Yves Roucaute

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Yves Roucaute, né à Paris est un philosophe, essayiste , conseiller politique et journaliste français. Ex-membre de nombreux cabinets ministériels de droite, cet ami intime d´Alain Madelin, de Jean-Pierre Raffarin et d´Hervé Novelli, né dans une famille historique du parti communiste issue de la haute société protestante nimoise, reste un conseiller des Réformateurs. Il a soutenu Nicolas Sarkozy avec son groupe et ses réseaux et on le dit aussi trés proche de Claude Guéant, qui l´a placé dans l´Institut des Hautes Etudes de Sécurité aupres d´un autre de ses amis, Pierre Monzani. En philosophie, il est augustinien, l’un des théoriciens et chefs de file des néo-conservateurs en Europe et membre de diverses organisations internationales liées au Parti Populaire Européen, qui regroupe les députés des partis conservateurs et démocrates-chrétiens en Europe. Ecrivain, il travaille en philosophie politique, en esthétique et en relations internationales, il a notamment publié sur l'histoire de la philosophie, sur la relation entre individu, marché et État, sur le nouvel ordre international, la sécurité et la défense, et sur l’influence des religions dans la construction et le développement des espaces politiques. Ancien directeur de France Television, il est co-propriétaire de divers medias et intervient parfois dans certains médias comme Le Figaro et The Wall Street Journal. .

Il est agrégé de philosophie, de droit public et de sciences politiques, docteur d’État, et professeur des universités à la faculté de droit de l’université de Paris-X Nanterre, conseiller de l’Institut national des hautes études de sécurité (INHES) et conseiller politique.

Sommaire

[modifier] Origines

Yves Roucaute a été très influencé par un double héritage familial, communiste et protestant, le premier l’emportant dans sa jeunesse, le second ensuite. Il est issu d’une vieille famille française. Son ancêtre, Pierre de Roucaute, est enterré en 1020 dans la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor de Nîmes, et le château de Roucaute fut aussi celui de Blanche de Castille. Après les guerres de Religion, sa famille, calviniste, s’est réfugiée dans les Cévennes et a abandonné sa particule.

Ses deux oncles, Gabi et Roger Roucaute, ont été députés communistes dans l’Assemblée nationale constituante à la Libération. Roger Roucaute, alias le général Lazard, était le chef militaire des FTP dans le Sud de la France et a libéré Lyon. Son père, Marcel, à qui ont été décernées la Croix de guerre avec palme et la Légion d’honneur pour faits de résistance, dirigeait les organisations spéciales chargées d’attaquer les nazis et il a créé une grande partie de la presse communiste. Sa grand-mère, qui l’a élevé en partie et l’a durablement influencé, était une puritaine austère hostile au communisme, et qui faisait partie du groupe des femmes qui protégèrent des enfants juifs dans les montagnes de la région de Saint-Étienne.

[modifier] Carrière universitaire

Yves Roucaute a commencé sa carrière universitaire comme enseignant à l’Université de Vincennes (Paris 8), où il suivait les séminaires de Jacques Lacan, et assistant à la faculté de droit de l’université d’Amiens, en droit constitutionnel. Il est ensuite devenu professeur des universités à la faculté de droit de l’université de Poitiers, où il a dirigé un séminaire de droit comparé sur les décisions du Conseil constitutionnel, du Conseil d'État et de la Cour de cassation. Il est aujourd’hui en poste à l’université de Paris-X Nanterre.

Il tient deux cours de philosophie politique et de philosophie du droit en licence de droit, un séminaire sur les défis de la mondialisation (mafias, blanchiments, espionnage industriel, terrorisme, intégrisme, etc.) et la crise de la pensée contemporaine en DEA de politique comparée et sociologie politique, un séminaire de communication politique en DESS de politiques publiques locales, un séminaire adressé aux professionnels sur la sécurité, la défense et la gestion des crises.

Il a notamment dirigé l’habilitation à diriger des recherches du libéral-conservateur Lucien-Samir Oulahbib.

[modifier] Activités politiques

Yves Roucaute a été membre de différents groupes de travail sur les prisons et les asiles psychiatriques avec Félix Guattari et Gilles Deleuze. Intime de Louis Althusser, qui était un ami de sa famille, il a préparé sa thèse de philosophie en épistémologie avec Jean-Toussaint Desanti, puis celle de science politique avec Nicos Poulantzas avec lequel il était très lié. Après le suicide de ce dernier, il a soutenu sa thèse avec Hugues Portelli, qui l’avait rejoint à l’institut Gramsci.

Il a été vice-président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), de l’Union des étudiants communistes (UEC), président de l’Institut Gramsci, dirigeant du Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste (CERES) et du Parti socialiste.

Devenu responsable des cadres au Parti socialiste en 1980, il participa à l’élaboration de programme socialiste avec son ami Michel Charzat et à la campagne de François Mitterrand.

Il a rompu avec le structuralisme et le marxisme en 1977 en écrivant sa thèse d’État sur Marx, Aristote et Ricardo, puis avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, en réaction à la politique économique et monétaire de la gauche.

Il explique son évolution idéologique par le fait qu’en tant que communiste proche du Parti communiste italien (PCI), il avait le choix entre « avoir les mains sales » et « ne pas avoir de mains ». La première option consiste à donner son soutien à des régimes autoritaires et répressifs, la deuxième à donner son soutien à des dissidents qui sont viscéralement anticommunistes. Face au doute, Yves Roucaute, qui faisait passer à l’Est les dissidents polonais et berlinois, prit ses distances avec le monde des intellectuels de gauche, en particulier avec Jacques Derrida, qu’il fréquentait à l’École normale supérieure. Il devint libéral au sens lockien et renoua avec la religion protestante en devenant membre de l’Église réformée de France (presbytérien calviniste). Puis il théorise le néo-conservatisme par volonté de réconciliation de la morale et de la politique, et de rédécouverte de valeurs fondamentales, telles le bien, la liberté, qu’il estime mises en danger par le relativisme systématique, le postmodernisme et la déconstruction.

Il a cessé toute activité politique, est devenu libéral social et réformateur et a rejoint Démocratie libérale ; il est l’un des plus proches conseillers d’Alain Madelin depuis 1984. Il a été membre des cabinets d’Alain Madelin, ministre de l’Industrie, des PTT et du Tourisme en 1986–1988 dans le gouvernement Chirac II ; de Jacques Toubon, ministre de la Culture et de la Francophonie en 1993–1994 dans le gouvernement Balladur ; d’Alain Madelin, ministre de l’Économie et des Finances en 1995 dans le gouvernement Juppé I ; et de François Loos, ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche en 2002 dans le gouvernement Raffarin I.

Il a été arrêté à Cuba pour avoir défendu des prêtres et des défenseurs des droits de l’Homme. Ami du commandant afghan Ahmed Chah Massoud, il est arrivé à Kaboul dans un hélicoptère de l’Alliance du Nord et échappa de peu aux talibans. Il est allé fêter avec Alain Madelin la chute de Saddam Hussein, lors de la troisième guerre du Golfe. Au Viêt Nam, il a également défendu des bonzes contre le régime communiste.

Il a participé à de nombreux journaux et aux comités scientifiques de nombreuses revues, dont la revue Philosohie politique dirigée par son amie Blandine Barret-Kriegel, et Crises, qu’il a dirigée et qui comprenait Jean-Pierre Faye, Ali Magoudi, Dominique Desanti, Raymond Boudon, Marc Fumaroli, Guy Hermet, René Major, Daniel Sibony, Guy Sorman, Alexandre Adler, Françoise Gaillard, Gérard Rabinovitch, Jean-Jacques Roche, Thomas Stern, Marek Halter, Gérard Haddad, Jean-Jacques Moscovitz, Luce Perrot. Il a par ailleurs été membre des comités de rédaction de Clarté, Vendredi, Maintenant, Non (revue du CERES), L’Événement du jeudi et Alternances (journal de la communauté juive). Il est fondateur et co-propriétaire du Bavar, journal d’informations locales de la région de Saint-Tropez et de Draguignan, et co-fondateur et actionnaire des éditions Max Milo.

Il a dirigé, quatre années durant, les programmes culturels de la chaîne télévisée France 3.

Il est également président de l’Institut de l’Europe libre, membre du conseil scientifique de l’Institut Turgot et Fellow de l’Atlantis Institute.

[modifier] Publications

[modifier] Ouvrages

En philosophie

  • La République contre la démocratie, Paris, Plon, 1996
  • Les Démagogues, Paris, Plon, 1999
  • La Puissance de la liberté, Paris, Presses universitaires de France, 2004
  • Le Néoconservatisme est un humanisme, Paris, Presses universitaires de France, 2005
  • Vers la paix des civilisations. Le retour de la spiritualité, Paris, Alban, 2008

Dans des ouvrages collectifs

  • « La Menace archaïque dans les républiques contre le devoir de mémoire et de silence », dans La Mémoire entre silence et oubli, Presses universitaires de Laval, Laval, 2006
  • Articles dans l'Encyclopédie universelle philosophique, vol. 2 et vol.3, 1992 : « Nicos Poulantzas », « Georges Sorel »
  • Dans le Dictionnaire des œuvres politiques, PUF, 1986 « Montaigne »
  • Dans le Dictionnaire des Philosophes, PUF, 1984 : « Poulantzas », « Gramsci », « Trotsky », « Proudhon », « Destutt de Tracy », « Saint-Just », « Zwingli », « Jansenius », « Marc Aurèle », « Molina ». Articles de moindre importance : « Criton », « Les cyniques », « Diogène le cynique », « Antisthène », « Eudème », « Eudore », « Hermias », « Hermippos », « Hermodore de S. », « Hermodore de E », « Hermotime », « Musonius Rufus », « Varron »
  • « Rawls en France », dans L’Évolution de la philosophie du droit en Allemagne et en France depuis la fin de la seconde guerre mondiale, Paris, PUF, 1991
  • « Jean-Louis Seconds, théoricien de la Terreur », dans Les Déclarations de l’An I, Paris, PUF, 1995
  • « L’Abject », dans La Xénophobie est-elle une norme psychique, Université de Nice, 1994.
  • « L’Individualisme électronique à l’heure du numérique et du virtuel », in Médias-pouvoirs, n°45, 1997, p.40-51.

En science politique

  • Le Parti socialiste, Paris, Huisman, 1985
  • Histoire des socialistes, de 1871 à nos jours, 1983
  • Le PCF et l’armée, Paris, PUF, 1981.
  • Le PCF et les sommets de l’État, PUF, Paris, 1979
  • Éloge de la trahison, avec Denis Jeambar, Seuil, Paris, 1986
  • Discours sur les femmes qui en font un peu trop, Plon
  • Splendeurs et misères des journalistes, Paris, Calmann-Lévy, 1991

Articles dans des ouvrages collectifs et des revues

  • « Guerre froide : le déséquilibre de la Terreur ou l’échec des paradigmes réalistes en relations internationales », dans Relations internationales, Peter Lang, Berne, 2006.
  • « Cuba : géopolitique de l’insularité » in Annuaire de Relations Internationales, Paris, Belayt, 2001, 2004.
  • « Le Transnationalisme comme programme de transition en épistémologie des relations internationales », dans Le Trimestre du monde, 3e trimestre, 1991.
  • « La Nouvelle Donne internationale », in Outre-Terre, revue de géopolitique, Paris, 2003.
  • « La Séparation des pouvoirs », dans Les Juges contre la république, Crises, 4/94.
  • « Différence, intégration, assimilation : le défi républicain », dans Être Français, Cises, 2/1994
  • « Énergie, le désordre européen », in Les Nouveaux Chemins de l’énergie, Paris, Alphares, 2003, p.39-52

[modifier] Articles

[modifier] Liens externes