et les bals publics pullulent. Élégants et élégantes se vantent de fréquenter les plus renommées des « Merveilleuses » : Mademoiselle Lange, Madame Tallien, Madame Récamier, ou deux créoles très recherchées, les citoyennes Beauharnais et Hamelin. C'est l'avènement du Salon (de Madame Tallien ou de Madame Récamier notamment), lieu de sociabilité où il faut être vu. Paris assoit définitivement son hégémonie sociale et culturelle sur la France et fait oublier les fastes versaillais d'antan.

Leur protecteur, Barras, est un personnage influent auquel il est bon de faire sa cour ; il donne des fêtes luxueuse, où se presse une société disparate : royalistes et jacobins repentis, grandes dames et courtisanes. Les mœurs sont libres : on divorce pour se remarier et redivorcer au plus vite.

Cette classe de nouveaux riches, que la vente aux armées et l'agiotage a enrichi, devait connaître une mise au pas et un certain regain de sobriété et de pudeur lors de l'avènement du premier consul[1].

[modifier] Style

Le Style Directoire adopté pendant cette période en ce qui concerne les arts décoratifs, l'architecture et le mobilier est une évolution du néoclassicisme et il annonce l'empire. Ce style se veut sobre et les formes carrées.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

  1. Les Incroyables et les Merveilleuses au Musée Carnavalet

[modifier] Source partielle

« Directoire », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)

Précédé par Directoire Suivi par
Convention nationale
Pouvoir exécutif de la République française
1795-1799
Consulat (Napoléon Bonaparte, Premier Consul)